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4,06

sur 1551 notes
C'est le premier livre de l'auteur que je lis et c'est plutôt une bonne surprise.
Tout d'abord, les éléments positifs : un contexte historique intéressant (dictature argentine de la deuxième moitité des années 70) avec des recherches assez poussées de la situation, une "héroine" mapuche (cela permet de connaitre un peu ces autochtones), un "héros" type chevelier blanc qui a survécu à la torture et la mort de son père et sa soeur.
A cela s'ajoute une visite dans les bas fonds de Buenos Aires, le delta du parana, les contreforts de la cordillère des Andes...avec un rythme rapide et plusieurs scènes d'action

Cependant, je trouve que même si la dictature a fait montre du pire de l'espèce humaine, certaines scènes sont assez extrêmes et les héros perdent de leur crédibilité. On ne se sent plus très proches d'eux vers la fin.

Donc infine, un bon livre mais avec des passages trop extrêmes
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Ah Caryl Ferey... Un auteur que j'ai découvert il y a quelques années, avec ce livre-ci, jyustement. Un style vraimennt très particulier. On ne ressort jamais vraiment indemne de la lecture des bouquins de Cary Ferey. Il nous fait tellement bien vivre la violence du monde. Ses histoires font partie des lectures indispensables pour ne pas s'imaginer qu'on vit au milieu des Bisounours.
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💫 Jana étudiante aux beaux-arts de Buenos Aires laisse ses émotions s'exprimer dans ses sculptures d'acier .Sans ressources elle se prostitue et rencontre Paula un jeune travesti.
La police retrouve un corps émasculé il s'agit de Luz un ami de Paula, l'enquête n'intéresse personne et les deux amis contactent un détective privé.
Rùben Calderon qui a perdu son père et sa soeur dans de tristes circonstances enquête sur la disparition de la fille d'un riche entrepreneur.
Son enquête sur les Abuelas et l'enquête menée en parallèle va révéler des similitudes.
💫 J'ai découvert la triste histoire de ce pays l'Argentine un pays traumatisé par la dictature et la crise financière du début des années deux mille qui l'amène à la banqueroute.
La population n'en sera que plus affectée, appauvrie règne la dictature suivie d'enlèvement d'assassinat et de barbarie humaine.
Je découvre aussi ce peuple Mapuche qui vit aux confins du Chili et de l'Argentine.Un peuple torturé massacré décimé par les colons blancs.
Même si certaines scènes sont vraiment déchirantes l'enquête est passionnante.
C'est un roman noir au thème politique et social très marqué,des peuples écorchés.




