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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
🚶🏻Chronique🚶🏻

« C'est trop souvent le problème, je me suis dit: nous ne savons pas poser les bonnes questions . »

Définir. Définir quelle serait alors la bonne question? Qui parle et qui répond? Qui est prêt à entendre les réponses et repositionner sa condition pour poser la future question?
Qui définit? Qu'est-ce qui définit? Qui définit les bonnes questions et les bonnes réponses? Que savons-nous? Qu'est-ce qu'on transmet? A-t-on le mot de passe? Est-ce qu'un terminal est assez large, assez compétent, assez subtil pour répondre aux questionnements philosophiques, identitaires et instinctifs des personnes?

« Existe-t-il une raison à ça? s'est interrogée une partie de moi qui s'éveillait. »

Être ou ne pas être, telle est la question, paraît-il…Alors, quand est-il de l'être, des êtres qui précèdent, des autres qui font peuple et environnement? Qui suis-je et qui est l'autre? Est-ce qu'il reste un « je », s'il n'y a plus personne? « Qui suis-je? » quand l'autre n'y est plus pour faire face à sa propre existence? Qui suis-je quand l'humanité a disparu de la surface de la terre? Et si je ne puis pas être, qui suis-je alors?
L'Antre c'est avant tout, un questionnement. C'est une conversation hypothétique entre un futur et un passé, deux temps qui s'étiolent et, où l'apocalypse s'est invitée…Un dialogue fortuit entre deux personnes dans un espace réduit anxiogène. Ne reste que quelques mots dérisoires sur une machine défaillante…
L'antre renvoie à notre intériorité, à notre identité, à notre corps, à notre condition, à notre finitude. C'est un lieu et un état, un entre-deux où personne ne se reconnaît, un antre où deux personnes ne s'identifient pas correctement…C'est une lecture qui interroge nos certitudes et nos données. Une lecture qui creuse nos méninges, nos mémoires, nos identités, et tranche dans nos chairs, nos noms, nos éternités…

« Peu importe ce qu'est la vérité. Ce qui importe, c'est l'impression qu'on en a. »

Grande. Ce livre m'a fait grande impression. Dans ce livre, il y a matière et matériaux. Des absences et des présences incertaines. Des impossibilités et des devenirs hantés. Un échange qui nous renvoie à nos peurs, à nos imaginaires, à nos instincts de survie. Brian Evenson ouvre un antre où les questions sont essentielles, terrifiantes, vivaces, existentielles, perspicaces, dérangeantes, vertigineuses, avant-gardistes….Et elles résistent en impression. Elles restent comme des traces indélébiles. Tout le charme de cette projection caverneuse et post-apocalyptique réside dans cette quête mystérieuse et philosophique de l'identité du personnage principal qui n'est que la réflexion de nos propres questionnements sur ce qui fait de nous, des êtres humains…Stupéfiant! À découvrir absolument!
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C'est quoi une personne ? C'est la question qui va se poser tout le long du texte, c'est la question qui va trotter dans la tête du (des) narrateur(s) tout le long du récit.

Mais c'est quoi cette histoire ? C'est indéniablement une fable philosophique sur fond post-apocalyptique où un "humain" est enfermé dans ce qu'il appelle L'Antre. Ce lieu hermétiquement clos où aucune sortie vers l'extérieur n'est anodine mais indispensable. Celui-ci communique avec un Terminal qui peut répondre à toutes ces questions. Or quand il demande à ce dernier quand une personne est sortie pour la dernière fois de l'Antre, il se doit de préciser ce qu'il entend par personne. Un questionnement sur sa propre existence se met en place et c'est là que tout dérape... D'autant plus quand les autres personnalités présentes en lui refont surface et donnent leur avis. En effet le narrateur est multiple, il n'est pas seul dans sa tête au sens littéral du terme et quand ces autres "consciences" prennent le pouvoir et s'accaparent du corps tout se complique encore un peu plus...

