Dans sa forme, l'ouvrage est le recueil des homélies dominicales que
François Esperet, diacre orthodoxe, a écrites au sujet de la deuxième lecture, celle qui à la messe précède l'Évangile. Les lectures qu'il commente sont extraites des lettres
De Saint-Paul, de la lettre aux Hébreux, ou des Actes des Apôtres. Chaque court chapitre commence par le rappel de l'écriture sainte, que l'auteur commente ensuite. Ses commentaires forment un texte dense, un concentré de réflexions d'accessibilité inégale qui ne se lisent pas d'une traite. Une pause est ainsi la bienvenue entre deux chapitres. L'auteur a le sens des formules qui font mouche : "Que nos vies ne soient pas habituées à l'Évangile, mais habitées par l'Evangile" (page 56) ; "L'oeuvre du Christ unifie, celle du Saint-Esprit diversifie" (pages 160-161). Un regret cependant : il manque une annexe récapitulant l'ensemble des textes commentés.
Sur le fond,
François Esperet met en évidence l'actualité de la Parole de Dieu. Il est important de ne pas assigner à Jésus-Christ une place dans le temps : il n'appartient pas plus au passé qu'à l'avenir. En étant JE SUIS, il abolit le temps ; le Royaume n'est pas ailleurs et plus tard, il est ici et maintenant, et ceci est vrai depuis toujours.
Même écrite il y a deux mille ans, voire davantage, cette Parole s'adresse donc aux hommes d'aujourd'hui. Et elle nous est personnellement destinée, à chacun (page 167). A ceux qui s'en sentent indignes,
François Esperet explique que le chemin du salut consiste à "porter la croix de notre indignité à la suite du Christ qui rend digne" (page 186).
Si le titre de l'ouvrage n'était pas assez explicite, j'ai noté que l'invitation "Nous qui sommes bienheureux parce que nous croyons sans avoir vu, employons-nous à manifester le Royaume pour tous les malheureux qui ont besoin de voir pour espérer croire" (page 125) pouvait lui servir de conclusion.