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«Gloire à toi, Seigneur des Moissons. C'est en paix que nous venons vers ton autel. Accepte nos offrandes, toi qui est le dernier et le premier, l'Alpha et l'Oméga, celui qui est, qui était et qui vient. Je sais où tu demeures : c'est là qu'est le trône de Satan. C'est en ton nom, Seigneur des Moissons, que sera versé le sang de l'agneau. Car c'est à toi qu'appartiennent le règne, la puissance et la gloire.»

Ce roman de nombreuses fois remanié sort finalement en 2004 et reçoit dans la foulée le prix Masterton 2005.
Attention talent !
Effectivement, le don de Mélanie Fazi n'est plus à démontrer et n'a rien à envier aux "ombres tutélaires" (de Bradbury ou King) dont on nous parle sur la couverture - magnifique par ailleurs.
L'écrivaine possède d'après moi une façon bien à elle de délivrer ses oeuvres, tant par sa plume toujours fluide et vivifiante que par la dualité des sujets ou des thèmes abordés avec énormément de finesse à chaque fois. Dualité dont elle pousse le vice jusqu'à la retranscrire au sein même de l'histoire et dans le caractère intrinsèque de ses personnages, avec une justesse éblouissante.

"Si on avait pu échanger nos places, d'un claquement de doigts, pour arrêter de nous envier nos vies respectives ?"

Mélanie Fazi, née en 1976 à Dunkerque, reste une auteure au style incontestable et incontournable de l'univers de la fantasy comme le prouve ses propres nouvelles traduites pour les États-Unis, excusez du peu^^

"Les serpents en eux-mêmes n'avaient rien d'exceptionnel. Pas très causantes, comme bestioles. Mais quand Katrina les prenait dans ses mains pour danser, là, c'était quelque chose. La façon dont tout son corps ondulait. le costume qu'elle portait, style princesse orientale dévêtue aux trois quarts. le contact des écailles sur sa peau nue. J'ignorais qui j'enviais le plus, Kat ou les serpents."

L'histoire :

Nous allons faire la connaissance d'Arlis, onze ans, jeune garçon candide, adopté par une troupe assez hétéroclite de circassiens.
Il y a là un ours placide nommé Palmer ; son dresseur Jared, cul-de-jatte au grand coeur ; un couple de ouistitis matois ; leur maître Aaron, très penché sur la bière ; la pulpeuse et tentatrice Katrina et son numéro de serpents ; Emmet, écuyer, chef des forains et à ses heures, amant de Lindy ; et Lindy donc, sa maman de coeur, à qui Arlis voue une admiration sans bornes et un amour sans limites.
"J'en voulais à mort au bébé qui l'avait abandonnée. Je me serais accroché, à sa place, au lieu de me défiler comme un lâche. Lui qui avait la chance d'être la chair et le sang de Lindy, quand je devais me contenter de porter son nom."
C'est à Bailey Creek, petite bourgade bourgeoise, que les caravanes foraines font halte et c'est à Bailey Creek donc, qu'Arlis va rencontrer la fillette qui va chambouler sa vie...
"Elle avait un visage qu'on se rappelait sans effort, avec la peau très brune, sans doute à force de journées passées à jouer au soleil. On l'imaginait bien gitane avec des anneaux d'or aux oreilles, Indienne avec des plumes dans les cheveux."
Faith, la fille du révérend Quinlan, n'a pourtant rien d'un petit ange, au contraire, et si elle a foi en quelque chose, ce n'est sûrement pas dans les sermons de son père. D'avantage adepte de rituels païens à tendance satanique, Faith va initier l'innocent Arlis à ses jeux nocturnes au beau milieu des champs, devenus pour l'occasion théâtre des offrandes et des prières au "Seigneur des Moissons".
"Un dieu des moissons qui parlait le langage de la lune avec la voix du vent."

L'un comme l'autre sont loin d'imaginer ce que ces rites vont réveiller chez Arlis... et jusqu'où va le mener ensuite la quête identitaire qui découlera des drôles d'évènements dont il sera témoin.
"Oui, lorsqu'on a onze ans, le monde est un endroit étrange, où peuvent surgir la violence et la mort, et changer votre vie à tout jamais…"


Autrement dit :

Un tragi-conte moderne raconté par le jeune, mais très - peut-être trop - mature Arlis lui-même. Fazi semble se délecter de ce mode d'écriture à la première personne dans lequel elle excelle diablement bien, avouons-le.

