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4,02

sur 473 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce livre est un brûlot social et politique sur les USA durant la période 1968-1972 en particulier à Los Angeles. La recette d'Ellroy pour faire digérer ses 840 pages au lecteur est inchangée: le style, essentiellement télégraphique et l'ambiance, noire.

Dès la première page vous êtes dans cette atmosphère avec une attaque de fourgon transportant beaucoup d'argent et des émeraudes. Aucune parole et ça dézingue à tout va. Les policiers arrivés sur place quelques minutes après ne sont pas, non plus, des modèles de vertu. L'un d'eux, Scotty Bennett, porte sur son col de chemise, le chiffre 14, c'est le nombre de Noirs qu'il a "butés" durant ses interventions. En légitime défense? Pas sûr car les enquêtes ne sont jamais approfondies dans "Nègreville".
Ellroy utilise des mots crus comme celui-ci. Car il ne cache pas que les policiers blancs de L.A. qu'il décrit sont clairement racistes. Les tensions raciales sont à cette époque très fortes.
D'ailleurs la montée de groupes noirs violents comme par exemple "Les black panthères" inquiète Hoover, le chef du FBI. Un homme qui, ayant un dossier sur tous, prépare aussi des entourloupes "dans l'intérêt de la nation".
Hellroy fait côtoyer ces gens connus avec les nombreux personnages qu'il a créés, pour les "mouiller" dans ces affaires. Des affaires de complots qui se poursuivent après les deux premiers tomes. Bien que ne les ayant pas encore lus, je n'ai pas été gêné par ce manque.
Mêlés à ces complots, vous découvrirez les trajectoires d'un mafieux (Wayne), d'un agent du FBI (Dwight Holly), d'un détective privé (Crutch), d'un flic noir (Howard), de Karen (une activiste rouge) et de personnages surprises.
Si bien que l'on s'y perd parfois devant la multitude. Ce sera ma seule réserve.

Oui il y a un déchaînement de violence et de haine, c'est surprenant, peut-être parfois gratuit, mais je crois qu'Ellroy est jusqu'au-boutiste dans ce qui ressemble à une enquête qu'il veut exhaustive. le désir de rédemption de certains personnages parvient parfois à atténuer ces stigmates.

Il y a de nombreuses scènes marquantes. Tout comme je gardais en mémoire la descente aux enfers de Bleitcher à Tijuana dans le "Dahlia noir" je n'oublierai pas non plus dans ce dernier opus la description des trips incroyables en Haïti et en R. Dominicaine.

Une description hallucinante.
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... C'est looooooooong. J'ai vraiment peiné à finir ce roman d'Ellroy ultra boursouflé et indigeste, et pourtant, j'en ai lu des pavés où il aurait fallu tailler (L'Homme qui rit de Hugo, Villa Vortex de Dantec...) mais ils avaient le mérite de me laisser une impression vivace, épique, forte, même des années après. Je ne pense pas que ce sera le cas avec Underworld USA, dont la génèse, contée dans l'autobiographie d'Ellroy La Malédiction Hilliker, nous révèle, comme ça se sent, qu'il en a accouché dans la douleur, entre autres choses.

American Death Trip, le précédent tome, était un chef d'oeuvre. Pavé lui aussi, mais absorbant au possible, on voulait que ça continue! Les personnages étaient distincts, les ambiances complètement inédites chez Ellroy (Dallas le 22/11/63, Vegas, le Vietnam...!), avec un style ultra découpé, répétitif, à coups de marteau, que certains n'avaient pas apprécié, mais qui avait le mérite de synthétiser à fond, d'éclaircir, de rappeler les tenants et aboutissants de ses toiles d'araignée de magouilles et de bassesses.

Toutes ces qualités ne sont plus dans Underworld USA. Face aux critiques, Ellroy revient, de son propre aveu, à un style plus prosaïque, mais les blagues concon, lubriques, racistes, homophobes... sont toujours là, peut-être même un peu trop, y a plein de scènes de ce genre qui ne servent à rien et font redite. Chapeau au traducteur Jean-Paul Gratias encore une fois, en tout cas!. Les personnages principaux, au départ bien différents, tombent tous sous le charme de la même femme (Joan Rosen Klein) alors qu'ils avaient leurs dulcinées et obsessions respectives... et là, on les confond tous, c'est affreux. Surtout qu'au fur et à mesure des centaines de pages, et pour avoir suffisamment écouté Ellroy en interview, leurs noms ne font plus illusion, ils sont ses doubles, ils sont lui, parlent comme lui, se comportent comme lui. Infernal. Il y avait déjà ça, dans une certaine mesure, dans ses autres romans, mais les protagonistes demeuraient suffisamment singuliers les uns des autres. Là, ils en deviennent interchangeables.

