Troisième roman de
J. M. Erre,
Série Z précède l'excellent Mystère Sherlock sorti deux ans plus tard et obéit à la même recette : prendre genre, le passer à la moulinette et en tirer un pastiche hilarant. Ici, donc, comme l'indique le titre, on parle de
série Z, de ces films que l'on appelle aussi « nanars », ces presque navets que d'affligeants scénarios, des décors en papier crépon et des acteurs à la ramasse ont fini par rendre culte. Ils apparaissent ici par le truchement de Félix, héros du roman, trentenaire aux allures d'adolescent attardé et un peu torturé par les questions existentielles, fan de
série Z et auteur d'un scénario mettant en scène un tueur s'en prenant aux pensionnaires d'une maison de retraites pour anciens acteurs. Et, comme on est dans une
série Z, personne – à l'exception de Félix – ne sera surpris de s'apercevoir que les meurtres imaginés par Félix ont lieu dans la réalité. Pire : la maison de retraite imaginée par Félix, ainsi que ses pensionnaires, existent aussi.
Conte décalé et d'un humour noir terrible pour ouvrir le roman, jeux d'écriture allant du scénario affligeant aux fiches pratiques de l'inspecteur Galachu pour repérer les serial killers en assant par les rapports du fils de Galachu et les querelles familiales chez Félix…
J. M. Erre s'en donne à coeur joie.
On sourit, on rigole même parfois, mais
Série Z finit par se heurter à un problème. le roman à le défaut de ses qualités : il joue si bien du milieu de la
série Z, de son côté décalé et outrancier, qu'en le pastichant, il en rajoute nécessairement dans ces registres, finissant par alourdir l'ensemble. Bref, si l'on s'amuse souvent, on frôle aussi l'indigestion.
Si on lit tout cela sans déplaisir et même, régulièrement, avec une certaine jubilation, on a du mal à tenir sur la longueur et parfois aussi à suivre toutes les circonvolutions de cette histoire loufoque dans laquelle on craint parfois de se perdre et qui aurait peut-être gagné à être plus courte. À consommer avec modération.
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