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EAN : 9782081437593
412 pages
Flammarion (10/10/2018)
3.96/5   71 notes
Résumé :
En 2012, Lucie Tesnière découvre les lettres de son arrière-grand-père, Paul Cabouat, médecin dans les tranchées pendant la Grande Guerre. Elle commence alors une enquête qui va la mener sur les traces de sa famille à travers les deux guerres mondiales et changer le cours de sa vie. En fouillant dans les archives et en interrogeant les descendants, elle met au jour des histoires incroyables, mêlant Résistance, collaboration, amours, amitiés et trahisons.

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Lucie Tesnière, un jour, découvre les carnets de son arrière grand père, Paul. Dans ces derniers, celui-ci raconte sa guerre 14-18. Elle décide alors de tout lâcher et de se consacrer à l'écriture d'un livre sur Paul et sa famille.

Grand bien lui a pris ! Quel bonheur que cette lecture !

Le récit porte sur Lucie elle-même et tout ce qu'elle a entrepris pour écrire cette histoire et sur cette famille belle en couleurs qui a connu les deux guerres mondiales.

Entrecoupé de documents d'époque, de photographies ; d'extraits de journaux, ce livre est une pépite à la fois romanesque et documentaire. Je ne suis pas client d'habitude de ce genre d'ouvrage mais là, je dis oui, un grand et beau oui !

J'ai été emporté dans ce travail de mémoire, dans cette saga familiale dés l'avant-propos ou Lucie tente d'expliquer son projet fou. C'est un témoignage qui se dévore, plein d'anecdotes toutes plus interessantes les unes que les autres.

Chacun y retrouvera un peu de ses racines. Chacun aura l'impression de faire partie de cette famille.

Lucie Tesnière réalise le tour de force de captiver, en faisant un travail de fourmi documentaire. Elle offre un récit familial, richement documenté et qui semble vrai de bout en bout.

Dans un style simple et journalistique, nous lisons à la fois l'élaboration de l'ouvrage par Lucie et comment elle a récupéré les fragments documentaires qui le composent et nous lison le quotidien de ces membres d'une famille qui a connu les deux guerres.

Ces visages sur les photos me sont devenus si proches. Si réels. J'ai refermé ce livre à regret. Elle va me manquer la famille Cabouat …

Et promis, Madame vous réserve de belles émotions …
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La récente rediffusion de l'émission « un livre, une voix » consacrée à Lucie Tesnière m'a incité à acquérir son ouvrage consacré à « une famille française à travers deux guerres mondiales ».
C'est la découverte des carnets rédigés durant la première guerre mondiale par Paul Cabouat, un médecin militaire, arrière grand-père de Lucie qui est à l'origine de ce travail qui devait au départ être une édition publiée pour le centenaire de l'armistice et qui s'est élargi au fil du travail de mémoire mené par l'auteur. Textes et photos alternent pour évoquer la guerre des poilus et la mort de François, frère cadet de Paul, tombé à Verdun, à la tête de sa section … dans laquelle était mobilisé un petit fils de Victor Hugo.
Plus émouvant, est le destin de cette famille lors du second conflit. Paul devient médecin de la résistance puis maire de Nîmes à la libération. Jeannette, la plus jeune soeur de Paul, entre en clandestinité et sera déportée en Allemagne. Jean-Pierre, fils de Paul, rejoint la France Libre et son cousin Biniou, fils de Jeannette est arrêté par la Gestapo !

Mais c'est le rôle de Jean, jeune frère de Paul, qui interpelle le plus Lucie Tesnière. Préfet, Jean Cabouat s'engage en 1939, se bat en 1940, et après la défaite, suivant le conseil du Président du Sénat, M Jules Jeanneney, rejoint la préfectorale et met en oeuvre la politique de l'état français … situation d'autant plus notable et paradoxale que son épouse était d'ascendance juive. Préfet de Carcassonne et de Guéret, ce fonctionnaire applique les directives gouvernementales et, à ce titre, joue un rôle lors de la première rafle, tout en mobilisant ses réseaux pour sauver ses beaux parents arrêtés. Jean Cabouat aide la résistance et sera nommé préfet du Pas de Calais par le Général de Gaulle en 1944.

C'est un véritable travail d'enquête que Lucie Tesnière a mené avec impartialité, ténacité en plongeant dans les archives judiciaires et administratives pour comprendre l'action du Préfet Jean Cabouat qui a su manoeuvrer en ces temps difficiles pour sauver ce qui pouvait l'être et qui a contribué, avec beaucoup d'autres, à ce que la France soit, de tous les pays occupés, celui qui a sauvé la plus grande proportion d'israélites durant ces années aussi complexes que tragiques.

Livre magnifique, qui transcende la vie d'une famille française exemplaire, et qui décrit sous un angle original un demi siècle de notre histoire.

Merci Madame pour votre sincérité et pour avoir tenu la promesse de votre titre ; assurément vous allez émouvoir vos lecteurs que j'espère très nombreux.
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Ce livre a pour sous-titre "Une famille française à travers deux guerres mondiales". Vaste sujet et vaste période, et pourtant ce témoignage raconte encore bien plus que cela.

