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Une écriture belle et racée.
Senteurs épicées de l'Afrique. Frémissements de la savane, de ses ondes particulières qui s'immiscent sous votre peau. Burinée.
Promesses de souffles épiques et de voyages en mer aux périples extraordinaires...
Voilà un premier ressenti au sortir du livre de Dominique Faget.

Qui a le don de nous faire vivre d'extraordinaires aventures humaines où se mêlent amour, haine, amitié, jalousie, inimitié, vengeance, bravoure, lâcheté, désirs, morts...

Le roman se vit sur deux époques, en -600 avant JC et en 1976 (ce qui donne un charme désuet mais fort agréable à cette partie du livre).
Évidemment, les deux époques se répondent et le lecteur avance les yeux bandés pour connaître le lien.

On sent que Dominique Faget maitrise son univers et connait bien son sujet.
En plus de cette fabuleuse épopée maritime évoquée ci-dessus, mesdames et messieurs, elle nous conte une sublime histoire d'amitié entre deux hommes que tout sépare mais que les péripéties de la vie vont rapprocher ; comme seul un grand roman peut le conter. Et elle y ajoute une merveilleuse histoire d'amour, du genre de celles qui font battre, accélérer et ralentir les coeurs les plus purs. Pulsations.

Ce bouquin est tellement riche de par ses thèmes abordés que chacun pourra trouver à s'y contenter.
Les 2 incursions de 1910 et 1930 en début de roman sont suffisamment intrigantes pour qu'on s'accroche rapidement à l'intrigue et veuille découvrir la suite.

Après, on pourra reprocher le manque d'ambition et de profondeur sur la partie 1976.
Autant la partie se passant dans l'antiquité est passionnante, excitante et exaltante, autant la partie 1976 est un peu juste.
Le lien semble artificiel et ténu - Excusez mon manque de mysticisme - Cette partie ne semble exister que pour prolonger l'histoire racontée des tréfonds de l'antiquité et agréger la mythification des rites mortuaires. Soit !
Mais le bouquin n'avait pas forcément besoin d'un tueur en série. L'intrigue policière nuit plus qu'elle n'apporte au canevas sur l'intemporalité habilement cousu par Dominique Faget.
Et pourtant, les personnages sont intéressants, que ce soit Alain le reporter ou Awa la fliquette franco-ivoirienne. Leur histoire d'amour naissante et leur tissu commun autour de la Côte d'Ivoire était un bon postulat pour faire converger la narration vers un avènement contemporain sans artifices supplémentaires.

Un petit bémol donc pour un premier roman d'une jolie envergure. Allez Dominique, envoie le suivant ;-)
3,5/5
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Je ne sais pas si Dominique Faget est une adepte de gymnastique, mais pour ce roman elle exécute un sacré grand écart.

Il fallait oser mélanger une intrigue qui se déroule à la fois en France dans les années 70 et en Afrique en – 600 avant JC (sans parler de la période du début du XXème siècle qui démarre le roman). Une idée casse-gueule et qui demandait une vraie maîtrise pour arriver à retomber sur ses pieds. En clair, il vaut mieux savoir de quoi on parle, si on ne veut pas se vautrer lamentablement.

Ça tombe très bien Dominique Faget, connaît bien le continent africain et possède un bagage impressionnant (membre de l'Association d'Égyptologie de l'Université de Bordeaux 3, ayant suivi des cours d'égyptien classique et de civilisation préhispanique. Elle a même un diplôme de comptable, mais nul n'est parfait).

Et comme si cela ne suffisait pas, dans ce roman elle ajoute la difficulté de mélanger thriller et fantastique. Un métissage qui donne toute sa couleur au récit. La magie (noire) imprègne donc subtilement l'histoire ; l'auteure ayant vécu son enfance en Afrique au point de dire elle-même qu'elle a côtoyé les esprits avant de savoir marcher.

