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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je vais tenter de vous résumer de manière intelligible ce joyeux bordel littéraire que j'ai terminé hier soir, totalement immergé dans un récit qui m'a tellement fait passer du coq à l'âne que tenir une discussion avec un patient en pleine bouffée délirante aiguë serait, en comparaison, plus reposant !

En gros, tout se passe dans un immeuble d'Édimbourg, au 10 Luckenbooth Close. Cet immeuble est la colonne vertébrale du récit, qui s'étale sur un peu plus d'un siècle. Au départ, il y a Jessie la fille du diable (paf, t'as compris le titre) qui vient de tuer son père, le diable donc, débarque par la mer dans un cercueil et décide d'honorer le contrat que son père avait passé avec un homme aussi richissime que détestable, à savoir lui servir de mère porteuse.

Je vous ménage (un peu) de suspens, mais l'histoire tourne au vinaigre et ce cher M. Udnam zigouille sa fiancée Élise, la jeune Jessie et la petite Hope qu'ils avaient eu ensemble. Ensuite, et bien on navigue dans le temps et dans les appartements, on traverse la vie de plusieurs personnages dont certains sont célèbres, on passe d'une orgie libertine à un assassinat par les triades à la Kill Bill. On peut le dire, c'est un sacré bordel, ça baise à tout va, c'est aussi cru que violent, ça ne respecte aucune morale mais c'est la vie du 10 Luckenbooth Close !

Au tout départ je me suis dit "mais bordel dans quoi j'ai mis les pieds ?", je ne comprenais pas tout, je n'avais bien saisi la petite touche fantastique, et ces changements intempestifs de personnages et d'époques me perdaient un peu. Une fois que j'ai trouvé mon rythme de croisière, j'ai adoré cet aspect truculent et inattendu, c'est effectivement le bazar mais c'est joyeusement délicieux, je n'ai pas réussi à m'arrêter de lire avant d'arriver à la dernière page. Tentez l'expérience, ne baissez pas les bras : c'est rock'n'roll mais ça peut vous plaire !