Pour la première fois, la mort des uns entraîne leur remplacement dans le récit par un autre point de vue. Et bien celui de Scotty Bennett, qui arrive ainsi sur le tard, possède tous ces défauts, en plus d'être totalement inutile et vraiment peu passionnant.

La période choisie par Ellroy (1968-1972, le premier mandat de Nixon, les Black Panthers, les casinos en Haïti/République Dominicaine... et la mort d'Hoover comme conclusion logique) lui a donné du fil à retordre, et on le ressent. Mon appréciation est sans doute purement subjective, mais tout cela peine à intéresser autant que les années Kennedy et Johnson, et leurs intrigues. le début était pourtant réussi, avec son lot de scènes grandioses (la rédemption de Wayne Jr., les sabotages des meetings d'Hubert Humphrey, le spectacle ahurissant des émeutes de 68...) mais tout va à deux à l'heure. Les moments en Haïti et République Dominicaine sont laborieux et loin d'être captivants. L'intervention du vaudou chez Ellroy dès qu'on met les pieds en Haïti est grotesque et ridicule. Les deux pays sont ici bourrés de clichés, et on n'y subit que trop de scènes peu inspirées. Los Angeles est omniprésente, contrairement aux deux tomes précédents, car Ellroy dit bien dans son autobiographie vouloir absolument y retourner à cette étape de sa vie (ce qu'il a fait). Les personnages féminins, Karen Sifakis et Joan Rosen Klein, sont inspirés par ses maîtresses de l'époque. Encore une fois, la génèse du roman dans La Malédiction Hilliker nous éclaire absolument sur tout.

Dwight Holly est le seul, des personnages principaux, qui m'a passionné tout du long. Son histoire avec Karen Sifakis était vraiment touchante, et il rejoint le panthéon des plus grands persos d'Ellroy, ce qui n'était vraiment pas une mince affaire vu ses agissements à la fin d'American Death Trip! Ça, c'est le tour de force d'Ellroy dans ce roman. J'ai bien aimé les pages de journal de Marshall Bowen aussi, flic noir homosexuel infiltré dans les groupuscules militants pour les droits des noirs, en proie à un tiraillement idéologique et identitaire, dirait-on aujourd'hui, même s'il possède aussi son lot de stéréotypes. le déclin d'Hoover était également sympa et jouissif, tant on l'a détesté.

Pour le reste... le personnage de Don Crutchfield est assez peu sympathique, se résume à un double d'Ellroy, de Scotty Bennett, puis de Wayne, puis d'Holly... Il y a une somme incroyable de personnages secondaires superflus qu'on mélange... L'intrigue des émeraudes aurait pu être également simplifiée, et là encore, elle ne m'a pas vraiment intéressé.

En somme, de par une telle longueur excessive, tous les tics d'Ellroy sont mis à nu tant ils sont répétés : la récurrence de scènes pseudo-badass mais inutiles avec des blagues couillonnes, ses personnages qui n'en sont pas vraiment, leur expression grandiloquente qui peut atteindre le ridicule pour traiter de la rédemption et de la gauche, mais surtout similaire (vous trouverez chez TOUS le même genre de phrases!)... Je suis vacciné pour un moment, et pourtant, il fait toujours partie de mes auteurs fétiches, mais j'ai atteint l'overdose...

Heureusement que j'ai plein d'autres choses à lire! Hugo, Baudelaire, David Peace... Je m'en retourne vers eux à bras ouverts!
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C'est par ce tome que se termine la trilogie du même nom, une gigantesque fresque consacrée aux années 60 aux États-Unis mettant en vedette FBI, Mafia, LAPD, militants communistes etc. Partant de faits réels comme les meurtres de Kennedy et Martin Luther King, les troubles entourant la convention démocrate de Chicago et l'élection de Nixon, Ellroy imagine un monde où corruption, manipulation et violence règnent en maîtres autant chez les politiciens qu'au sein des corps policiers. Ajoutez à cela un zeste de géopolitique avec une conspiration anticastriste et des visées impérialistes sur le République Dominicaine et vous avez là un cocktail explosif, c'est le cas de le dire, qui vous rive à votre fauteuil de lecture. Pour qui aime cette période de l'histoire américaine et ses dessous moins glorieux, cette trilogie au complet est un incontournable.
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Du pur Ellroy, dans la lignée de ses deux dernières chroniques américaines, American Tabloid et American Death Trip. Ellroy revisite l'histoire américaine récente, celles des années 60-70. Il revisite l'histoire certes, mais il plonge au fond de ces propres obsessions. Celui qui a lu le livre autobiographique "ma part d'ombre" retrouvera les noirceurs de l'auteur dans lesquelles ils plonge, sans honte, sans retenue et sans pudeur.

USA Underworld est un pavé de presque 1000 pages, et pourtant, c'est rapide et urgent, sans fioritures, comme un morceau des Ramones. Sans fioriture certes, mais terriblement efficace.