Bon, la carte de visite ne fait pas tout et ne donne pas un bon bouquin pour autant. Présentement, je dois dire que le voyage est plutôt réussi, même si je l'ai apprécié de manière inégale. Oui, voyage est le bien mot : à distance et dans le temps. Voyage intérieur aussi.

J'ai trouvé la partie « ancienne » du roman vraiment passionnante. Suivre Enmouteff, frère du pharaon Nékao, à travers ses pérégrinations étonnantes, a été un vrai bonheur de lecture. Surtout que l'on sent que l'auteure sait de quoi il en retourne et a su superbement mettre ses connaissances au service d'une vraie histoire humaine.

Il faut souligner la qualité d'écriture de Faget, à la fois travaillée et accessible. Un style fouillé qui a le bon goût de mettre en avant les émotions tout en faisant preuve d'une captivante érudition.

Les passages se déroulant dans les années 1970 sont, eux, très différents et l'idée d'une répercussion d'un fait antérieur de 3 000 ans est ensorcelante. L'ambiance y est tour à tour glaçante et sensuelle.

Pourtant, je dois dire que j'ai été moins captivé par ce pan de l'histoire. Sans doute que la partie antique est tellement originale et travaillée, que la balance s'en trouve déséquilibrée, avec des personnages et des situations contemporains un brin stéréotypés parfois. L'amateur averti de thriller que je suis n'y a trouvé que partiellement son compte dans ces passages que j'aurais aimé plus développés.

Mais sincèrement, ça n'a pas gâché le plaisir général de cette lecture originale, qui fait un lien intelligent entre le passé et les effets qu'il peut avoir sur le présent. Celui qui ne meurt jamais est un roman inégal mais prometteur quant au joli talent de romancier de Dominique Faget. Je lui souhaite donc longue vie, un bon romancier ne meurt jamais.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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Ça sonne un peu comme un James Bond, et pourtant on est très très loin de l'ambiance agent secret au service de Sa Majesté. Préparez-vous plutôt à une plongée au coeur de l'Afrique, dans ce qu'elle a de plus mystérieux, de plus sombre et de plus irrésistiblement attractif.

Voilà un polar qui ne manque pas d'originalité, car on peut y suivre deux intrigues séparées de 2500 ans, et il faut le dire, j'ai été totalement happée par ce roman mêlant Histoire, thriller et une pointe de fantastique. Il s'agit pourtant d'un cocktail très difficile à doser, que Dominique Faget nous sert avec brio, façon Tom Cruise des grandes années.

Il faut dire que cette auteure a passé son enfance en Afrique, et maîtrise son sujet quand il s'agit de l'Egypte, donnant à cette histoire à la fois réalisme et mysticisme dont il est impossible de ne pas s'imprégner. A partir de dorénavant (ne m'envoyez pas #bescherelle, je sais que ça ne veut rien dire mais j'adore) je crois que Dominique Faget pourra me faire avaler à peu près n'importe quoi si je retrouve dans ses autres romans cette plume ensorcelante.

J'ai été toutefois un peu déçue de la fin, trop rapide à mon goût, et selon moi le côté sombre d'Enmouteff aurait mérité un plus grand développement.

Mis à part cela, préparez-vous à un excellent moment de lecture , angoissant et épicé à souhait !
Lien : http://oxybeurresale.canalbl..
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Ce roman étiqueté « thriller » était sélectionné pour le prix du polar VSD 2014 dont le jury était présidé par Franck Thilliez.
Je ne peux pas appeler ce roman un thriller. Il s'agit de deux narrations qui concourent à « résoudre » une énigme à 2500 ans d'intervalle. En effet la première nous emmène avec les aventuriers qui ont effectué le premier tour de l'Afrique d'Est en Ouest. La seconde, plus contemporaine (1970) devrait être le « thriller » annoncé mais pour moi il n'est pas au rendez-vous en se résumant à une romance assez superficielle. J'ai aimé la première pour ses apports ethnologiques, on voit que l'auteure est accro à l'égyptologie, je me suis ennuyée sur la seconde, tant le dénouement est prévisible, même si l'ultime retournement est le seul élément original. En conclusion, ce second roman de Dominique Faget ne m'a pas convaincue à lire le premier, peut-être le prochain ?
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...."Que diriez vous d'un voyage en Egypte ?
Si on vous dit " Ezzayak ? répondez " El hamdoulilla taaman !!!
si si ! on saura ainsi que vous allez bien.
Un "Kahk"* dans une main un "Karkadeh"* dans l'autre vous êtes prêts à savourer le roman d'une amie.

