Citations sur Cosmofobia (26)
amour et désir sont deux choses différentes, tout ce qui est aimé n'est pas désiré, et tout ce qui est désiré n'est pas aimé.
Mais je ne sais rien de ses rêves, de ses aspirations, de ce qu'il fait de sa vie. Je n'ai jamais été capable de prévoir la façon dont il allait se comporter.
L'angoisse des choses impossibles, la nostalgie de ce qui n'a jamais été, le désir de ce qui aurai pu être, l'envie de ce qu'ont les autres, l'abîme qui s'ouvre entre la réalité et le désir, entre la volonté et l'évidence.
Ils s'étaient séparés de la façon la plus inattendue qui soit. Le lundi, elle lui avait envoyé un message on ne peut plus tendre : "Tu me manques, je t'aime", et le vendredi elle avait changé la serrure.
"Ceux qui font du raffut, ce sont ceux de Tanger, car les Marocains du Nord sont très mal élevés. C'est parce que c'est vous, les Espagnols, qui les avez colonisés. Nous autres, qui sommes du Sud, ce sont les Français qui nous ont colonisés et nous sommes beaucoup plus aimables."
Ma mère me racontait, quand elle avait encore toute sa tête, avant qu'elle soit hospitalisée, que, petite, je me réveillais et je la questionnais : "est ce qu'aujourd'hui c'est déjà demain?". Ce matin, il m'a semblé que cette question que je posais quand j'étais enfant n'avait rien de saugrenu, au contraire, que c'était une question des plus sensées, car ce matin j'ignorais si aujourd'hui était aujourd'hui ou encore hier, il faut dire que j'ai passé une drôle de nuit, j'avais le sommeil agité, à me retourner sans cesse dans le lit, à me réveiller à tout bout de champ, et impossible de savoir si ce que j'avais en tête était un rêve ou bien la réalité. Dans mes cauchemars , je revivais le cauchermar de la vie réelle, c'est à dire la dispute d'hier.
Et dès lors, chaque journée lui semblait une nouvelle pente à gravir, plus ardue que la précédente, une angoisse contenue le consumait, l'obsession de savoir combien de temps encore il pourrait sentir, la nuit, le parfum douceâtre de sa respiration, le contact de son corps tiède, s'abandonner à la contemplation attentive et sereine de son profil sur l'oreiller, réfugiée dans un monde de rêves auquel il n'avait pas accès et dans lequel elle revêtait sa dimension la plus secrète, la seule réelle sans doute.
Il y a deux nuits,j'ai entendu un bruit étrange qui m'a réveillé.C'était une sorte de gargouillement qui venait de la salle de bains,un plop-plop qui tambourinait dans ma tête,une note de musique qui s'amplifiait en vibrant.Intrigué,je me suis levé,et je me suis alors aperçu que la lumière de la salle de bains était allumée.J'avais dû oublier d'éteindre l'interrupteur et de fermer le robinet.C'était tout de même étrange;ce genre de choses ne m'arrive jamais,il y a des années que je vis seul,des années de routine immuable et de précision millimétrée.J'ai ouvert la porte,tremblant de peur et de froid.La baignoire débordait.J'ai remarqué,terrorisé,un corps qui flottait.Celui d'une jeune femme.Endormie ou morte.Je me suis approché.Je l'ai reconnue.J'ai craint le pire.J'ai essayé de la sortir de la baignoire.Je l'ai attrapée sous les aisselles,et j'ai tiré de toutes mes forces en joignant les mains sur sa poitrine,mais en vain.Ses cheveux mouillés collaient à sa peau blanchâtre comme des algues.Malgré son aspect frêle,elle était extrêmement lourde.
Elle était morte.
C'est alors que j'ai pris conscience et que j'ai eu honte.
De la magistrale érection qui trahissait ma virilité.
Et je me suis réveillé en criant.
J'étais sur le point de te téléphoner pour te dire de ne pas aller nager cette semaine,car j'avais eu un rêve très angoissant,dont je craignais qu'il ne soit prémonitoire,je t'avais vu morte dans ma baignoire.
Je ne l'ai pas fait.
Tu es allée à la piscine,comme chaque jour.
Tu ne t'es pas noyée...
[...] mais en ce moment il préfère ne penser ni a Susana ni à sa fiancée, car il sait que les sentiments les plus douloureux sont les plus absurdes. L'angoisse des choses impossibles, la nostalgie de ce qui n'a jamais été, le désir de ce qui aurait pu être, l'envie de ce qu'ont les autres, l'abîme, qui s'ouvre entre la réalité et le désir, entre la volonté et l'évidence.
Ceci est un livre sur les occasions perdues ou saisies. Le succès dépendant de la conjonction de la chance, du talent et de l'audace, j'espère que vous donnerez sa chance à ce livre, et à ce que vous ne serez pas rebutés par l'audace avec laquelle je m'efforce d'échapper aux genres prédéfinis. Le talent est censé être le mien, mais vous en êtes seuls juges.