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EAN : 9782374181004
166 pages
Des Ronds dans l'O (09/09/2020)
4.12/5   4 notes
Résumé :
Santiago, 11 septembre 1973. 14 heures, précisément. Le président socialiste Allende vient de se donner la mort d'une balle dans la tête avec son AK-47. Les putschistes viennent de réduire à néant les espoirs d'un pays et d'une gauche plurielle qui se voulait unificatrice. Le général Pinochet, appelé le « traître » par le leader socialiste quelques heures avant le coup fatal, régnera d'une main de fer sur le pays pendant seize années et les stigmates de sa dictature... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Vie et mort de Victor Jara, depuis son enfance paysanne dans le village de Lonquén, jusqu'à son exécution par l'armée putschiste dans un stade de Santiago qui porte aujourd'hui son nom.
Il rencontra très jeune la guitare et divers pratiquants qui l'initièrent. Sa curiosité le poussa tôt vers les musiques populaires qu'il entreprit de recueillir et d'étudier, en parcourant le pays. Il est admis à l'école de théâtre de l'université puis entame, avec de rapides succès, une carrière de metteur en scène, sans toutefois abandonner son instrument et commence à se produire et à enregistrer avec des groupes folkloriques. « Je crois que d'une certaine manière la chanson a déjà pris plus d'importance dans ma vie que le théâtre. Impossible de rester de marbre avec tout ce qu'il se passe? Je vois aussi que l'amour, la vraie liberté, les hommes et les femmes peuvent faire pour tout cela. J'ai besoin du bois et des cordes d'une guitare pour donner libre cours à la joie et à la tristesse. Il y a trop d'injustice sociale, d'indifférence et de censure », explique-t'il.
Toute son existence est ainsi retracée, jusqu'à ses premiers engagements politiques et les différentes campagnes d'Allende qui avivent les tensions. Ses chansons qui évoquent la place de la religion lui attirent censure et menaces. Les conservateurs et les fascistes, agacés par sa popularité, le surveillent et n'hésitent pas à l'agresser. La naissance de ses convictions et leur affirmation sont exposées, avec beaucoup d'intelligence et de subtilité, toujours en lien avec ses rencontres : « Je crois qu'un artiste, s'il est un authentique créateur, est un homme aussi dangereux qu'un guérillero, parce que son pouvoir de communication est énorme. Mais je ne sais pas si ça suffira. »

Ce récit est régulièrement entrecoupé de scènes qui retracent les journées de septembre 1971, le coup d'État, l'arrestation de Victor Jara avec les occupants de l'université et sa mise à mort. Une alternance de couleur chaudes et froides marquent ces différentes temporalité et rend la lecture limpide. La tension dramatique est installée d'emblée, si bien que le lecteur ne peut jamais oublier l'issue tragique. Excellente biographie en bande dessinée, pour découvrir la personnalité d'un homme qui su exprimer les sentiments populaires et dont la mémoire demeure toujours bien vivante au Chili.

Article à retrouver sur le blog :
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Voilà une biographie fort intéressante sur un "martyr" populaire, un homme de coeur, artiste de renom, mort de et par ses convictions politiques et son amour du peuple.

Au-delà de la biographie, ce livre, bien que ce ne soit pas son but premier, montre les travers de l'extrémisme du capitalisme et de la soif de pouvoir qui s'y associe.

Le scénario de Maxence Emery pour "Victor Jara - La voix du peuple” :

