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3,45

sur 111 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
D'emblée, le décor de ce roman noir crée une ambiance particulière. Ce village américain isolé et décrépi est cerné par une plante monstrueuse : le kudzu envahit tout, recouvre sans état d'âme tout relief en sculptant un paysage d'une monotone verte inquiétante.

Il ne s'y passe rien, et le shérif est bien démuni, peu habitué à gérer d'autres affaires que des bagarres de comptoir, lorsqu'un épave ambulante tombe en panne sur la place du village. Ses occupants sont visiblement des marginaux. Ils s'établiront pourtant dans les environs, vivant de rapines et de mendicité.

Une autre personnage attire l'attention. Colburn, dont l'histoire tragique ouvre le roman, s'est installé vingt ans plus tôt dans un local désaffecté que la commune propose gratuitement à des artistes pour redonner un semblant de vie à l'endroit.

Tout est en place pour que survienne une série de drames.

Les personnages au passé lourd, l'ambiance particulière au sein de cet envahissement végétal, l'isolement : on imagine sans peine un film tiré d'une telle histoire avec pour musique de fond un mix de Bagdad café et Il était une fois dans l'ouest.

Excellent roman, à la fois pour l'ambiance angoissante et les personnages dont la part de mystère se lève peu à peu. Un beau talent de conteur.

Merci à Netgalley et aux éditions Sonatine
#Blackwood #NetGalleyFrance

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Ce que j'ai ressenti:

-Qu'est-ce qui est pire que ce qui te dévore?

Le Kudzu. Méthodique, envahissant, redoutable. J'ai cherché sur le net, cette plante fait des ravages. Elle prend Tout. Elle prend l'espace, le matériel, l'immatériel, la vie. Elle a le temps, elle s'insinue, elle recouvre, elle tue. le vert, partout, en forme de coeur. Mais en faire l'élément naturel, surnaturel même, c'est toute l'ingéniosité de Michael Farris Smith. Avec cette histoire captivante, cette vigne vivace dévore tout, et même encore au-delà… Alors, on bascule entre réalité tragique et errance ténébreuse, dans une intrigue où les fantômes et les voix mystérieuses prennent au piège, les âmes brisées qui s'égarent…Il serait peut-être temps pour toi, de remplir un Caddie, avec des réserves de nourriture, de ténacité et de courage…Tu pourrais en avoir besoin…Ça et une bonne dose, d'ouverture d'esprit, parce que eux, ne te laisseront pas le choix…L'échappatoire est ténue. Alors, prêts pour la balade?

Comment l'esprit est-il censé aller si loin?

Tous les personnages de ce roman énigmatique, cherchent des réponses. Comme pour défier, la vie ou la mort, ils se cherchent. Dans le noir. Dans cette ville. le bout du monde. Blackwood. Ils voudraient s'extraire. de la pauvreté, des mensonges, du kudzu, des secrets, de la culpabilité, du malheur qui les frappe, tous. Mais cette quête est difficile, puisque les originaires de ce morceau de terre oublié, sont plutôt taiseux, violents et démunis dans cette étendue de verdure. Tous, cabossés par leurs passés, et déjà, désespérés par cette absence d'avenir, ils cherchent au présent, la réponse qui donnera sens à leurs vies mornes. Qu'ils aient des prénoms ou pas, qu'ils soient hantés par leurs drames, ou qu'ils entendent des voix, l'implacable fatalité va les toucher. Tous. Et lentement, lentement, les mener vers le mal de la vallée…

« On suggérait qu'il y avait sous le kudzu des mondes inconnus où homme, femme et enfant pouvaient disparaître. »

En fait, c'est plus qu'une suggestion. Tellement plus qu'une suggestion. C'est un roman noir à l'ambiance étouffante, forte et envahissante, à l'instar du kudzu. La ville de Red Bluff est en train de mourir, à cause de cette plante, mais aussi, par une étrange atmosphère qui enserre l'âme de ses habitants. Je ne peux t'en dire plus, car c'est tout un monde gothique qui s'ouvre dans ces pages et que je ne voudrais gâcher de l'effet fascinant et poétique qui s'insinue dans Blackwood…Juste te dire que l'obscurité et le vert vénéneux, viennent t'enserrer la main, pour mieux t'entraîner au pire du noir de la nature et des esprits, et même dans tes cauchemars, tu ne pourrais pas t'extraire de l'effroyable agonie de cette ville…L'impression est sauvage et prégnante. Je suis encore époustouflée par le talent de cet auteur. Je me raccroche au noir et au vert, au silence et à l'enlacement, à l'ombre et la lumière, à ce Mississippi et ces questionnements, à la poésie et son envoûtement, pour te conseiller, encore bien vivante, de lire ce roman magnifique….
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Red Bluff. C'est dans cette petite ville oppressée par le Kudzu, que Colburn décide de revenir. Il a fui un drame familial, mais en revenant il s'aperçoit que ses blessures sont toujours profondes. Il n'est pas la bienvenue et lorsque des disparitions surviennent, il n'en faut pas plus aux habitants pour le soupçonner. Que se passe-t-il réellement dans cette localité ?

Je ressors conquise par ce roman puissant, que ce soit au niveau de l'intrigue comme au niveau de la narration. J'y ai retrouvé une grande originalité, et pourtant, il faut bien le dire, le rythme est lent et donne la sensation d'un récit qui peut s'enliser. Il n'en est rien. Il faudra être patient, le temps de s'adapter aux premiers chapitres. S'ensuivra une lecture qui bouleversera.

