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sur 1497 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Extra-Ordinaire vision de Berlin, des berlinois au quotidien d'une folie dévastatrice pour les rapports humains au sein même des entreprises, des familles, de la justice et la police. En ces temps de confinement, il ne faut pas se plaindre,... le vrai confinement, c'est celui de la pensée.
Après Philip Kerr, Jonathan Littlle, je découvre une autre façon de voir l'Allemagne de cette cruelle période du XXème siècle.
Très bon.
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Du peu que j'en avais entendu parler, je savais que je ne prenais pas de risque à me lancer dans cette lecture. Ce dont je ne me doutais pas, par contre, c'était à quel point ce livre me saisirait. Moi qui appréhende toujours un peu les pavés, j'ai été littéralement happée par ces 760 pages.
760 pages de faits d'un réalisme brutal. Sans phrases pour faire des phrases. Sans blabla.
760 pages en immersion totale avec ces Berlinois. Avec ce qu'ils sont, ce qu'ils pensent, ce qu'ils disent, ce qu'ils veulent. Avec leur peur, leurs espoirs, leur soumission. Avec la lâcheté des uns, le courage des autres. Et la toute puissante pourriture nazie. L'immonde pourriture nazie.

Bien qu'étant assez documentée sur cette période de l'Histoire, étrangement je ne m'étais jamais préoccupée du sort du peuple allemand sous le nazisme. Je devais sans doute considérer que rien que le fait qu'ils soient Allemands, donc du bon côté de la barrière, les épargnait d'office. Or, ils ont morflé autant que les autres et, en cela, ce livre a été pour moi une véritable révélation.

Tout au long du récit, et plus particulièrement dans le chapitre relatant le procès où des magistrats imbéciles et beuglants dégueulent leur haine et leur obscénité, on ne peut que se demander comment ces fantoches ont-ils pu être pris au sérieux et assujettir leurs compatriotes ?
Dans le même ordre d'idée, j'ai souvent entendu cette question sans pouvoir y répondre : Comment le peuple Juif a-t-il pu se laisser conduire à la torture et à la mort comme des moutons à l'abattoir ?
Je crois bien que la seule hypothèse qui vaille est parce que l'Homme est un animal grégaire et que c'est dans sa nature de se soumettre à une autorité.

Le "Plus jamais ça !" n'est qu'une parole d'utopiste naïf.
Depuis que le Monde est Monde, que ce soit hier, aujourd'hui, demain ; quel qu'en soit le lieu, quelle qu'en soit l'idéologie conductrice, il y a eu, il y a et il y aura toujours une poignée d'hommes qui mettra à sa botte des milliers d'autres.

"Dire que l'homme est un composé de forces et de faiblesses, de lumière et d'aveuglement, de petitesse et de grandeur, ce n'est pas lui faire son procès, c'est le définir." - Denis DIDEROT
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AMOUR PARENTAL     
Quoi de plus fort sur terre que l'amour parental ? Quelle instance supérieure peut combattre cet amour là ? Ne cherchez pas, vous n'en trouverez pas. Malgré l'embrigadement, les lois impies, les violences, les pressions de toute part, un couple de parents dont le fils à été tué sur le front font face au système mis en place en Allemagne durant les années sombres. Débute une partie de "bras de fer" diabolique entre les deux protagonistes. le but ultime de cette confrontation n'est pas la victoire d'un camp ou d'un autre, mais d'agir selon sa conscience.
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Chaque chapitre de ce livre est une belle expérience de lecture et un pas de moins qui nous éloigne de l'ignorance. Comme on dit « on se couchera moins bête le soir ». Les émotions se suivent.

On ressent l'énorme chance d'assister à la naissance de résistance chez des individus
Cette transformation de la douleur en courage , la détresse s'efface face à une détermination. C'est impressionnant, lumineux.

Trudel apprenant la mort de son fiancé jure « « Nous ne serons jamais des nazis, même si les nazis conquièrent le monde entier »

Les peurs, les rêves, le danger, le drame donnent une réflexion riche sur la résistance.

« Personne ne pouvait faire plus que risquer sa vie. Chacun selon ses forces et ses aptitudes : le principal était de résister. » Peu importe qu'un seul combatte ou dix mille. Quand on se rend compte qu'il faut lutter, la question n'est pas de savoir si l'on trouvera quelqu'un à ses côtés.

Le roman offre également une photographie de la société allemande sous le régime nazi.