Elle aime raconter... les civilisations disparues et explorer des univers insoupçonnés qui vont s’entrecroiser pour finalement fusionner....
elle parle d'un pays dont Chateaubriand a écrit :
" Les hiéroglyphes sont des sceaux mis sur les lèvres du désert "
Vous avez trouvé ?
Celui qui ne meurt jamais.
Dominique Faget

Celui qui ne meurt jamais.
Prix des lecteurs Prix VSD du Polar 2014 "

Il y a des coup au coeur qui font apparaître des étoiles dans les yeux ...Dominique Faget en sera toujours un(e.)

Si vous avez le gout pour l'aventure avec un A, si le temps et l'espace vous attirent alors ce roman va vous plaire. Entrez-y je vous y invite! Vous allez partir et sentir le passage des siècles et des croyances sur votre peau ! L'écriture de Dominique vous retient, vous et votre souffle avec intérêt, dans ce voyage envoûtant, inquiétant, entre mondes parallèles et superposés (?)

Non on ne vous injectera pas l'angoisse en goutte à goutte...mais pour que deux mondes se rejoignent il faut un minimum de mystère et d'émotions ...fortes !
Un thriller psychologique envoûtant, à lire et à reprendre pour se laisser envahir par l'histoire.
Destins croisés séparés par une vingtaine de siècles ...roman environné d'effluves marines et d'essences africaines.
De la Mer Rouge, au pays pays de Pount, et de Guinée au jusqu'en Côte d'Ivoire sur le mont Khorogo où se fondent les âmes éternelles.

Écrit dans un style très fluide, d'une écriture féminine sensible et racée sans se vouloir masculine.
Elle nous accompagne entre passé et présent, elle donne du rythme à cette 'histoire, en nous entraînant toujours plus en avant...ou pas... d'un chapitre à l'autre, pour naviguer dans le temps ...dans les temps.
Laissez vous donc guider d'un chapitre à l'autre, acceptez les "bonds" dans le passé ; visitez sentez savourez cette Histoire, vous avez le meilleur guide Dominique c'est l'Egypte ..le dénouement arrive !

L'Egypte, toile de fond de cette surprenante aventure où une jeune inspectrice va être confronté à ....
...mais où l'auteur avec un sens du suspens très rare, et sa connaissance de la civilisation Egyptienne vous guérira de vos cauchemars en vous guidant entre fiction et réalité historique..

"Ceux qui sont morts ne sont jamais partis.
Ils sont dans l'ombre qui s'éclaire
Et dans l'ombre qui s'épaissit
Les morts ne sont pas sous la Terre
Ils sont dans l'arbre qui frémit
Ils sont dans le bois qui gémit."

Birago DIOP

*Kahk = sablés Egyptiens
*Karkadeh = boisson Egyptienne à base de fleurs d'Hibicus de miel et d'un peu de safran.
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600 avant J.C après une sévère défaite contre Nabuchodonosor, l'Egypte se trouve amputée. Nekao, pharaon charge son frère Enmoutteff de se mettre en rapport avec les phéniciens et de faire construire des bateaux pour s'étendre au-delà des mers. le chantier est colossal. L'expédition est périlleuse, elle n'a jamais été réalisée. La traversée est longue. Pour Enmoutteff elle est agrémentée par la présence d'Elyssa, la jeune femme grimée en homme a accompagné son mari jaloux, Hannan Baal, capitaine de l'expédition. L'expédition connaît les tempêtes, elle doit s'arrêter une saison entière pour faire le plein de vivres. Les bateaux doivent être entretenus, réparés. Hannan Baal comprend la relation entre le frère du pharaon et sa femme et l'abandonne à terre, pendu par les bras à un arbre. Il va réussir à se libérer et n'aura de cesse de retrouver Elyssa l'amour de sa vie. Il va se lier d'amitié avec le jeune roi d'une tribu africaine, leurs destins vont s'unir, jusqu'à la mort d'Enmoutteff.


