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EAN : 9782070628070
144 pages
Gallimard Jeunesse (07/05/2010)
4.2/5   28 notes
Résumé :
«Avril 79. En sortant chercher de l'eau, ce matin, j'ai trouvé un oiseau mort. "C'est le manque d'air, a dit Martia. Un vrai temps de tremblement de terre." Les femmes, à la fontaine, répétaient les mêmes mots : "Un temps de tremblement de terre ! Pas une vague dans le port, pas un souffle de vent." Elle riaient.Personne à Pompéi ne redoute les secousses de la terre - elle tremble si souvent ! Et depuis dix-sept ans, aucune maison ne s'est effondrée.»
Que lire après Les cendres de Pompéi : Journal d'une esclave, an 79Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
"Les cendres de Pompei" fait parti de la collection aux Éditions Gallimard Jeunesse "Mon Histoire", une série de petits romans sous forme de journaux intimes indépendants les uns les autres, où des personnages fictifs pour la majorité sont confrontés à des réalités historiques. Dans celui-ci, il s'agit de l'éruption du volcan Vésuve, qui jouxte Pompéi, mais aussi de leur mode de vie rendu décadent par celui de Rome, de l'esclavagisme et des intrigues politiques internes.
Nous voyons à travers les yeux de Briséis ( qui a reconnu le nom de la célèbre prêtresse troyenne?) 14 ans, esclave d'Afrikanus depuis quatre ans. Ce dernier est aussi le tenancier du plus gros lupanar ( bordel) de Pompéi. Briséis est d'origine grecque, sait lire, danser, chanter, écrire et peut jouer plusieurs instruments de musique, ce qui fait d'elle une esclave précieuse dont elle porte d'ailleurs le nom , "Cadia". La jeune fille redoute le jour où, devenue femme, elle sera elle aussi mise au travail au lupanar et si elle maudit son sort, elle ne s'est pas résignée pour autant. Briséis vivra de multiples péripéties, entre la rencontre d'un jeune gladiateur Gaulois, Tarvos, sa fuite dans le poulailler de son seul ami, Lucius, son travail dans une blanchisserie et bon nombre de rencontre avec des femmes fortes et aidantes. Briséis est également tiraillée: témoin d'un complot, elle hésite entre garder le silence pour sa sécurité ou révéler le complot et ainsi sauver la vie d'un citoyen. C'est sans compter la mesquinerie des uns, la soif de pouvoir des autres et la "colère divine", qui prend forme quand le Vésuve "éclate de colère".
J'ai bien aimé ce tome, car il nous expose au quotidien d'une ville fort peu connue, historiquement parlant. Bien que l'irruption du Vésuve soit davantage à la fin du livre, on apprend un peu plus sur d'autres aspect de cette ville qui a existé il y a deux millénaires, comme la culture, les moeurs et la vie sociale. Côté esclavagisme, le moins qu'on puisse dire, c'est que Briséis, toute esclave qu'elle soit, l'a tout-de-même eu facile: oui elle a du travailler et jouer de ses instruments, mais dès qu'elle a été en "danger" d'être prostituée de force, elle a pu manoeuvrer pour s'enfuir, échappant à une condition vraiment horrible. Et elle a bénéficié de beaucoup d'aide. J'ai également aimé la petite romance qui prend forme, un peu plus tard dans le roman, qui pour une fois ne prend pas la forme de "premier regard-je-te-marie-demain-matin".

J'ai aimé pas mal tous les personnages, assez variés. Briséis a cependant un aspect un peu anachronique en ce sens où elle correspond un peu trop à l'adolescente moderne. On n'oubliera pas qu'à 14 ans, à cette époque, les enfants devenaient adultes ( l'adolescence n'existait pas à cette époque) alors que je me serais attendu à plus de maturité de la part de cette jeune femme, mais bon, c'est un détail technique qui devrait facilement échapper aux jeunes lecteurs/lectrices.