On y retrouve sa merveilleuse plume évidemment, son humour savoureux (comme par exemple le nom de l'église, dont je vous laisse la surprise), son intérêt pour l'âme humaine et ses dérives, sa facilité à transmettre des sentiments dans lesquels tout un chacun peut se reconnaitre,...

"L'expérience se révélerait peut-être enrichissante, d'un point de vue scientifique. Tout ce qui avait trait aux us et coutumes du commun des mortels, tout ce qui se passait hors d'une caravane m'intriguait au plus haut point. Autant saisir l'occasion, des fois qu'il ne s'en présente plus d'autres."


"J'avais onze ans et tout restait encore à faire."
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Le résumé était sacrément alléchant, me promettant des ambiances de fantastique propre à Stephen King, auteur cher à mon coeur de lecteur. de plus, Mélanie Fazi est réputée excellente nouvelliste, j'apprécie souvent ses interventions en table ronde lors de festival, et je voulais découvrir sa plume depuis un moment, alors pourquoi pas dans l'exercice du roman ?

Mais force est d'admettre que je suis passé grandement à côté. Je ne pense pas que ça soit foncièrement un mauvais livre, mais plutôt que la rencontre ne s'est clairement pas faite, à part sur les 60 dernières pages (mais c'était un peu trop tard).
Le reste a coulé sur moi sans jamais m'accrocher : ni les personnages, donnant trop souvent l'impression d'être unilatéraux, et présentant peu d'accroches au lecteur avec des caractères souvent pénibles ou antipathiques pour les seconds rôles (à part Jared) ; ni l'histoire qui tourne un peu en rond, créant ainsi un véritable ventre mou en milieu de roman, et se laisse deviner trop facilement (notamment les "révélations" sur les dons de Faith et l'origine des visions) ; et encore moins le style qui m'a complètement laissé à distance, me laissant alors hermétique à l'histoire, à ce qui arrivait aux personnages et à leur devenir.
En revanche, les 60-70 dernières pages ont réussi à me captiver bien plus que le reste du roman, trouvant enfin un ton juste dans les réflexions et ressentis d'Arlis, me donnant l'impression de reprendre goût à ce roman après trop de pages d'ennui et d'indifférence.

Une déception qui ne m'ôtera tout de même pas l'envie de retenter ma chance avec les recueils de nouvelles de l'auteur, pour une prochaine fois. En espérant que cette fois-ci, la rencontre se fasse.
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Âgé de 11 ans, Arlis fait partie d'une troupe de forains. Il a été adotpté par Lindy et parocurt les routes depuis ce temps. Il ignore tout de ses origines. Lors d'un arrêt dans une petite ville nommée Bailey Creek, Arlis fait la connaissance de Faith, la fille du pasteur qui l'entraînera dans le champ de blé pour l'initier à certains rituels. Ceux-ci pousseront Arlis à vouloir en savoir davantage sur ses origines.

Une lecture fantastique bien agréable! Ce n'est pas un livre d'action, le rythme est lent, mais j'ai accorché dès le départ à l'histoire et à cette troupe de forains bien spéciale. Arlis m'a paru tout de suite attachant. L'auteur rend bien les inquiétudes d'une jeune garçon de 11 ans qui veut en connaître davanatge sur ses origines. L'auteur a su trouver le bon équilibre au niveau de l'aspect fantastique pour que le tout reste crédible et pour qu'on se pose constamment des questions.
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Un livre plein de poésie, qui nous entraîne de nouveau dans le monde de l'enfance et son imaginaire merveilleux, nous, pauvres adultes frappés par la réalité. Je me suis laissée entraîner dans ce monde fabuleux, pour être, l'espace d'un instant, avec Arlis et Faith, des enfants pas tout à fait comme les autres. Cependant, onze ans est aussi un âge où on entre dans l'adolescence, et où on commence à apprendre les réalités de la vie, et où on découvre des vérités qu'il aurait mieux fallu cacher. L'histoire d'Arlis, à la fois triste et heureuse, m'a touchée. Et que dire de l'écriture ? Simple, adaptée aux personnages, l'auteure a su trouver les bons mots pour nous embarquer dans son histoire. Un régal, à lire absolument !
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J'ai été franchement déçue par ce livre, je me suis laissé abuser par un résumé alléchant qui ne reflète pas du tout le contenu du livre.