En 1919 sur le chantier d'e voie de chemin de fer Dimbokro-Bouaké, des ouvriers découvrent à l'abri dans une coffre métallique un masque funéraire. le gradé français en charge du chantier en revendique la propriété pour l'État français mais le contremaître l'assomme et charge un de ses employés d'aller le cacher le plus loin possible dans la forêt.


1930, le jeune Alain vit avec ses parents en Côte d'Ivoire. Dans la journée il assisté a une danse des masques qui l'a effrayé. Son père, médecin, est parti en mission dans un dispensaire éloigné. Pendant ce temps là sa mère cède aux charmes d'un militaire qui lui offre un masque. Lors d'un orage dantesque, le jeune Alain découvre sa mère et cet homme et surtout tombe nez à nez avec le masque en question.

1976 à Arcachon, Alain a pris possession de la maison de vacances suite au décès de sa mère. Il en fait l'inventaire, et dans le bureau de son père c'est le passé qui lui saute au visage en présence du masque et des armes traditionnelles africaines que collectionnait son père. Alain est toujours aussi mal à l'aise en présence du masque, il a des absences, des visions, le masque semble lui parler. le séjour d'Alain va être perturbé par une série de meurtres. Des meurtres horribles perpétrés sur des femmes. La police lors de son enquête est amenée à interroger Alain et l'inspecteur Maurin en fait son principal suspect, surtout qu'il a vu dans le bureau les armes africaines. L'inspecteur Awa Blanc, métisse, de père français et de mère ivoirienne est très attirée par Alain, une attirance très réciproque.


Celui qui ne meurt jamais est un roman au passionnant, on ne le lâche plus une fois commencé. Un thriller porté par le souffle de l'Afrique, de ses traditions, de son histoire, de ses paysages. L'Afrique est un personnage à part entière de ce roman passionnant, dépaysant. L'enquête policière, les meurtres en série m'ont paru secondaires dans cet hymne au berceau de l'humanité. Une réussite. Ce roman a reçu le prix du polar 2014 des lecteurs de VSD.
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A peine quelques pages tournées et on ne laisse emporter vers un passé lointain , au coeur de traditions africaines ancestrales où l'esprit des disparus peut être préservé par un rite sacré .

On découvrira qu'un égyptien , laissé pour mort loin de chez lui en ces temps reculés , nostalgique d'un amour perdu , deviendra le frère d'un chef de tribu et laissera des siècles plus tard des traces de sa vie passée sur la terre d'Afrique....et ailleurs .

Cet ailleurs est en France dans les années 70 , où nous retrouvons des objets africains ramenés par une famille ayant vécu en cote d'ivoire.
Tout se mêle alors ,le passé et le présent et des vies vont s'en être bouleversées.