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De loin le meilleur ouvrage de Caryl Ferey que j'aie lu à ce jour. On est en plein dedans, dans l'Argentine qui se débat avec ses vieux démons, avec des traumatismes qu'on ne peut pas faire disparaître par décret, avec une histoire coloniale peu glorieuse (aucune ne l'est). Les deux personnages principaux ont de l'épaisseur, ils existent réellement - comme beaucoup, j'imagine, j'ai découvert l'existence du peuple Mapuche.
Il n'y a pas les défauts habituels de l'auteur (changer de personnage principal à tout bout de champ, changer de point de vue...).
Comme pour d'autres thrillers, le seul inconvénient de ce genre de - très bons - livres, c'est de nous donner l'impression de vivre dans un monde de violence, d'injustice et de lâcheté. On veut croire qu'il ne s'agit que de littérature...
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Quel plaisir cette première lecture de Caryl Férey.
Ça bastonne sec et violement. Deux âmes perdues en quête, se rencontrent dans une Argentine peuplée de fantômes des années de dictature. Elle, Jana, fuit l' histoire sacrificielle de son peuple Mapuche, lui, Rubén chasse le démon qui s'est emparé pendant les années 70 des différentes strates du pouvoir de son pays au prix d'une violence et d'une injustice toujours pas rétablie en ce début de nouveau millénaire. Et d' autres personnages à l'intérêt certain sillonnent ce roman.
Quelle immersion historique ! Quel suspens haletant, jusqu'au bout. Génial.
Où va t il chercher ça, Férey, lui qui qui a grandit pas loin de chez moi, cette noirceur du monde?
Chose sûr, je vais plonger de nouveau dans ces épopées policières toutes aussi effrénées je l espère.
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Après l'Afrique, ses townships dans «Zulu» et ses réserves animalières dans «Okavango», gorgés de malfaisants, l'Amérique du sud et Buenos Aires la grande corrompue américaine avec sa cour des miracles de deux millions de marmiteux.
Même faune de psychopathes qu'on retrouve aussi bien dans les barrios que dans les beaux quartiers ceux de la junte militaire. Un avantage du lieux de l'intrigue, la réputation de l'Argentine, ici la pourriture se trouve de partout, elle gangrène tout du «cartonero» au président et Buenos Aires exalte plus de miasmes mauvais que de bon vents.
Un contexte géopolitique bien détaillé, Férey nous fait un bon résumé de ce qui caractérise négativement l'Argentine depuis un bon siècle (avec le libertarien Milei il y a de fortes chances pour que cela continue) inflation endémique, endettement abyssal, corruption des élites et violences pyramidale sur fond de guerre civile et de grande misère sociale. Un peu trop historique et généralisé sans nuances d'ailleurs, un peu de fantaisie aurait pu aérer un contexte considéré comme vrai mais excessivement pathogène surtout que Férey n' a pas été avare en explications détaillées au détriment de l'intrigue édulcorée.
Des personnages typés puisés dans le rebut de la société, d'une part les indiens mapuche, Férey aime les ethnies mal colonisées en voie de disparition, ici plus précieusement Jana, l'héroïne, une sculptrice et d'autre part les prostitués, puterelles et ribaudes masculines: les «trav's», les «folles» mais pas celles de l' «Asociación Madres de Plaza de Mayo» dont Paula aux cils de girafes. Un privé, Rubben, «hard boiled», sorte de Simon Wiesenthal pour malfaisants argentins, réchappé miraculeusement des geôles, beau gosse, ténébreux , tourmenté qui a énormément souffert et souffre encore énormément, en deux mots: le héros et au-dessus un petit quelque chose des aïeux mapuches