En 2012, l'auteure découvre la correspondance de son arrière-grand-père, Paul Cabouat. Mobilisé en 1914 alors qu'il étudie la médecine, il  y parle de sa guerre, passée à soigner les blessés au combat. Intriguée par la sobriété et la pudeur de ses lettres, Lucie Tesnière décide de creuser plus profond et, avec l'aide de quelques membres de la famille, met au jour d'autres lettres, des carnets, des photos, qui dévoilent des destins incroyables. Bien vite, elle comprend qu'elle ne veut/peut pas limiter son enquête à la Première Guerre mondiale. Elle continue donc à tirer le fil de l'histoire de sa famille pour arriver à la Deuxième Guerre. Son travail de recherche évolue, elle n'a plus de lettres sur lesquelles se baser, la correspondance de l'époque étant rare, censurée ou codée. Alors elle interroge les quelques témoins encore vivants, leurs descendants, des historiens, épluche des montagnes d'archives publiques ou privées. Résistance, collaboration, déportation à Ravensbrück, les histoires de certains membres de la famille s'avèrent étroitement liées à la Grande Histoire.

Et donc ces presque 400 pages racontent en effet comment une famille française a traversé deux guerres. Mais ces pages sont aussi le résultat d'un déclic provoqué par la lecture des carnets d'un aïeul, l'aboutissement d'un projet inattendu dans lequel Lucie Tesnière s'est lancée sans savoir où il la mènerait, mais convaincue qu'elle devait aller au bout, pour sa famille mais peut-être avant tout pour elle-même. Et c'est ce qui rend son texte si captivant et si touchant. Elle raconte l'histoire de ses aïeux, évidemment, mais aussi celle, actuelle, de ceux qui sont vivants et qu'elle a mis à contribution en sollicitant leurs souvenirs, suscitant autour d'elle rassemblements familiaux, intérêt, solidarité, admiration, incompréhension parfois. Et puis surtout, en même temps que la genèse de son livre, Lucie Tesnière se raconte elle-même : elle qui n'a jamais rien écrit, qui n'est ni historienne ni journaliste, lâche son boulot et sa vie quotidienne pour s'improviser "détective historique" et porter son projet à terme, qui lui prendra quatre ans. Moi qui suis obsédée par la recherche du mot "juste", j'aime beaucoup sa phrase "Je suis constamment en train de me demander si ce que j'écris est juste". Elle illustre l'humilité de la démarche de celle qui craint d'interpréter et d'extrapoler erronément les faits ou de donner l'impression de juger, qui sait qu'elle n'a pas la formation ni toutes les informations objectives pour rédiger un essai historique. Ce n'est d'ailleurs pas son but. Ecrit dans un style simple et fluide, ce livre, en plus d'être intéressant, est sincère, profondément humain et fait naître beaucoup d'émotions, celles qui font écho à son titre.
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Lucie Tesnière nous propose de découvrir l'histoire de sa famille à travers des lettres et des documents.
Tout commence lors d'un séjour chez sa grand-mère, lorsqu'elle découvre les lettres envoyées depuis les tranchées pendant la guerre de 14/18 par Paul, son arrière-grand-père, médecin militaire.
Pour l'auteure, il y a urgence, elle souhaite publier ces textes avant les commémorations de la grande guerre.

Je lis peu de documents de ce genre que je considère comme tellement personnel à l'auteur qu'il me semble être une thérapie.
Mais là, j'avoue que je me suis laissée emporter, tant les documents, les photos et les extraits de lettres sont passionnants et choisis avec minutie pour partager une histoire intime, certes, mais également un formidable éclairage sur notre histoire commune.

Le livre se lit comme un roman, l'écriture est simple et élégante.

Alors Madame, vous m'avez émue. Vous lire m'a ramenée à la pensée de mon grand-père que je n'ai pas connu. J'ai de lui la photo de sa tombe surmontée d'une croix blanche dans un cimetière militaire et bien sûr les mots précieux de ma tendre grand-mère qui savait tellement bien parler de son homme et du bonheur trop bref qu'ils avaient partagé.

Merci Madame pour ces souvenirs qui sont les vôtres, bien sûr mais qui font échos aux miens.



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Alors qu'elle connaissait l'existence des lettres que son arrière-grand-père avait envoyées des tranchées depuis longtemps, c'est un peu par hasard que Lucie Tesnière a décidé d'enfin les lire pendant des vacances chez sa grand-mère. Elle va découvrir des hommes et un monde qu'elle ne connaissait pas. Sa curiosité est piquée et, après les lettres de Paul, elle s'intéressera à la vie de François pendant la Première Guerre mondiale, tout ça grâce à Jules, leur père… Pas de panique : dès le début du livre, un arbre généalogique simplifié permet de placer les personnages les uns par rapport aux autres et Lucie par rapport à tous. Quand Lucie présente à sa famille la compilation et la mise en forme des documents dont elle s'est servie, toute la parenté, enchantée, lui suggère de continuer à suivre Paul pendant la Deuxième Guerre mondiale (François a été tué en 1916).

