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4,11

sur 683 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quand Eva, cinquante-six ans reçoit son premier carnet intime, elle est loin de se douter combien les démons de l'enfance vont se réveiller sous sa plume.

Entourée de Sven et de sa fille Suzanne et surtout de ses rosiers qu'elle adule, Eva écrit et se penche sur l'ombre de sa vie : une mère fantôme, égocentrique, malsaine, dénuée d'amour. Quoi de plus difficile pour un enfant d'apprendre que sa propre mère ne voulait pas de soi, que l'accouchement fut un cauchemar et qu'elle s'en serait bien passée à vie d'une môme.

Sur plus de quatre cents pages, on découvre une Eva révoltée et ingénieuse, qui s'est construite dans le revers de ses manques. de rencontres en rencontres, Eva fait face, elle use d'imaginations pour gagner sa plus belle bataille : être vivante et respectée. On sait d'entrée de jeu que c'est à sept ans que Eva eut l'idée de tuer sa mère, qu'il lui en faudra dix de plus pour mettre son plan à exécution. On suit avec vif intérêt le pourquoi jusqu'au comment... et on va de surprises en surprises.
Les oreilles de Buster, ce chien qui n'en faisait qu'à sa tête et parce que tout le monde a bien besoin d'oreilles attentives pour écouter les petites filles pleurer le soir...

Voilà bien un livre qui change de tout ce qui affleure sur la maltraitance enfantine, pour une fois, nous avons une enfant puis une ado pleine de vie et d'ingéniosités pour colmater les trous de sa vie. Une tranche de vie passionnante auprès d'une héroïne qu'on aime de suite et qu'on quitte avec le sourire car la fin est de toute beauté, comme ce moussaillon qui revient de guerre, une rose à ses lèvres.
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Les yeux verts d'Eva, scintillants d'intelligence
La chevelure d'Eva, luxuriante
Le nez d'Eva, sensible aux odeurs de son enfance dévastée
Le ventre d'Eva, déchiqueté par le manque d'amour
La bouche rouge de la mère d'Eva, ouverte sur d'abjectes paroles...
Et les oreilles de Buster, toujours, toujours, à l'écoute d'Eva, bien enfermées dans leur sac hermétique.

Heureusement qu'elle les a, les oreilles du chien Buster, Eva, pour survivre à une mère ignoble, pour se relever après une trahison amoureuse, pour fuir enfin ce lieu pourri qu'est la maison de son enfance et de son adolescence.
Son refuge ? Les roses, qu'elle cultive avec tendresse, dans la maison de campagne près de la mer.

Et à 56 ans, elle entame son journal intime, dans lequel elle narre l'innommable : « J'avais 7 ans quand j'ai décidé de tuer ma mère. Et 17 ans quand j'ai finalement mis mon projet à exécution. »

« Les oreilles de Buster » est un roman psychologique qui décortique avec délectation tous les mécanismes de la méchanceté d'une mère envers sa fille mais qui montre aussi comment une enfant puis une adolescente, va puiser dans une volonté hors du commun pour s'en sortir.
J'en suis ressortie sonnée, abasourdie et complètement acquise à la cause de Maria Ernestam, son auteure.