On a aimé ses «yeux anthracite piqués de petites fleurs myosotis» de Rubben, le «regard étoilé» de Jana et les «cils de girafes» de Paula (Férey prépare déjà son «Okavango»): Férey est parfois iridologue, botaniste, astrologue ou poète c'est selon.
On a aimé le chat appelé «Ledzep» le chien «Brad Pitt» ou «Gasoil» Férey est un ami des bêtes. Les cloportes ont aussi un nom mais moins drôles.
On a aimé ces personnages inaltérables et insensibles aux douleurs les plus extrêmes, coupés en deux ils trouveraient le moyen de piquer un cent mètres en rigolant.
On a aimé aussi quelques petites choses à droite et à gauche dont on se souvient vaguement;
Férey est spécialiste du détail toujours plus sordide et du style emphatique et surfait: on sent nettement que le sordide va être dépassé par un sur-sordide, lui-même précédent un sur-sur-sordide. Vraisemblance narrative assez élastique, du pressenti que vont néanmoins dépasser le lecteur et les héros blasés, « écoeurés mais on tient le coup» On notera en anecdote que les méchants font environ 1100 km pour assassiner deux personnes et les enterrer à 2000m d'altitude. 2200 km aller-retour Ah le prix de revient de l'assassinat en Argentine est très élevé ( mais nous direz-vous le militaire est bête c'est vrai mais il n'en reste pas moins que la bêtise du militaire galonné reste excessivement onéreuse alors que Buenos Aires est au bord de la mer et que la méthode de la «crevette Bigeard » des paras français avait déjà été instaurée)
Articulations et enchaînements tirés par les cheveux: il faut avoir de l'imagination et surtout y croire mais bon quand on aime...
Quantité de petites comparaisons travaillées originalement qui ont vocation à rester dans les annales de la littérature policière ou alors petites interjections amoureuses originales «Tête de pioche», «ma grosse», «mon vieux» «petit lynx» «baby doll» qui est plus original que «honey» si, si, la «Férey touch» mais, qui sont surprenantes et croquignolesques.
Parmi ces coups de patte de féreyiens on retrouve aussi le «road movie» qui nous entraîne loin et nous fait découvrir des paysages: pampa, Andes, désert. On peut noter aussi que Férey exagère entre Buenos Aires et Uspallata il n'y a que 1100km et non pas 1300 mais comme ils font deux fois le trajet ça fait un peu «jeu des milles bornes» et la case prison n'est jamais loin.
Ensuite Férey a la faculté d'enchaîner deux scènes antinomiques sans broncher: un passage dramatique, lecture du carnet bleu de Rubben sorte de «journal d'Anne Frank», très émouvant, avec une scène de fesses censée être une scène d'amour: l'argentin est un chaud lapin.
On notera encore qu'il a réussit a placer Bowie, Iggy Pop et led-zep, que du bon, ce qui lui vaudra une étoile supplémentaire et en plus un extrait ci-dessous de «Heroes» qui cadre bien avec le sujet.
Autre marque de fabrique les dialogues unisexes où homme et femmes parlent sans distinction de c...s, de les sucer, de les briser, de les casser et Jana la jeune héroïne en a au cul alors que le trav‘s en a plutôt une molle mais devant. On n'est pas tous égaux devant la nature. Ah oui les méchants disent «hija de puta» en espagnol dans le texte à laquelle répond Jana par «fils de pute» il doit y avoir une subtilité mais on ne voit pas bien où. Langage édifiant viriliste aujourd'hui féministe un peu quand même mais bon pour ce que j'en dit, je m'en les bat! Toujours est-il qu'avec Férey on apprend les langues locales et c'est très bien.
La grosse question en fait c'est: Rubben et Jana vont-ils conclure? Manque de bol on est assez rapidement fixés, reste l'intrigue policière et là on se demande si les méchants vont être punis. Ah l'angoisse!
Un regret le "tango" est à peine effleuré!