Notamment à travers un immeuble. L'étage des fanatiques nazis, l'étage du couple Quangel qui a perdu son fils à la guerre, le dernier étage où se cloître une juive et des voisins en dessous qui la cachent.

Une description très précise du système SS . C'est vraiment « marche ou crève ». Une critique du régime notamment à travers le procès.

« En 1940, ce brave Harteisen n'avait pas encore compris que chaque nazi était toujours prêt à enlever non seulement la joie de vivre, mais encore la vie tout court, à tout Allemand qui avait une opinion différente de la sienne «

C'est un livre qui nous fait comprendre la société allemande sous le régime nazi. Qui nous rappelle que parmi des allemands ont été victimes d'Hitler, qu'en dehors du soutiens massifs, des individus ont résisté. C'est un livre qui donne du courage. Un beau plaidoyer pour la résistance.

« Onze de ses gens, parmi eux deux hommes qui avaient travaillé plus de vingt ans dans cette usine de meubles, avaient disparu en plein milieu de leur service sans laisser de traces, ou alors ils ne s'étaient pas présenté à l'usine un matin. Jamais on ne su ce qu'il leur était arrivé, et c'était une preuve de plus qu'ils avaient dû dire, à un moment ou à un autre un mot de trop et que pour cette raison ils avaient atterri dans un camp de concentration.
A la place des ces onze personnes, de nouveaux visages étaient apparus, et le vieux contremaître se demandait souvent si ces onze n'étaient pas tous des mouchards, et si une moitié de son équipe n'était pas en train de surveiller l'autre et vice versa. L'air puait la trahison. Personne ne pouvait faire confiance à personne, et dans cette terrible atmosphère, les gens semblaient s'abrutir de plus en plus, ils n'étaient plus que des pièces de la machine qu'ils servaient. »
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Un livre à lire absolument pour enrichir votre culture littéraire. Hans Fallada nous raconte une autre vision du nazisme : la résistance de l'intérieur au travers de la vie d'un couple opposé au nazisme et de la vie quotidienne des habitants d'un immeuble berlinois de la rue Jablonski pendant la guerre 40-45.
L'auteur a eu accès au dossier de la Gestapo du couple Otto et Else Hampel peu après la guerre. Il en a écrit un roman sorti en 1947 l'année de sa mort. le couple sera arrêté par la Gestapo et exécuté en avril 1943 pour acte de résistance au régime. Ce roman raconte la bassesse du régime nazi vue de l'intérieur et de l'audace de quelque uns à s'opposer au pouvoir. Les moyens de résister de l'intérieur sont bien maigres. alors Quangel, le héros, utilise des moyens simples, discrets avec des moyens à sa portée.
Un roman dont on ne peut se détacher qu'après avoir terminé la lecture de la dernière page tellement l'intrigue est passionnante. (lu en 2016)
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Berlin, année 1940. L'Allemagne nazie est triomphante sur tous les fronts, mais contrairement à ce que l'on pourrait penser, tout un peuple n'est pas uni derrière son Führer. Dans un même immeuble, il y a ceux qui jubilent et fêtent la victoire contre la France, des nazis fanatisés et endurcis, ceux qui sont indifférents et se taisent, et enfin ceux qui souffrent en silence et maudissent déjà Hitler pour leur avoir enlevé leur fils…"Seul dans Berlin", c'est l'histoire des ces gens et plus particulièrement de la famille Quangel, qui paiera le prix fort pour avoir osé commettre un acte de résistance et défier l'état nazi tout-puissant. Leur terrible descente aux enfers est racontée de façon poignante dans ce roman qui vous agrippe dès le début, sans plus vous lâcher par la suite. Un grand livre, noir, pessimiste, mais qui malgré tout laisse subsister une lueur d'espoir à la fin.
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Des voisins d'un même immeuble, d'un même quartier, d'une même ville, Berlin, vont et viennent depuis la montée au pouvoir d'Hitler jusqu'à ?. Chacun a ses occupations, ses filouteries, son courage, sa droiture, ses déceptions, sa capacité à s'adapter, dans un monde est possiblement délateur ou trahi, qu'il soit pro ou anti-nazi, malgré lui.
Une espèce de documentaire qui vient du fond du vécu.
Herr et Frau Quangel écrivent des cartes pour dénoncer la cruauté du nazisme et d'Hitler, on suit leur parcours dès les premières cartes jusqu'à leur arrestation, quelques 280 cartes et deux années plus tard ; leurs interrogatoires, leur procès, leur exécution.
Ce qui est intéressant, ce sont les états d'âme et l'éloge du courage qui sont faits ; une belle leçon d'espoir. Et la confiance malgré et par dessus tout.
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Ce roman souffle un vent de fraîcheur sur la littérature de la seconde guerre mondiale.
J'ai longtemps boudé les livres de cette période, car je considère que ce sont toujours les mêmes sujets qui sont traités de la même manière. C'est à dire qu'on ne lit pas souvent de livres à propos du martyr, et des persécutions de la population Allemande sous le troisième Reich.