Ça commençais pourtant plutôt bien, cette petite communauté de forain avait l'air sympathique, et au début, le petit duo m'a fait penser à celui du film « le grand chemin » (un petit gars largué et influençable et une fille qui prend les choses en main avec son caractère bien trempé), malheureusement, à celui-ci il manque l'essentiel : il n'est pas du tout attachant.
Ici, les personnages sont au mieux sans intérêt ou pénible, quand ils ne sont pas carrément désagréable…
En plus, je trouve qu'il n'y a rien de pire que des personnages qui n'ont aucunes nuances et ne se définissent que par une seule attitude (le mou et la chieuse en l'occurrence…).

D'un côté, on a Faith, qui est vraiment une sale môme insupportable et méprisante envers tous ceux qui l'entourent. Malheureusement, on a oublié de lui ajouter un petit quelque chose de sympathique, ou faute de mieux, une raison valable à ses comportements.
De l'autre, on trouve Arlis, le petit tout mou qui se laisse indéfiniment marcher sur les pieds par la première. Pour lui, je vous laisse deviner ce qu'on a oublié de lui ajouter… Ses actes sont en complète incohérence avec ses pensées, ses réflexions montrent clairement qu'il ne supporte pas Faith et qu'il n'est pas dupe de ses manipulations, pourtant, il la suit comme un bon chien-chien à sa mémère, sans avoir jamais un mot qui soit en rapport avec ce qu'il ressent.
Pour finir en beauté, on le voit d'un coup devenir un autre,
[spoiler] un enfant méchant et sans aucun scrupule, qui par pur plaisir de « vengeance » rue de coups un homme à demi-mort, simplement parce qu'il n'a pas assez rendu heureuse sa mère adoptive à son goût… Geste pour lequel il n'a bien sûr aucun regret (il regrette seulement de l'avoir tué accidentellement avec le lance-pierre, mais pas de l'avoir achevé alors qu'il était à terre…), [/spoiler]
ce qui ne correspond pas du tout au personnage.
Rien de tout ça n'a de sens.

On ne croit pas du tout à ce gosse de forain qui se laisse impressionner par cette petite peste bourgeoise.
Qu'il soit attiré par le mode extérieur en raison de ses origines et de l'attrait de la différence, c'est tout-à-fait logique, mais pourquoi choisirait-il une personne comme celle-là pour l'y accompagner ? Un gosse de forain vivant au milieu de personnalité aussi fortes que celles qui l'entourent aurait forcément plus de caractère que ça…
Et même en admettant que ce soit un parti-pris de l'auteure (inverser les rôles pour nous offrir autre chose que ce à quoi on se serait attendu), apporter quelques nuances à ses personnages n'était quand même pas incompatible…


L'histoire ne vaut guère mieux que ses personnages, elle est quasi inexistante. de plus, c'est vraiment du vol, parce que la 4ième de couverture nous vend une histoire fantastique dans le monde des forains, alors qu'en réalité, il n'y a que les premières pages (et un passage vers la fin) qui s'y situent, ensuite, on retombe dans un monde tout ce qu'il y a de plus banal et sans intérêt. Et en guise de magie, il faudra pendant la plus grande partie du livre se contenter des jeux vaudou de la princesse Faith…
De plus, qu'on ne nous explique rien sur la raison des évènements « fantastiques », passe encore, mais que le personnage principal ne se pose aucune question (à part une fois vers la fin…), ce n'est pas logique, n'importe qui vivant ce genre de choses se poserait légitimement un milliard de questions…
Le dernier tiers du livre est un poil moins ennuyeux, mais tellement bourré d'incohérence qu'on y prend pas plus de plaisir, et la fin n'offre pas vraiment de surprise non plus.

Alors oui, l'écrivain a un style plutôt agréable à lire, il est tout en douceur, avec quelques pincées de poésie. Mais franchement, malgré 1 ou 2 passage qui aurait pu être sympa, l'histoire n'a absolument aucun intérêt (et surtout, ce n'est pas le genre de littérature qu'on veut nous faire croire) et les seuls personnages qui ne sont pas tout-à-fait insupportables, sont les secondaires, ceux qu'ont ne voit presque pas (remarquez, si on nous en avait laissé le temps, on les aurait peut-être détesté autant que les personnages principaux !), ce qui ne les rend pas forcément captivant pour autant...