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Voilà un roman que j'ai pris plaisir à lire, si j'ai soupçonné certains événements , j'ai eu la surprise pour d'autres.
Une belle decouverte d'une auteure suédoise , hors polar, j'ai eu du mal à lâcher ce livre, prise d'affection pour cette pauvre enfant.
La relation entre cette mère et sa fille atteint des sommets de perversion de la part de cette mère horrible. Folcoche n'est pas loin d'aller se rhabiller.
On s'attache à l'héroïne qui, malgré le rejet total de sa mère qui trouve un malin plaisir à faire souffrir sa fille, cherche l'amour de sa mère par tous les moyens.
Plus sa quête d'amour maternel avance, plus la méchanceté de sa mère augmente, jusqu'à la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Et là, cachez-vous, femme trahie ne connaît pas de limite.
Une roman à lire et à découvrir.
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Les confessions d'une psychopathe (malgré elle).
*
Une lecture pudique et intime d'une suédoise de 56 ans.
Qui raconte - et confesse- pourquoi elle en est arrivée à tuer sa mère à 17 ans (et l'avoir prémédité à 7 !).
Le ton est donné dès le départ.
*
Eva dévide au fur et à mesure ses pensées en ce chaud mois de juillet dans un cahier à spirales que sa petite fille lui a offert.
Sa naissance chaotique, son enfance si difficile et son adolescence de souffrances. Tout est expliqué, rien n'est caché.
Eva alterne aussi avec sa vie actuelle ; ses amies, la vieillesse qui pointe le bout de son nez (on apprend ainsi que le système public suédois est assez bancal concernant les personnes âgées).
Comment a-t-elle pu tuer sa mère de sang-froid? Quelle est son excuse?
Eva raconte la relation houleuse avec sa mère. Une figure maternelle hystérique et machiavélique. le père, faible et souvent absent. Effectivement, Eva a souffert mille maux. Elle se construit comme elle peut. Elle se recrée un cocon protecteur avec l'écoute des oreilles de Buster (un chien dont elle s'est vengée).
Et l'amour dans tout ça? Existe-t-il dans ce chaos?
*
C'est un cheminement vers l'apaisement (post-vengeance) qui arrive tout à la fin.
Une écriture toute douce, majestueuse et très agréable à l'oreille (ou les yeux!). J'ai vraiment apprécié les rebondissements (identités de chacun) tout au long du roman. Et les roses comme fil conducteur , j'ai presque pû les sentir.....
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Une flânerie impromptue dans une librairie de Boulogne [ Hauts-de-Seine], il y a déjà un mois m'a fait "rencontrer" ce livre et cette auteure, que la libraire avait mis en avant , en mettant son commentaire appréciatif sur l'ouvrage...

Une toute première découverte de cette écrivaine suédoise !

Un roman aussi prenant que sombrissime ! qui n'empêche pas quelques flamboyances et jolies lumières sur la vie:
les rapports entre une grand-mère, et sa petite-fille, un amour fulgurant entre deux êtres blessés, la tendresse et la complicité vécues avec un père faible, le besoin d'écriture et de clarification de sa vie, la passion des fleurs, plus particulièrement , des roses, etc

Une petite-fille offre pour les 56 ans de sa grand-mère, un cahier vierge, qui
deviendra un compagnon quotidien par la rédaction d'un journal intime...

Ce dernier va devenir une occupation centrale pour notre protagoniste , Eva, avec sa passion pour les roses, qu'elle cultive depuis toujours avec le plus grand soin ...
Journal intime, tour à tour thérapie, lieu de mise au point, d'émergence des souvenirs...
Une fiction fort intéressant que j'ai mis toutefois 3 semaines à achever, en lisant d'autres écrits, en alternance avec des textes plus légers, moins
âpres !

Ce roman met en valeur les luttes, les combats parfois surhumains que doivent mener les adultes ayant vécu une enfance "massacrée", pour continuer à se construire... La narratrice pour "survivre", et poursuivre
son chemin, a dû écarter définitivement la figure dévastatrice d'une figure maternelle égocentrique et vampirisante...
Eva a vécu mais pas complètement: une sorte de dédoublement, comme si elle restait à la lisière, aux marges de son existence...tant les blessures,
ainsi que les fantômes du passé a laissé des fissures, des failles impossibles à "colmater" !

L'auteure décrit très justement cette étrangeté de vie dans les lignes qui suivent !! Une existence amputée de sa nourriture première: l'amour d'une mère...

Sujet grave traité avec une ironie des plus mordantes, comportant de nombreux rebondissements et suspens !!

"Quand j'ai supprimé ma mère, j'ai eu peur de mourir aussi. mais j'en ai réchappé. J'ai trouvé un travail qui me plaisait, j'ai vécu en harmonie avec un compagnon compréhensif et j'ai élevé ma fille qui m'a rendue fière et
heureuse pratiquement tous les jours. Non, je ne suis pas morte, mais je suis passée à côté de la vie. Je l'ai regardée défiler sous mes yeux sans jamais m'y plonger, ne serait-ce que brièvement. Je ne suis pas devenue une aventurière mais une spectatrice." (p. 447)
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Eva, la cinquantaine se voit offrir un carnet par sa petite fille Ana-Clara pour y tenir son journal ; drôle d'idée car Eva n'a jamais vraiment pensé à coucher sur le papier les évènements marquants de sa vie. Et pourtant elle va se piquer au jeu, à la suite d'une contrariété importante qui concerne le magnifique massif de roses qu'elle soigne depuis des années et qui doit être en partie détruit pour permettre le changement de canalisations souterraines, menaçant de céder...Un évènement traumatisant qui va lui permettre de libérer sa parole sur d'autres évènements dramatiques.

