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EAN : 9782375220658
190 pages
Editions Anfortas (06/12/2018)
5/5   2 notes
Résumé :
Ce recueil de notes, écrites dans un calepin au jour le jour, conduit le lecteur des Ardennes aux Pyrénées, de la Crète à Madère, de la Laponie suédoise au Cap de Bonne Espérance.
Bien davantage qu'un appareil photo, elles saisissent la beauté d'un papillon, l'émotion d'un soir en montagne, la sérénité qui se dégage d'un monastère orthodoxe sur une steppe battue par les vents... Avec lui, voyager devient tout simplement un art de vivre, un émerveillement tei... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
L'alambic des rêves.
Journal d'humeurs vagabondes, d'observations glanées dans les villes, à la campagne, en pleine nature, « le passant du soir » égrène ses notes graves et légères au fil de déambulations enchantées bien que le jour décline avec ses lumières rasantes, allongeant les ombres, accusant un peu plus « la superficie des noirceurs ». Des énervements, de l'humour, des émerveillements, une érudition savamment distillée s'entortillent à un phrasé musical limpide et sonore, scandé harmonieusement et composent le caducée d'un pèlerin géographe pétri d'histoire. Guy Féquant est sensible à l'esprit des lieux, à la beauté des rencontres et, en bon artisan du verbe, à travers une écriture au « débotté », affûte ses regards posés sur le monde. Ses notes de voyage, classées chronologiquement en majeure partie, débutent en 1984 avec un court texte puissant et fondateur [déjà publié dans un ouvrage précédent] relatant une observation du grand tétras dans la forêt vosgienne du Schneeberg. En cinq pages vivantes, claires et touchantes, Guy Féquant déploie un savoir de conteur et de poète : « Nous ressentions jusqu'à la moelle des os l'affrontement des deux nuits : celle de la sapinière, remplie de souffles violents et de craquements ; celle du ciel, luisant, avec des brillances d'anthracite ». Avec une telle entrée en matière, rugueuse et transcendée, le lecteur ne peut que continuer l'aventure par procuration mais aussi par réminiscences puisqu'il est loisible de calquer son propre vécu sur les carnets de terrain et de vie de l'auteur. L'île de la Réunion, amoureusement arpentée, tient une place centrale et récurrente et qui, avec la région ardennaise des origines constituent la géographie biface d'une errance rimbaldienne, qu'elle franchisse l'Hyperborée, passe par l'île de Candie, l'Afrique australe, Madère ou Maurice. Aimantation native, toujours l'antique Ardenne retient le marcheur dans sa sylve et ses lumières jusqu'à le propulser vers de nouveaux départs « dans l'affection et le bruit neufs ».
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
[…] si on aime titiller les horizons… c’est pour oublier qu’on va mourir. J’en sais quelque chose, moi qui habite dans la rue qui conduit tout droit au cimetière ! Devant mon jardinet où fleurissent les vieux rosiers, les enterrements passent avec une régularité impressionnante. C’est terrible. Bourgeoise ou paysanne, toute l’accablante résignation humaine, celle qui mettait Rimbaud en fureur, s’exprime dans la lenteur des suiveurs de corbillard. (p. 15)
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Dernière journée en Crète. […] Les odeurs poussiéreuses et balsamiques, entre les massifs de bambous, évoquent les jardins tropicaux. Je repense à l’île Bourbon et je n’entends plus les merles européens mais les petites tourterelles malgaches, au roucoulement si doux. Ainsi les jardins tissent-ils en moi leurs réminiscences propres comme les oasis au long des pistes caravanières. (p. 140-141)
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[…] du cimetière où j’aimerais reposer : une pelouse, de beaux arbres, une discrète épitaphe. Mais surtout pas de marbre ! Les cimetières communs me font horreur… Je veux un long déjeuner sous l’herbe. Et puis peut-être la belle sentence du moine zen Urabe Kenko : « L’homme est l’âme de l’Univers et l’Univers est infini ». (p. 131)
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Beauté sereine des cimetières suédois. Grands arbres. Tous les morts allongés sous une même pelouse. Une discrète inscription pour chacun. […] Les fils des Vikings ont compris depuis longtemps que la nature seule, drapée dans ses cycles saisonniers, permet d’apprivoiser l’impermanence. (p. 31)
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Le vert sombre des cèdres crétois forme un contraste étonnant avec des pans verticaux de calcaire blanc et des puits de lumière où la roche, sous l’effet des oxydes, prend des teintes d’un roux orangé. Saturation du regard : une sorte d’ivresse. (p. 138)
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