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Citations sur Arlis des forains (29)

Mentir avec des mots est une chose mais mentir avec des yeux, avec le sourire, mentir avec réelle conviction, c'est un affront impardonnable.
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La nuit peut vous faire gober n'importe quoi. Le lendemain matin, on y repense avec un sourire en coin, puis on oublie. Le cerveau fonctionne différemment, la nuit. Avec tous ces bruits, ces ombres, ces données inconnues qui vous affolent les sens. Les rayons de la lune pour toute lanterne, pâle écho de la lumière solaire. Pas étonnant qu'il vous vienne parfois des idées curieuses. C'est peut-être au fond le rôle du sommeil : nous empêcher de trop réfléchir quand la lumière disparaît.
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Pas le genre à se lamenter sur les caprices du sort : il était de ce gens qui vont de l'avant en tirant partie de ce que le hasard veut bien leur accorder. Ce que la vie vous prend, il faudra bien qu'elle vous le rende ailleurs.
("Je préfère ne croire en aucun Dieu, m'avait-il expliqué un soir où j'avais tenté de parler religion. Sinon, certains jours, il me viendrait peut-être des envies de les haïr").
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Quand les forains débarquaient en ville, il y avait toujours des gamins de mon âge pour venir traîner autour des caravanes. Le plus souvent, ils se tenaient à l’écart sans oser s’en approcher, comme s’ils craignaient qu’elles soient gardées par des bêtes sauvages. Ou parce que les forains, forcément, devaient être des gens bizarres. Pensez donc, ils n’avaient même pas de toit ! Alors les gamins observaient notre petit manège et s’amusaient à deviner quelles seraient les attractions. Pour l’instant, tout restait possible : on pouvait se prendre à espérer monts et merveilles, de quoi occuper ces après-midi d’été interminables. Mais bientôt la fête serait installée, prête à les accueillir, forcément moins fabuleuse que celle dont ils avaient rêvé. L’arrivée des forains suscitait toujours une excitation unique, car c’était le moment où tout restait à faire.
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- Tu ressentais ça comment, toi, Arlis ? L’impression de rêver sans être endormi ?
- À peu de choses près. Mais c’est difficile à décrire.
- Vu de l’autre côté, et je t’en parle en y ayant assisté plusieurs fois… On te voyait avec les yeux perdus dans le vide, ou fixés sur un point juste devant toi… Et quelques secondes plus tard, il y avait des gens ou des objets, ou des modifications du décor, qui n’étaient pas là l’instant d’avant. C’est pas tellement que tu rêvais debout… C’est plutôt comme si des rêves s’échappaient pour contaminer ce qui t’entourait. Je peux te dire que la première fois, ça fait bizarre.
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On aurait dit qu’il avait pour but dans l’existence de regarder l’envers des choses, et d’essayer de changer lui aussi la vision des autres, par petites allusions subtiles. Habitude contractée, m’avait-il laissé sous-entendre, à force de passer le temps seul en sa propre compagnie, et ce depuis l’enfance. Quand on vient au monde pas totalement « normal », selon les critères de certains, et dans un coin où toute forme d’infirmité passe pour un châtiment divin, on apprend, par la force des choses, à se distraire de ses propres pensées. À plus forte raison quand on ne peut pas passer sa jeunesse à courir partout avec les autres gamins. Quand on rejoint ensuite les gens du voyage, et qu’on apprend vite à n’être de nulle part, l’habitude devient une seconde nature.
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- Mais pour qui elle se prend. Cette espèce de salope.
Faith riait de plus belle.
- C’est pas tous les jours que je t’entends utiliser ces mots-là, Arlis. Allez, lâche-toi un peu, ça fait du bien. Répète encore une fois.
- Espèce de salope.
- Plus fort.
- Salope.
- Plus fort, je te dis. Il n’y a personne pour t’entendre.
- SALOPE !
Le mot a claqué comme une détonation au milieu des champs. Faith s’est remise à danser sur place, l’expression toujours rieuse, satisfaite d’avoir été celle qui pressait la détente.
- Hein, que ça soulage ?
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Et comme je me tenais là, devant la tombe (...), il m’a semblé soudain qu’on me regardait. Derrière mon dos, une présence. Pas comme celle de la dame à la petite croix dorée, depuis la tombe qu’elle récurait. Pas comme celle d’un passant. Une présence plantée derrière moi. Mais pas vraiment charnelle.
J’ai cru sentir un courant d’air, ou une vague d’électricité statique. Quelque chose d’aussi peu concret. (...)
Quelque chose. Qui n’aurait pas de chair pour me toucher. Je n’osais pas me retourner, par peur que ce seul geste suffise à la faire disparaître.
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Elle m’avait expliqué qu’ils avaient un jour pour honorer leurs morts, pas très loin de la date d’Halloween. Tout gamin, je m’étais demandé s’ils débarquaient dans les cimetières en costume de fantôme, avec des citrouilles creusées à la main. Mais les morts ne devaient pas se montrer prodigues au moment de la distribution de bonbons.
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- Dis Jared, elles sont où tes jambes ?
Au silence gêné de Lindy avait répondu en écho le rire de Jared, tel un crépitement de mitraillette.
- Ça t’intrigue, hein ? Figure-toi que ma mère a vendu son âme au Diable pendant sa grossesse.
Devant ma mine incrédule, il avait rectifié :
- Non, la vraie histoire, c’est qu’un loup-garou m’a pris en chasse quand j’étais petit comme toi. (...)
- Les loups-garous, ...ça existe pas.
- Tu préfères que je te dise que je les ai vendues à un marchand de pièces détachées, un jour où j’étais complètement fauché ?
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