Les oreilles de Buster est le récit des rapports difficiles qu'Eva va entretenir avec sa mère, une mère assez immature, égocentrique qui utilise et maltraite son mari, organisant des fêtes arrosées, fréquentant des nombreux amis, souvent amants occasionnels, et surtout dans l'incapacité de nouer avec sa fille une relation de confiance et de tendresse. Eva, dès l'âge de sept ans a compris que la relation était perdue et va s'endurcir jusqu'à souhaiter la mort de sa mère, mais cette dernière va disparaître...
Ce roman, en alternant période contemporaine et périodes de jeunesse s'attache à la vie d'Eva, à la construction de sa personnalité, adolescente sans mère, se relevant difficilement d'un grand amour malheureux, des fractures qui la laissent dans un no man's land affectif.
C'est un roman quelque fois cruel qui permet au fil du récit de comprendre, et peut être d'excuser, la dureté d'Eva qui a dû lutter âprement contre une rivale qui était sa propre mère.
Maria Ernestam nous offre une réflexion qui montre que si l'instinct maternel n'est pas inné, l'amour filial non plus...
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Ne vous laissez pas tromper par la première de couverture idyllique...Ce livre est noir, cynique mais aussi touchant et intrigant.

Deux éléments seront à retenir, car révélateurs de secrets terribles: les rosiers que le personnage principal, Eva, 56 ans, entretient avec amour, et les fameuses oreilles d'un chien, le dénommé Buster.Je vous laisse découvrir leurs rôles dans cette histoire.

En effet, on ne peut trop en dire , même si l'auteur, à travers le journal intime d'Eva, offert par sa petite-fille, nous plonge dès le départ dans une réalité brutale.On sait tout de suite à quoi s'en tenir !

Cette romancière suédoise apporte un ton original, décalé, entre rires et larmes, et sait rendre sympathique, attachante, la complexe Eva, dont on suit le parcours depuis l'enfance.

Cruauté maternelle,humiliation d'enfant, besoin effrené de reconnaissance et d'amour, vengeance et raffinement criminel, folie, toute la gamme de comportements humains est représentée dans ce roman décapant, poignant, qui happe le lecteur et le laisse désarmé.
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« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd'hui n'est pas coutume, un roman scandinave, Les oreilles de Buster, signé Maria Ernestam.

-…

-Ben alors, tu ne dis rien ?

-Mmf. ‘Sert à rien.

-Vraiment ? Regarde donc cette bêêêêêlle couverture, toute… rose !

-Ahr ! ‘Pas la peine de me l'agiter sous le nez comme ça ! Eloigne la couleur du démon de la niaiserie de moi !

-Ah ! Enfin une réaction. Alors, pas de malédictions sur les couvs roses, aujourd'hui ?

-Nan, j'laisse tomber. Tu lis du gnan-gnan si tu veux.

-Tu sais, au risque d'user d'un proverbe éculé, il ne faut pas juger un livre à sa couverture. Pour un livre tout rose, élégamment décoré d'arabesques feuillues, il se révèle étonnamment noir.

Or donc, Eva reçoit pour ses cinquante-six ans un joli carnet. Elle le remplit aussitôt avec ses souvenirs et annonce très vite qu'elle a tué sa mère. Et personne ne le sait.

Je peux donc résumer l'intérêt principal de ce roman par : « Oh mes dieux, mais je VEUX savoir COMMENT elle a fait ?! »

-Doit-on en tirer certaines conclusions sur ta relation avec ta mère ?

-Mais non, bête. Eva a été victime de maltraitance psychologique affreuse et elle raconte comment elle y a résisté.

-En devenant une tueuse ? C'est affreux !

