Vincent Fauveau a choisi de raconter ici l'histoire de son père, de sa famille, dans «
Dernier virage ! ». Un père absent pour cause de crash mortel avant même la naissance de son fils, en 1948. L'auteur endosse tour à tour la narration du point de vue du père – pilote de chasse –, de la mère – d'une petite fille de trois mois et d'un enfant à naître, veuve à vingt ans –, et enfin du fils qui a donc grandi dans cette famille où l'absent a astreint chacun à faire du mieux qu'il pouvait pour ne pas ajouter à la peine inaugurale.
C'est l'histoire d'une famille du sud ouest, banale, et même remarquable pour cette raison-là : derrière toutes les banalités, il y a des destins, des trajectoires qui sont en fait uniques et même extraordinaires pour peu que l'on prenne le temps de s'y attarder, de les démêler, d'en discerner les éléments originaux et décisifs. Et en même temps, on y retrouve ce qui faisait l'air du temps de ces périodes traversées.
Ce
Dernier virage se lit avec beaucoup de plaisir et de curiosité, un peu comme on lirait le récit de la vie de cousins éloignés, c'est à dire de proches finalement méconnus mais que l'on est heureux de découvrir.