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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je ne sais pas si Dominique Faget est une adepte de gymnastique, mais pour ce roman elle exécute un sacré grand écart.

Il fallait oser mélanger une intrigue qui se déroule à la fois en France dans les années 70 et en Afrique en – 600 avant JC (sans parler de la période du début du XXème siècle qui démarre le roman). Une idée casse-gueule et qui demandait une vraie maîtrise pour arriver à retomber sur ses pieds. En clair, il vaut mieux savoir de quoi on parle, si on ne veut pas se vautrer lamentablement.

Ça tombe très bien Dominique Faget, connaît bien le continent africain et possède un bagage impressionnant (membre de l'Association d'Égyptologie de l'Université de Bordeaux 3, ayant suivi des cours d'égyptien classique et de civilisation préhispanique. Elle a même un diplôme de comptable, mais nul n'est parfait).

Et comme si cela ne suffisait pas, dans ce roman elle ajoute la difficulté de mélanger thriller et fantastique. Un métissage qui donne toute sa couleur au récit. La magie (noire) imprègne donc subtilement l'histoire ; l'auteure ayant vécu son enfance en Afrique au point de dire elle-même qu'elle a côtoyé les esprits avant de savoir marcher.

Bon, la carte de visite ne fait pas tout et ne donne pas un bon bouquin pour autant. Présentement, je dois dire que le voyage est plutôt réussi, même si je l'ai apprécié de manière inégale. Oui, voyage est le bien mot : à distance et dans le temps. Voyage intérieur aussi.

J'ai trouvé la partie « ancienne » du roman vraiment passionnante. Suivre Enmouteff, frère du pharaon Nékao, à travers ses pérégrinations étonnantes, a été un vrai bonheur de lecture. Surtout que l'on sent que l'auteure sait de quoi il en retourne et a su superbement mettre ses connaissances au service d'une vraie histoire humaine.

Il faut souligner la qualité d'écriture de Faget, à la fois travaillée et accessible. Un style fouillé qui a le bon goût de mettre en avant les émotions tout en faisant preuve d'une captivante érudition.

Les passages se déroulant dans les années 1970 sont, eux, très différents et l'idée d'une répercussion d'un fait antérieur de 3 000 ans est ensorcelante. L'ambiance y est tour à tour glaçante et sensuelle.

Pourtant, je dois dire que j'ai été moins captivé par ce pan de l'histoire. Sans doute que la partie antique est tellement originale et travaillée, que la balance s'en trouve déséquilibrée, avec des personnages et des situations contemporains un brin stéréotypés parfois. L'amateur averti de thriller que je suis n'y a trouvé que partiellement son compte dans ces passages que j'aurais aimé plus développés.

Mais sincèrement, ça n'a pas gâché le plaisir général de cette lecture originale, qui fait un lien intelligent entre le passé et les effets qu'il peut avoir sur le présent. Celui qui ne meurt jamais est un roman inégal mais prometteur quant au joli talent de romancier de Dominique Faget. Je lui souhaite donc longue vie, un bon romancier ne meurt jamais.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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Ce roman étiqueté « thriller » était sélectionné pour le prix du polar VSD 2014 dont le jury était présidé par Franck Thilliez.
Je ne peux pas appeler ce roman un thriller. Il s'agit de deux narrations qui concourent à « résoudre » une énigme à 2500 ans d'intervalle. En effet la première nous emmène avec les aventuriers qui ont effectué le premier tour de l'Afrique d'Est en Ouest. La seconde, plus contemporaine (1970) devrait être le « thriller » annoncé mais pour moi il n'est pas au rendez-vous en se résumant à une romance assez superficielle. J'ai aimé la première pour ses apports ethnologiques, on voit que l'auteure est accro à l'égyptologie, je me suis ennuyée sur la seconde, tant le dénouement est prévisible, même si l'ultime retournement est le seul élément original. En conclusion, ce second roman de Dominique Faget ne m'a pas convaincue à lire le premier, peut-être le prochain ?
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600 avant J.C après une sévère défaite contre Nabuchodonosor, l'Egypte se trouve amputée. Nekao, pharaon charge son frère Enmoutteff de se mettre en rapport avec les phéniciens et de faire construire des bateaux pour s'étendre au-delà des mers. le chantier est colossal. L'expédition est périlleuse, elle n'a jamais été réalisée. La traversée est longue. Pour Enmoutteff elle est agrémentée par la présence d'Elyssa, la jeune femme grimée en homme a accompagné son mari jaloux, Hannan Baal, capitaine de l'expédition. L'expédition connaît les tempêtes, elle doit s'arrêter une saison entière pour faire le plein de vivres. Les bateaux doivent être entretenus, réparés. Hannan Baal comprend la relation entre le frère du pharaon et sa femme et l'abandonne à terre, pendu par les bras à un arbre. Il va réussir à se libérer et n'aura de cesse de retrouver Elyssa l'amour de sa vie. Il va se lier d'amitié avec le jeune roi d'une tribu africaine, leurs destins vont s'unir, jusqu'à la mort d'Enmoutteff.