Bienvenue dans le Weird, Brian Evenson en une centaine de pages nous livre un roman étonnant, étrange et envoûtant dont l'intérêt n'est pas le final mais le chemin qui y mène. Vous aurez compris que vous n'apprendrez rien de l'Antre ni de ce qui s'est passé en amont, que vous serez une "personne" spectatrice d'un moment de vie au coeur de l'Antre et que vous repartirez non seulement avec nombre de questionnements sur vous-même mais surtout avec le bonheur de vous être interrogé sur votre propre humanité, sur votre existence et sur la réalité qui vous entoure.

L'Antre est une histoire fascinante et déroutante, une plongée dans l'étrange et dans la conception d'humanité. Un récit de toute beauté qui donne envie de découvrir d'autres textes de l'auteur.


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Hors de l'Antre, ça irradie sévère. Dans l'Antre, on survit. Mais qui est ce « on » ? Une exceptionnelle fable post-apocalyptique pour questionner, cruellement et poétiquement, les fondations de l'identité.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2023/07/12/note-de-lecture-lantre-brian-evenson/

Dès ses débuts littéraires avec les nouvelles de « La langue d'Altmann », en 1994, l'intérêt de Brian Evenson pour la science-fiction – et pour ses motifs les plus propices aux expérimentations langagières et philosophiques complexes – était manifeste. S'il était également essentiel pour lui de porter le fer et le feu dans les replis les plus sombres du fait religieux dévoyé (« Père des mensonges », 1998, ou « Inversion », 2006) ou de la pulsion sectaire à géométrie variable (« La confrérie des mutilés », 2002), et d'y trouver les éléments de base de sa propre grammaire de la cruauté (« Baby Leg », 2009), le contexte pré- ou post-apocalyptique et les figures de l'effondrement hantaient ainsi résolument son travail dès l'origine, ce dont témoigneront à leur tour d'autres nouvelles, dans les recueils « Contagion » (2000) ou « Fugue State » (2009, non traduit en français), notamment (et en ne tenant naturellement pas compte de sa somptueuse incursion dans une franchise science-fictive parmi les plus célèbres, avec « Alien : No Exit » en 2008, en attendant ses autres travaux de ce type, non traduits en français pour l'instant, du côté de « Dead Space » en 2010 et 2012).

« immobilité » (2012, et dont on parlera très prochainement sur ce blog) s'inscrit bien de plain-pied dans un décor post-apocalyptique, premier roman de l'auteur à s'afficher ainsi, après les nombreuses nouvelles évoquées ci-dessus, mais son ancrage géographique visible, dans l'Utah, et ses références omniprésentes, en pleine lumière ou plus secrètes, à l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours (les Mormons, la communauté dans laquelle Brian Evenson fut inséré jusqu'à ce que son art l'en chasse), le rattachent plus directement aux écrits plus anciens de l'auteur. « L'Antre », publié en 2016, traduit en 2023 chez Quidam par l'excellent Stéphane Vanderhaeghe (lisez donc son fabuleux « P.R.O.T.O.CO.L. » sans attendre !), apparaît ainsi comme son premier roman intégralement de science-fiction – et de bien d'autres choses encore.

En-dehors de l'antre (cette superbe trouvaille pour rendre compte de la moite obscurité décatie qu'implique presque fatalement the warren), ça irradie sévère, bien des années après la catastrophe. Nul n'y survivrait – et encore – sans combinaison adaptée. de plus en plus rares, les survivants ont pris ici la forme de clones ou d'androïdes, téléchargeant au compte-gouttes leurs mémoires soumises à l'entropie informatique dans des corps de moins en moins idoines, lorsque le devoir les appelle. Ayant longtemps travaillé par paires, celui qui nous ouvre la narration de ces 100 pages, tout en densité poétique et conceptuelle, est maintenant et d'abord un solitaire, par manque de matériau. Tout flanche autour de lui, matériellement, corporellement et mémoriellement. « J'aurais bien des réponses possibles, mais quelle était la question ? » pourrait-il se susurrer à lui-même dans un nouveau moment de doute. « Et pourtant il faut bien vivre et avancer », doit pouvoir se dire cet ultra-moderne Sisyphe décati (vers lequel pointe joliment la couverture française, là où la couverture américaine évoquait peut-être davantage Prométhée, sachant que les deux mythes fusionnent ici aisément au bout d'un moment).