Je ne vous livre volontairement que des brides de cette histoire , car il faut la découvrir soi-même pour en apprécier toute la richesse . Si vous aimez comme moi les civilisations anciennes et les thrillers ,vous serez enchantés et fasciné par le destin d'Enmouteff "celui qui ne meurt jamais".
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Celui qui ne meurt jamais navigue entre l'Egypte pharaonique et la Côte Atlantique française des années 75, en passant par l'Afrique passée et sauvage, coloniale et puis affranchie et moderne...
Voyage temporel, dépaysement culturel et découverte historique.
Deux histoires parallèles autour d'un masque africain mystérieux, habité de l'esprit d'un défunt.
Mais qu'est-ce qui relie les assassinats atroces de femmes en 1975 à la grande aventure de l'exploration de la côte africaine par une expédition égyptienne, 600 ans avant Jésus-Christ.
C'est ce que Awa, jeune inspectrice métisse va essayer de découvrir pour élucider ces meurtres barbares, surtout quand le doute s'abat sur son petit ami, Alain.
J'ai lu ce roman d'une traite, en un après-midi. C'est dire s'il m'a plu.
Entre suspens et aventure, Dominique Faget nous balade d'un monde à un autre, d'une culture à une autre, pour lier en apothéose les deux époques, les deux histoires.
Passionnée d'Egypte Pharaonique et d'Histoire en général, j'ai été charmée par ce récit posé sur des bases solides de documentation. L'alliance entre le roman d'aventure et le thriller un brin fantastique entraîne toujours plus loin le lecteur dans sa découverte, dans la montée de l'angoisse et l'envie de savoir comment ces deux époques éloignées peuvent interagir.
Jusqu'au bout, on doute de l'identité du tueur, même si les détails des meurtres nous orientent subtilement; jusqu'au bout on espère une fin heureuse pour Enmouteff l'égyptien, ce personnage si attachant dont la vie nous est contée.
Cette lecture a été un enchantement et je la recommande vivement.
Mais... s'il vous plaît, ne cherchez pas à priver d'éternité un prétendant pharaonique... s'il vous plaît...
Lien : http://livrenvieblackkatsblo..
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Je ne connaissais pas du tout ce livre, bien qu'il ait reçu le Prix des lecteurs Prix VSD du Polar 2014. Je l'ai repéré en fait, lors de l'opération réalisée par François Busnel et la Grande Librairie sur France 5 qui questionnaient les lecteurs concernant le livre qui avait changé leur vie. J'y ai participé et régulièrement je regardais bien sûr le choix des autres lecteurs… et « Celui qui ne meurt jamais » revenait assez souvent dans les votes. J'ai donc eu la curiosité de le lire, d'autant que j'aime les polars.
Le début n'est pas très clair… 2 histoires, voire 3 alternent, l'une qui se déroule au départ en Egypte en 600 av. J.C. (pays et période que j'aime) et l'autre vers Bordeaux dans les années 1970 avec le passé familiale de certains protagonistes qui se déroulent en Afrique à l'époque coloniale. Si bien qu'au départ, cela faisait un peu fouillis. Puis petit à petit, on connait de mieux en mieux les personnages, on s'y attache et on prend plaisir à suivre chacun avec leur histoire. En toile de fond, il y un mystérieux masque africain qui a l'air d'avoir des pouvoirs puissants et surnaturels et un tueur en série qui sévit dans la région de Bordeaux avec une très grande cruauté.
Tous les personnages se trouvent très intimement mêlés aux évènements…. le puzzle petit à petit se reconstitue… et….
Non je ne peux vous dévoiler la suite, car c'est un thriller, et donc le suspens, l'intrigue est primordiale. Mais cette histoire permet de voyager dans le temps, les civilisations… un peu d'étrange, du suspens, des histoires d'amour… la sauce prend bien, c'est agréable à lire et on attend la fin avec impatience… pour une fois, j'avais trouvé le coupable, mais de nombreuses fois, je me suis dit que je me trompais… mais non !
Très bonne lecture que je vous recommande.
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Janvier 1919, chantier de la ligne de chemin de fer Dimbokro-Bouaké. Des ouvriers mettent au jour un coffret de métal. En voyant ce qui est à l'intérieur, un vieil indigène ordonne à un des jeunes ouvriers de fuir et d'aller cacher ce coffret au plus profond de la forêt.

Dans les années 600 avant notre ère, Enmouteff, frère du pharaon Nekao, dont le royaume s'est trouvé amoindri par une sévère défaite contre le roi Babylonien Nabuchodonosor, est chargé par le pharaon d'aller conquérir de nouveaux territoires. Les Égyptiens n'étant pas un peuple de navigateurs, ils font appels aux Phéniciens pour armer une flottille de trirèmes et faire route vers le sud, en gardant le continent africain à tribord, dans le but de revenir par la Méditerranée en passant les colonnes d'Hercule (Gibraltar).

