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Je découvre Shûsaku Endô (1923-1996), l'auteur de Silence avec ce recueil de trois nouvelles présentées comme représentatives de son oeuvre. Elles ont été écrites entre 1959 et 1985.

Shûsaku Endo est l'un des grands écrivains japonais contemporains. Né a Tôkyô en 1923, ses parents divorcent quand il est petit. Il est élevé par une mère chrétienne très pieuse et baptisé à l'âge de 11ans. Il reçoit une éducation catholique stricte auprès de missionnaires français, part étudier à Lyon mais il se sentira mal à l'aise toute sa vie,  comme s'il portait un vêtement inadapté à son corps .

L'écriture est sobre, intime, pas rébarbative du tout et donne matière à réflexion. Un plaisir.

1.Les ombres :
Le narrateur rédige une lettre adressée à un vieil homme fatigué qu'il a reconnu par hasard dans un petit restaurant à Shibuya. Il a vu qu'il se signait en cachette. Autrefois, cet homme occidental était un prêtre beau et fort. le petit garçon l'admirait et le craignait. Il était d'une grande rigueur morale et il s'est occupé de sa mère dépressive pendant des années. Mais il était aussi très dur, presque sadique, sans compassion pour le petit garçon malade. Et puis il y a eu l'incident…
Cette nouvelle très autobiographique est remarquable. La foi du petit garçon est liée à l'amour pour sa mère et au respect que lui inspire le prêtre. Et tout d'un coup il se sent trahi « jusqu ‘aux racines ». L'adulte a du mal à oublier les tourments subis, il est incapable de s'approcher de l'homme, peut-il lui pardonner ?

2. le retour :
Ce récit est composé de trois histoires imbriquées.
Le narrateur vient de perdre son frère. Il décide de placer l'urne funéraire dans le petit caveau où repose sa mère morte trente ans plus tôt. Mais il n'y a pas assez de place. Il faut exhumer ce qui reste du corps de sa mère avant de le faire incinérer. Il appréhende évidemment ce moment. A la maison, une cousine de sa femme lui demande de voler le chien de son voisin car celui-cit le bat à mort...Le narrateur prépare un nouveau livre sur un missionnaire japonais de la fin du XVI siècle. Alors qu'il y avait des persécutions contre les Chrétiens au Japon, Miguel Nishida décida quand même d'y retourner à la recherche d'un endroit pour mourir…

3. le dernier souper :
Un homme alcoolique apostrophe le narrateur dans un bar. Il a appris qu'il était médecin. Il veut un diagnostic sur le champ. le narrateur est psychiatre. Il lui conseille de revenir le consulter à l'hôpital. le foie est très atteint. le narrateur va le conduire à avouer la source de sa souffrance. le récit fait référence à un épisode terrible de la guerre en Mandchourie.
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Comme dans tous les romans ou nouvelles que j'ai lus de cet auteur, à travers ses intrigues et ses personnages, c'est sa pensée chrétienne qui finit par s'imposer et je fini toujours par me questionner sur mes propres agissements. Bien que l'hypothétique suprématie du christianisme sur le bouddhisme, comme dans "Silence", finisse par me décevoir un peu. Non que je n'aie pas la foi, mais je suis plutôt agacé par le manque de tolérance que l'on trouve dans certains ordres ou certaines communautés chrétiennes, passées ou présentes. Cela étant dit, ce petit recueil de trois nouvelles, extraites du recueil "Une femme nommée Shizu", m'a rappelé combien l'oeuvre de cet écrivain me touche. C'est surtout par le biais de la faute et du rachat que le lecteur peut s'identifier à ses personnages. C'est à partir de ces notions que Endô conçoit ses intrigues. Que ce soit dans "Les ombres", où le prêtre, par son choix de vie, va décevoir le narrateur. Dans "Le denier souper", c'est encore la faute qui est au centre du récit mais également l'idée très chrétienne du sacrifice. Cette idée du sacrifice, à l'origine du message chrétien, atteint ici les sommets de la rédemption. Endô triture ses personnages avec ses concepts pour les amener à s'interroger sur le sens de leurs actions.
Ce qui me gène quand même un peu, c'est que je vois chez Endô une morale très exigeante. Il demande beaucoup de rigueur morale à ses personnages qui sont excessivement torturés et s'obligent à une remise en question permanente. Endô me fait un peu penser à Mauriac. Je ne sais pas si ses livres sont très lus au Japon. Car le Bouddhisme propose une vision bien différente des actes individuels. Pas d'instance supérieure qui dicte ce que l'on doit faire. S'il y a faute, la faute est une affaire entre soi et sa conscience. Bouddha propose un chemin. A nous de le suivre ou non.
Bon, tout cela pour dire que, en gros, je suis très attiré par les questions morales soulevées par cet auteur mais pas toujours d'accord avec ce qu'il en fait. Je vous souhaite bonne lecture.
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Il reste peu d'oeuvres éditées encore aujourd'hui en France de Endô Shûsaku : deux romans le Silence et le Fleuve sacré, ainsi que ce recueil de trois nouvelles aux éditions Folio 2€.

