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EAN : 9782491750053
173 pages
Faute de frappe (31/10/2021)
2.93/5   7 notes
Résumé :
Une mauvaise rencontre et ta nuit plonge.
Tu es un morceau de viande, même plus de premier choix. Mais la meute a les crocs.

Né en 1984 selon les manifestants – plus tôt selon la police – Chris Anthem se réjouit que l’écriture ait un jour croisé son chemin. Ça lui évite de chercher un vrai travail. Tous les trois mois, son éditeur recevra un nouveau bain de sang et vous le livrera tel quel.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
La différence entre Axelle Mann et les autres, c'est l'absence de peur. Axelle ne craint pas le virus, et encore moins de se retrouver coincée dans une rame de métro seule avec des garçons.

Tout du moins, dans la seconde partie du livre Abymes de Chris Anthem

Abymes est en effet divisé en deux parties. Dans la première, Axelle est une femme qui se conforme à ce qui est attendu d'elle, avec une forte propension à la docilité.

Être docile a cependant des effets secondaires. Et Axelle vit constamment dans la peur. Peur d'être violée dans le métro, d'être kidnappée par un pervers, d'être exploitée sexuellement comme monnaie d'échange contre un service.

C'est pourquoi, la seconde partie d'Abymes ne pourra pas ressembler à la première…
Aucun doute, le terminus constitue bien ton unique destination.

Dès les premières lignes du roman, le lecteur pense avoir compris à quel de genre de livre il a affaire. On s'imagine déjà devoir endurer un succédané littéraire d'I Spit on your grave. Dans le célèbre film de Meir Zarchi, une écrivaine était violée, humiliée et laissée pour morte par quatre hommes, avant de prendre la décision libératrice de les traquer et de leur faire payer.

L'année 1978, c'est le grand soir du rape and revenge, la vengeance des femmes contre les hommes. Mais à l'époque, pour qu'une femme puisse avoir le droit de lever la main sur un membre de la gent masculine, il fallait que cela soit justifié. C'est-à-dire qu'il ait commis des actes véritablement ignobles et impardonnables.

Plus qu'une évolution vis-à-vis de la fin des années 70, Abymes démontre une véritable maturité.

La vengeance d'Axelle n'est en effet plus dirigée contre quatre hommes bien définit, mais contre la gent masculine dans son ensemble. « Arrêtez de m'expliquer, j'ai tout compris », semble nous hurler l'héroïne. Les viols, les féminicides, c'est juste le sommet de l'iceberg qui cache le dénigrement quotidien et régulier que subissent les femmes. Absentes des conseils d'administration des entreprises ou des instances décisionnaires des partis politiques, reléguées aux tâches ingrates au travail ou au sein de la famille, le sexe faible (tout est dit) subit un véritable harcèlement moral et un dénigrement quotidien.

Cela se traduit inévitablement par un manque d'estime de soi, affection dont souffre Axelle de manière particulièrement évidente.
Ils représentent le Bien, l'État, et toi tu n'es qu'une merde.

Parce que la dépression guette ceux qui ne font rien pour s'en sortir, Axelle ne voit pas d'autres moyens que de refuser la peur. Et cela passe par résister à sa condition de victime. Si vous trouvez son jugement quelque peu arbitraire parfois, ou si, d'autre fois, il vous semble que la punition assénée par Axelle est un peu disproportionnée, peut-être n'est-ce finalement pas si grave, car, en fin de compte, tous les hommes sont coupables… Ils consentent, laissent faire et ne s'opposent pas avec véhémence à une société où ils sont en haut de l'échelle. Logiquement, les femmes qui collaborent avec les hommes sont punies, aussi… Ainsi, tout le monde en prend pour son grade, du serrurier au contrôleur SNCF, en passant par le vendeur de kebab et la fonctionnaire qui ne risque pas d'être sanctionnée pour excès de zèle…

Pour s'assurer l'identification totale du lecteur avec Axelle, l'auteur n'hésite pas à nous manipuler en utilisant quelques astuces. Par exemple, Chris Anthem s'adresse à nous par le tutoiement, comme s'il s'agissait d'un « livre dont vous êtes le héros ». Ainsi, le chapitre 4 commence par « Tu t'appelles Axelle. Axelle Mann ». Plus loin, ce sera « Tu t'en fais le serment » ou « Tu n'es pas née pour créer. Tu es née pour détruire ».

La forme soutient subtilement le fond. L'écriture nerveuse est percutante. Chris Anthem ne tourne pas autour du pot et nous embarque, qu'on le veuille ou non, dans son histoire brutale et édifiante, au point qu'on a bien du mal à reposer le roman une fois qu'on l'a pris en main.