Maxence Emery se découvre comme un maître de l'analepse, cette fameuse figure de style pour mettre en avant des éléments passés.
Il n'en est pas à sa première "biographie", il avait déjà réalisé en BD, dans "Printemps noir " aux éditions la boite à bulles, l'histoire de Alejandro González Raga, journaliste cubain.
Dans Victor Jara, il nous conte la vie de cet interprète estimé et prosélyte pour défendre son idéal, ses convictions, sa doctrine, à la hauteur de ses moyens, c'est à dire les arts.
Le scénariste ne s'attardera que légèrement sur la jeunesse du chanteur afin de nous rappeler d'où il vient, puis passera rapidement sur ses études, son passage dans les ordres religieux et dans l'armée, presque comme une ellipse narrative, car cela n'apporterait rien de plus au récit, et pour enfin s'attarder sur le processus qui le mena à son combat artistique et politique.
L'auteur a aussi le talent de nous faire vivre la fabuleuse histoire d'amour que cet homme a vécu avec Joan, belle femme britannique, qui était à l'origine sa professeure d'expression corporelle, et qui deviendra et restera sa femme.
On sent, à la lecture de cet ouvrage, que Maxence Emery a voulu beaucoup insister sur les émotions, les ressentis, etc.…, de la vedette. En bref sur l'aspect humain plus que sur le côté action et militantisme.
Le découpage, quant à lui, est plutôt chargé, pouvant monter entre 10 à 12 vignettes dans les pages, mais cela se comprend en regard du nombre de choses à raconter et à mettre en scène.
Tout une vie ne peut se résumer à quelques cases... mais les 170 planches de la BD en synthétise une bonne partie.
En résumé, la vie de cet homme exceptionnel a été intense et remarquable.
Elle ne fait certainement pas d'envieux, mais elle a aidé, et encore aujourd'hui avec le travail de mémoire, elle aide à essayer de ne plus répéter les travers politiques et les injustices de l'extrémisme, en alertant et en éveillant une classe populaire massive.
Cet homme est mort pour sa bataille contre les travers d'une société corrompue.

Le dessin de Joséphine Onteniente pour "Victor Jara - La voix du peuple” :

Le dessin de Joséphine Onteniente n'est pas sans rappeler celui de la ligne claire façon Hergé, mais en plus simplifié.
Il me rappelle aussi le style graphique de Thibault Lambert également auteur chez "Des ronds dans l'O".
Le trait de l'illustratrice est épais, synthétique et figé.
Il manque donc probablement d'un peu de fluidité, mais dans le cas d'une biographie telle que celle-ci, il fallait privilégier les émotions, les expressions, les ressentis des protagonistes et c'est une chose que la dessinatrice arrive très bien à saisir.
Les arrière-plans sont réduits au strict minimum voire totalement absents, encore une fois pour mieux focaliser sur les personnages et leurs attitudes.
Les couleurs choisies par l'artiste accompagnent très efficacement le jeu de flash-backs. Ainsi le rouge accompagnera systématiquement les scènes de violence du coup d'état, et la dominante bleue pour illustrer les périodes plus agréables de la vie de Victor Jara.
Les artifices d'ombres et lumières sont simples mais bien réalisés, et les effets sont peu nombreux mais subtilement placés.
Les perspectives peuvent paraître maladroites mais elles donnent finalement un petit charme espiègle à l'ensemble.
Les plans sont très nombreux et passent par tous les types, du plan italien au gros plan, en passant par la vue d'ensemble, paysage etc.….
Cela donne une impression graphique intéressante dont certaines vignettes peuvent se rapprocher d'une touche art déco, de par les contrastes de couleurs et la simplicité du trait.
Alors certes, ce dessin ne plaira pas à tout le monde, mais il sert la cause et s'associe parfaitement au populisme dans son sens didactique (et non politique). Ce qui convient parfaitement donc au personnage sujet de la BD.

Cette lecture a été particulièrement instructive sur la vie d'un homme simple mais battant et dont j'avoue, je ne connaissais pratiquement rien.
Elle nous rappelle aussi un événement historique sombre du chili encore peu connu mais surtout encore très contemporain.
Une belle leçon d'histoire et d'humanisme qui bénéficie, comme une évidence, du soutien d'Amnesty International.

Lien : https://www.7bd.fr/2020/10/v..
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Pas très facile d'approche, avec son graphisme  raide et ses couleurs sombres, grisâtres, ce livre présente l'histoire de la vie de Victor JARA, avec le coup d'état chilien du 11 septembre 1973 comme de toile de fond.
Peu de dialogues au début, des changements de temporalité plus ou moins clairs, un dessin peu expressif et des personnages peu caractérisés, je me suis perdu plusieurs fois, et il m'a fallu m'accrocher, revenir en arrière, pour aller jusqu'au bout.
Beaucoup de dialogues à l'approche du coup d'état (Jara et sa compagne, journalistes radio et TV) sont là pour commenter l'histoire alors que le choix du roman graphique aurait permis de les illustrer par des planches dédiées.
Il reste que la vie de Victor Jara reste passionnante, pour qui s'intéresse aux musiques  populaires et contestataires et à ceux qui les ont composées. La fin est poignante, c'est peut etre là que le choix graphique prend tout son sens.
Lecture à compléter par l'écoute des chansons et la lecture des textes les plus emblématiques, cités dans ne livre.
En résumer une réalisation qu'on aurait aimé plus percutante, plus travaillée et plus dynamique dans la forme.
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critiques presse (1)
BDGest
16 septembre 2020
Avec ses cent soixante-dix pages, Victor Jara. La voix du peuple propose un aperçu complet de la vie d’un homme de conviction, torturé et tué pour ses idées et ses chants militants. Une belle manière de (re)découvrir son engagement, sa passion et, surtout, de ne pas l’oublier.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
C'est partout le bruit des bottes
C'est partout l'ordre en kaki
En Espagne on vous garrotte
On vous étripe au Chili
On a beau me dire qu'en France
On peut dormir à l'abri
Des Pinochet en puissance
Travaillent aussi du Képi

