AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,35

sur 1481 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je viens de finir " Seul dans Berlin " de Hans Fallada.
Je crois que ce récit va me poursuivre, me hanter pendant longtemps.
Peut-être direz-vous " encore un énième roman sur le nazisme " et pourtant...
" Seul dans Berlin " est un roman sur le courage, le courage de femmes et d'hommes qui dirent non à la barbarie, à l'ignominie.
Une photo qui résume bien mes propos celle de la revue historia . Sur cette photo qui date de 1936, des employés de l'arsenal de Hambourg sont réunis, ils font tous le salut nazi, tous sauf August Landmesser. Cet homme croise les bras avec provocation et un sourire ironique. Quel courage !!
En 1940 les époux Quangel Otto et Anna apprennent la mort de leur fils unique.
" Otto fabrique des cercueils le Reich les remplient ".
Pendant deux ans les époux vont disséminer dans Berlin des cartes anti national-socialisme.
Le jeu du chat et de la souris va commencer pour le commissaire Escherich .
Otto et Anna n'ont aucune chance face à la gestapo, ils le savent.
" Seul dans Berlin "est éprouvant, difficile, parfois insoutenable, c'est ce qui fait la force de cette histoire, j'avais souvent les poings serrés, la gorge nouée.
J'ai dénombré 64 critiques de ce livre, et si vous écriviez la votre, une sorte d'hommage à tous ces anonymes.
" Cependant, nous ne voulons pas fermer ce livre sur des images funèbres. C'est à la vie qu'il est dédié, à la vie qui sans cesse triomphe de la honte et des larmes, de la misère et de la mort".
Commenter  J’apprécie          15216
Il n’y a pas de hiérarchie en matière de grandeur d’âme, pas de milieu, il sied à chacun de s’accommoder avec sa conscience. C’est en cela qu’il me plait cet Otto Quangel. Un homme ordinaire et à la fois hors du commun. Il a beau avoir une tête d’oiseau, il m’attire. Il pourrait être vous, moi, ou monsieur tout le monde et c’est en cela qu’il me touche. Monsieur et Madame Quangel se meuvent comme ils le peuvent dans un monde incertain ou la terreur nazie fait rage. Tout d’abord emportés par la norme rigoureusement prescrite par ces temps de ferveur triomphale du troisième Reich, ils se désengagent, discrètement. Mordus dans leur chair suite à la mort du fils, ils s’unissent par un lien indéfectible et trouvent dans la transgression une raison de vivre qui les maintient debout au sens physique comme au sens moral, ils retrouvent leur qualité de libres penseurs. Seul dans Berlin est un livre très fort. Il n’y a pas de héros à proprement parler, juste des hommes. Les escrocs deviennent plus escrocs et les mouchards plus mouchards comme si, les penchants naturels exacerbés par le désordre humanitaire ambiant se chargeaient de révéler chacun à soi-même ; et ainsi, il en va de même, des bons comme des mauvais jusqu'à l’animalité qui pourtant se soumet, à l’attraction d’une affective caresse
Vraiment ! C’est fort ce livre. Il peut se lire en deux temps, comme un roman puisqu'on est emporté dans le récit mais aussi et surtout, ou en tout cas pas moins, comme un récit historique de faits de guerre mais qui se perpétuent dans la ville de Berlin et qui témoignent de la souffrance des Allemands au cœur de la ville, victimes eux-aussi de la persécution et de la dictature hitlérienne. J’ai beaucoup apprécié ces deux niveaux de lecture.
Commenter  J’apprécie          1339
Quel livre !!! Immersion totale au coeur de Berlin sous le IIIe Reich, le coeur serré, en apnée, ce pavé de Hans Fallada est un chef d'oeuvre.

Détrompez-vous, ici il n'est pas question de suivre la guerre sous la loupe, mais des habitants de la rue Jablonski. le couple Quanjel qui vient d'apprendre que leur fils unique est mort pour le pays, déchiré par cette nouvelle, Otto et Anna décident de se rebeller contre le führer en semant des cartes anti nazies dans la capitale.

En parallèle de ce couple gravitent quelques personnages clés qui tentent de survivre tant bien que mal dans ce climat apocalyptique. Un jeune SS infecte, une juive apeurée, l'ex mari de la factrice, Enno, les voilà tous à quémander le moindre marks, le moindre abris pour tenir un jour de plus.

