Voilà un roman que j'ai pris plaisir à lire, si j'ai soupçonné certains événements , j'ai eu la surprise pour d'autres.
Une belle decouverte d'une auteure suédoise , hors polar, j'ai eu du mal à lâcher ce livre, prise d'affection pour cette pauvre enfant.
La relation entre cette mère et sa fille atteint des sommets de perversion de la part de cette mère horrible. Folcoche n'est pas loin d'aller se rhabiller.
On s'attache à l'héroïne qui, malgré le rejet total de sa mère qui trouve un malin plaisir à faire souffrir sa fille, cherche l'amour de sa mère par tous les moyens.
Plus sa quête d'amour maternel avance, plus la méchanceté de sa mère augmente, jusqu'à la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Et là, cachez-vous, femme trahie ne connaît pas de limite.
Une roman à lire et à découvrir.
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Les confessions d'une psychopathe (malgré elle).
*
Une lecture pudique et intime d'une suédoise de 56 ans.
Qui raconte - et confesse- pourquoi elle en est arrivée à tuer sa mère à 17 ans (et l'avoir prémédité à 7 !).
Le ton est donné dès le départ.
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Eva dévide au fur et à mesure ses pensées en ce chaud mois de juillet dans un cahier à spirales que sa petite fille lui a offert.
Sa naissance chaotique, son enfance si difficile et son adolescence de souffrances. Tout est expliqué, rien n'est caché.
Eva alterne aussi avec sa vie actuelle ; ses amies, la vieillesse qui pointe le bout de son nez (on apprend ainsi que le système public suédois est assez bancal concernant les personnes âgées).
Comment a-t-elle pu tuer sa mère de sang-froid? Quelle est son excuse?
Eva raconte la relation houleuse avec sa mère. Une figure maternelle hystérique et machiavélique. le père, faible et souvent absent. Effectivement, Eva a souffert mille maux. Elle se construit comme elle peut. Elle se recrée un cocon protecteur avec l'écoute des oreilles de Buster (un chien dont elle s'est vengée).
Et l'amour dans tout ça? Existe-t-il dans ce chaos?
*
C'est un cheminement vers l'apaisement (post-vengeance) qui arrive tout à la fin.
Une écriture toute douce, majestueuse et très agréable à l'oreille (ou les yeux!). J'ai vraiment apprécié les rebondissements (identités de chacun) tout au long du roman. Et les roses comme fil conducteur , j'ai presque pû les sentir.....
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Une flânerie impromptue dans une librairie de Boulogne [ Hauts-de-Seine], il y a déjà un mois m'a fait "rencontrer" ce livre et cette auteure, que la libraire avait mis en avant , en mettant son commentaire appréciatif sur l'ouvrage...
Une toute première découverte de cette écrivaine suédoise !
Un roman aussi prenant que sombrissime ! qui n'empêche pas quelques flamboyances et jolies lumières sur la vie:
les rapports entre une grand-mère, et sa petite-fille, un amour fulgurant entre deux êtres blessés, la tendresse et la complicité vécues avec un père faible, le besoin d'écriture et de clarification de sa vie, la passion des fleurs, plus particulièrement , des roses, etc
Une petite-fille offre pour les 56 ans de sa grand-mère, un cahier vierge, qui
deviendra un compagnon quotidien par la rédaction d'un journal intime...
Ce dernier va devenir une occupation centrale pour notre protagoniste , Eva, avec sa passion pour les roses, qu'elle cultive depuis toujours avec le plus grand soin ...
Journal intime, tour à tour thérapie, lieu de mise au point, d'émergence des souvenirs...
Une fiction fort intéressant que j'ai mis toutefois 3 semaines à achever, en lisant d'autres écrits, en alternance avec des textes plus légers, moins
âpres !
Ce roman met en valeur les luttes, les combats parfois surhumains que doivent mener les adultes ayant vécu une enfance "massacrée", pour continuer à se construire... La narratrice pour "survivre", et poursuivre
son chemin, a dû écarter définitivement la figure dévastatrice d'une figure maternelle égocentrique et vampirisante...
Eva a vécu mais pas complètement: une sorte de dédoublement, comme si elle restait à la lisière, aux marges de son existence...tant les blessures,
ainsi que les fantômes du passé a laissé des fissures, des failles impossibles à "colmater" !
L'auteure décrit très justement cette étrangeté de vie dans les lignes qui suivent !! Une existence amputée de sa nourriture première: l'amour d'une mère...
Sujet grave traité avec une ironie des plus mordantes, comportant de nombreux rebondissements et suspens !!
"Quand j'ai supprimé ma mère, j'ai eu peur de mourir aussi. mais j'en ai réchappé. J'ai trouvé un travail qui me plaisait, j'ai vécu en harmonie avec un compagnon compréhensif et j'ai élevé ma fille qui m'a rendue fière et
heureuse pratiquement tous les jours. Non, je ne suis pas morte, mais je suis passée à côté de la vie. Je l'ai regardée défiler sous mes yeux sans jamais m'y plonger, ne serait-ce que brièvement. Je ne suis pas devenue une aventurière mais une spectatrice." (p. 447)
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Ne vous laissez pas tromper par la première de couverture idyllique...Ce livre est noir, cynique mais aussi touchant et intrigant.
Deux éléments seront à retenir, car révélateurs de secrets terribles: les rosiers que le personnage principal, Eva, 56 ans, entretient avec amour, et les fameuses oreilles d'un chien, le dénommé Buster.Je vous laisse découvrir leurs rôles dans cette histoire.