Quand un Pinochet rapplique
C'est toujours en général
Pour sauver la République
Pour sauver l'Ordre moral
On sait comment ils opèrent
Pour transformer les esprits
Les citoyens bien pépères
En citoyens vert de gris .........

Il se peut qu'on me fusille
Pour avoir donné du feu
Pour avoir joué aux billes
Avec un petit hébreu
On va t'écraser punaise
Pour avoir donné du pain
Pour avoir donné du pèze
Au petit nord-africain ........

A moins qu'ils me guillotinent
Pour avoir osé chanter
Les marins du Potemkine
Et les camps de déportés
A moins qu'avec un hachoir
Ils me coupent les dix doigts
Pour m'apprendre la guitare
Comme ils ont fait à JARA ( Victor )
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******** L'HERBE DES CHEMINS **********

Chantée par Victor Jara et probablement écrite par le poète anarchiste Chico Sanchez Ferlosio .

L'herbe des chemins
Ceux qui cheminent la foulent
Et la femme du travailleur
Est foulée du pied par quatre crapules
Qui sont de ceux qui ont de l'argent .

Qu'y peut la tomate
Qui est tranquille sur son pied
Quand un fils de pute arrive
Et la met en boite ( de conserve )
Et l'envoie à Caracas ( pour la marine militaire )


Les seigneurs de la mine
Ont acheté une balance
Pour peser l'argent
Que chaque semaine
Ils volent au pauvre ouvrier

Quand voudra le dieu du ciel
Que la crêpe se retourne ( changement de société )
Que les pauvres mangent du pain
Et les riches de la merde , de la merde ?
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Je crois que d’une certaine manière la chanson a déjà pris plus d’importance dans ma vie que le théâtre. Impossible de rester de marbre avec tout ce qu’il se passe? Je vois aussi que l’amour, la vraie liberté, les hommes et les femmes peuvent faire pour tout cela. J’ai besoin du bois et des cordes d’une guitare pour donner libre cours à la joie et à la tristesse. Il y a trop d’injustice sociale, d’indifférence et de censure
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Je crois qu’un artiste, s’il est un authentique créateur, est un homme aussi dangereux qu’un guérillero, parce que son pouvoir de communication est énorme. Mais je ne sais pas si ça suffira.
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Video de Maxence Emery (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Maxence Emery
A l'occasion de la publication de la bande-dessinée "Victor Jara, la voix du peuple" en septembre dernier, retour sur l'histoire de ce chanteur chilien époustouflant qui n'a jamais baissé les bras : Victor Jara.
Santiago, 11 septembre 1973. le président socialiste Allende vient de se donner la mort d'une balle dans la tête avec son AK-47. Les putschistes viennent de réduire à néant les espoirs d'un pays et d'une gauche plurielle qui se voulait unificatrice. le général Pinochet, appelé le « traître » par le leader socialiste quelques heures avant le coup fatal, régnera d'une main de fer sur le pays pendant seize années et les stigmates de sa dictature sanglante resteront à jamais gravés dans l'esprit des Chiliens. En parallèle se joue l'avenir d'un artiste populaire non moins fameux. Son nom : Victor Jara ; son arme : une guitare.
Pour commander la bande-dessiné de Maxence Emery et Joséphine Onteniente : https://boutique-solidaire.com/amnesty/produits-amnesty/37362-victor-jara-la-voix-du-peuple.html
---------------------------------------------------------- Réalisation et production : Arnaud Constant & Nicolas Thomas Amnesty International France
Montage : Benjamin Patinaud.
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