Ce livre est teinté d'un réalisme effroyable et stupéfiant. Divisé en quatre chapitre, on avance les pieds noués dans une espèce de litanie funèbre qui monte dans la gravité page après page. On assiste impuissant à la misère d'un peuple jugé comme le pire criminel à la moindre pensée anti nazie. On assiste à l'absurdité exécrable de la guerre, la mort ou la révolte. Penser n'est plus de mise, penser devient un crime, une arme qui se retourne contre soi.

Une longue descente aux enfers attend les penseurs, les rebelles, les lâches, les saints. Il y a dans ce livre la révolte et la grandiloquence des grands auteurs du XXe siècle, on pense à Germinal, aux Misérables, au Voyage au bout de la nuit, à tous ces écrivains qui ont vu et senti la misère, l'injustice, la peur, l'enfer et ont tel Hans Fallada transcrit une réalité historique sans précédent.
Commenter  J’apprécie          12918
La semaine dernière c'était dingue: j'ai réussi à acheter du pain sans carte alimentaire. Puis j'ai même passé une soirée avec des amis pendant laquelle on a ralé contre la hausse de nos impôts. Et après on est sorti tous ensemble à 22h, comme ça, dans la rue. Même pas peur. Alors qu'il y avait pourtant un pote juif qu'avait oublié de mettre son étoile jaune le con. Et je suis toujours là, bien vivante. Dingue je vous dis.

Bon ce qui est surtout dingue c'est d'imaginer qu'en d'autres temps pas si reculés, ceci était inenvisageable et relevait du suicide. Mais il y a des livres comme Seul dans Berlin qui sont là pour nous rappeler ce qu'est la liberté. Liberté de penser, liberté d'agir, liberté de s'exprimer. Cette liberté pour laquelle des inconnus se sont battus, en groupes organisés ou par des actes isolés, et très souvent en le payant de leur vie.

Hans Fallada a écrit son roman au sortir de la guerre, à chaud, et le situe à Berlin en pleine domination nazie de 1940 à 1946. Les privations, la misère, la souffrance et la peur sont palpables. le régime nazi terrorise le peuple allemand: on l'accepte et on le défend, ou on le rejette en signant son arrêt de mort. Les rues ne sont pas sûres, on se méfie, on se toise, on s'ignore. Voisins, collègues, famille, à qui faire confiance quand la moindre parole ou le moindre geste mal interprétés peuvent vous envoyer droit à la potence ou en camp de concentration?

Hans Fallada dresse un portrait de ce peuple, de ces allemands ordinaires qui traversent cette période de tyrannie, tant bien que mal, en s'adaptant autant qu'ils le peuvent. Certains, lâches ou convaincus, collaborent avec le parti, d'autres, craintifs ou vulnérables, se soumettent en silence ou fuient, pendant que des derniers, courageusement et à l'ombre, résistent et bravent les interdits.
Le couple phare du roman, les Quangel, est un modèle de lutte silencieuse et patiente. Il aura fallu le décès de leur fils unique mort au combat sous les couleurs du IIIème Reich pour déclencher une sourde colère et une résistance acharnée à ce régime qui a tué leur enfant. Conscients de mettre leur vie en péril, ils luttent ensemble, soudés, convaincus de pouvoir changer le cours des évènements à coup de cartes postales vindicatives et hostiles au régime qu'ils déposent au hasard d'immeubles berlinois. Acte vain et suicidaire ou véritable bravoure qui participera à la déroute allemande..?

En s'inspirant d'un couple réel exécuté en 1943 suite à des actes de résistance, Hans Fallada rend ainsi hommage à tous ces héros anonymes dont L Histoire n'aura pas retenu le nom mais qui ont donné leur vie pour notre liberté actuelle.
Ce roman est grand, bouleversant, tragique, mais l'auteur insiste en fin d'ouvrage: "c'est à la vie qu[e ce roman] est dédié, à la vie qui sans cesse triomphe de la honte et des larmes, de la misère et de la mort". Et de fait, ce roman est, plus que jamais, porteur d'espoir.
 
Il n'y a pas de petit combat: ce sont bien tous les Quangel d'hier qui me permettent aujourd'hui d'écrire cette critique sans crainte de finir au cachot demain
Commenter  J’apprécie          1029
Ravagée par cette lecture.