L'aspect nourriture rappelle les BD "Astérix chez les Helvètes", entre autres choses, car les mets présentés sont aussi surprenants que dégoutants. On ne s'étonnera pas de faire le pont avec le célèbre petit Gaulois et ce roman , car c'est la même époque. Villes, ethnies, esclavagisme, éléments culturels, les parallèles à faire sont nombreux.
Bref, ce fut une petite incursion intéressante, qui nous fait voyager loin dans les deux sens du terme.
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Pompéi, et plus généralement les cités ensevelies du Vésuve, me fascinent depuis longtemps.
Et d'y avoir été n'a pas suffi à combler ma curiosité, j'ai même au contraire encore plus envie d'y retourner pour de nouveau déambuler dans les rues de Pompéi et d'Herculanum et y découvrir la vie telle qu'elle était dans l'Antiquité, il y a des siècles de cela, et telle qu'elle a été figée à jamais par l'éruption du Vésuve en 79 après Jésus Christ.
Aussi quand j'ai découvert que la maison d'édition Gallimard avait créé une collection "Mon Histoire" destinée à raconter à un lectorat jeune des grands événements ou des grands personnages du passé sous la forme de journal intime, et que l'un de ces livres traitait justement de Pompéi, je n'ai pas hésité une seule seconde pour découvrir de quoi il en retournait.
J'avoue que j'étais un peu hésitante de savoir qu'il s'agissait du journal d'une esclave, ce qui est peu crédible à l'époque, mais l'auteur a choisi de créer le personnage de Briséis qui est certes esclave à Pompéi mais surtout originaire d'une riche famille Grecque, donc instruite, et qui a été enlevée par des pirates et vendue comme esclave.
Et là tout de suite, c'était beaucoup plus crédible.
Le personnage de Briséis est intéressant, c'est une jeune fille qui est en train de devenir une femme et qui se sait promise à un avenir de prostituée dans une ville où la débauche est monnaie courante, et qui a un problème identitaire, notamment suite au changement de prénom accompagnant son statut d'esclave : "Qui suis-je, en réalité ? Libre, esclave, fugitive ... Dans quel lieu me sera-t-il donné de découvrir mon vrai visage ?".
J'étais aussi exigeante sur la reproduction de Pompéi et je dois dire que je ne suis pas déçue, l'auteur a su recréer l'atmosphère de cette riche colonie Romaine, utiliser des noms de rues, des personnes ayant réellement existé et dont les villas ont été mises au jour, j'avais donc l'impression de déambuler avec Briséis dans les rues de Pompéi, à la différence qu'avec ses yeux la vie était en pleine effervescence.
C'est bien documenté, l'auteur y aborde les lupanars, les foulonneries, et revient également sur l'incident entre les habitants de Pompéi et de Nocera qui a conduit à interdire à Pompéi tout spectacle de gladiateurs pour une durée de dix ans.
Le livret historique en fin de roman accompagné des lettres de Pline le Jeune décrivant l'éruption et d'une liste d'ouvrages et de films complètent très bien ce roman et permettent une excellente première approche pour un public jeune de cet événement majeur de l'Antiquité.
Si la description de l'éruption du Vésuve nous est parvenue grâce aux lettres de Pline le Jeune qui a assisté à celle-ci, l'auteur a fait le chois de décrire elle aussi ce phénomène à travers le regard de Briséis, un pari risqué mais dont Christine Féret-Fleury se sort bien, sans être trop précises d'un point de vue scientifique les descriptions sont assez justes : "Dans l'obscurité, la montagne venait de s'embraser : la colonne de fumée s'était effondrée à la base, et le sommet du Vésuve rougeoyait comme une brandon.", il s'agit d'une nuée ardente ou coulée pyroclastique, ou encore celle d'une surge volcanique : "Mais mon regard restait rivé sur le Vésuve. Sa couronne, d'un rouge sombre, glissait sur le côté. Une langue brûlante s'est avancée sur la pente, lentement, puis la masse tout entière a basculé, créant un fleuve de feu qui a dévalé le flanc de la montagne. de plus en plus vite. Droit vers le rivage !".
L'auteur a su ne pas tomber dans l'écueil de décrire trop précisément ces phénomènes en se plaçant du point de vue de l'époque : les Romains ne savaient absolument pas ce qu'était le Vésuve, un volcan, et donc encore moins qu'ils assistaient à une éruption volcanique.
Ils n'ont pas compris ce qui leur arrivait et n'ont pu que constater que des villes avaient été entièrement rayées de la carte : "Beaucoup d'habitants de Pompéi s'étaient réfugiés à Herculanum, sur la plage, dans l'espoir d'emprunter un bateau et de traverser la baie; ils sont tous morts. Herculanum n'existe plus; la ville est ensevelie sous les débris. Pompéi également.".
Où je reste un peu plus partagée, c'est sur le nombre de survivants qui apparaît ici quelque peu important, je crains que dans les faits il n'y en ait pas eu autant.
Il n'en demeure pas moins que ce livre est bien écrit et se lit avec un certain plaisir.

