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EAN : 9782824612058
240 pages
City Editions (28/03/2018)
4.38/5   47 notes
Résumé :
Hortense règne d’une main de maître sur le domaine de La Louvière. Cette femme indomptable et forte a connu des années difficiles. La Grande Guerre lui a volé son mari, le grand amour de sa vie, et son fils aîné est mort lors de la Seconde guerre mondiale.

En cet été 1955, elle aurait mérité que sa vie soit enfin douce et tranquille... Mais tout est compliqué par les manigances de son petit-fils qui projette de transformer le domaine familial en maiso... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (42) Voir plus Ajouter une critique
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1942, Paris.
Robert et son épouse Hannelore, qui sera bientôt maman, doivent  fuir devant la rafle, seul David le frère de la jeune femme les accompagnera, Nathan, son frère jumeau se sacrifiant pour leur permettre de se cacher.
1956, Saint-Laurent-des-vignes (Gironde).
Une série de meurtres atroces émeut la population locale et notamment les habitants du domaine de la Louvière sur lequel règne Hortense.
Pourquoi ces morts horribles ?
Quel secret se cache derrière les murs de ce domaine ?
Faut-il chercher dans le passé l'explication des événements d'aujourd'hui ?
Secrets, mensonges, trahisons, vengeance voici les ingrédients de ce roman.
Patiemment Dominique Faget nous explique, en alternant les deux époques, le rôle de chacun des personnages et même si le lecteur pense très vite avoir deviné la trame du drame ou des drames devrais-je dire, qui se déroule sous ses yeux, il n'est pas au bout de ses surprises.
L'auteure brouille les pistes jusqu'à un final inattendu.
La violence rencontrée pendant la Seconde Guerre mondiale trouve écho quelques années plus tard, alors que tout semble apaisé.
Dominique Faget réussi parfaitement à tenir son lecteur en haleine en préférant axer son récit sur les événements vus de l'intérieur plutôt que, comme beaucoup l'auraient fait sans doute, en se concentrant sur une enquête classique menée par la gendarmerie.
C'est un pari risqué...

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Pour son nouveau roman Dominique Faget choisit de nous emmener comme d'habitude, je dirais presque, sur deux époques. Sauf que par rapport à ses précédents ouvrages, il s'agit de deux époques très rapprochées, en l'occurrence 1942 et 1956.

Un arbre généalogique en préambule et deux chapitres, il n'en faut pas plus à l'auteur pour nous présenter ses principaux personnages et commencer à tisser sa trame. le rythme de départ est un peu lent, mais néanmoins agréable à suivre et on se laisse emporter facilement dans cette histoire faite de contrastes.
La quiétude d'une famille bourgeoise de Saint Laurent des Vignes en Gironde, celle d'Hortense, vivant à la campagne, pendant qu' à Paris, Hannelore et sa famille subissent de plein fouet la persécution allemande de Juillet 1942. Une vie de notable à la campagne qui s' accommode tant bien que mal des restrictions et de la présence allemande d'un coté, et de l'autre la lutte pour la survie et la fuite.

Habilement construit depuis le départ avec ses alternances entre les deux périodes, il faut parvenir au premier tiers de cette histoire pour commencer à comprendre ce que Dominique Faget cherche à nous raconter. Mais « chut » ,je ne vous en dirais pas plus sur cette histoire dans l'histoire avec un un grand « H ».

Atmosphère chabrolienne dans ce paysage aquitain, sous une chaleur étouffante, des meurtres barbares et bruts de décoffrage vont se multiplier dans la petite bourgade tranquille au cours de l'été 1956. C'est une plongée réussie dans les familles de souche bordelaises avec les noms de Labat, Laborde et Lescure, accompagnée d' une description fidèle des années 60. Ceux qui ont connu l'époque et les marques « Frigidaire , Banania » ou encore le petit ustensile en amiante qui servait à griller le pain apprécieront. Finement observé et finement retranscrit.

