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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Beau texte, à la fois très personnel et très "raisonné". On sent qu'il s'agit là de quelqu'un qui a fait un travail sur soi, qui peut mettre les choses sur la table sans se noyer dans l'émotion ou le malaise/mal-être, mais qui pourtant peut nous faire partager les émotions qui l'ont traversée pendant toutes ces années.
Elle a trouvé un juste équilibre dans cette narration sur son absence de désir de vie en couple, son besoin de solitude, sa souffrance face à la norme sociale, son besoin d'une "étiquette". Au fil des années, elle se découvre et s'accepte telle qu'elle est, jusqu'à ce jour "où la fiction n'a pas suffi" et où le texte jaillit. çà sonne vrai.
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J'ai été témoin cette année d'un statut Facebook de Mélanie Fazi, qui venait de découvrir, dans la suite de cette quête d'elle-même, qu'elle était également une "Aspie". Ce statut m'avait beaucoup touché et c'est ainsi que je me suis intéressé à l'histoire de cet autre coming out datant de 2017, qui a ensuite donné lieu à ce livre. Je crois que son message peut parler fortement à tous ceux qui ont une différence quelle qu'elle soit. C'est-à-dire à beaucoup de monde, en fait.
C'est très bien écrit, même si la juxtaposition des textes (le texte principal, puis un autre écrit quelques mois plus tard, puis l'article de blog original) peut finir par sembler un peu redondante au bout d'un moment.
La postface de Léo Henry est également loin d'être dénuée d'intérêt.
Ce qui étonne dans tout cela, c'est l'incroyable intolérance de l'humain en général, et j'ajouterai, cette manie qu'il a de se mêler de ce qui ne le regarde pas. Mélanie Fazi le dit bien : elle évolue dans un milieu, à la fois familial et professionnel, pourtant plus ouvert à ces questions que la moyenne. Cependant, cela n'a pas empêché une pression sociale terrible qui l'a obligée à se mentir à elle-même.
Nous ne pouvons pas comprendre la différence des autres quand nous ne la vivons pas, c'est un fait dont je suis convaincu. En revanche, il me semble si simple de tolérer cette différence. de laisser tout simplement les autres être et vivre comme ils le veulent – ou comme ils le peuvent.
Ce que ce livre montre bien aussi, c'est à quel point il peut être difficile et long de se définir soi-même, de trouver ses propres réponses... sans qu'en plus il faille supporter les reproches à peine voilés, les "bons conseils d'amis" et les injonctions normatives.
Occupons-nous de nos fesses, laissons-les gens s'occuper des leurs, et les vaches seront bien gardées.
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Lorsque la fiction n'a plus suffi, Mélanie Fazi a d'abord signé un texte sur son blog, « Vivre sans étiquette » qui explique son cheminement personnel. Ce livre en constitue, en quelque sorte, le prolongement, plus personnel, plus intime. Il s'apparente à une confession de l'auteur qui annonce avoir renoncé aux relations amoureuses et leur préférer la solitude. le cheminement a été long, avec l'aide d'une thérapeute bienveillante qui a mis la novelliste sur la « bonne piste ». L'acceptation de son asexualité et de son attirance pour les femmes, non suivie d'un passage à l'acte (d'où le terme de « lesbienne non pratiquante ») a pris du temps. L'auteur nous raconte ses difficultés à gérer cette absence de désir, son décalage avec ses amies qui parlent de garçons, son refus de la vie de couple, sa non envie d'enfant,…
En parallèle, elle nous propose également un voyage dans son imaginaire, au travers de différents récits éclairés par son parcours personnel. Qu'elles expriment une sexualité différente via la lycanthropie, un attrait sensuel pour la nature ou un refus « d'aimer le dragon », les nouvelles de l'auteur reflètent son questionnement. Un parcours épuisant, marqué par la dépression et la fatigue qui prend plusieurs années et qui explique sans doute que l'auteur n'ait plus vraiment écrit de fictions depuis une dizaine d'années. Trop occupée aussi, peut-être par son métier de traductrice, l'auteur, qui a toujours privilégié la forme courte (en dépit de la publication de deux romans, ce qu'elle ne souhaite pas réitérer) ne nous a pas vraiment donné de ses nouvelles depuis le recueil LE JERDIN DES SILENCES. Dommage, la qualité de ses récits fantastiques manque dans le paysage actuel. Alors souhaitons qu'après ce livre confession (et le suivant, L'ANNEE SUSPENDUE, sur les TSA), Mélanie Fazi nous revienne enfin avec un nouveau recueil aussi réussi que ses trois premiers !

Lien : http://hellrick.over-blog.co..
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Ce texte de Mélanie Fazi m'intéressait particulièrement : le titre m'a tout de suite interpelée, et l'autrice est bien connue dans le monde des littératures de l'imaginaire. Je la connaissais pour ma part grâce à sa nouvelle dans Bal Masqué que j'avais beaucoup aimée. La magnifique couverture est signée Stéphane Perger, artiste que j'avais adoré avec le premier tome de Dark Museum, quelques-unes de ses illustrations se trouvent dans le récit, en noir et blanc, et ajoute une dimension symbolique aux mots de l'autrice.

Ce court texte prend sa source dans un article réflexion du blog de Mélanie, publié en juin 2017 et intitulé « Vivre sans étiquette ». Il est disponible à la fin du livre, et j'ai pour ma part commencé par le lire pour me plonger dans le contexte. C'est une bonne introduction au sujet, et je pense même que je l'aurais mis en introduction du texte principal plutôt qu'en annexe.