"Les cendres de Pompéi" est un bon roman historique jeunesse, à lire à partir de 10 ans, qui permet une première approche assez complète de l'éruption du Vésuve.
Et voilà une collection à destination de la jeunesse particulièrement intéressante dont je vais de ce pas découvrir d'autres opus.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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"Les Cendres de Pompéi" est une très belle découverte. Je suis fascinée par l'histoire de Pompéi et je trouve que ce roman, sous forme de journal intime, est un bon moyen d'appréhender cette période de l'histoire pour les ados. de plus, la qualité du livre n'est pas pour déplaire. C'est une magnifique collection de livres que nous propose Gallimard jeunesse.
A travers le journal de Briséis, une jeune esclave, on revit les derniers jours de Pompéi. Très intéressant.
Lien : http://passion-d-ecrire.blog..
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Vous pouvez retrouvez ce livre en livre audio sur la chaine youtube : le plaisie de lire
et avec le lien si dessous
Lien : https://www.youtube.com/watc..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
24 août

J'ai tenté d'atteindre le soupirail, en vain. Les pierres du mur s'effritent et n'offrent pas de prise. J'ai crié ; personne n'a répondu. Le jour se lève. Mon dernier jour ?
Tournée vers le faible rayon de jour, je prie les dieux de mon enfance. Me retrouveront-ils dans cette geôle ? Étendront-ils sur moi une main protectrice ?
J'ai peur.

Vers la deuxième heure

Une servante est entrée, apportant une cruche d'eau et une écuelle de bouillie froide. Je l'ai reconnue aussitôt . Felicula ! On m'a donc enfermée dans la maison de Julia Felix. . .
- Aides-moi, l'ai-je suppliée à voix basse. Je t'en prie ! Cet homme, ce Marcus. . . Il veut me tuer !
- Il est trop tard pour gémir, a-t-elle répondu. Folle que tu es ! Si je te laisse partir, je ne sauverai pas ma peau. Marcus Fronto aime faire souffrir, je l'ai déjà vu à l'œuvre. Il me jettera dans le bassin des murènes, ou pis encore.
Elle tremblait. Pourtant, la chaleur était déjà étouffante. Je me suis jetée à genoux, agrippant sa tunique ; si elle partait, je ne reverrais plus un visage humain, hors celui de mon bourreau !
- Ne m'abandonne pas ! Ta as été esclave, comme moi ! N'as-tu aucune pitié ?
Felicula m'a repoussée, le regard dur.
- Pitié ? J'ai oublié le sens de ce mot. J'ai mis au monde une fille, vois-tu, il y a quinze ans. Peu importe le nom de son père ; je ne l'avais pas choisi. Me voyant enceinte, ma maîtresse me vendit. Très cher, puisque je portais dans mes flancs un futur esclave ! Mon nouveau maître escomptait un garçon ; à la naissance du bébé, il entra dans une fureur démente et l'étouffa sous mes yeux.
Elle s'est courbée, les mains crispées sur son ventre, comme sous l'effet d'une douleur fulgurante.
- Ma petite. . . ma petite. . . Elle n'avait même pas crié encore. . .
Des larmes roulaient sur ses joues ridées.
- Quinze ans, a-t-elle répété d'une voix brisée. Quinze ans. . .
- Elle aurait mon âge, ai-je chuchoté. Si je meurs aujourd'hui, elle mourra une seconde fois, avec moi. Et tu l'auras tuée !
- Pourquoi dis-tu cela ? Pourquoi ? Tais-toi, maudite ! a-t-elle gémi.
- Parce que c'est la vérité, ai-je poursuivi, fébrile, car je la sentais prête à céder. Sauve-moi, Felicula, et l'esprit de ta fille te sourira ! Je la vois déjà te tendre les bras quand la barque de Charon te conduira sur la rive de l'éternel séjour. . .
Je parlais, je parlais, noyant sa peur sous mes mots, sous les images lumineuses d'un bonheur qu'elle n'avait jamais connu.
Avais-je le choix ?
La servante est restée silencieuse un long moment, si long que tout espoir m'a abandonnée. Puis elle s'est redressée et a marché vers la porte.
- L'un des jardiniers me doit un service : je l'ai sauvé du fouet. Il viendra tout à l'heure desceller les barreaux du soupirail et laissera un outil en évidence. Ainsi, je ne pourrai être accusée. . . Mais si tu tentes de te sauver en plein jour, tu risques d'être arrêtée, car tu dois, pour gagner la rue, traverser le jardin. À tes risques et périls. Maintenant, attends et tais-toi. Et prie tes dieux pour que Marcus soit trop occupé, ce matin, pour penser aux supplices qu'il aimerait t'infliger. . .
Felicula est partie depuis un long moment. pourtant, l'eau de ma cruche - des rides circulaires naissent en son milieu et se propagent vers la paroi de terre cuite, comme si un pas lourd ébranlait la maison tout entière.