En effet, on ne peut trop en dire , même si l'auteur, à travers le journal intime d'Eva, offert par sa petite-fille, nous plonge dès le départ dans une réalité brutale.On sait tout de suite à quoi s'en tenir !
Cette romancière suédoise apporte un ton original, décalé, entre rires et larmes, et sait rendre sympathique, attachante, la complexe Eva, dont on suit le parcours depuis l'enfance.
Cruauté maternelle,humiliation d'enfant, besoin effrené de reconnaissance et d'amour, vengeance et raffinement criminel, folie, toute la gamme de comportements humains est représentée dans ce roman décapant, poignant, qui happe le lecteur et le laisse désarmé.
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« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd'hui n'est pas coutume, un roman scandinave, Les oreilles de Buster, signé Maria Ernestam.
-…
-Ben alors, tu ne dis rien ?
-Mmf. ‘Sert à rien.
-Vraiment ? Regarde donc cette bêêêêêlle couverture, toute… rose !
-Ahr ! ‘Pas la peine de me l'agiter sous le nez comme ça ! Eloigne la couleur du démon de la niaiserie de moi !
-Ah ! Enfin une réaction. Alors, pas de malédictions sur les couvs roses, aujourd'hui ?
-Nan, j'laisse tomber. Tu lis du gnan-gnan si tu veux.
-Tu sais, au risque d'user d'un proverbe éculé, il ne faut pas juger un livre à sa couverture. Pour un livre tout rose, élégamment décoré d'arabesques feuillues, il se révèle étonnamment noir.
Or donc, Eva reçoit pour ses cinquante-six ans un joli carnet. Elle le remplit aussitôt avec ses souvenirs et annonce très vite qu'elle a tué sa mère. Et personne ne le sait.
Je peux donc résumer l'intérêt principal de ce roman par : « Oh mes dieux, mais je VEUX savoir COMMENT elle a fait ?! »
-Doit-on en tirer certaines conclusions sur ta relation avec ta mère ?
-Mais non, bête. Eva a été victime de maltraitance psychologique affreuse et elle raconte comment elle y a résisté.
-En devenant une tueuse ? C'est affreux !
-Dit comme ça, oui. Cependant, ce qui rend le texte passionnant, c'est qu'Eva tue ou commet des horreurs avec émotion. Elle n'est pas vide d'empathie. Elle se force à l'être, elle se forge une indifférence, mais elle ne parvient pas à tuer les sentiments en elle.
Par exemple, Dexter n'éprouve rien ou pas grand-chose, et le texte passe parce qu'il fait involontairement preuve d'humour : son décalage avec le monde qui l'entoure le rend très drôle. Eva, elle, possède ceci d'original dans mon paysage de tueurs littéraires : elle éprouve une foule d'émotions complexes. Je l'ai même admirée, pour tout dire, je lui trouve une grande force sur elle-même.
-Je signale à toute fin utile que tuer sa maman n'est pas bien, ne le refaites pas chez vous (ni ailleurs, d'ailleurs).
-Non, en effet. Si vous êtes victime, cherchez de l'aide, mais évitez de tuer, ça fait du bazar à ranger après. Quoi qu'il en soit, je me suis bien amusée.
-De ce que tu en dis, ce roman est un ramassis d'horreurs et tu t'es... bien amusée ?
-Oh oui. Surtout avec ce qui arrive à Bjorn. Qu'est-ce que j'ai ri ! Je ne partage pas du tout l'analyse que fait Eva de lui, cette partie du texte m'a fortement désappointée, en revanche, son châtiment ! Oh là làààà ! Et quel courage pour machiner cette Terrible Vengeance !
-Tu es une monstruosité ! Ca ne m'étonne pas ! déjà en sortant d'Avatar, tu disais que le méchant ne souffrait pas assez !
-En effet. Sur le terrain de la fiction, je suis un monstre. Et c'est pourquoi j'ai adoré ce roman et pourquoi je suis d'accord quand la quatrième de couv' parle de « délicieuse perversion ». Ce texte m'a permis de faire l'expérience du pouvoir et de la vengeance sur ceux qui font souffrir, et oui, j'y ai pris grand plaisir, je plaide coupable.
J'aime aussi les histoires qui parviennent à bouleverser les certitudes, à faire paraître le crime acceptable, un peu comme la nouvelle Rosalie Prudent, De Maupassant. le meurtre gagne. Et cela paraît sensé et raisonnable, voire inévitable.
Bref, de la catharsis d'une part, et du vertige d'autre part : je suis donc fort satisfaite.
-Ca m'a l'air quand même bien sordide, cette histoire…
-Elle ne l'est pas. le style possède quelque de… de calme. Maints passages sont consacrés à la beauté des roses et je les ai trouvés étrangement apaisants. Oui, la souffrance, la colère filtrent à travers les mots, mais je n'ai jamais trouvé la détresse d'Eva insoutenable, sans doute parce qu'elle réfléchit sur elle-même et analyse les piques qu'elle reçoit. Sur ce point, le texte me fait penser à Pourquoi être heureux quand on peut être normal ? Ce texte ne se limite pas à la simple énumération des faits ponctuant une vie, il narre aussi comment on se construit intérieurement.
Ce qui est certain en revanche, c'est qu'elle est dérangeante sur bien des points, je le concède. Et la fin m'a ravie : je n'ai rien vu venir. Complètement eue, la Déidamie.
Et, maintenant, que j'y pense, l'enfance et la jeunesse d'Eva ne constituent pas les seules trames du récit. Tu trouves aussi quelques réflexions sur le couple, la vieillesse et le racisme.
Je déplore cependant la complaisance pour Bjorn et l'orthographe flottante du roi de pique. »
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