Avec “Quoi de neuf petit homme”, Fallada peignait déjà la société Allemande de la crise des années 30, mais la création du nazisme était insuffisamment traité. Il s'agissait d'un sujet de fond ; tout à fait secondaire. Et dans “Seul dans Berlin” il est plus précisément question de l'oppression des nazis sur leur propre peuple.

On ne pense pas suffisamment que même les Allemands répondant à tous les critères raciaux du régime étaient toujours menacés de finir en prison, ou en camp, pour de mauvaises pensées idéologiques.
Dans ce livre, il est justement question d'un couple de “John Doe” Allemands. Les Quangels, ce sont des personnages tout à fait intègres, qui viennent de perdre leur fils unique à la guerre. Alors, ils basculent dans la résistance Allemande en semant des cartes postales de dénonciation d'Hitler.

Ce roman m'a énormément plu, pour plusieurs raisons.
Hans Fallada est un auteur très accessible. Il a un grand talent de conteur et de romancier. Il arrive à donner de la profondeur à ses personnages en peu de mots, et à les faire vivre indépendamment les uns des autres, tout en gardant une histoire cohérente. Il faut aussi noter que le lecteur est sans arrêt mis sous tension dramatique, on sent monter au fil du livre un étau tragique sur les héros.

Ensuite, je n'ai appris qu'après avoir refermé le livre, qu'il s'agissait d'une histoire vraie. le récit de la résistance du couple Hampel. Alors, après ma lecture, je me suis pris d'admiration pour leur courage. Ce qui contribue à l'attachement émotionnel que j'ai eu pour ce livre.
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Seul dans Berlin, ou, on oublie souvent que les premières victimes du national-socialisme fut aussi avant tout le peuple allemand. Hans Fallada décrit cette période funeste à travers divers personnages représentatifs de l'état d'esprit de l'époque, du pleutre profiteur au fanatique enragé en passant par ce couple anodin, les Quangel, désespéré suite à un événement mais aussi transformé, qui tentera de se révolter
Tirée d'une histoire vraie, l'intrigue principale, la traque des Quangel par le détective Escherich, reste très moderne et captivante.
Fallada fait revivre de Berlin des lieux tristement célèbres comme le 8 Prinz-Albrecht-Straße, siège de la gestapo et l'Alexanderplatz, mais aussi des simples ateliers d'ouvrier devenus usines pour assouvir l'effort de guerre totale. On ressent par moment, en plus de l'horreur, la démonstration implacable du côté irrationnellement brutal, animal d'un tel régime sans compter l'absurdité grotesque mis en scène par le semblant de procès final devant le Volksgerichtshof, des thèmes abordés dans 1984 d'Orwell qui sera publié 2 ans plus tard.
Un roman indispensable, utile et nécessaire, à profiter dans sa version intégrale et retraduite chez Denoël.
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Dès mon adolescence, dans une famille germanophile, j'avais entendu parler de Hans Fallada. Avec d'autres;
Puis il y a quelques deux ans, piochant dans les rayons de ma librairie préférée (à Chambéry), je suis tombée sur l'Edition intégrale. Et étant dans une période Europe de l'Est, allez hop, on y va.
Ah choc. Mais je l'ai lu comme un roman d'Agatha Christie d'abord et puis encore. Ce n'est ni dégradant pour l'une ni pour l'autre. Car Seul dans Berlin c'est comme un roman policier sauf que là les enjeux, c'est pas une tasse de thé ni un verre de sherry.
J'ai trouvé l'écriture très moderne. Cela aussi m'a époustouflé. La démarche de ce petit couple est aussi époustouflante. Et à travers leur médiocrité (avec tout le respect que l'auteur leur accorde), on comprend la montée de ces totalitarismes, de ces populismes. Politiquement ce livre est extraordinaire. Sur le plan littéraire, c'est une vraie oeuvre. A mettre dans toutes les mains et dans toutes les bibliothèques (nous venons de fêter les 30 ans de la destruction du mur de Berlin).
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