Prenez soin du chien

Patiemment, obstinément, avec un masochisme et une abnégation dont je ne me croyais pas capable, j'ai tourné les pages une à une, je les ai même lues, mais oui - avec l'impression de nager dans une eau sale. Et j'ai fini par craquer, quelque part du côté de la 150ème page, j'ai enfin, avec un soulagement indicible, accompli le geste dont je rêvais depuis longtemps : j'ai balancé ce livre loin, très loin, le plus loin possible.
Je m'étais répété tout au long de ces interminables 150 pages "Ce n'est pas possible, ce n'est pas vrai... Ca ne peut pas tout le temps être aussi NUL ! Il y a bien un moment où ça va s'améliorer, où ça va devenir très mauvais, voire mauvais, voire (on peut toujours rêver) médiocre..."
Mais non. Toujours pareil, toujours ces tentatives lamentables de créer une atmosphère délirante, toujours ce style visant San-Antonio et pataugeant dans Jean-Marie Bigard, toujours cette accumulation de blagues ratées et de plaisanteries poussives. J'ai tenu 150 pages et c'est 150 pages de trop.

ennuyeux et mal écrit : ne pas lire

Impossible de rentrer dans l'humour de ce roman, mince alors !... Pourtant les critiques étaient alléchantes !

Je vais dévoiler dans cette critique une part de mon intimité ! Je lis plusieurs livres en même temps. J'ai un livre pour chaque occasion, pour chaque pièce, pour chaque moment. J'ai un ou plusieurs livres de chevet bien sur, j'ai un livre pour le bus, un livre sur mon bureau, un livre dans la cuisine et un livre... pour les toilettes. Je le choisis en général léger, facile à lire et court. Un livre dont on peut rentrer dedans en quelques secondes. Et je me suis dit, quoi de mieux que ce livre qui m'a l'air loufoque ? Déception ! Un livre à la hauteur de la pièce dans laquelle je l'ai lu...

J'avais beaucoup aimé Qui a tué l'homme-homard.
Sur ma lancée, j'ai voulu me replonger dans l'humour insolent de l'auteur.

Mal m'en a pris, j'ai vite déchanté.

On assiste à un duel à distance entre voisins d'en face.
Mais après quelques pages s'impose le sentiment de tourner en rond dans une voie sans issue.
Je me suis obstiné une centaine de pages à la recherche d'une lueur mais en vain.
Lecture abandonnée sans regrets.