1976 Arcachon, Alain reporter de guerre, se trouve dans la maison de ses parents dont il vient d'hériter. A l'intérieur se trouvent pas mal de souvenir du passé africain de ses parents, lances poignards et un énigmatique masque dont la face intérieure est garnie d'inscriptions. A son contact, Alain éprouve un étrange trouble, des maux de tête, et soudain, les souvenirs affluent…
« Une lame pour trancher. Un poignard pour découper. Un pic pour achever. »
Souvenirs d'une cérémonie d'initiation à laquelle il a assisté, étant enfant et qui le laissera marqué à jamais.

Dans ce même temps à Bordeaux, une série de meurtres dont les victimes sont des femmes, atrocement mutilées. Entre l'inspectrice chargée de l'enquête, une jeune métisse nommée Awa Blanc et Alain, entendu comme témoin, la sympathie qu'ils éprouvent l'un à l'égard de l'autre va se muer en un sentiment plus profond et plus fort.

« de ton corps il ne restera plus rien. Tu m'as dérobé mon bien le plus précieux. Je te volerai ton éternité. Tu n'accèderas jamais à l'immortalité.
Tu entends, tu ne seras jamais un bienheureux Osiris. »
C'est la malédiction proférée par Hannan Baal, le capitaine phénicien, lors qu'il abandonne Enmouteff sur un rivage solitaire, attaché à un arbre pour y être dévoré vivant. Enmouteff y survivra, sauvé par un jeune Africain Ubakwanda qui, après l'avoir pris comme esclave, lui rendra sa liberté, deviendra son ami et même son frère.

« Mon frère, je t'ai fait une promesse il y a bien longtemps. Je ne sais pas conserver les corps comme en Egypte mais je sais comment faire pour garder l'esprit en vie. »
Cette promesse, faite par Ubakwanda à Enmouteff, devenu Ka-Saabo pour le peuple Senoufo, marque l'origine d'une série d'évènements tragiques qui se produiront bien plus tard dans le futur.

L'enquête policière ne pésente à mon sens qu'une importance secondaire dans ce roman, servant uniquement de prétexte à nous montrer les pouvoirs maléfiques du masque, de nous conter l'histoire d'Alain et de sa rencontre avec Awa, de son frère Patrick, un égocentrique qui a toujours eu la faveur de leur mère, et de ses recherches en compagnie d'Awa pour percer le secret des inscriptions du masque.

Thriller psychologique étrange et envoûtant, que j'ai absorbé en moins de 24 heures, et en deux étapes, immergé que j'étais dans l'histoire. Destins croisés de deux hommes, à plus de vingt siècles de distance. Magnifique roman d'aventures, aux parfums iodés de la mer et aux effluves plus forts de la savane africaine, qui nous emmène dans un audacieux périple depuis la Mer Rouge, des confins du pays de Pount, jusqu'au Golfe de Guinée, pour achever sa course sur le mont Khorogo, où se rejoignent les âmes éternelles du passé et du présent.
Écrit dans un style très fluide, les divers sauts entre passé et présent donnent de l'allant à l'histoire, en nous entraînant toujours plus avant, d'un chapitre à l'autre, avides de connaître la fin de l'histoire.

On sent à chaque ligne l'amour de l'auteure pour l'Afrique, ainsi que sa profonde connaissance de ce continent. C'est superbement documenté, autant sur les traditions africaines que les techniques de navigation des phéniciens Un savant dosage entremêlant les civilisations africaine et égyptienne, leur culture, leurs croyances et leurs rites.
C'est avec une pointe de regret que j'ai refermé le livre hier soir, tant m'était agréable la compagnie d'Alain, Awa, Enmouteff et Ubakwanda. Et après vérification, les masques africains qui ornent les murs de ma maison sont tout à fait inoffensifs… Quoique… On ne sait jamais….

320 pages de total dépaysement, aussi bien dans le temps que dans l'espace.
Lien : https://thebigblowdown.wordp..
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