La plume de Dominique nous remet également en mémoire les heures sombres du nazisme avec la rafle du Vel d' hiv de Juillet 1942 et nous place face à nos responsabilités. Qu'aurions nous fait si nous avions entre 20 et 40 ans pendant la deuxième guerre mondiale ? « Aurions nous été meilleurs ou pires que ces gens si j'avais été allemand « (JJ Goldman Né en 17 à Leidenstadt) . de quel coté nous serions nous rangés ? L'exil en train vers Birkenau est une pustule de douleurs et de souffrances que l'auteur nous fait partager avec brio mais sans concession: »Ils semblaient veiller sur les damnés auxquels le nazisme ne donnerait pas le droit de vie ». La vie, notre bien le plus précieux ne tient qu'à un fil face à de tels monstres !

Et puis la France, avec ses vrais salauds tapis dans l'ombre, guettant chaque fois une nouvelle opportunité de s'enrichir en profitant de la misère des autres.
L'auteur appuie là ou ça fait mal et son scénario qui nous place face à nos instincts profonds est beaucoup moins simple qu'il apparaît au premier abord.
Sombres heures de notre passé et de nos consciences meurtries à jamais par la barbarie nazie, la romancière nous tient en haleine sur 240 pages en nous faisant frémir et réfléchir sur ce qu'on traversé nos anciens, tout en gardant à l'esprit que les pires crevures ne sont pas forcément et seulement ceux qui portent l'uniforme de la grande Allemagne.

Humanité, rédemption, vengeance, fraternité, liens de la famille, bien des thèmes sont évoqués dans ce nouvel opus de Dominique Faget qui nous surprend une fois de plus en nous emmenant sur un terrain ou on ne l'attendait pas. Bravo !
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Dominique nous entraîne une fois de plus en Gironde pour cette nouvelle aventure qui nous renvoie aux heures les plus sombres de notre histoire.

L'histoire :
Eté 42. le régime de Vichy est en place. Bousquet et Laval mènent les exactions contre les juifs. Les bus de la CTRP déversent des êtres sans distinction de sexe ou d'âge au Vel' d'Hiv. Puis direction la gare de Bobigny et Auschwitz-Birkenau pour grand nombre d'entre eux. Une famille parmi d'autres échappera à la rafle grâce au sacrifice de l'un de ses membres et passera en zone libre. Une famille de résistants les accueillera et fera tout pour les aider à passer en Espagne.
De son côté Hortense n'a pas eu une vie facile. La grande guerre lui a volé son premier mari, Jules Laborde, l'amour de sa vie. La seconde lui a pris son fils Pierre. de cette première vie ne lui reste que son petit-fils, Lucien, un jouisseur. En secondes noces Hortense a épousé Georges Beaulieu de Chayssac, notaire bordelais. de leur union deux filles sont nées, Violaine, puis Nicole mariée et mère de Juliette.
Hortense règne sur le domaine de la Louvière, à Saint-Laurent-des-Vignes. Cette superbe propriété traditionnelle bordelaise vit aux rythmes des saisons, des odeurs de confitures chaudes, de pain grillé, et de bons plats qui mitonnent. En cet été 1956 les femmes des trois générations sont sous le même toit. Nicole et Juliette sont en congés dans la maison familiale. Elles doivent rejoindre mari et père en Algérie. Algérie où les premiers incidents d'importance sont en train de se produire ce qui préoccupe la doyenne.
Juliette fait des cauchemars et voit des fantômes dans sa chambre. Chaleur lourde de l'été, lubie de la jeunesse, souvenirs lointains enfouis et occultés ? La journée elle court la campagne. Par curiosité, elle aperçoit le corps horriblement mutilé d'un voisin qui vient d'être retrouvé assassiné. le seul point positif pour Juliette est la rencontre avec ce charmant jeune brigadier qui éveille ses premiers sentiments amoureux.
Puis avec l'insouciance de la jeunesse elle se réjouit de l'arrivé de son oncle Lucien qu'elle adule. Ce dernier arrive avec une actrice à son bras. Il aime les femmes et l'argent et spécule déjà sur l'héritage à venir de la Louvière. Une vision du domaine bien éloignée de celle de sa grand-mère.
D'autres morts suspectes touchent des habitants du village. Que se passe-t-il ? Qui est cet assassin qui rôde ? Une vengeance ? La guerre pas si lointaine a laissé des séquelles. Des secrets de famille inavouables ne demandent qu'à resurgir et la vérité est un dû pour celui qui a vécu le pire.