Au début, je me disais c'est chouette l'auteur parle de cette période comme s'il nous racontait une histoire, comme dans le fameux film de Roberto Begnini "La vie est belle". Moi ça m'allait parce qu'il faut bien avouer que j'avais abordé cette lecture la peur au ventre. Les lectures sur les guerres ne me laissent jamais insensible. Je connaissais l'engagement de Sophie Scholl et de son frère mais je n'avais aucune idée du comportement de leurs compatriotes. J'avais peur de savoir. Alors ce ton, un peu goguenard du début m'aidait à avaler la pilule. Et puis, plus j'avançais dans le récit, plus la cruauté était présente et les exactions insupportables. Et là, il a bien fallu que j'accepte l'évidence : ce ton goguenard était en fait du cynisme et il reflétait le comportement des maîtres du "jeu".

Quelle connerie la guerre, disait notre ami Prévert. C'est vrai, la guerre n'est qu'une foutue saloperie qui donne la possibilité à des imbéciles d'exprimer toute leur ignominie sous couvert de patriotisme. Licence est donnée à un tas de crétins d'exprimer toute la noirceur de leur âme : envie de supériorité, pouvoir, cruauté, hypocrisie, trahison, délation, lâcheté, haine, et surtout profit.

Seul dans Berlin est une lecture accablante. On y découvre la réalité nazie vue de l'intérieur, comment les Allemands ont pu (ou dû) accepter la folie du Führer et de ses sbires. Ah, posséder un petit pouvoir et faire pression sur son entourage, familial ou autre ! Quel délice pour certains. Ah, spolier son voisin car bien sûr, il ne mérite pas ce qu'il possède, c'est un voleur ! On y apprend aussi comment la population allemande a été enrôlée, plus ou moins contre son gré, dans toute la batterie de formations dédiées au service du Führer : jeunesse hitlérienne, École Militaire, service de travail pour les femmes, adhésion au parti... Car "le parti est tout, le peuple n'est rien". Tout a été prévu pour contrôler la population, lui tenir la bride, la soumettre, et surtout lui faire peur. "Ils ont tous peur. Mais pourquoi en fait ? Tout est pourtant facile pour eux, ils n'ont qu'à faire ce qu'on leur dit." le moindre petit pas de travers et vous étiez accusé de haute trahison envers l'Etat et condamné à mort lors d'un simulacre de procès. Mais avant, vous aviez le droit de descendre dans les caves de la Gestapo pour avouer, et vous avouiez car les tortures étaient insupportables. Alors, même le plus petit, le plus insignifiant acte de résistance est un acte de courage. "Peu ou beaucoup, personne ne pouvait risquer plus que sa vie".


1940, rue Jablonski, Berlin. Un petit immeuble comme un autre où vivent quelques familles presque encore ordinaires. Mais ce petit monde, au fur et à mesure de l'avancée de la guerre, va évoluer. Nous allons faire connaissance avec des Allemands dont les choix seront différents car non, les Allemands, ne se sont pas tous laissés embrigader par les propos de leur Führer, comme ce couple d'ouvriers berlinois, les Quangel, entrés en résistance après la mort de leur fils unique. "Mère ! le Führer a assassiné mon fils". de nombreux personnages gravitent autour d'eux et permettent d'apprécier l'étendue des comportements sous le IIIe Reich.

Un magnifique réquisitoire sur la résistance allemande, bouleversant, tragique et cependant avec une petite lueur d'espoir. A vous de découvrir la boîte de Pandore.
Lien : http://mes-petites-boites.ov..
Commenter  J’apprécie          10212
Du peu que j'en avais entendu parler, je savais que je ne prenais pas de risque à me lancer dans cette lecture. Ce dont je ne me doutais pas, par contre, c'était à quel point ce livre me saisirait. Moi qui appréhende toujours un peu les pavés, j'ai été littéralement happée par ces 760 pages.
760 pages de faits d'un réalisme brutal. Sans phrases pour faire des phrases. Sans blabla.
760 pages en immersion totale avec ces Berlinois. Avec ce qu'ils sont, ce qu'ils pensent, ce qu'ils disent, ce qu'ils veulent. Avec leur peur, leurs espoirs, leur soumission. Avec la lâcheté des uns, le courage des autres. Et la toute puissante pourriture nazie. L'immonde pourriture nazie.

