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EAN : 9782290361290
288 pages
J'ai lu (06/04/2022)
3.58/5   86 notes
Résumé :
Désiré, balayeur de la Ville de Paris, trouve dans le métro une sacoche oubliée, contenant un ordinateur. Et lorsqu’il découvre à l’écran les premières pages d’un roman, cette lecture réveille en lui un enthousiasme bien enfoui depuis son départ de la lointaine île Maurice. Cet immigré à la vie humble, qui connaît les mots mais ne sait pas bien les écrire, sollicite l’aide de Marie, une bénévole en association, pour adresser un courrier des plus audacieux à l’auteur... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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Alex oublie ce qu'il a de plus précieux dans le métro. Désiré fait un métier qui lui permet de découvrir la capitale, euphémisme pour dissimuler le temps d'une interrogation chez son interlocuteur la vérité d'une condition peu enviable, celle de balayeur. Et c'est lui, après sa mission matinale accomplie, qui découvre la sacoche et son contenu, un ordinateur et des notes. le début d'une histoire.

Alors comme il n'a pas l'art de traduire avec assurance ses pensées en mots, il fait appel à Marie, celle qui l'accueille les soirs où ce qu'il reste de son salaire ne suffit pas à lui assurer un repas. Les voeux de Désiré avec les mots de Marie : pour convaincre, en un chantage vertueux, l'auteur du roman en gestation de poursuivre son histoire.

C'est donc un roman à tiroir, avec un récit qui se crée peu à peu dans l'histoire, mettant en lumière les étonnants processus de la création littéraire, dont les blocages peuvent tout à coup se lever à l'occasion d'un hasard bienvenu, d'une sérendipité éclairante.

C'est aussi la rencontre de personnages riches, qui cachent leurs trésors et leurs blessures parfois encore à vif, derrière des silences alourdis par l'absence d'une oreille attentive.

A l'opposé de ces personnages bien ancrés dans une réalité et un quotidien qui exclue le rêve et même l'espoir d'un avenir meilleur, Sophie illumine le récit, marionnette d'un écrivain hésitant.

Ce roman social offre au lecteur une part de rêve et démontre le pouvoir des mots pour lever les barrières qui limitent l'accès au possible.

Très agréable lecture.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Anonyme parmi les anonymes Alex, cuistot parisien et auteur en herbe, emprunte chaque jour le métro pour rentrer chez lui. Chargé d'une sacoche en cuir comportant son ordinateur et donc de son précieux manuscrit, le jeune homme n'a plus vraiment goût à la vie depuis une rupture. Mais l'oubli de sa sacoche dans la rame va soudainement changer sa vie... En quittant l'île Maurice, Désiré n'imaginait pas finir balayeur pour la ville de lumière. Travailleur pauvre peinant à joindre les deux bouts et l'esprit encore tourné vers l'île aux couleurs chatoyantes, la découverte de la sacoche de cuir sous son siège attise sa curiosité. Il y découvrira un manuscrit mettant en scène Sophie belle et talentueuse galeriste victime d'une chute de statue et dotée depuis, d'un étrange accent. Avec l'aide de Marie bénévole à la Soupe Populaire, l'immigré mauricien entame un chantage particulier. Restituer le manuscrit à Alex sous une seule condition : que celui-ci termine l'histoire de Sophie. Ce chantage prend une drôle de tournure lorsque ce dernier demande de l'aide à Désiré. Débute alors une correspondance où les coeurs et les esprits se découvrent. de Paris à Maurice, Mariam Sheik Fareed livre un roman terriblement humaniste et délicat malgré quelques petites frustrations. Pourquoi ? Suivez le guide

Contactée par l'auteure elle-même, je ne pouvais refuser ce manuscrit alléchant, qui plus est à une Franco-Mauricienne, moi qui vis à quelques centaines de kilomètres de l'île soeur ! Et comme j'ai eu raison...

