La cellule cancéreuse primitive, si elle n'est pas détruite par les défenses immunitaires de l'organisme, se multiplie et produit une tumeur maligne, ou néoplasie. Certaines cellules passent dans les vaisseaux sanguins ou lymphatiques et vont se greffer à distance, formant les métastases, qui peuvent envahir le foie, les poumons, les pos, le cerveau. S'il peut s'écouler plus de trente ans entre les premières anomalies cellulaires et l'appariation clinique du cancer, la maladie peut tuer en quelques semaines. Qu'il, s'agisse d'un cancer du poumon ou d'une leucémie, d'une multiplication lente ou rapide, osseuse ou ganglionnaire, sarcomes, lymphomes, mésothéliomes ou mélanomes, toutes les maladies désignées par ce nom générique peuvent être ramenées à la division et à la multiplication désordonnées des cellules, d'un tissu ou d'un organe, quand aucune régularité de disposition ni de rapports n'existe plus.
L'enfant est une victime privilégiée de l'environnement toxique. À cause de son faible poids - la même saucisses aux nitrites sera plus dangereuse pour un enfant de 20 kg que pour un adulte qui en pèse 60 - ; parce-que les barrières naturelles sont encore perméables et laisses davantage passer les substances toxiques dans le sang ou le cerveau ; enfin, par ce que la plupart des polluants sont rapportés par les chaussures ou se déposent directement sur le sol, où ou il joue et circule à quartes pattes, parce qu'il met les mains à la bouche, pour tout cela, et aussi parce qu'il est déjà vulnérable in utero aux produits auxquels est exposée sa mère, l'enfant est bien malgré lui un indicateur de la qualité des milieux.
Lorsque les cancers d'enfants se multiplient, ce ne sont pas la longévité où le tabagisme qui augmentent, ce sont les conditions d'un monde sain qui diminuent.
Quels que soient les choix politiques des gouvernements et le niveau des connaissances, toute volonté de guérir le cancer se fixe nécessairement cinq axes : la prévention qui consiste à empêcher les biens portants de devenir malades ; le dépistage, qui permet d'identifier et de soigner au plus vite ceux qui tombent malades ; les soins, qui tentent de guérir ; l'accompagnement, qui doit aider les malades à mieux supporter leur épreuve ; la recherche, qui essaie de comprendre le mal pour mieux le soigner. Aucun des dispositifs connus ne déroge à cette règle. Et s'il, y a une chose qui n'est remise en cause par personne, c'est qu'il importe d'abord de soigner avec le maximum de chances de succès toute personne malade.
Que nous montre cette liste ? Que la totalité des substances incriminées se trouve dans l'air que nous respirons, dans nos assiette, nos jardins ou nos maisons, et que leur usage et leur prolifération ont accompagné le chant des sirènes promettant toujours plus de confort, de croissance et de bonheur.
La flambée des cancers professionnels, la banalisation des substances toxiques et la dissémination des dioxines jusque dans le lait maternel témoignent pourtant de choix collectifs dédiés à tout prix à la productivité, quel que soit le prix à payer en maladies professionnelles, en polluants ou en déchets.
Selon une étude américaine de 1990, la mortalité par cancer du sein chez les Israéliennes a décru de 30 % après la régulation réduisant les niveaux de DDT.
S'il est impossible d'affirmer que la réduction du DDT en est la seule cause, pourquoi la France, lanterne rouge en Europe de la mortalité précoce par cancer, ne sec donne-t-elle pas les moyens de limiter les substances potentiellement cancérogènes ? Aucune politiques de prévention du cancer ne peut faire l'économie de ce débat public sans se décrédibiliser.
Comment se fait-il qu'aucune ne l'ait jamais engagé ?