Bien qu'étant assez documentée sur cette période de l'Histoire, étrangement je ne m'étais jamais préoccupée du sort du peuple allemand sous le nazisme. Je devais sans doute considérer que rien que le fait qu'ils soient Allemands, donc du bon côté de la barrière, les épargnait d'office. Or, ils ont morflé autant que les autres et, en cela, ce livre a été pour moi une véritable révélation.

Tout au long du récit, et plus particulièrement dans le chapitre relatant le procès où des magistrats imbéciles et beuglants dégueulent leur haine et leur obscénité, on ne peut que se demander comment ces fantoches ont-ils pu être pris au sérieux et assujettir leurs compatriotes ?
Dans le même ordre d'idée, j'ai souvent entendu cette question sans pouvoir y répondre : Comment le peuple Juif a-t-il pu se laisser conduire à la torture et à la mort comme des moutons à l'abattoir ?
Je crois bien que la seule hypothèse qui vaille est parce que l'Homme est un animal grégaire et que c'est dans sa nature de se soumettre à une autorité.

Le "Plus jamais ça !" n'est qu'une parole d'utopiste naïf.
Depuis que le Monde est Monde, que ce soit hier, aujourd'hui, demain ; quel qu'en soit le lieu, quelle qu'en soit l'idéologie conductrice, il y a eu, il y a et il y aura toujours une poignée d'hommes qui mettra à sa botte des milliers d'autres.

"Dire que l'homme est un composé de forces et de faiblesses, de lumière et d'aveuglement, de petitesse et de grandeur, ce n'est pas lui faire son procès, c'est le définir." - Denis DIDEROT
Commenter  J’apprécie          8313
Une lecture à la fois salutaire et déprimante. C'est un chef d'oeuvre, compte tenu de la rapidité avec laquelle l'auteur l'a écrit, quatre semaines seulement pour un pavé de 560 pages. La langue est simple, ce qui rend la lecture facile, au point que je me demande si ce ne serait pas le bon livre pour me remettre à l'allemand. Hans Fallada maintient le lecteur en haleine avec des chapitres relativement courts dont les titres sont accrocheurs. Quand au fond, c'est un remarquable roman qui montre la situation de l'allemand moyen pris dans les griffes du troisième reich. Toutes les bassesses de la nature humaine soumise à la peur et à la haine se révèlent et mettent en valeur le courage des rares individus qui pour rester en accord avec leur conscience et contribuer à la destruction d'un régime odieux sont prêts à donner leur vie (la traduction littérale du titre allemand est «Chacun meurt pour lui seul»). L'auteur s'est inspiré d'une histoire vraie, celle d'Otto et Elise Hampel. Rarement un livre montre aussi bien comment un système totalitaire pousse les individus à être obligé de prendre parti, à lui rendre la neutralité impossible, à faire de chacun un complice, et si ce n'est pas le cas à le considérer comme ennemi du régime. Les protagonistes de ce roman sont tous de modestes Berlinois, pour l'essentiel habitant un petit immeuble : un magistrat à la retraite, une famille de nazis (un fils futur cadre du parti et deux autres fils SS), un concierge douteux (trafiquant, mouchard, un peu proxénète), une juive, ancienne commerçante et le couple de héros (lui, contremaître dans une usine et elle, femme au foyer). La structure du roman fonctionne remarquablement bien, et le ton de l'auteur est toujours juste, que ce soit dans le réalisme ou dans une sorte d'humour absurde qui semble faire partie de l'époque, une manière de compenser le tragique vécu et la sauvagerie environnante. On n'est pas loin de l'humour que l'on retrouve assez souvent dans une bonne partie des littératures dissidentes. le livre est sombre, même s'il termine sur une note d'espoir mais c'est à lire absolument.
Commenter  J’apprécie          700
Quel courage !
La Deuxième Guerre mondiale est pour chacun d'entre nous, les camps de concentration.
Mais ce n'est pas, que ça ! Non ! C'est aussi le combat des Allemands contre le Reich, Hitler, la Gestapo...
Malgré la peur, malgré les monstruosités, une résistante se crée contre un monde qu'ils ne veulent pas. Remplis de terreur, de privation, de violence certains lutteront à leur façon.
Un bel exemple de courage…

À lire pour mieux comprendre leurs souffrances et pour ne pas oubliés que dans chaque guerre toutes les parties endurent la décadence, la mort, la honte et le mépris… Mais pas que...