-Dit comme ça, oui. Cependant, ce qui rend le texte passionnant, c'est qu'Eva tue ou commet des horreurs avec émotion. Elle n'est pas vide d'empathie. Elle se force à l'être, elle se forge une indifférence, mais elle ne parvient pas à tuer les sentiments en elle.

Par exemple, Dexter n'éprouve rien ou pas grand-chose, et le texte passe parce qu'il fait involontairement preuve d'humour : son décalage avec le monde qui l'entoure le rend très drôle. Eva, elle, possède ceci d'original dans mon paysage de tueurs littéraires : elle éprouve une foule d'émotions complexes. Je l'ai même admirée, pour tout dire, je lui trouve une grande force sur elle-même.

-Je signale à toute fin utile que tuer sa maman n'est pas bien, ne le refaites pas chez vous (ni ailleurs, d'ailleurs).

-Non, en effet. Si vous êtes victime, cherchez de l'aide, mais évitez de tuer, ça fait du bazar à ranger après. Quoi qu'il en soit, je me suis bien amusée.

-De ce que tu en dis, ce roman est un ramassis d'horreurs et tu t'es... bien amusée ?

-Oh oui. Surtout avec ce qui arrive à Bjorn. Qu'est-ce que j'ai ri ! Je ne partage pas du tout l'analyse que fait Eva de lui, cette partie du texte m'a fortement désappointée, en revanche, son châtiment ! Oh là làààà ! Et quel courage pour machiner cette Terrible Vengeance !

-Tu es une monstruosité ! Ca ne m'étonne pas ! déjà en sortant d'Avatar, tu disais que le méchant ne souffrait pas assez !

-En effet. Sur le terrain de la fiction, je suis un monstre. Et c'est pourquoi j'ai adoré ce roman et pourquoi je suis d'accord quand la quatrième de couv' parle de « délicieuse perversion ». Ce texte m'a permis de faire l'expérience du pouvoir et de la vengeance sur ceux qui font souffrir, et oui, j'y ai pris grand plaisir, je plaide coupable.

J'aime aussi les histoires qui parviennent à bouleverser les certitudes, à faire paraître le crime acceptable, un peu comme la nouvelle Rosalie Prudent, De Maupassant. le meurtre gagne. Et cela paraît sensé et raisonnable, voire inévitable.

Bref, de la catharsis d'une part, et du vertige d'autre part : je suis donc fort satisfaite.

-Ca m'a l'air quand même bien sordide, cette histoire…

-Elle ne l'est pas. le style possède quelque de… de calme. Maints passages sont consacrés à la beauté des roses et je les ai trouvés étrangement apaisants. Oui, la souffrance, la colère filtrent à travers les mots, mais je n'ai jamais trouvé la détresse d'Eva insoutenable, sans doute parce qu'elle réfléchit sur elle-même et analyse les piques qu'elle reçoit. Sur ce point, le texte me fait penser à Pourquoi être heureux quand on peut être normal ? Ce texte ne se limite pas à la simple énumération des faits ponctuant une vie, il narre aussi comment on se construit intérieurement.

Ce qui est certain en revanche, c'est qu'elle est dérangeante sur bien des points, je le concède. Et la fin m'a ravie : je n'ai rien vu venir. Complètement eue, la Déidamie.

Et, maintenant, que j'y pense, l'enfance et la jeunesse d'Eva ne constituent pas les seules trames du récit. Tu trouves aussi quelques réflexions sur le couple, la vieillesse et le racisme.

