Je me suis pris une vraie claque en lisant ce livre. Il est d'une noirceur absolue, et même s'il y a 2 ou 3 détails qui m'ont un peu chiffonnée, je ne peux pas nier avoir passé un excellent moment.
Ce récit se découpe en trois parties.
Dans la première, nous suivons Nick, un adolescent dont la vie s'écroule le jour où sa soeur Lana disparaît. Sa mère sombre alors dans une profonde dépression, tandis que son père se réfugie dans l'alcool. Lana était clairement leur préférée et sa disparition leur fait totalement perdre pied.
C'est donc Nick qui se retrouve aux commandes, propulsé malgré lui dans une vie d'adulte, s'occupant des factures, des courses, maintenant tant bien que mal la barque à flot.
C'est le seul qui continue à vivre et à songer à l'avenir: il aimerait faire des études, partir de la maison (et si possible loin!), bref vivre sa propre vie.
S'il ressent le besoin de partir, c'est que même disparue Lana continue à lui faire de l'ombre. On a l'impression que ses parents ont perdu goût à la vie, que sans Lana rien n'en vaut plus la peine.
Ils ont pourtant un autre enfant, bien vivant, mais dont ils semblent se fiche éperdument. La mère dira d'ailleurs à plusieurs reprises qu'ils auraient largement préféré garder Lana plutôt que son frère: franchement, qui ne rêve pas d'une famille aussi sympa, hein?
Cette partie de termine sur un cliffhanger de fou, et même si l'idée qui y est formulée m'avait traversé l'esprit, je ne pensais que ce serait possible et que ce soit la vérité choisie par l'auteure.
Nous suivons ensuite Adam Gibson, flic à la dérive depuis qu'il a perdu sa femme des suites de plusieurs cancers. Adam se sent coupable de ne pas avoir su rester à ses côtés et d'avoir eu besoin et envie de se sentir en vie malgré la maladie.
Claire Favan retranscrit à merveille l'ambivalence de ses sentiments, ce mélange de culpabilité et d'envie de vivre, de dégoût de soi face à la vie qui continue malgré tout.
Adam foire tout ce qui a trait à sa vie personnelle, et notamment l'éducation de ses enfants: son fils paraît bien trop mûr pour son âge et sa fille le repousse ouvertement.
Pour ne pas sombrer, Adam se jette à corps perdu dans le travail. Et ça tombe plutôt bien, puisqu'en jouant deux enfants ont découvert un immense charnier, totalement composé de cadavres féminins.
Le voilà donc qui tente de mettre un visage et un nom sur ces corps, et bientôt il devient clair qu'ils mis la main sur la planque de l'Origamiste, ce tueur en série qui envoie des origamis aux jeunes filles qu'il prévoit de tuer (et qui est potentiellement l'assassin de Lana).
Mais voilà qu'Adam va tomber dans un piège sordide, une scène d'une horreur absolue, limite insoutenable, à croire que
Claire Favan aime particulièrement torturer et faire souffrir ses personnages.
Suite à cela, il va se retrouver face à celui qu'il traquait: le duel va pouvoir commencer. Réussira-t-il à s'en sortir indemne?
J'ai rarement lu un livre d'une telle noirceur. L'auteure ne nous épargne rien, et plusieurs fois je me suis sentie suffoquer face à toute cette violence. Et pourtant, paradoxalement, j'ai adoré cette lecture, cette plongée dans les tréfonds de l'âme humaine dans tout ce qu'elle comporte de plus noir et de plus glauque.
Je déconseille ce roman aux âmes sensibles,
Claire Favan n'y va pas avec le dos de la cuillère et certaines scènes sont vraiment dures. Point de sang pourtant, les mots se suffisent à eux-mêmes pour décrire toute cette violence qui suinte par tous les pores de ce roman diaboliquement génial.
J'ai été happée par ce récit, j'ai tourné les pages à toute vitesse, attirée par le côté psychologique taillé tout en finesse par la plume ciselée de l'auteur. C'est une vraie réussite, une descente aux enfers que j'ai suivie avec une sorte de curiosité morbide et malsaine sans pouvoir m'en empêcher, jusqu'à une fin on ne peut plus surprenante.
Je n'en dirai pas plus, le mieux reste encore de le découvrir par vous-mêmes!
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