D'une plume riche et poétique, Mariam Sheik Fareed m'a entraîné dans une douce et amère histoire où l'identité, l'amour et la fraternité sont autant de valeurs mis en avant. de ce fil conducteur, l'auteure corse l'affaire grâce à une mise en abîme fraîche et décalée, illustration de la toute nouvelle complicité des deux protagonistes. J'aime !

D'un parti prenant lumineux, l'auteure souligne toutefois la solitude des coeurs et les différences, mais toujours pour mieux les condamner.

De ces parcours de vies, j'ai toutefois été frustrée par un manque d'exploitation des situations, m'attendant à plus d'échanges épistolaires ou encore une densité des personnages plus importante. Malgré cela, le potentiel romanesque est bel et bien présent. Un voyage terrestre et humain.

Mersi encore à l'auteure de m'avoir fait redécouvrir quelques mots mauriciens... !

L'heure est venue de goûter ! Oui, mais quoi ? Entre Paris, Maurice et l'Inde, je n'avais que l'embarras du choix niveau sucreries. C'est pourquoi j'ai jeté mon dévolu sur la tarte banane. Gorgée de soleil comme les personnages, celle-ci s'accompagnera très bien d'un thé noir Bois Chéri et son nuage de lait. Korek !
Lien : http://bookncook.over-blog.c..
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On aurait aimé aimer cet premier roman d'une franco mauricienne qui raconte une histoire d'amitié de quête des origines et d'acceptation de soi et des autres.
Hélas, malgré l 'exotisme liée à l origine mauricienne du personnage principal le livre nous a paru assez vite ennuyeux et finalement très bobo parisien... une déception ...
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C'est grâce au club de lecture dont je fais partie que j'ai eu l'occasion de découvrir le premier roman de cette auteure franco-mauricienne. Mes goûts littéraires habituels ne m'y auraient probablement pas portée.
Alex, cuisinier à Paris, écrivain à ses heures, oublie son manuscrit inachevé "La femme qui parlait avec un accent étrange" dans le métro. Désiré, balayeur, immigré mauricien, détenteur de faux papiers, le trouve et propose un marché singulier à Alex : il lui rend son manuscrit si Alex termine l'histoire. Alex, quant à lui, en panne d'inspiration, demande à Désiré de l'aider en parlant de lui, de sa vie d'avant, de son île. Comme Désiré aime les mots mais ne sait pas bien les écrire, il demande l'aide de Marie, une jeune étudiante, bénévole à la distribution de repas pour ceux qui vivent dans la rue.
Ce premier roman est très original car il se présente comme une poupée russe littéraire avec le roman écrit par le personnage Alex intégré dans celui de l'auteure avec la mise en valeur de l'île Maurice à travers le regard intérieur d'un mauricien pauvre, loin de l'île paradisiaque que viennent chercher les touristes. L'originalité réside également dans le style, parsemé de mots créoles et empreint d'humour, ce qui rend le texte vivant et lui confère une certaine authenticité. Je regrette, une fois de plus, qu'ils soient rassemblés dans un glossaire en fin de livre et non explicités au fil de l'eau, en notes de bas de page; la lecture n'en serait que plus fluide, moins hachée.
Mariam Sheik Fareed développe de nombreux thèmes mais j'en retiendrai deux qui m'ont particulièrement interpellée. Tout d'abord, l'amour des mots comme liens entre des personnes qui n'ont rien en commun, les mots comme exutoire à la douleur, comme allègement de la peine, les mots comme découverte intime de ceux qui nous côtoient, les mots comme apprentissage de la vie. Ce sont les mots qui conduisent Alex et Désiré l'un vers l'autre grâce à la passeuse de mots qu'est Marie. Ensuite, l'ode à la diversité à travers la description des mauriciens de différentes religions, origines, qui vivent ensemble et à travers les immigrés et les migrants en France auxquels Marie apporte son aide. Si ce thème est aussi prégnant, c'est certainement dû à la vie de Mariam Sheik Fareed qui est née à Londres d'une mère française et d'un père mauricien d'origine indienne, engagée auprès des migrants.