Un peu après l'heure méridienne

J'ai entendu un coup de tonnerre, un seul ; fort, proche, menaçant. Le soleil filtre à travers la végétation qui dissimule le soupirail. . . Un orage lointain ? Les hauts murs du jardin auraient étouffé son grondement. . .
Le jardinier n'est pas encore venu. J'ai essayé de manger un peu : mon estomac s'est révulsé.

Plus tard

Un grattement, là-haut ! Je me suis précipitée vers la muraille. Une main a écarté les herbes jaunies ; des éclats de mortiers ont rebondi sur le sol.
- Jeune fille ?
J'ai vu apparaître un visage criblé de taches de rousseurs.
- Le barreau du milieu ne tient plus ; il te suffira de tirer un bon coup, a chuchoté le jardinier. Je te jette une corde, mais n'oublie pas de l'emporter avec toi ! attends de ne plus entendre de voix dans le jardin. toute la maisonnée est dehors pour regarder la montagne.
- La montagne ? ai-je répété. Pourquoi ?
Elle fume. Un grand panache qui ressemble à un de ces pins, tu sais, dont les branches s'écartent vers le haut. . . Bon, je file. Que les dieux te protègent ! Et n'oublie pas la corde !
Je ne sais pas combien de temps s'est écoulé depuis que le jardinier est parti, mais le jour baisse rapidement. Serait-il plus tard que je ne le pensais ?
Je vais tenter ma chance.Si je meurs, peut-être quelqu'un trouvera-t-il mes tablettes - un homme honnête, qui préviendra Albucius Celsus du danger qui le menace.
Et si Marco Fronto lit ces lignes, alors qu'il soit maudit !
[ . . . ]
J'ai dû m'assoupir quelques instants ; la peur m'avait épuisée. À mon réveil, je n'ai pas reconnu l'endroit où je me trouvait et j'ai bondi sur mes pieds, tremblant comme une bête traquée. Puis la mémoire des dernières heures m'est revenue.
Les pierres légères comme des gâteaux secs.
La nuit en plein jour.
La cave. Marcus Fronto.
Dans la rue, une silhouette progressait le long des murs. L'homme avait noué un linge autour de son visage pour éviter de respirer la poussière.
Où allai-il ? Rentrait-il chez lui ? Cherchait-il, lui aussi, à fuir ?
Martia, Lucius. . . avaient-ils pu quitter la ville ? Ou se terraient-ils dans leurs maisons barricadées ?
Où aller ? La question revenait, obsédante, Où aller ?
Une image, soudain, a surgi : un garçon blond, un peu lourdaud, tournait vers moi ses yeux clairs.
Tarvos ! " N'oublie pas. . . à la caserne des gladiateurs ! Si tu as besoin de moi, je serai là ! "
Paroles en l'air ? Ou promesse ?
" Si tu as besoin de moi, je serai là "
Trébuchant parmi les pierres qui roulaient sous mes pieds, je me suis remise en chemin.