🔗 Service de presse numérique obtenu via NetGalley.
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En 1910, Jessie Mac Rae, la fille du diable, quitte son île à bord d'un cercueil pour rejoindre Edimbourg. Son père l'a vendue à Monsieur Udnam, propriétaire de l'immeuble du 10 Luckenbooth Close afin de porter l'enfant que sa fiancée Elise ne sait lui donner. Au bout de trois jours de gestation naît Hope, une adorable petite fille qui porte déjà les traces de ses futures cornes. Face à la violence de Udnam, qui fait régner sa loi dans tout l'immeuble, Elise et Jessie se rapprochent pour protéger Hope. Dans un ultime combat, Jessie lance une malédiction sur l'immeuble et ses habitants que les trois femmes hanteront à jamais.
Au fil des années, l'auteur nous fait monter les étages de l'immeuble et nous laisse découvrir ses locataires. En 1928, nous faisons la connaissance de Flora, une hermaphrodite qui assiste à un bal masqué chez son amant au 2F2.
En 1939, au 3F3, nous découvrons Levi, un homme noir venu de Louisiane qui travaille à la bibliothèque des ossements de l'école vétérinaire. S'acharnant à créer un squelette de sirène, il est le premier à percevoir les traces de fantômes dans l'immeuble.
En montant les étages et suivant les années, l'immeuble se dégrade. Juste après la guerre, nous croisons Ivy, une jeune fille de dix-sept ans prête à s'engager comme espionne pour venger la mort de son frère dans un camp de travail. Puis Agnès, une sexagénaire passionnée de spiritisme. Enfin Willilam Burroughs et Billy, son amant poète.
Dans les années 70 et 80, les étages supérieurs accueillent Queen Bee, une jeune femme et son gang en guerre contre une triade hong-kongaise et Ivor, un homme récemment divorcé, allergique à la lumière.
Jusqu'à Dot, la dernière squatteuse de l'immeuble avant son effondrement en 1999.
Derrière ces tranches de vie de personnages originaux plutôt sombres, il y a cet immeuble, symbole de l'évolution de la ville d'Edimbourg au fil du XXe siècle. Edimbourg, une ville vampire qui réunit gens fortunés, hommes de Dieu et mendiants.
Longtemps, on y a vendu les enfants pauvres pour en faire des bonnes et des ramoneurs. William Burroughs et son ami savent que les riches restent toujours impunis. Que l'on peut laisser jouer Hitler mais que l'on brûle les sorcières.
La fille du diable est un roman atypique, sombre et original. Derrière tous ces personnages éclectiques, l'auteur met en lumière la ville d'Edimbourg dans toute sa complexité, sa mixité.
Jenni Fagan illustre très bien cette folie et la main mise des puissants comme M. Udnam sur les pauvres et les femmes. Il est à l'image de la société écossaise de l'époque.
Ce n'est pas un roman facile à lire car l'auteur nous embarque dans de multiples histoires souvent sombres et tragiques. Mais de cette atmosphère centrée autour de l'immeuble du 10 Luckenbooth Close, il en ressort une image pregnante de la ville d'Edimbourg.
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C'est un livre étrange, très étrange. J'ai eu du mal à y entrer, il me semblait confus, mais je pense que c'est voulu par l'auteur. le titre français est très accrocheur, mais j'aurais préféré que soit gardé l'original : Luckenbooth car c'est bien de lui dont il s'agit : 10 Luckenbooth Close.
Les luckenbooth sont les premières boutiques en dur de la ville écossaise d'Edimbourg : Booth faisait référence aux petits kiosques de départ et lucken pour lock = fermer, car ces boutiques en dur étaient verrouillées à la fermeture.
Au 10 Luckenbooth, il s'en passe des choses à travers le temps et l'espace de 1910 à l'an 2000 : la fille d'un homme dominateur, charismatique et mauvais, y échoue par le biais de la mer et d'un cercueil, ses cornes poussent doucement et elle mettra au monde une enfant, des femmes meurent, les junkies y erreront dont un certain William S. Burroughs, l'auteur du "festin nu", poète, écrivain, peintre, photographe et défoncé, des personnes à la sexualité plurielle ... On y fait des fêtes décadentes, on y croise des membres de gang, une "voyante", mais surtout, un homme, un seul, Mr Udman, le propriétaire de l'immeuble, le "bienfaiteur" de la ville, un homme aux multiples visages, habile à dissimuler, si convaincu d'avoir toujours raison et d'être du bon côté. C'est cet homme qui donne le ton du 10 Luckenbooth Close, Maison de vie, immeuble de location, mais surtout immeuble de rapports, rapports financiers, mais surtout humains, car chaque goutte de sang laisse une trace et même si l'addition tarde à venir, elle se présentera.
L'écriture est vive, multiple : on a l'impression d'être plus possédé par le livre que de le posséder. Décidément, un livre surprenant et je remercie les Editions Métallié et NetGalley de m'avoir permis de le découvrir en avant première.
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Voici un immeuble où il semble bon vivre, mais l'atmosphère est habitée par des esprits perturbés, tristes et à l'esprit vengeur. L'auteure, Jenni Fagan, nous transporte du début du 20eme siècle aux portes du 21eme, d'étage en étage, dans la vie d'un immeuble d'Edimbourg. Celui-ci regorge de personnages hauts en couleur, taxidermiste, voyante, espionne, chef de gang sanguinaire, poète, qui vivent des existences libérées et souvent débridées. Une soif de liberté et d'insouciance habite cet immeuble. Mais en 1910 l'immeuble accueille Jessie, une jeune fille de 21 ans, arrivée dans un cercueil et qui semble être, aussi surprenant que cela puisse paraître, la fille du diable en personne. Elle est arrivée dans la vie de l'immeuble, mais surtout dans la vie de M. Udnam, propriétaire de l'immeuble, qui a acheté cette jeune fille à ses parents. Jessie est toutefois bien différente des autres jeunes filles et Udnam va rapidement s'en rendre compte. Au fil des décennies, tout l'immeuble s'en rendra compte. Cette jeune fille est bien le centre de l'histoire. Autour de son souvenir qui hante cet immeuble, des vies se construisent, mais sa présence reste, cachée ou affichée et bouleverse l'existence des autres habitants. Une écriture à laquelle il faut parfois s'accrocher, c'est souvent cru, parfois drôle, très souvent prenant et surtout une juste description de la situation des époques ou les différences étaient difficiles à accepter. Une lecture atypique à découvrir aux éditions Métailié.
Lien : https://cafenoiretpolarsgour..
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L'installation de la fille du diable au N°10 Luckenbooth Close vaudra à l'immeuble et à ses habitants d'être maudits. Plongez dans la vie de cet immeuble de 1910 – quand tout commence – jusqu'en 1999 à travers certains de ses locataires.