L'auteur a su créer une grande densité au niveau de ses personnages. Colburn est très bien dépeint. D'une grande profondeur, ce personnage m'a intriguée tout au fil des pages. Tout en nuances, il n'est jamais statique. Il évolue durant toute l'intrigue et l'auteur dévoile peu à peu ses tourments et toute son histoire personnelle.

Ce que j'ai trouvé très original, c'est la place qu'accorde l'auteur au Kudzu, cette plante envahissante qui cause énormément de dégâts. Cette plante prend forme comme un personnage à part entière et tient toute sa place dans l'intrigue. L'auteur a su rendre les descriptions de ces paysages avec brio.

Le rythme de l'intrigue est parfois lent, mais il faut s'accrocher pour ne pas passer à côté de ce roman. L'auteur nous dévoile les éléments avec parcimonie et quelques personnages secondaires vont compléter ce récit. Je préfère ne pas vous en parler afin de ne rien vous spoiler.

La plume de l'auteur est particulière. Je l'ai trouvée très réaliste et soignée. Les descriptions sont très bien rendues. Peu de dialogues parsèment le récit, mais ce n'est pas un problème au vu de la qualité du style. le rythme est soutenu. Pour ma part, je n'ai ressenti aucune longueur. J'ai trouvé cette lecture très fluide.

Un thriller original, dans lequel une plante prend la forme d'un personnage à part entière. Avec un style de qualité, l'auteur déroule une intrigue emplie de profondeur et de noirceur.
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BLACKWOOD de MICHAEL FARRIS SMITH
Mississippi, 1956, la mère de Colburn, 12 ans, lui demande d'aller chercher son père pour dîner, il le découvre pendu à une poutre, les pieds encore sur le tabouret, il fait un signe à son fils qui shoote dans le tabouret puis retourne à la cuisine.
Mississippi, 1976, un couple et un gamin arrivent dans un bled avec une cadillac qui rend l'âme. le shérif Myer les invite à bouger la voiture, le lendemain elle a disparu. Colburn est revenu récemment dans ce bled quasi abandonné, les lianes de kudzu envahissent tous les environs, tout le monde se souvient de lui, sa mère, son père, il récupère des métaux dans les environs et fait de la sculpture industrielle dans un local prêté par la mairie. Célia tient le bar du lieu, sa mère était voyante et son dernier client avait été le père de Colburn. Depuis elle ne reçoit plus, mais Colburn va chercher à comprendre… En même temps, l'homme à la cadillac entend des voix dans sa tête, le gamin rôde dans ce bled en poussant un caddy, on parle de fantômes, les gens y croient, le shérif Myer va enquêter…
Un de ces livres qui vous prend à la gorge et ne vous lâche plus comme le kundzu qui envahit la région. Des personnages forts écrasés par un passé qui les empêche d'avancer. L'auteur nous entraîne dans leur sillage, au milieu des fantômes et des morts pour un dénouement retardé à l'extrême. Un roman qu'on pourrait classer comme Gothique, celui du Sud des États Unis, celui de Faulkner, bien poisseux. A lire absolument.
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C'est noir, pesant, étouffant. Comme le kudzu, cette vigne qui recouvre tout, le paysage comme le coeur des hommes.
Michael Farris Smith, prend son temps et installe ses personnages puis doucement fait monter l'intensité. On ressent leur peur face à cette vallée d'où on peut parfois entendre des voix vous appeler. On sent le danger qui rôde, on se doute un peu comment il va frapper mais on n'est pas sûr. Alors on lit, en apnée.

Il ne faudrait pas enchainer trois lectures de ce genre sous peine de finir claustro mais quelle intensité. le style est particulier, l'homme n'aimant pas trop les virgules mais comme avec « Nulle part sur la Terre », j'ai été happée directement par l'histoire. Alors oui c'est noir, très noir, et il faut peut-être choisir son moment mais c'est complètement immersif et addictif. Deux essais avec cet auteur et deux cartons pleins.

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Décidément cet auteur a le don de me fasciner à chaque nouvelle parution.
Une fois les premières pages lues il n'y plus de retour possible. Comme la nature a horreur du vide, le coeur ne supporte pas l'absence de sentiments, d'émotions , quitte à se laisser submerger.
Je me demande s'il ne faudrait pas ajouter une sixième étoile aux évaluations Babelio?
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Pour Colburn, Red Bluff est comme un aimant. Il ne sait pas l'expliquer mais ce petite village du Mississippi envahi par le kudzu l'attire.  Mais Colburn ne se doute pas que bientôt il sera lui-même ensevelis sous cette plante invasive.

Ce que c'est sombre. Et c'est surement ce qu'on aime le plus chez Michael Farris Smith. Cette capacité à instaurer une ambiance très noir, très pesante presque oppressante. Dénué de tout espoir. Un ambiance misérable et ancré dans la rancoeur.

L'auteur associe l'homme à la nature, mêlant leurs noirceurs respectives. le kudzu est une plante mystérieuse, somme toute innocente et pourtant tellement menaçante. Elle transforme les hommes, les poussant encore plus loin dans leur tristesse, dans leur noirceur.

C'est toujours incroyablement bien écrit avec Mr Smith. Une plume ciselé qui ne connaît pas le répit. Une plume incisive qui pousse son histoire dans les tréfonds de la misère.

Je suis incapable de passer à côté d'un nouveau roman de cet auteur car c'est toujours spectaculaire. Malgré la difficulté de ces lectures de par leur pesanteur, c'est fantastiquement génial.
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