Dominique nous offre un récit qui nous parle de notre histoire dans ce qu'elle a de pire. de ces horreurs commises par des « bons français » animés par la haine, la bêtise, la cupidité et l'envie et qui ont, sciemment, au mieux aidé, au pire participé, à la mort d'hommes, de femmes et d'enfants. Elle nous parle de ces secrets, enfouis par commodité, et qui font exploser des familles.

Page 233 :
Pour que demeure le secret
Nous tairons jusqu'au silence
Max-Pol Fouchet, Demeure le silence

J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman.
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Entre 1942 et 1956, que de vies chamboulées ! Hannelore future maman, David et Nathan, ses frères et son mari échappent de peu à la rafle du Vel d'Hiv. Alors que David tente de détourner l'attention, la famille va à la rencontre de ses justes, les Beaulieu de Chayssac, bourgeois exploitants viticoles du bordelais. On suivra en parallèle les destins contrariés de cette fratrie, les pérégrinations de David dans les abîmes du nazisme et les relations ambiguës des deux familles contraintes à la cohabitation. Une série de meurtres quatorze années plus tard va mettre le microcosme girondin en ébullition : rien n'est neutre et ceci doit forcément expliquer cela … un vrai suspense campagnard et bucolique. Un drame que le lecteur classera malheureusement dans les désordres « ordinaires » de notre histoire récente, qu'il ne faut pour autant ni excuser, ni oublier.
Avec ce roman l'auteure confirme son talent de conteuse, son amour de l'histoire et de la Gironde. Elle nous promet un dépaysement radical pour le prochain … Un personnage attachant que cette auteure qui prend un réel plaisir à s'entretenir avec ses lecteurs avec beaucoup d'humour ! Merci Dominique et à très bientôt de l'autre côté de la Méditerranée !
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Je viens de lire « Les sanglots de Pierre », roman de Dominique FAGET et j'ai ainsi pu découvrir la plume puissante et élégante de cet auteur.

La très belle couverture et le résumé fort alléchant m'ont de suite interpellée.

Dominique FAGET nous emporte, en alternant chaque chapitre dans un lieu et une époque différents : en 1956 à St-Laurent des Vignes ou en 1942 à Paris pendant la seconde guerre mondiale. Ainsi nous découvrons la famille bourgeoise d'Hortense, propriétaire du domaine « La Louvière » et celle d'Hannelore, jeune femme enceinte de six mois de confession juive, son mari Robert et ses frères jumeaux David et Nathan.

Les différents meurtres perpétrés dans la région Bordelaise en 1956 ont-ils un rapport avec les événements de l'été 1942 ?

L'histoire est très émouvante, le suspense bien mené, l'auteur divulguant avec parcimonie, au fil des pages, les secrets de famille, les investigations policières, tenant ainsi le lecteur en haleine.

Je me suis sentie de suite happée par les mots de l'auteur qui mêlant l'histoire de ces deux familles à l'Histoire de notre pays, relate avec brio les heures sombres du nazisme, les persécutions antisémites, les horreurs de la guerre, la résistance, la déportation et les atroces conditions d'internement dans les camps de concentration.

J'avoue avoir tremblé à maintes reprises pour Hannelore et sa famille et avoir eu les yeux humides à la lecture de certains passages durs mais reflétant la terrible vérité...

J'ai ADORE ce polar historique poignant que j'ai lu pratiquement d'une traite ne pouvant me résoudre à le refermer tant j'avais hâte d'en connaître le dénouement au demeurant fort surprenant mais je vous laisse le découvrir par vous-même.

J'ai passé un excellent moment avec les protagonistes de ce roman que j'ai refermé à regret et qui fut pour moi un véritable COUP DE COEUR.