Beaucoup plus tard

- Que cherches-tu jeune fille ?
Tarvos ! Je ne distinguais pas ses traits, mais son épaisse chevelure blonde était reconnaissable. Lui, en revanche, ne m'avait pas reconnue. Il s'est approché d'un pas assuré et m'a souri.
- Je peux peut-être t'aider, et. . .
Son sourire s'est effacé.
- Tu es. . . la musicienne. Briséis. . . Briséis ! Je te reconnais, même si. . . Cherches-tu quelqu'un ici ?
- C'est toi que je venais voir, ai-je chuchoté en détournant les yeux.
Il a parlé, mais les mots, soudain, n'avaient plus aucune signification pour moi. Je voyais ses lèvres remuer ; je hochais la tête mécaniquement. il a tendu une main vers mon visage, et j'ai compris alors que je pleurais.
J'ai appuyé ma joue contre le mur frais, senti une odeur de salpêtre. . . Deux mains se sont posées sur mes épaules : mes jambes ont pliés sous moi, et j'ai sombré dans l'inconscience.
Quand j'ai émergé de mon évanouissement, j'étais allongée sur une couchette , un coussin soutenait ma nuque.
[ . . . ]
J'ai tout raconté à Tarvos : le complot surpris à la fin du banquet chez Quintus Poppaeus, ma fuite, Lucius, Martia, Chédi, mes inutiles démarches, enfin le piège dans lequel je suis tombée. . . Il m'a écoutée sans m'interrompre, puis a soupiré :
- Tu as fait ce que tu as pu, Briséis, pour sauver cet homme. je t'admire. . . Je ne sais pas si j'en aurais été capable. Je sais me battre, c'est tout. Tu es plus courageuse que moi...
Il s'est courbé et a déposé sur le bout de mes doigts un baiser léger, léger comme le frôlement d'une aile de libellule.
- Repose-toi un peu. Tu as soif ? Je vais te chercher de l'eau.
Tarvos, en dépit de sa stature, se déplaçait silencieusement, avec légèreté - ombre parmi les ombres. Pour la première fois depuis de longs jours, je me sentais en sécurité. . .
- Briséis. . .
Tarvos se penche vers moi. Son visage marqué par la fatigue est soucieux.
- Il faut partir. La ville n'est pas sûre. . . les gens se battent aux portes pour passer, m'a-t-on dit ; beaucoup meurent piétinés. Mais Crixus connaît un passage par les égouts : il nous conduira.
Le nommé Crixus, un Thrace bâti en force, se tient derrière lui. La sueur ruisselle sur son torse.
- Hâtez-vous, dit-il. Je n'aime pas ce qui se passe ici. Les dieux nous lancent des pierres ; peut-être vont-ils se lasser de ce jeu, et précipiter des serpents ou des scorpions sur nos têtes.
Je supplie :
- Encore un petit moment. . . Je n'en peux plus ! Je ne pourrais pas vous suivre. . .
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Mais mon regard restait rivé sur le Vésuve. Sa couronne, d'un rouge sombre, glissait sur le côté. Une langue brûlante s'est avancée sur la pente, lentement, puis la masse tout entière a basculé, créant un fleuve de feu qui a dévalé le flanc de la montagne. De plus en plus vite. Droit vers le rivage !
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Beaucoup d'habitants de Pompéi s'étaient réfugiés à Herculanum, sur la plage, dans l'espoir d'emprunter un bateau et de traverser la baie; ils sont tous morts. Herculanum n'existe plus; la ville est ensevelie sous les débris. Pompéi également.
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Dans l'obscurité, la montagne venait de s'embraser : la colonne de fumée s'était effondrée à la base, et le sommet du Vésuve rougeoyait comme une brandon.
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Qui suis-je, en réalité ? Libre, esclave, fugitive ... Dans quel lieu me sera-t-il donné de découvrir mon vrai visage ?
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Vidéo de Christine Féret-Fleury
Dans 'Le Pays aux longs nuages' (Marabout), Christine Féret-Fleury raconte l'histoire d'une reconstruction en Italie, celle de deux femmes, Acia et Kamar. Acia est italienne et cherche un sen sà sa vie, Kamar est syrienne et a dû fuir son pays. Elles vont se retrouver et se lier autour de la cuisine, et de tout ce qui fait le charme de ce pays. L'autrice nous en dit plus dans cette vidéo, à travers 5 mots.
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