Auteur de confession chrétienne, la foi, les doutes, l'espoir de rédemption sont des éléments fondamentaux de son univers littéraire.
Dans "Les ombres", "Le retour" et "Le dernier souper", les trois récits ici proposés, ces thèmes sont bien présents, abordés selon différents angles.

Comme dans les deux romans cités plus hauts, j'ai ressenti en lisant ce recueil le profond humanisme de Endô Shūsaku. Qu'il interroge sur les sévères préceptes d'un prêtre ou sur les tourments qui poussent un homme vers un alcoolisme morbide et suicidaire, il le fait en imprégnant son texte de l'esprit de ses personnages. "Le dernier souper" m'a renvoyée à ma découverte de l'auteur avec le Fleuve sacré où l'on retrouve le témoignage d'épreuves indicibles endurées par les soldats japonais en déroute dans la jungle birmane durant la Guerre du Pacifique.

Le ton des nouvelles, toutes racontées à la première personne du singulier, est largement tourné vers l'introspection. Ce, dans le but de mieux se comprendre bien sûr, mais surtout d'accéder à l'autre, par-dessus éventuels préjugés ou les siècles.

Un auteur accessible et sensible à découvrir sans hésiter pour la beauté de ses textes et de sa personnalité telle qu'elle transparaît dans sa prose.
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Jolies nouvelles tres axées sur la personnalité, la psychologie des personnages. On est dans un Japon intemporel et catholique dans lequel l'auteur a vécu, et donc puise ses intrigues ; celles-ci s'imbriquent dans des textes courts et denses, dans un style naturel, dont la lecture est un plaisir, malgré quelques facilités !
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Trois nouvelles dans ce petit recueil de Shûsaku Endô : les ombres ; le retour ; le dernier souper.
La mère de l'auteur était une femme très catholique. Ce qui dans le Japon du début du 20e siècle, fort éloigné de l'idée du monothéisme, n'est pas bien perçu. Après le divorce de ses parents le petit Shûsaku s'installe avec sa mère qui le fait baptiser.
Toute son oeuvre sera marquée par la problématique de la foi chrétienne au Japon et les trois nouvelles de ce recueil n'y échappent pas.
Dans "les ombres" qui semble très marquée par la biographie familiale, l'auteur essaie de comprendre comment un prêtre occidental, profondément croyant, prosélyte avec les Japonais de son entourage, finit par se défroquer.
Dans "le retour", l'auteur doit faire exhumer le corps de sa mère après avoir commander une nouvelle pierre tombale pour son frère, dans un pays où la norme est l'incinération.
Dans "le dernier souper" certainement la nouvelle la plus palpitante des trois et qui donne son titre au recueil, le narrateur cherche à comprendre quel terrible secret de son passé, Tsukada, tente d'oublier ou d'expier en buvant.
Le style et l'écriture de cet auteur sont très maitrisés et sont pour moi, indissociables du plaisir de sa lecture.
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"Le dernier souper" est la dernière nouvelle de ce petit livre qui en compte trois.
Dans un restaurant japonais, Tsukada alcoolique, interpelle le narrateur, psychiatre, pour lui demander les raisons de ses douleurs. Peu à peu , il révélera son lourd secret.
Dans la première nouvelle:" les ombres", le narrateur écrivain, adresse une lettre à ce prêtre qui a beaucoup aidé sa mère lorsqu'il était jeune et qui a été si exigeant avec lui . Il essaie de comprendre son attitude.
Dans " le retour", le narrateur décide de commander une pierre tombale pour son frère qu'il vient de perdre et sa mère décédée lorsqu'il était jeune. Dans cette nouvelle, il fait le parallèle entre ce chien qu'une cousine veut sauver de la maltraitance en le kidnappant et qui reviendra chez son maître et ce prêtre catholique exilé qui reviendra au Japon en sachant que la mort l'attend.