J'ai, grâce à ce livre, appris que le syndrome de l'accent étranger n'est pas un titre fantaisiste destiné à retenir l'attention mais que c'est une pathologie rare qui existe et qui survient souvent après une attaque cérébrale, un traumatisme crânien, voire une migraine.
Très bon moment de lecture de ce primo-roman plein de fraîcheur mais aussi de profondeur même si j'ai été désarçonnée par la toute fin que je n'ai pas comprise où l'auteure nous fait revivre la scène dans le métro quand Alex a oublié sa sacoche. Si un lecteur ou une lectrice ou même l'auteure peut éclairer ma lanterne vacillante, j'en serais ravie.
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Entre ce roman et moi c'est une rencontre qui n'aurait pas dû avoir lieu.
Je me promenais dans les allées de ma librairie à la recherche d'un cadeau, me répétant inlassablement "tu n'achète rien pour toi", quand mes yeux se sont posé sur cette couverture, sur ce titre. Je n'avais pas besoin de lire la quatrième de couverture (de toute façon je ne lis jamais les quatrième de couverture), je savais que ce livre était fait pour moi.
Ce roman, c'est de l'originalité et de l'inattendu à l'état pur.
La plume de l'autrice, tellement poétique qui nous emmène dans différents voyages que l'on ne peut qu'apprécier tant ils sont variés. Je me suis autant attachée à l'histoire à proprement parlé, celle de Désiré, Alex, Marie,... qu'à l'histoire dans l'histoire.
Les personnages tous si touchant.
En plus d'avoir trouvé l'écriture poétique, je me dois souligner qu'elle est très riche, on sent que l'autrice est une femme, intelligente, cultivée, ouverte aux autres.
Ce roman, magnifique découverte, que je ne peux que recommander.
Dommage qu'il ne soit pas mis plus en lumière.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Et puis un sourire vaut bien une Soupe, une note de musique ou un but marqué dans quelque obscur terrain boueux valent bien des murs de brique. Pourquoi aider, assister serait-il toujours synonyme de triste et chiant ?
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Ils étaient allés voir la Tour Eiffel avec les Japonais crépitants, le Sacré-Coeur, mêlés à un car de Bretons. Le Louvre enfin, coincés derrière une classe de banlieusards surexcités par la nudité de Psyché portée par les anges, commentant sans vergogne celle des Sabines, se contenant enfin devant la Vénus de Milo, qui "à un handicap, t'as vu. Vas-y un peu de respect !"
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Une île, c'est toujours une prison au milieu de l'eau, pour celui qui y naît. Si on arrive à s'en aller, elle vous reste au corps comme un membre manquant. On y vit, comme on y meurt, si on n'en part pas, en croyant que le cœur du monde est là.
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– Pour faire simple, vous souffrez d’un FAS, qui veut dire ‘Foreign Accent Syndrome’. En français, le syndrome de l’accent étranger. Vous avez maintenant un accent que vous ne possédiez pas avant.
– Ça, j’avais compris, merci.
Elle ne pouvait s’empêcher de gigoter un peu sur sa chaise, mal à l’aise.
– Ce syndrome exceptionnel appartient à la famille des aphasies. Il s’agit d’un trouble du discours.
– Réversible ?
– Grâce à un travail suivi et à l’aide d’un bon orthophoniste, probablement. Mais on manque de cas pour avancer des réponses sûres à l’heure actuelle.
– …
– Madame ?
– Mais d’où vient cet accent ? Je n’ai jamais mis les pieds dans les îles. C’est totalement illogique.
Elle faillit pleurer en s’entendant parler : on aurait cru qu’elle avait passé sa vie dans une case tropicale.
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En créole, on écrit comme on entend. C'est simple. Le français aime les exceptions et les règles invraisemblables, il résonne de sa longue histoire dans chaque mot. Désiré respecte et admire le français tout en le jugeant un peu prétentieux.
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Video de Mariam Sheik Fareed (1) Voir plusAjouter une vidéo
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Portrait d'Artiste - Mariam Sheik Fareed
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