Si tu n'as pas peur d'une double plongée, dans les tréfonds de l'histoire américaine et au fond des obsessions cauchemardesques de l'auteur, ce livre est pour toi. Si tu en as peur, ce livre est aussi pour toi.
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Tout démarre par une attaque de fourgon. Attaque sanglante qu'Ellroy nous décrit dans un style cash, sans fioriture. Chez Ellroy, on appelle un chat, un matou. Un chien, un clebs...

Comme souvent chez Ellroy, le long fil rouge de l'enquête sur ce braquage de fourgon va s'agrémenter d'enquêtes et d'intrigues parallèles qui vont interférer avec l'intrigue principale. On a des tracts nazis, un peu de Klan, des ripous, des cocos, des histoires de baise mais aussi des sentiments, du vaudou et des toxicos...

Ellroy taille un costard à une Amérique qui fait rêver. Il nous dépeint la chute de Nixon, celle de Hoover, les misérables manoeuvres de Hughes... La CIA, le FBI, Balaguer en République Dominicaine, le vaudou en Haïti...

Et des émeraudes issues du braquage et qui financent tour à tour les communistes et Hoover, puis de nouveau les anars...

Ellroy se montre violent, impitoyable, il tronçonne, rectifie, corrige, explose façon puzzle (ah non, ça, ce sont les Tontons Flingueurs...). On retrouve son goût pour le porno amateur, façon snuff movie.

Mais plus que tout, et je m'interroge sur ma santé mentale..., j'ai vu de l'espoir dans ce troisième tome d'Underworld... L'espoir, ce sont les femmes... personnages définitivement centraux, sorte d'ancres, de repères, de repaires... où les hommes vont s'échouer, se ressourcer quand ils n'en peuvent plus, quand ils ne savent même plus qui ils sont. Joan, Karen, la mère de Crutch (réelle ou fantasmée), et l'adepte du vaudou... elles sont formidables, entières, intègres, fidèles à leurs idéaux. Et ça, Ellroy le sait. Ellroy, il aime cela. Il a une compréhension, une indulgence pour les femmes, car elles sont fortes, plus fortes que les hommes.

C'est aussi cela l'univers d'Ellroy. Le style est flamboyant, percutant. Comme à l'accoutumée, Ellroy multiplie les procédés d'écriture en introduisant des rapports, les journaux intimes, les transcription de conversations téléphoniques... et on retrouve cette aptitude incroyable à faire coller l'histoire à l'Histoire.
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J'allais dire " toujours autant de plaisir à découvrir un nouvel ELLROY". En fait pour être plus exacte, c'est juste qu'une fois commencés, je n'arrive plus à décrocher. Pourtant j'en bave! Pas toujours simple de passer d'un protagoniste à un autre dans ce nouvel ouvrage. A coté d'ELLROY, tant d'autres deviennent pâles...ils doivent le haïr. Et si il s'attaquait aux années 2000, je n'imagine pas que ça ne le démange pas.
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Du Elroy dans le texte! Une écriture hachée, violente, haineuse...on y retrouve les ingrédients des précédents tomes. J'ai toujours du mal à rentrer dedans, mais une fois immergé vous n'en sortez plus!
Comment pleins de petites histoires, ou vies, font l'histoire avec un grand H.
On y apprend plein de choses, foncez!
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Un superbe livre le dernier tome sur l'amérique underground de l'auteur je me suis régalé et comme pour les deux autres tomes de la série l'auteur a reussi à conserver un rythme malgré la longueur du livre: un bel exploit ! Je ne peux que vous conseiller la decouverte ou relecture de ce livre un vrai bel ouvrage !
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Ellroy n'est pas facile ,le style est violent comme le récit lui même, je suppose qu' en anglais ce doit être encore plus jouissif ! mais la description de l'Amérique et de ses bas .fonds est captivante bien que j'aie préféré le Dalhia noir et American Tabloïd .Je pense donc faire une pause avant de lire un autre Ellroy .
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Suite et fin de l'histoire contemporaine des Etats-Unis selon James ELLROY, Underworld USA démarre juste après les évènements narrés dans American Death Trip et couvre la période 1968-1972, tout en utilisant comme fil rouge l'attaque d'un fourgon blindé datant de 1964. A travers le regard de trois personnages torturés, l'auteur évoque le déclin et le décès de J. Edgar Hoover, les dernières années de la guerre du Vietnam et la mainmise des Tontons Macoutes en Haïti, ainsi que la présidence de Richard Nixon.

Fidèle à son habitude, ELLROY construit une intrigue complexe d'une noirceur extrême. C'est parfois (volontairement) confus, souvent long, mais le talent de l'auteur est tel qu'il parvient toujours à nous tenir en haleine et à soumettre nos émotions à rude épreuve. Cet ultime opus est donc à l'image de la trilogie dans son entier : remarquable !
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