L'histoire : En 1910, une jeune femme arrive à Edimbourg. Elle a été vendue par son père au propriétaire du N°10 Luckenbooth Close pour lui donner un enfant. Il s'agit de la fille du diable et rien ne va se passer comme prévu. Un drame conduira Jessie à maudire M. Udnam et l'ensemble de l'immeuble. Une malédiction qui frappera tous les locataires pendant quasiment un siècle.
A chaque étage de l'immeuble vivra un ou une locataire : des poètes, des amoureux, des spirites, des rebelles etc.

Retour de lecture : J'avais envie de lire “la fille du diable” pour son histoire mais surtout pour son autrice. J'avais beaucoup aimé “La sauvage”, son premier roman. Elle a une écriture très crue et incisive qui ne plaira pas à tout le monde mais qui a su me séduire. L'éditeur évoque un livre qui parle d'une vie mode d'emploi en version punk et féministe. C'est une image très bien trouvée pour décrire ce roman qui met en avant les oubliés, les marginaux, les outsiders, décennie après décennie.

Le conseil de la bibliothécaire : J'ai planché sur cette question une partie de l'après-midi : quel conseil puis-je donner ? A qui pourrai-je conseiller “la fille du diable” ? Quel profil de lecteurs saura l'apprécier et y prendre plaisir ? Eh bien, je ne sais pas. Quand vous regardez les retours sur Babelio, il a la moyenne entre ceux qui sont passés à côté et ceux qui ont adoré. Peut-être que je le conseillerai à ceux qui aiment les histoires de personnage avant tout…
Lien : https://journaldunebibliothe..
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La fille du diable relate l'histoire d'un immeuble frappé par une malédiction : 𝕷𝖚𝖈𝖐𝖊𝖓𝖇𝖔𝖔𝖙𝖍 & de ses habitants.

Élément central de ce roman le N•10 de Luckenbooth possède une mémoire de tous les secrets depuis une décennie de ceux qui ont vécu entre ces murs.

J'ai beaucoup aimé ma lecture et comment les histoires sont entrées en collision les unes entre elles. C'est-à-dire que les premiers locataires vont traverser toutes les autres histoires. le passé se superposant au présent pour donner un aspect plus complet. Couvrant une période de 100 ans l'autrice a pu construire son histoire en opposant la vie de ses personnages avec l'évolution de la mode, les évènements politiques ... 

À la frontière entre le récit fantastique et gothique j'ai beaucoup aimé ma lecture me sortant légèrement de ma zone de confort. Une histoire originale & ambitieuse mettant en lumière des personnages féminins.

Un livre pour partir à la découverte de l'âme d'Édimbourg. Si vous avez eu la chance de découvrir cette ville, ça ne vous étonnera pas si je vous dis que cette ville a quelque chose de très mystérieux. Donnant cette impression de lire une sorte de légende qui appartient à celle-ci.

Une expérience littéraire étonnante, parfaite pour les lecteurs & lectrices curieux/curieuses qui sont prêt à ouvrir ce roman et découvrir les secrets qu'il renferme.