Extrait :

Cependant, nous ne voulons pas fermer ce livre sur des images funèbres : c'est à la vie qu'il est dédié, à la vie qui sans cesse triomphe de la honte et des larmes, de la misère et de la mort.

Bonne lecture !
Commenter  J’apprécie          631
Fresque sociale à Berlin dans les années 40 tout à fait passionnante et prenante.
Je ne m'attendais absolument pas à ce type de roman, je m'étais imaginée un livre noir sombre, presque un récit, il n'en est rien. Si le climat est bien sûr sombre, puisque la période le veut, la façon dont est écrit ce roman ressemble presque par moment à du théâtre. Tout le monde soupçonne tout le monde, si ce n'était pas aussi dangereux, cela en serait presque comique.
Les Quangel, couple vivant dans l'immeuble, qui est un peu notre point de référence de lieu dans ce livre, décide de faire acte de résistance. Leur action semble dérisoire, insignifiante mais on va voir qu'elle est à l'origine d'un tumulte conséquent. "tout le monde avait quelque chose à cacher à cette époque"
Ainsi, ce qui peut paraître un acte dérisoire et en fait, d'une part un véritable acte de résistance et d'autre part un acte de courage important lorsque l'on se rappelle le contexte de délation, de peur, de surveillance, de méfiance de suspicion à chaque coin de rue.
Le couple Quangel entre donc bel et bien en résistance et leur acte, si petit soit il, va être un souffle de liberté pour eux qui refusent de suivre aveuglément sans rien dire le régime nazi.
le ton change à partir de la troisième partie, il devient plus tragique, le devenir des Quangel fait froid dans le dos et la désillusion de Otto Quangel est bouleversante.
L'enquête de la Gestapo fait sourire de par leur bêtise et leur incompétence mais leur bassesse, leur lâcheté et leur cruauté nous glaçent.

Ce livre majeur fait réfléchir une fois de plus sur ce qui s'est passé, et sur ce qu'il faut surtout éviter...
Commenter  J’apprécie          548
C'est la chronique d'un immeuble situé à Berlin dans les années 40.
C'est la chronique de petites gens habitant cet immeuble. Tous à un niveau différent ont fait allégeance au régime Nazi.
C'est une photo d'une part de la population allemande, celle qui en silence ne s'est pas opposée aux Nazis, car la Gestapo règne en maître absolu, propageant la peur, la violence, recherchant les dénonciations.
Otto et Anna Quangel apprennent la mort de leur fils unique tué au front.
A l'étage vit une ancienne commerçante juive à qui le régime à tout enlevé ; d'abord ses fils heureusement à l'abri aux USA, puis son commerce et enfin son époux emprisonné dont elle n'a aucune nouvelle.
Il y a le juge, homme solitaire, silencieux, pensionné ou plutôt probablement pensionné par sa hiérarchie pour non allégeance au pouvoir en place.
On retrouve la famille de nazillons, le père alcoolique et les 3 fils, paradant en uniforme, boxant qui se trouve sur leur route, dénonçant à tour de bras, voleurs.
Et puis, il y a les petits voyous, sans le sous, prêts à tout pour manger.
Otto et Anna rendent Hitler responsable de la mort de leur fils. Ils vont, pendant des semaines, écrire des cartes postales dénonçant le dictateur. Chaque dimanche, ils en déposeront une, parfois deux, dans des bâtiments servant de bureau dans l'espoir de réveiller leurs concitoyens. Ils déposeront prêt de 300 cartes, seront arrêtes, torturés et guillotinés.
La commerçante juive se suicidera lors d'un interrogatoire dans son appartement.
Le juge tentera discrètement de diminuer les souffrances d'Otto et Anna.
Les nazillons mourront à la guerre.
On ne sort pas indemne d'une telle lecture.
J'ai mis longtemps à écrire cette « critique », elle ne me satisfait pas, j'ai mis sur papier quelques phrases que j'espère simples et claires, pour donner envie de découvrir ces personnes qui sont à l'image d'un monde qui pourrait malheureusement renaître
Commenter  J’apprécie          526




Lecteurs (4092) Voir plus



Quiz Voir plus

C'est la guerre !

Complétez le titre de cette pièce de Jean Giraudoux : La Guerre ... n'aura pas lieu

de Corée
de Troie
des sexes
des mondes

8 questions
1125 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , batailles , armeeCréer un quiz sur ce livre

{* *}