Je viens de refermer ce petit livre, inspiré d'un fait divers qui s'est déroulé en 2008, et je dois avouer que je ne sais pas très bien qu'en penser. Il lance plusieurs idées intéressantes, mais ne m'a pas marquée : j'ai déjà le sentiment que je n'en garderai pas un souvenir très fort, ni même durable.
Il s'ouvre avec un narrateur masculin qui s'annonce extradiégétique avant de s'avérer rapidement être intradiégétique :
Il faut imaginer un quinquagénaire déçu de l'être si tôt et si fort, domicilié à la lisière de
Nagasaki dans son pavillon d'un faubourg aux rues en chute libre. Et voyez ces serpents d'asphalte mou qui rampent vers le haut des monts, jusqu'à que toute cette écume urbaine de tôles, toiles, tuiles et je ne sais quoi encore cesse au pied d'une muraille de bambous désordonnés, de guingois. C'est là que j'habite. [p. 11]
Ce procédé m'a un peu déstabilisée au début de ma lecture, de même que certaines tournures parfois trop orales à mon goût, comme Mon âge, au fait : cinquante-six [p. 12] Cela crée l'effet d'une conversation avec le lecteur, ce qui n'aurait pas été gênant si cela avait été constant. Dans ce cas-ci, cela intervient au contraire de façon inattendue dans un texte à tendance plutôt écrite et où se développent de très belles images dans un style légèrement soutenu.
J'ai heureusement fini par m'accoutumer au style de l'auteur pour découvrir son récit, celui d'un homme assez banal, voire terne, qui va peu à peu remarquer des changements étranges dans sa maison. Cette première partie, qui aboutit à la découverte d'une femme vivant avec lui à son insu, se termine plus vite que je ne le pensais et se poursuit partiellement avec le point de vue de « l'intruse ». Beaucoup plus dense en tant que personnage, elle lance au lecteur une série de pistes de réflexion plutôt intéressantes, tant sur notre monde actuel et notre façon de vivre que sur l'enfance.
Malgré tout, malgré cette fin meilleure que le début pour moi, je reste sur un sentiment de trop-peu et d'une histoire trop survolée : rien ne semble vraiment approfondi, d'où le souvenir peu durable que je garderai de ce texte, je pense.
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