Je déplore cependant la complaisance pour Bjorn et l'orthographe flottante du roi de pique. »
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Les Oreilles de Buster fait partie des romans que j'ai achetés sur un coup de coeur et à aucun moment je n'ai regretté de lui avoir donné la priorité sur d'autres livres qui attendaient bien sagement dans ma bibliothèque.
La raison de cet engouement ? Tout d'abord, le talent de conteuse de Maria ERNESTAM. La première phrase de l'incipit interpelle d'emblée le lecteur. Et le tour de force est que la narratrice parvient à lui faire accepter l'inacceptable, au fil d'une narration tendue, dans laquelle, au gré des confessions dans son journal intime, elle l'entraîne sur les chemins du crime via une série de simulacres de meurtres ou de vengeances perverses. Car pour elle c'est une question de vie ou de mort. "Tuer pour ne pas être tuée" dit-elle. Et on la suit - via les dialogues avec ses deux complices : les oreilles de Buster et le roi de pique- car elle sait merveilleusement bien évoquer les vieux démons qui sommeillent en chacun de nous et peuvent se réveiller au gré de circonstances tragiques.
Non seulement elle fait du lecteur son complice mais elle joue avec lui et son récit est truffé de fausses pistes. Bien sûr tout tombe en place à la fin du roman . Et l'on est tenté de faire marche arrière pour voir jusqu'à quel point elle a usé de son talent d'illusionniste.
Si l'on éprouve autant d'empathie pour la narratrice c'est avant tout pour sa douloureuse humanité. Et la complexité de sa psyché tourmentée est bien mise en lumière dans son journal intime, par les allers retours présent/passé. C'est ce qui lui permet d'évoquer ce dédoublement de personnalité grâce auquel elle a survécu, dit-elle, et qui fait aussi qu'elle n'est plus que la spectatrice de sa propre vie. L'autre personnage central est bien sûr sa mère, source de tous ses maux et responsable de cette mort à elle-même dont elle parle si souvent dans le roman. Mais là encore aucun manichéisme. Cette femme est à la fois victime et bourreau comme la narratrice le laisse entendre à plusieurs reprises. Tout comme elle d'ailleurs si l'on fait le compte des celles et ceux à qui elle a nui.
Un bien noir constat me direz-vous ? Non, car la fin du roman ménage une rédemption originale qui sauve la narratrice... et le lecteur. La dimension humoristique de l'écriture est également ce qui atténue la noirceur des propos. Humour de la narratrice vis à vis d'elle-même lorsqu'elle évoque son alcoolisme naissant ou qu'elle applique à ceux qui l'entourent dans ce petit village de Suède où elle vit. Aucun d'eux n'échappe à l'acuité de son regard. Elle excelle à peindre des scènes tragi-comiques comme celle de son anniversaire ou celle où son amie Petra lui raconte comment elle a failli tuer son mari.
Un seul bémol à ce concert de louanges : l'intrigue amoureuse de la narratrice avec John qui répond à tous les poncifs du genre. Mais je vous laisse juge...
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"J'avais sept ans quand j'ai décidé de tuer ma mère. Et dix -sept ans quand j'ai finalement mis mon projet à exécution. A travers ce simple constat, je viens de m'exprimer sur cette page avec une sincérité dont je n'ai pas l'habitude." , sans être un roman policier, l'ambiance est lancée ...

Eva a 56 ans, elle fête son anniversaire avec ses amis et sa famille. Sa petite-fille, la seule qui semble vraiment la comprendre, lui offre un journal intime dont les pages blanches "exigeraient leur lot de sacrifices, de témoignages et de victimes". Eva a effectivement plus d'un cadavre dans son placard et va en enfin pouvoir livrer ses secrets les plus profondément cachés dans le but, peut-être, de se délivrer de ses fantômes. Pendant trois mois, elle relate son quotidien, la vie avec Sven, son compagnon, les discussions avec ses copines, les moments passés avec Irène, une vieille dame qui perd sérieusement la boule… Surtout, elle expose enfin sa vie, son enfance terrible au côté d'une mère sublime, séductrice et destructrice. Les rapports complexes entre la mère et la fille étriquent l'espace de la vie d'Eva, jusqu'à sa rencontre avec John, jeune marin anglais avec qui elle vivra une magnifique histoire d'amour.

Maria Ernestam nous offre un texte dense, puissant, intense, plein d'arômes et de sentiments contradictoires, parfois tendre, sucré, mais aussi amer, âcre comme peut l'être du chocolat chaud. La relation d'amour-haine entre la mère et sa fille est d'une puissance incroyable, admirablement restituée par le talent de l'auteur. Il y a de la candeur et de la perversion, c'est torturé et tortueux. 
 Bien des surprises attendent le lecteur au fils des pages, qui doit s'attendre à voir ses suppositions tout à coup balayés d'un revers de mots. 
Car les apparences sont forcément trompeuses. Un roman remarquable et passionnant.
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