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C'est le troisième livre de Jenni Fagan que je lis et les deux premiers ayant été des coups de coeurs, je me suis ruée sur celui-ci. Je suis ressortie de cette lecture perplexe, un peu déboussolée, tellement on plonge dans l'étrange. On plonge dans le surnaturel, dans un joyeux foutoir, c'est totalement déjanté et pas facile à suivre…
Le titre du livre en français est « la fille du diable », mais je trouve que le titre original était mieux adapté ( le nom de l'immeuble). Car c'est bien l'histoire de l'immeuble qui est au coeur du roman et cela va couvrir un siècle. Alors, Bienvenue au 10 Luckenbooth Close…
Mis à part l'immeuble, il y a plusieurs personnages ; si la structure de l'immeuble évolue (de magnifique il devient ruine – tout comme la ville au XXème siècle), les rapports entre les personnages ne sont pas au rendez-vous… C'est un roman que je qualifie de roman gothique .
La fille du diable arrive à Edinbourg en cercueil après avoir tué son père en 1910. Elle a été vendue par son père à Mr.Udnam, propriétaire de l'immeuble et engagée en qualité de mère porteuse car sa fiancée Elise ne peut pas avoir d'enfant…elle est supposée accoucher et disparaître … mais la relation entre Elise et la fille du diable va changer la donne.
Au fil des décennies, on va faire la connaissance des personnages qui se succèdent dans les différents appartements. En 1920 on y rencontre Flora une trans, et Levi – un étudiant américain - qui se focalise sur la bibliotheque des ossements, et d'autres individus plus étranges les uns que les autres…
Puis dans les années 1940, on y retrouve des anti-nazis…
Plus les années passent et plus tout se déglingue… l'immeuble et ses habitants…Malheureusement, il a manqué la cohésion entre la vie des différents personnages et si leurs histoires se laissent lire, au final j'en suis ressortie avec une impression de récit non abouti mais avec la certitude que les livres de cette autrice ne ressemblent à aucun autre auteur. Mais curieusement je ne peux pas dire que j'ai été déçue, juste déstabilisée… Alors j'attends avec impatience le quatrième roman de Jenni Fagan, qui m'entrainera dans un autre univers…
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La fille du diable de Jenni Fagan est un roman hanté, tout autant que l'est le n°10 Luckenbooth Close à Édimbourg.
Tout commence en 1910 lorsque le diable vend sa fille Jessie au propriétaire de l'immeuble, M. Udman, comme mère porteuse. Mais évidemment rien ne se passe normalement, et c'est le début d'une malédiction qui va poursuivre les habitants successifs de l'immeuble.
La narration est axée autour de cet immeuble de 9 étages sis au n°10 Luckenbooth Close, de décennies en décennies, on va gravir les étages et passer de logement en logement pour découvrir des moments clés de la vie de ses occupants.
Des occupants tantôt habités, tantôt maudits, tantôt illuminés, tantôt inspirés, tout comme les murs qui les abritent.
Car drogue, sexe, amour, et démon font très bon ménage au n°10 Luckenbooth Close.
On croise dans ses couloirs des gangsters, des fumeurs de joints, une hermaphrodite, des bisexuels, une medium, mais encore Levi un noir américain qui rêve de reconstituer le squelette d'une sirène en récupérant les ossements de l'école vétérinaire où il travaille, Ivy une jeune espionne en herbe en partance pour la Résistance prête à sacrifier sa vie pour venger celle de son frère mort dans un camps, Igor un phengophobe victime de violences conjugales et prêt à un nouveau départ pour sa petite nièce, et tant d'autres encore.
Ce roman rend un très bel hommage à la ville d'Édimbourg, et en particulier à tous ceux que l'on ignore bien souvent au coeur de la ville, les laissés pour compte, les défavorisés, les marginaux, les âmes brisées, les inadaptés, mais surtout les illuminés, les créatifs, les êtres de lumière, les idéalistes, les poètes, les artistes.
Une critique sociale dure et sans concession, de très belles fulgurances, ça faisait bien longtemps que je n'avais pas noté autant de citations d'un livre.
Le passé, le présent et le futur se croisent dans la cage d'escalier du n°10 Luckenbooth Close et pourtant un seul coeur bat dans cet immeuble...
Une lecture dense et passionnante.
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