A découvrir sans hésitation et bonne lecture !
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
De ses deux bras, elle arracha son vêtement, le faisant passer par-dessus sa tête avant de le faire tomber en corolle sur le sol. Elle souleva son épaisse chevelure bouclée pour l’attacher en queue-de-cheval avec un ruban récupéré sur la tablette. Elle sentait des perles de sueur couler le long de sa nuque.
Dans la semi-pénombre, elle marcha alors résolument jusqu’à la fenêtre. La moiteur de l’air l’incommodait. Même le parquet lui paraissait tiède sous la plante de ses pieds.
Quand elle ouvrit les lourdes persiennes en bois, celles-ci grincèrent désagréablement avant d’aller cogner brutalement le mur de la maison. Une lumière blonde inonda la chambre et les formes juvéniles et rondes de l’adolescente se dessinèrent sous la pleine lune. L’éclat de l’astre se reflétait sur sa peau laiteuse.
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Soudain, une chauve-souris vola si près d’elle que d’instinct, Juliette eut un moment de recul. Alors quand en plus, un papillon se mit à tourbillonner avant de pénétrer à l’intérieur, elle abandonna son poste pour revenir s’étendre sur son lit.
Sachant qu’elle ne trouverait pas le sommeil, elle resta hébétée, la bouche grande ouverte à contempler les meubles de sa chambre. Il y avait tellement de luminosité qu’elle voyait nettement le petit secrétaire placé contre le mur en face d’elle et qu’elle arrivait même à y distinguer le cahier qui lui faisait office de journal intime posé dessus.
À l’arrière, le papier peint dessinait des volutes et des arabesques énigmatiques. Juliette se sentit peu à peu sombrer dans une torpeur ankylosante…
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Été 1956, Saint-Laurent-des-Vignes (village de Gironde)

Allongée sur les draps de son lit, le dos calé par un gros oreiller en plumes et les jambes à moitié repliées sur la poitrine, Juliette n’en pouvait plus. Elle rejeta au loin Le Secret de la Luzette, ce roman de Delly dans lequel elle s’était ingénument plongée après le dîner, et soupira :
— Il fait vraiment trop chaud, on étouffe ce soir !
D’un bond, la jeune fille se mit debout et se pencha pour éteindre la lampe de chevet en opaline bleue posée sur sa table de nuit. Elle était en nage. Sa longue chemise en coton blanc à festons lui collait à la peau, surtout au niveau du dos.
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La scène qu'elle découvrait était surréaliste. Penchée au-dessus du vide, Juliette sentit la nausée lui monter aux lèvres. Elle porta ses deux mains à son visage comme pour se protéger du spectacle qu'elle voyait au-dessous d'elle.
- Mon Dieu, balbutia-t-elle.
Dans la porcherie, au milieu du lisier malodorant, un individu corpulent était allongé sur le dos, les bras en croix, avec une fourche plantée dans le ventre.
Deux gendarmes, dont elle reconnut la tenue bleue et le képi, se tenaient accroupis aux côtés du cadavre tandis que plusieurs paysans, avec force gesticulations, tentaient de faire reculer des cochons qui poussaient des grognements stridents d'affolement et s'agitaient en tous sens.
Hébétée, la jeune fille regarda le mort. Son visage apparaissait monstrueux avec ces os blancs qui affleuraient alors qu'il avait été à moitié dévoré. Quant à ses bras, ils n'étaient plus que des moignons de chair sanguinolente. A sa corpulence, Juliette comprit qu'il s'agissait du père Truchot, l'éleveur de porcs, même si l'homme était maintenant méconnaissable.
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Les cheveux blonds de la jeune femme cascadèrent sur ses épaules quand elle leva les yeux au ciel et soupira.
-Comme on est bien, merveilleusement bien !
La réponse de son interlocuteur fusa comme un coup de poignard.
-Mon frère a été arrêté par la Police Française et je ne sais pas dans quelle geôle il se trouve actuellement ! Ma sœur risque de perdre son enfant ! Nous sommes en fuite et nous risquons notre vie à chaque instant parce que les Allemands peuvent nous capturer ! Alors comment pouvez-vous dire qu’on est bien !
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Vidéo de Dominique Faget
Les Sanglots de Pierre de Dominique Faget (City Edition Hachette) ISBN 978-2824612058
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