Mélanie ne souhaite pas vivre en couple. Elle n'en éprouve ni l'envie ni le besoin. Elle se pose beaucoup de questions sur son identité (sexuelle ou non) et ne trouve pas de terme pour se décrire, se définir, et cela lui donne l'impression de ne pas exister. Autour d'elle, les gens adoptent des comportements qui essayent de la faire entrer dans une case, de lui coller une étiquette, mais cela ne fait qu'empirer les choses. Ce livre est le témoignage de comment elle s'est construite autour de cette absence d'étiquette pour la définir, des difficultés qu'elle a rencontrées, mais aussi des moments de joie qu'elle a vécus.

Ce texte m'a choquée : pour moi, la différence est une force et une grande richesse. C'est elle qui permet au monde de se construire et de prospérer. Voir que l'autrice a tant de mal à trouver des gens qui n'essaient pas de la changer ou de lui dire ce qu'elle doit ou ne doit pas faire pour « aller mieux » est tellement triste et désespérant. Son décalage n'a pourtant rien de choquant ou de révoltant : elle souhaite juste vivre seule, sans qu'on lui impose la vision dominante de notre société du rôle de la femme qui doit absolument chercher à se poser avec un homme, se marier et procréer.

Cette différence, qui ne devrait pas être grand-chose, lui pèse cependant au quotidien : dans des discussions (au cours desquelles le sujet de la vie amoureuse revient toujours), des questionnements indiscrets, et même dans son rapport à l'écriture. Les gens devraient essayer d'arrêter de se formater à un modèle existant et plutôt vivre leurs passions, leurs pulsions et leurs besoins à eux, sans jugement d'eux-mêmes et des autres, pour accéder au bonheur. le monde irait beaucoup mieux si chacun apprenait à se connaitre, à s'écouter et à se respecter sans se soucier du regard des autres. Soyons bienveillants !

Ce livre est très intime, et l'autrice le dit dès le départ : il la concernera elle, Mélanie Fazi. Une mise à nu sincère et osée, mais essentielle pour avancer dans sa quête d'identité. Sur plusieurs aspects, je me suis sentie proche des ressentis de l'autrice – dans son rapport aux gens et à la solitude surtout – mais aussi parfois outrée par les comportements de certains.

L'autrice écrit majoritairement des nouvelles, souvent axées fantastique. Elle reçoit beaucoup de soutien de ses collègues auteurs lors de ses recherches. Je crois aussi que c'est pour cela que j'aime tant les littératures de l'imaginaire : ce sont des genres de fiction qui prônent la différence et son acceptation finale au terme de la quête d'un personnage au départ marginal. C'est un monde littéraire qui me semble bienveillant. C'est d'ailleurs le seul dans lequel j'ai vu des maisons d'édition « adverses » créer un collectif pour faire face ensemble aux difficultés du marché, car ensemble, on est plus forts.

La quête d'identité de l'autrice n'est cependant pas terminée. Bien qu'elle ait trouvé le chemin, elle doit encore en parcourir une partie, sans s'égarer à nouveau. J'espère qu'elle écrira encore sur la suite de son parcours, sur son blog ou dans un autre livre d'ici une dizaine d'années !

Faut-il entrer dans une case pour exister aux yeux du monde ? Mélanie Fazi répond à cette question avec sincérité, dévoilant ses questionnements, ses réflexions, ses émotions, ses expériences heureuses et malheureuses. Une mise à nu nécessaire dans sa quête d'identité, mais aussi une ouverture à la réflexion pour le lecteur, concerné ou non par cette différence.
Lien : https://livraisonslitteraire..
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Superbe texte à propos de la nécessité des étiquettes, de vivre sa différence au quotidien et de sortir du placard. Une centaine de pages qui remueront quiconque, que l'on soit concerné·e ou que l'on cherche à avoir de l'empathie pour son expérience, Mélanie Fazi réussit à transmettre ses impressions et ressentis avec une éloquence ferme.
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Dans ce texte, Mélanie Fazi nous parle de la difficulté d'assumer sa différence dans une société patriarcale. Je n'aime pas utiliser le mot différence, car je considère que chacun doit vivre sa vie comme il en a envie, ou tout du moins, comme il peut. Mélanie Fazi se dévoile également en tant qu'autrice en nous montrant comment cette différence à inspirer sa manière d'écrire et la construction de certains personnages. Des nouvelles entières ont un sens réellement personnel pour l'autrice. C'est vraiment intéressant de se rendre compte de l'apport personnel de l'autrice dans certains de ses textes. le travail éditorial n'est pas à passer sous silence, c'est un petit livre magnifiquement mis en valeur par la qualité de la couverture et les magnifiques illustrations.

Ce livre fut une très bonne lecture que je recommande au plus grand nombre. Mélanie Fazi se met à nu et nous fait partager ses questionnements sur des désirs considérés comme hors-normes et les impacts que cela a sur sa vie d'autrice. A la suite de la lecture de ce texte, j'espère qu'elle trouvera la force de s'éloigner du regard des autres et de vivre heureuse.
Lien : https://amelireenrouge.wordp..
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Aux racines de la contrainte sociale impalpable, et de ce qui peut habiter la fiction.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2018/11/02/note-de-lecture-nous-qui-nexistons-pas-melanie-fazi/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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