C'est dommage, il y avait pourtant là une belle occasion de confronter ces deux univers si différents et peut-être même de les rapprocher en nous parlant de ces gens qu'ont trouve si peu dans les livres en temps normal, mais l'auteure est passée complètement à côté…



PS : C'est fou le nombre de truc qui se passe à la lisière du champ de vision d'Arlis … Elle doit bien l'aimer cette phrase…

Lien : http://l-imaginarium.forumac..
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Ma première approche du fantastique au quotidien de Mélanie Fazi...

Honte à moi, je n'ai longtemps connu Mélanie Fazi qu'en tant que traductrice (et critique de rock indé occasionnelle et inspirée !). Ayant lu et fort apprécié certaines de ses nouvelles parues en revue ou en anthologie, son second roman, paru en 2004, était une bonne occasion d'en savoir plus.
Histoire brève d'un garçon de 11 ans, trouvé par des forains et vivant au milieu d'eux, lancé brutalement sur la piste du secret de ses origines, « Arlis des Forains » impose un style de fantastique du quotidien, insidieux, par lequel le lecteur doute en même temps que les protagonistes, où la part du « réel » et du « rêvé » est toujours mise en question, avec une noirceur toujours tapie à proximité... Si la quatrième de couverture de l'édition Folio invoque à raison Stephen King et Ray Bradbury, le calme du récit dans la tourmente des événements ((avec la construction d'un magnifique crescendo) évoque aussi l'art précis de Theodore Sturgeon, et les fausses évidences vertigineuses d'un E.T.A. Hoffmann. On y trouvera aussi un bel écho (voire un hommage ?) au Francis Berthelot du « Jongleur interrompu ».
Seul bémol : proche par sa taille et sa construction d'une longue nouvelle, le roman est un peu trop vite refermé, et ouvre l'appétit au risque d'une certaine frustration. Heureusement, il y en a d'autres, et plusieurs recueils de nouvelles, sur lesquels je vais de ce pas me précipiter...
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En Résumé : Un livre fantastique qui risque de vous faire rêver à travers la quête d'identité d'un enfant de onze ans avec des personnages vraiment captivants, humains et parfaitement bien retranscris et surtout une plume magnifique et poétique qui vous entraînera à travers un voyage d'une grande finesse.

Chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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Légère déception à la lecture de ce roman, qui hésite entre roman pour adolescents et fantastique. le personnage du titre a onze ans. Il vit avec des artistes d'un petit cirque plutôt miteux qui parcourt les états-unis (petites villes campagnardes) à une époque non définie. Il a été recueilli par Lindy (qui ne lui a jamais caché qu'elle n'était pas sa mère). Evidemment Arlis va vouloir connaître ses origines, découvrira qu'il possède le pouvoir d'invoquer des sortes d'ectoplasmes de personnes qu'il ne pense pas avoir connu. Arrivé dans une toute petite ville, il se liera d'amitié avec la fille du pasteur, partagera ses expériences avec elle avant qu'il ne quitte définitivement la troupe pour partir à l'aventure. le style est assez déroutant, solide mais avec des images parfois étranges, parfois simplement ridicules.
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Un roman envoûtant et onirique, dont la violence et la colère ne sont pourtant pas exemptes. La quête initiatique d'un jeune garçon entrant dans l'adolescence pour découvrir ses origines, dont il ignore tout. Il cherche une vérité qui lui est cachée depuis toujours sous des récits en forme de contes et il va ouvrir une boîte de Pandore. Arlis, en cherchant à révéler son passé, éclaire son avenir.
Lien : http://appuyezsurlatouchelec..
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J'ai une fascination pour l'univers des forains, des freaks, alors rien qu'avec le titre (et la nouvelle couverture Bragelonne), j'étais tentée. Et c'était très différent de ce à quoi je m'attendais.

Ce roman fantastique est avant tout un roman initiatique, on suit Arlis, un jeune garçon de 11 ans, adopté et élevé parmi les forains. A leur arrivée dans une nouvelle ville, rien ne présupposait que tout allait basculer...

L'intrigue est lente, c'est introspectif, avec ce soupçon de fantastique qui fait la joliesse du récit. En fait, c'est très beau, poétique (la plume vaut le détour) et une quête de soi dans un univers différent. Mais ça reste assez contemplatif. La fin du livre m'a laissée perplexe, c'est très joli, mais ça laisse un goût de tristesse, une légère amertume peut-être.

Bref, j'ai aimé découvrir le roman, mais je ne sais pas vraiment quoi penser du récit, de la finalité de l'histoire...
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