Chez mon libraire il y a un étal où s'alignent des romans ne partageant rien en commun. Un polar, un essai, un voyage, une histoire, des nouvelles. C'est là que j'ai pioché au hasard le très beau livre Les nuits de la peste et comme je suis un peu superstitieux, je suis retourné y chercher un nouveau roman.
J'y ai trouvé
Une route de
Richard Paul Evans qui, l'histoire de la rédemption d'un homme,
Charles James, auteur et conférencier à succès, qui après l'annonce de sa mort, décide de traverser les États-Unis d'est en ouest sur la Route 66.
Enfant pauvre et battu, Charles s'enfuit de la maison sans rien, rencontre l'amour de sa vie dans le bus et après quelques mois comme jardinier devient un marchand de rêve. Un business juteux et immoral qui ne tarde pas à faire de lui un homme riche et célèbre.
La première partie du roman est parfaitement maîtrisée et addictive, l'ascension, partant d'une enfance misérable pour atteindre les sommets de la gloire. Je l'ai dévoré. La construction de cet enfant pauvre et battu en requin des conférences est stupéfiante et palpitante.
La seconde partie, le road movie à pied, sur la Route 66, est le ventre mou du roman, un guide touristique assez creux sur près de deux-mille kilomètres, de motel en dinners, avant le début de la rédemption de l'homme brisé.
La troisième partie et la fin de la traversée des États-Unis, ponctuée de rencontres parfois un peu artificielles, amorcent la renaissance de Charles James qui finit par devenir le bon samaritain.
Si j'étais méchant, je dirais que
Richard Paul Evans ne maîtrise pas l'art du road movie pas plus que celui du roman initiatique. J'ai pourtant été jusqu'au bout de ces 584 pages et j'ai aimé la chute, même si elle était prévisible.
Alors, à vous de voir si vous voulez lire ce livre. Mais je crois que je vais quand même continuer à fouiller dans cet étal la prochaine fois que j'irai chez mon libraire, on y fait des rencontres improbables et intéressantes.