Frontières de l'humain et du machinique en conditions dégradées ? Loin des machines insurrectionnelles de la roboxploitation, et même de celles, si subtiles, d'un Dominique Lestel, ce sont ici les fidèles supplétifs jusqu'au-boutistes d'une humanité (au sens classique ou canonique du terme) disparue qui s'agitent sous nos yeux incrédules, d'un mouvement beaucoup plus beckettien que brownien (« En attendant Godot », et peut-être plus encore « Fin de partie », ne sont jamais bien loin). Pour un auteur qui n'a jamais caché son intérêt précoce pour Gilles Deleuze en général, et pour sa collaboration avec Félix Guattari dans « Capitalisme et schizophrénie » (« L'Anti-Oedipe » de 1972 et le « Mille plateaux » de 1980) en particulier, le passage au microscope (superbement défaillant) de personnalités multiples ainsi confinées (à beaucoup plus d'un seul titre) semble au fond aller de soi. On notera également qu'il n'est pas insensé, loin de là, pour celui qui est depuis 2011 l'un des traducteurs d'Antoine Volodine pour le public anglophone, de se pencher ainsi sur l'étrange continuum fictionnel et songeur qui relie la vie, la mort, la non-vie et la pas-tout-à-fait mort (comme le disait à sa belle manière joueuse, sur un tout autre terrain, le Miracle Max de « Princess Bride »).

En multipliant aussi savamment que discrètement les fausses inadvertances et les rusés pas de côté, en tirant tout le parti possible de cette concision minimaliste qu'il affectionne, Brian Evenson nous offre ici un extraordinaire questionnement en situation extrême sur l'identité individuelle et collective, sur le lien entre ce que nous sommes (ou pensons être) et ce que nous lisons et écrivons. Littérature intimement politique, questionnant encore et toujours davantage ce que peut nous faire le langage, « L'Antre » a tout d'un chef d'oeuvre de paradoxe en action.

Lien : https://charybde2.wordpress...
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L'Antre - Brian Evenson

Un livre post-apocalyptique !

L'antre est un lieu sous terre où il se réveille. Dehors, l'air est irrespirable et pourtant il va devoir sortir !

Il est celui qui va nous entraîner sur les cent-dix pages du livre.
Il se réveille et pose une question toute simple à Horak, un terminal :
Depuis combien de temps une personne n'a pas quitté l'antre et combien de temps cette personne a-t-elle survécu ?

Mais Horak répond tout aussi simplement : quelle est ta définition d'une personne ?

Etre humain et être une personne est-ce la même chose ? Vous voilà à présent en quête de votre histoire.

Peu importe ce qu'est la vérité. Ce qui importe, c'est l'impression qu'on en a.

Un petit livre qu'on ne peut pas quitter ! le plaisir se fait attendre et chaque chapitre tend sur de nouveaux éléments insoupçonnés.

Un livre qui m'a fait néanmoins me rappeler « Moon », un film de science-fiction britannique écrit et réalisé par Duncan Jones, sorti en 2009. Alors petit plagiat !?
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L'antre est une novella de science-fiction Weird de Brian Evenson dans lequel l'auteur met en scène un personnage narrateur qui rédige un rapport sur ce qui sera vraisemblablement la dernière interaction entre deux êtres humains au sein d'un univers postapocalyptique ravagé par les radiations.

Cependant, ces deux derniers représentants de l'humanité semblent éloignés d'hpmo sapiens, puisque l'un, Horak, semble être un mutant capable de résister aux radiations, tandis que le narrateur est un clone fabriqué à partir de matériel génétique habité par les consciences imprimées de ses prédécesseurs.

À travers le dialogue entre ces deux individus et leurs interactions avec une IA défaillante, Brian Evenson pose la question de la définition de l'humanité dans un monde étrange au sein duquel elle semble avoir déjà disparu.
Lien : https://leschroniquesduchron..
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