Parce qu'il n'y a pas de réflexion sans radicalité, Chris Anthem livre avec Abymes un livre coup de point dirons certains, un appréciable soutien aux mouvements féministes diront d'autres. Comment un romancier pourrait mieux montrer sa compassion et sa solidarité envers une catégorie persécutée, qu'en invitant ses lecteurs à vivre leur quotidien ?
Lien : http://sueursfroides.net/chr..
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Il y en aura sans doute d'autres, mais « Abymes » est ma première lecture d'un roman dont l'histoire se déroule pendant la pandémie de Covid 19. On pourrait bien sûr se dire qu'il y a là comme un effet d'aubaine, un opportunisme visant à alpaguer le lecteur à peu de frais. Mais non. Ce choix n'est pas neutre. La peur diffuse induite par le virus apporte au récit de Marc Falvo une ambiance particulière. Les personnages évoluent dans un environnement où les gens s'observent, se suspectent, se jugent. Les masques gomment les expressions des visages. Ils renforcent l'anonymat et accentuent la méfiance des uns et des autres. Égoïsmes et antagonismes s'en trouvent exacerbés.
Cette atmosphère anxiogène n'est pas de nature à aider l'héroïne de cette histoire. Axelle Mann n'est pas un modèle d'équilibre. Une enfance pas très heureuse au sein d'une famille mal aimante, une existence précaire, un désert affectif, l'ont considérablement fragilisé. Aussi n'est-elle pas dans les meilleures dispositions pour affronter la nuit traumatisante par laquelle elle va passer. Agression dans le métro, séquestration par un pervers, Axelle joue de malchance. Sa raison n'y résistera pas et, sans que l'on puisse déterminer avec précision le point de rupture, la jeune femme va basculer dans la folie homicide.
Si les premières morts sont accidentelles ou surviennent dans le feu de l'action, les suivantes sont données avec détermination. Il ne s'agit plus de se défendre mais de se faire justice. Un fonctionnaire tatillon, un serrurier qui gonfle sa facture, un voisin trop envahissant en feront les frais. le rythme s'accélère, les meurtres sont de plus en plus nombreux et leur brutalité va crescendo. La damoiselle sait varier les plaisirs et use avec un même bonheur du scalpel, du godemiché et du marteau…
La narration à la seconde personne du singulier, loin d'être une simple coquetterie stylistique, apporte au récit un ton particulier. On a le sentiment qu'il s'agit d'injonctions faites à l'héroïne, que sa conduite lui est dictée par une puissance supérieure contre laquelle elle ne peut aller. Cela renforce l'impression de démence et d'inexorabilité qui entoure sa mortelle équipée.
Alors si votre pass vaccinal est à jour, n'hésitez plus ! Lancez-vous dans le récit sec et nerveux d'une colère blanche qui se transforme en folie rouge.

Lien : http://sfemoi.canalblog.com/..
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Axelle Mann ne le sait pas encore, mais elle s'apprête à vivre une journée pas comme les autres. Tout commence par ces types dans le métro qui veulent le violer. Elle en réchappe, mais tombe sur un autre type qui veut la violer, lui aussi. Sauf que celui-là, elle le viole, et toc. Puis, c'est au tour d'un chien féroce de la poursuivre. Un vieux la sauve, et elle se masturbe dans ses toilettes. Puis, elle prend le train et rêve de se faire violer par le contrôleur. Puis, elle se remémore la fois où elle a couché avec son collègue dégueulasse qu'elle méprise. Ça, c'était lors d'une des rares fois où elle avait un travail. Parce qu'il faut savoir qu'Axelle, elle ne travaille que lorsqu'elle est célibataire. le reste du temps, elle se fait entretenir par ses mecs. Puis, elle rentre chez elle avec un serrurier, et en guise de paiement, se met nue devant lui avant de lui éclater la cervelle.
Voilà. Il ne se passe encore des trucs, mais je ne vais quand même pas tout dévoiler, hein.
Je n'ai trouvé que peu d'intérêt dans Abymes, même en comprenant assez bien les implications du genre “female rage” auquel il appartient.
Il faut dire que le style lâchement désintéressé mais foncièrement pervers ne m'a pas conquis.
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🩸 Un roman horrifique pour public averti. Une couverture aussi sombre que l'histoire qui y est relaté. Une intrigue qui démontre que basculer de la victime au prédateur il n'y a qu'un pas. Un beau parallèle peut d'ailleurs être fait avec Cavaliers de l'orage que j'avais adoré. Cavaliers de l'orage mettait en scène des bourreaux, Abymes trace le parcours d'une "victime".
C'est tout aussi sanglant, dérangeant et machiavélique. La toile de fond se tisse au fil des pages et met en scène l'insoutenable. Âmes sensibles s'abstenir car cet auteur ne fait pas dans la dentelle. Des scènes terribles justes en quelques phrases, couchées là sur le papier sans omettre les moindres détails mais sans pour s'embarrasser autant de longues descriptions. C'est taillé dans le vide, parfois malsain mais digne de l'horreur des événements. Une plongée dans les abîmes qui ne laissera pas de marbre.
En tout cas moi j'en redemande!
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Axelle se fait agresser dans le métro , mais un des deux voyous se plante avec son couteau .
Pendant cette pandémie , Axelle va vivre des situations qui vont se terminer fatalement dans le sang .
Sa peur et sa haine des hommes , mais pas que, vont s'intensifier au fil de l'histoire .

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La peur qu'ont les femmes et des agressions de toutes sortes , c'est un peu le problème d'Axelle .
Une enfance compliquée , la suite guère mieux et notre héroïne va passer le cap de la peur pour celui de la vengeance .
Une histoire bien emmenée , qui se lit rapidement , seul petit bémol pour moi cette deuxième personne qui nous fait penser que tous ces actes sont imposés par une force supérieur ...
Mais après Les cavaliers de l'orage encore un bon roman chez Faute de frappe . Au suivant .
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