Et là, pour Lucie, les choses changent : elle n'a plus ni lettres ni carnets sur lesquels s'appuyer. En revanche, quelques témoins sont encore vivants. Elle va s'engager pleinement dans cette enquête sur sa famille, renouer des liens distendus ou carrément effacés parmi les descendants de cette fratrie de 6 enfants. Elle nous conte son enquête, ses difficultés, les bonnes et les mauvaises surprises. Elle fait un boulot de fourmi dans les archives officielles et familiales, contacte des inconnus, se heurte à des portes closes, trouve des trésors. Les circonstances de sa vie professionnelle font qu'elle disposera d'un congé sabbatique assez long pour pouvoir mener son projet à bien.

J'ai trouvé ce livre très intéressant, particulièrement la deuxième partie. On sent la fierté de Lucie par rapport aux extraordinaires actes de bravoure de ses différents bisaïeux. de presque tous ses bisaïeux. Parce que, pour l'un d'eux, il y a un doute… Et là, la gêne, la honte, le déni sont toujours présents, même aussi longtemps après. Lucie continuera bravement à fouiller le passé, à photocopier les archives, à fouiner partout où elle est susceptible d'apporter des éclaircissements aux questions qu'elle se pose. Et elle trouvera ! C'est un ouvrage très facile à lire qui raconte l'histoire d'une seule famille, mais tend à l'universel par les questions qu'il pose.

Merci au Grand Prix des lectrices de Elle et aux éditions Flammarion
Challenge multi-défis 2019
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Je me suis rendu compte que le parcours de mon arrière-grand-père ne s'était pas limité à la Première Guerre mondiale : Paul s’est engagé dans sa vie au cours des deux conflits majeurs du XXe siècle. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il a été médecin dans la Résistance, responsable des services illégaux de santé dans le département du Gard.

J'entrais alors dans le monde des hôpitaux clandestins cachés en sous-sol, je découvrais les pilotes anglais blessés lors de sauts en parachute, les prétextes du type «Je pars accoucher une femme du voisinage » pour soigner un résistant évadé de prison. J'apprenais aussi l'existence d'un homme de l’autre côté de l'Atlantique (digne de recevoir le prix Nobel d’économie selon le magazine britannique The Economist), qui rendait hommage à mes arrière-grands-parents pour lui avoir procuré des faux papiers !

Bref, plus je tirais le fil de la vie de Paul, plus j’amenais à moi des histoires incroyables, totalement inconnues de la famille ! J'étais projetée en plein film d'action. Il fallait que je raconte ces histoires, que je les partage....

Les personnes que j'interviewais à propos de Paul mentionnaient souvent ses frères et sa sœur. Je tentais de mettre fin à ces digressions et ramenais gentiment, mais fermement, la discussion sur mon arrière-grand-père. En vain... C’est ainsi que j’ai découvert Jean, le petit frère de Paul, préfet sous le gouvernement de Vichy, placé hors cadre en 1942, puis préfet sous le gouvernement provisoire du général de Gaulle. Marié à une femme juive, Jean a été chargé de mettre en œuvre la première rafle des Juifs en zone libre dans son département.

Puis on m'a raconté l'histoire de la petite sœur de Paul : Jeannette, engagée dans la Résistance en cachette de son mari, Albert Le Bail, l'un des quatre-vingts députés à avoir voté contre les pleins pouvoirs au maréchal Pétain, en 1940. Le mari et la femme étaient tous les deux dans la Résistance et se le cachaient l'un à l'autre. Albert a appris l'engagement de sa femme le jour où la Gestapo est venue l'arrêter pour la déporter.
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Pourquoi une fille comme toi, jeune, 33 ans, qui a un boulot intéressant, des amis et une vie agréable à Bruxelles, décide de tout lâcher pendant sept mois pour partir sur les traces de l'histoire de son grand-père ? Que dis-je, son grand-père ?
C'est même pas ton grand-père : c'est ton arrière-grand-père !
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Alors , Lucie , il faut sortir du schéma manichéen : ´ la résistance c’était les gentils et Vichy c’était les méchants ´. Il y a eu des résistants qui ont commis des exactions , il y a eu des résistants antisemites , comme il y a eu des fonctionnaires de Vichy qui ont sauvé des juifs ! Aussi surprenant que cela puisse paraître après des années de raisonnements simplistes sur la période !
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Le 22 août 1914, vingt sept mille Français sont tués. C’est « un nombre de tués en une seule journée sans précédent dans l’histoire de France, et sans exemple depuis ». C’est tout simplement le plus meurtrier de l’histoire de France
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Faire de l'histoire, ce n'est pas conforter les gens dans des réflexions manichéennes qui ne reflètent pas la vérité. C'est le moyen de comprendre la complexité de l'humain.
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