En 1919 sur le chantier d'e voie de chemin de fer Dimbokro-Bouaké, des ouvriers découvrent à l'abri dans une coffre métallique un masque funéraire. le gradé français en charge du chantier en revendique la propriété pour l'État français mais le contremaître l'assomme et charge un de ses employés d'aller le cacher le plus loin possible dans la forêt.


1930, le jeune Alain vit avec ses parents en Côte d'Ivoire. Dans la journée il assisté a une danse des masques qui l'a effrayé. Son père, médecin, est parti en mission dans un dispensaire éloigné. Pendant ce temps là sa mère cède aux charmes d'un militaire qui lui offre un masque. Lors d'un orage dantesque, le jeune Alain découvre sa mère et cet homme et surtout tombe nez à nez avec le masque en question.

1976 à Arcachon, Alain a pris possession de la maison de vacances suite au décès de sa mère. Il en fait l'inventaire, et dans le bureau de son père c'est le passé qui lui saute au visage en présence du masque et des armes traditionnelles africaines que collectionnait son père. Alain est toujours aussi mal à l'aise en présence du masque, il a des absences, des visions, le masque semble lui parler. le séjour d'Alain va être perturbé par une série de meurtres. Des meurtres horribles perpétrés sur des femmes. La police lors de son enquête est amenée à interroger Alain et l'inspecteur Maurin en fait son principal suspect, surtout qu'il a vu dans le bureau les armes africaines. L'inspecteur Awa Blanc, métisse, de père français et de mère ivoirienne est très attirée par Alain, une attirance très réciproque.


Celui qui ne meurt jamais est un roman au passionnant, on ne le lâche plus une fois commencé. Un thriller porté par le souffle de l'Afrique, de ses traditions, de son histoire, de ses paysages. L'Afrique est un personnage à part entière de ce roman passionnant, dépaysant. L'enquête policière, les meurtres en série m'ont paru secondaires dans cet hymne au berceau de l'humanité. Une réussite. Ce roman a reçu le prix du polar 2014 des lecteurs de VSD.
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Ka-Saabo ne pourra jamais rejoindre le royaume d'Osiris, mais restera...

"Celui qui ne meurt jamais" est le second roman de Dominique Faget, lauréate du Prix des lecteurs VSD 2014.

600 ans avant J.-C.,

Une flottille de huit trirèmes phéniciennes longeait les côtes d'Afrique Centrale. Parmi les navigateurs se trouvait Enmouteff, frère du pharaon Nékao II, qui lui avait confié une mission de la plus haute importance : voyager au-delà du pays Pount. Cette décision fut prise après avoir subi une cuisante défaite face aux armées babyloniennes, à Karkemich. de la sorte, le pharaon avait la volonté de redorer le blason de la grande Egypte. Mais Enmouteff, enjoué par ce défi, ne put jamais vivre la fin de ce périple...

1976, Arcachon, côté Atlantique,

Alain Leprince a hérité de la maison de ses parents, ornée d'objets lui remémorant son enfance passée en Côte d'Ivoire. Un masque sénoufo retient plus particulièrement son attention puisqu'il l'effraye depuis son plus jeune âge et lui procure d'étranges sensations se traduisant par des douleurs fulgurantes et des visions. Une nuit, envoûté par ce mal, des cauchemars l'assaillent. Au matin, il est réveillé par deux inspecteurs de police. Près de chez lui, une femme a été tuée, l'arme du crime pourrait correspondre à l'un des tranchets qui occupe ses murs...

2500 ans séparent ces deux histoires, et pourtant, elles vont finir par se relier en un seul lieu : l'Afrique...

D'emblée, oubliez l'intrigue policière. Ce livre s'apparente plus à un thriller ethnologique, effleuré de fantastique. La lecture est facile, rendue agréable par la qualité de l'écriture. Nous suivons aisément les deux histoires qui sont en parallèles, chacune d'elles éveillant notre curiosité à vouloir connaître la suite. L'auteur nous promène en Afrique, donnant une leçon d'histoire, de culture, et offrant un enrichissement personnel. le récit, 600 ans avant J.-C., est d'une remarquable authenticité, créant l'impression de lire les mémoires d'Enmouteff sous la forme d'un conte.

La seule ombre au tableau est l'enquête policière, peu présente et surtout vite élucidée par le lecteur. Une mise en avant plus affirmée et mieux construite de celle-ci aurait été la bienvenue, ce qui aurait sans doute apporté une qualité supérieure à ce roman.
YB.

Lien : http://dunoirdupolar.blogspo..
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