Shüsaku Endo est un écrivain catholique qui a reçu les plus grands prix littéraires du Japon.
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Ce livre, je l'ai choisi sur un coup de tête. Je cherchais quelque chose de court avant les fêtes et j'avais envie de relire de la littérature japonaise. Je n'avais pas lu la quatrième de couverture, c'est donc avec surprise que j'ai découvert des nouvelles traitant du catholicisme au Japon. Avec un peu de naïveté, je n'imaginais pas l'association du catholicisme avec la culture japonaise. Après la lecture de ce recueil, j'en connais à peine plus.

En effet, les deux premières nouvelles ont bien comme sujet principal la religion catholique. Mais la première, Les ombres, traite du sentiment de trahison qu'éprouve un fidèle lorsque le prêtre qui a toujours suivi sa famille rompt ses voeux. La nouvelle est rédigé sous la forme d'une lettre de ce fidèle au prêtre. C'est intéressant mais pas passionnant.

La deuxième nouvelle, le retour, a pour thème le deuil "catholique" et ses contradictions par rapport à la vie japonaise du milieu du XXème siècle. Plutôt quelconque, cette nouvelle se laisse lire.

Une troisième nouvelle vient conclure ce livre : le dernier souper. Dès ses premières pages, on comprend qu'on a affaire à un texte d'une toute autre envergure. La religion n'y est pas le thème principal, on effleure à peine le sujet à la fin de l'histoire. le dernier souper parle de l'homme et de ses tourments, comme le font souvent si bien les auteurs japonais. L'histoire de Tsukada et la révélation de son passé sont passionnants. L'auteur dose parfaitement les révélations jusqu'à un final très réussi. Un texte fort qui ne laissera personne indifférent.

Le Dernier souper et autres nouvelles est un recueil assez hétérogène avec deux textes plutôt quelconques et un troisième excellent. Pour ce dernier texte et en raison d'un prix très abordable, je vous conseillerais tout de même cette lecture.

Note : 7/10
Lien : http://www.les-mondes-imagin..
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« Un homme doit être fort et essayer de se dépasser toujours davantage. Il maîtrise sa vie et ce en quoi il croit. »

C'est ma copine Hitomi, du pays du Soleil-Levant, qui m'encourage depuis longtemps à lire cet auteur. Et l'autre jour je suis tombée par hasard sur ce titre chez un bouquiniste, ignorant complètement s'il était représentatif ou non de la qualité de son oeuvre. J'avais déjà des réticences car il m'arrive peu souvent d'apprécier l'univers des Nouvelles, même s'il existe des auteurs qui ont le talent de nous les rendre à merveille.

