C'est un roman assez étrange, porté par une belle écriture et une puissance poétique indéniable. Mais je dirais aussi, en pensant à Victorio qui est tout de même le personnage principal, que c'est un livre sur l'absence d'amour, ce truc dont on parle tant et que l'on voit en fait si rarement.
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Et que penses-tu que cela veut dire quand on te demande de te saigner à blanc dans le présent pour avoir un meilleur futur ? (…)Est-ce qu’ils prétendent nous endormir en nous berçant, comme les Chrétiens avec leur histoire de paradis ? Ca doit être ça. Ecoute, ne te casse pas la tête ; nous souffrons déjà assez à cause de ces gens sans avoir à nous mettre à leur placeet essayer de comprendre ce qu’ils font et pourquoi ils le font. Il me semble qu’ils aiment seulement le pouvoir, et quiconque a goûté au pouvoir inventera les formules les plus insensées pour pouvoir le garder.
Il n’arriverait jamais à un homme satisfait, à un homme joyeux, à un homme qui n’éprouve pas la peur, d’enfermer, de voler ou de tuer quelqu’un d’autre, n’est-ce pas ? Méditez un peu cela, sans faire trop d’effort, il n’est pas besoin d’une grande volonté, et vous verrez que la raison de tous les esclavages, de toutes les tyrannies, des holocaustes, des assassinats, des répressions, des guerres, réside dans le manque de bonheur.
Victorio en arrive même à penser qu’il a été victime de sa peur, du délire qu’induit la peur : on peut dire ce qu’on veut, la peur reste le plus puissant moyen de transformer la réalité.