Ce petit recueil en compte donc trois, Les ombres, le retour et le dernier souper, que j'ai lu d'une traite. Ce que je n'ai pas du tout regretté puisque les histoires se recoupent, sous forme de fil continu, à travers des thèmes qui lui sont chers – la mort, la solitude et la souffrance des secrets gardés en soi comme des blessures ouvertes. Les ombres étant celle, à mes yeux, la plus « complète » en ce sens. En premier, sont illustrés dans cette nouvelle les enjeux de la foi chrétienne, mal perçue dans le Japon des années 30. le narrateur rédige une longue lettre à un prêtre catholique « défroqué » qui s'est occupé de sa mère durant des années, comblant ainsi un grand vide. Un incident x est survenu, sous forme de trahison, souillant la foi du narrateur en même temps que l'image de l'homme irréprochable s'est écroulée. Sa vie s'en est vue changée à jamais. Il l'a détesté, s'est mis à avoir des doutes, s'est remis en question avant d'être plongé dans une profonde solitude. Shûsaky Endô nous expose ici le pouvoir de la religion comme une manière possible de contrôler le comportement des hommes.

On retrouve cette même solitude dans le dernier souper, que j'ai aussi adoré ! Tsukada s'enivre à longueur de journée pour alléger ses souffrances. Depuis plusieurs années il porte en lui un terrible secret, les marques d'un traumatisme vécu durant la guerre en Birmanie. le hasard d'une rencontre le fait croiser la route d'un psychiatre, le Dr Sakai. de très beaux échanges en découleront en même temps qu'un secret qui termine le recueil de nouvelles sur une note surprenante, pour ne pas dire glaciale !

Je n'en resterai pas là avec l'auteur, ça c'est certain. J'ai très envie de découvrir l'un de ses romans et je reste convaincue que je vais me régaler encore davantage…

Thanks Hitomi
Lien : http://www.lamarreedesmots.c..
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Trois nouvelles dans lesquelles Shusaku Endô nous entraîne à travers ses angoisses et celles de personnages meurtris qui ont trouvé la force de continuer.
Racontées avec beaucoup de sensibilité, ces histoires illustrent, comme le font nombre d'auteurs japonais, la dichotomie entre la tradition et l'avancée vers l'avenir de ce pays.
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Ce recueil de trois nouvelles traite d'un sujet peu commun dans la littérature et la culture japonaise, en effet ces nouvelles parlent de religion et de catholicisme. La première nouvelle "les ombres" semble beaucoup plus intimiste. Elle narre la rencontre fortuite de l'écrivain ( roman autobiographique), avec un prêtre. Elle traite du sentiment de trahison qu'éprouve un fidèle lorsque ce prêtre qui à toujours suivi sa famille rompt ses voeux. La nouvelle est rédigée sous la forme d'une lettre de ce fidèle au prêtre. Elle se veut sans colère, malgré la trahison qui est subit. Nous sommes un peu en face de l'idole déchue.

"Le dernier souper" est la dernière nouvelle, dans un restaurant, Tsukada un alcoolique invétéré, interpelle le narrateur, un médecin psychiatre, pour lui demander les raisons de ses douleurs. le médecin décèle une cirrhose du foie et l'invite à venir à l'hôpital pour consulter. le médecin essaiera de percer le lourd secret de Tskukada : "C'est comme s'il voulait s'enivrer pour oublier quelque chose de douloureux en lui". L'histoire de cet homme est bouleversante. Un bénévole de l'hôpital ayant une part de sacré en lui viendra l'aider à partager sa douleur.

Nous retrouvons dans chacune de ces nouvelles des questions relative à la religion catholique. La première traite du sentiment de trahison : 'La vie' , la seconde du deuil 'La Mort' puis la dernière de la recherche du pardon, de la rédemption 'La survie'.

J'ai préféré cette dernière nouvelle, dont le thème pourrait être comment survivre à la culpabilité. le titre est assez cocasse somme toute.
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