We can beat them
For ever and ever
Oh we can be Heroes
Just for one day
Heroes D.Bowie
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Même si le livre date un peu, ce qui peut l'excuser?, ça m'a vraiment brûlé les yeux de lire le traitement des personnages trans/travestis au début du roman. J'ai l'impression que l'auteur a juste cherché des stéréotypes un peu sulfureux mais n'a même pas fait l'effort de bien genrer les personnages, l'utilisation du mot "trav'" au premier degré est insultant tout comme mettre le prénom choisi entre guillemets...

Un grand non pour moi ! J'ai préféré passer à un autre livre
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ce thriller permet de decouvrir l histoire de l'Argentine et des horreurs commises pendant la dictature militaire du début des années 80 avec l intervention d une Indienne Mapuche autochtone dont la communauté a ete martyrisee pendant la colonisation. Mais la succession de scenes particulièrement violentes décrites de façon anatomique m a beaucoup gêné pour apprécier la lecture.
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Direction l'Argentine dans ce roman noir de Caryl Ferey. Une argentine post dictature, dans laquelle Jana une jeune sculptrice mapuche rencontre un détective privée, Rubén. Rubén recherche les enfants disparus suite à la dictature de Videla instaurée à partir de 1976 jusqu'en 1983. le régime a changé mais ces méthodes dictatoriales ont laissé des traces. Les Mères de la Place de Mai, une association de mères argentines, continuent de chercher les enfants de prisonniers disparus pendant la dictature et Rubén apporte son aide. Des enfants qui étaient enlevés aux prisonniers pour être placés dans des familles proche du pouvoir. Jana et Rubén vont finir par se rencontrer au croisement de la grande Histoire, dans un pays en reconstruction qui a bien du mal à composer avec son passé. L'auteur malgré quelques tournures discutables écrit un polar prenant avec un bon équilibre entre les apports documentaires et l'histoire de ces deux personnages. Deux personnages qui deviennent attachants au fil de l'histoire. C'est rythmé, efficace. Caryl Ferey est redoutable pour embarquer son lecteur.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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Retour de lecture sur "Mapuche", un polar écrit par Caryl Férey et publié en 2012. Ce livre raconte l'histoire de Ruben, fils d'un célèbre poète assassiné dans les prisons de la dictature argentine, rescapé lui-même de ces mêmes prisons et de la torture. Il croise la route d'une jeune sculptrice Jana, issue du peuple indien Mapuche de Patagonie qui fut massacré par des colonisateurs, qui lui demande de l'aider et d'enquèter sur le meurtre crapuleux de son ami, un travesti nommé Luz. Ces deux personnages seront réunis dans une même douleur et révolte, pour mener une enquête dangereuse qui les emmènera dans le passé le plus sombre, le plus glauque de ce pays, les années de la dictature qui débutèrent en 1976 avec leur lot d'arrestations arbitraires, de tortures, de disparitions, d'appropriation d'enfants, etc…. L'auteur nous livre là un polar très noir, violent, sur un fond historique très dense et bien documenté. La violence, qui peut paraître exagérée, colle plutôt bien avec le propos et avec ce régime de terreur instauré par les généraux dans ces années. Ce livre, dépaysant, commence plutôt bien, l'intrigue semble assez intéressante, et on se laisse embarquer assez facilement dans cette histoire, même si elle est très sombre. Les références historiques sont elles aussi intéressantes, on a l'impression de voyager dans un autre pays, de découvrir son histoire récente et une autre culture. Mais cette bonne impression ne dure pas bien longtemps. Je n'ai absolument pas été convaincu par ce personnage principal, beau et ténébreux, la quarantaine, fils d'un grand poète du pays, qui est en même temps, excusez du peu, spécialiste en armes et en combats rapprochés. Sa faculté à sortir plusieurs fois vivant d'affrontements avec un groupe de barbouzes surarmés, sans scrupules, fait perdre une bonne partie de sa crédibilité à ce récit. Autant cela ne me gêne pas dans un livre de pur divertissement, pour lequel on sait qu'il vaut mieux débrancher son cerveau, autant dans ce cas c'est un peu décevant et place le livre dans un registre pas forcément attendu. le côté historique du roman s'essouffle également, et celui-ci devient de plus en plus invraisemblable au fur et à mesure qu'on avance dans le roman. L'auteur a tellement voulu intégrer d'éléments de l'histoire et de la culture Argentine; les généraux de la guerre des Malouines, les tortionnaires de la junte militaire, les politiciens corrompus, les mères de la place de mai, le développement d'une grande ville comme Buenos-Aires, le développement viticole, l'immigration, le foot, le tango, que même si ça nous renseigne sur le contexte global, c'est tellement intégré dans le récit de manière artificielle, que celui-ci perd toute crédibilité. On a la désagréable impression de lire un livre qui pourrait s'intituler “L'Argentine pour les nuls”. Une autre difficulté que Caryl Férey n'a pas surmonté est celle de rendre vraisemblable son histoire d'un point de vue temporel et géographique. Les personnages principaux arrivent à localiser des cadavres enterrés depuis plus de 30 ans dans la cambrousse, au milieu des Andes, sans indications précises, avec autant de facilité que si cela avait été dans le jardin du voisin. Tout le récit est basé sur un enchaînement de coïncidences assez improbable et tout le monde se retrouve toujours au bon endroit, au bon moment, un peu partout dans les quatres coins de cet immense pays qui fait cinq fois la France. Cela en devient presque risible dans la dernière scène. Il reste ensuite une histoire d'amour plutôt mièvre et le côté thriller, qui lui est plutôt efficace, entretient un certain rythme même s'il est souvent prévisible. Au final, un livre qui est donc assez agréable à lire et divertissant, mais qui reste quand même très moyen, et plutôt décevant, pour quelqu'un comme moi, très regardant sur la vraisemblance de l'histoire.

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"Les femmes s'étaient réunies devant l'obélisque, un lange de bébé sur la tête, le panuelo, comme symbole de leurs enfants volés.
Défiant ouvertement le pouvoir, les Mères réclamaient l'"apparition en vie" de leurs proches, refusant le deuil sur ce principe: les enfants étaient partis vivants et, aussi longtemps que les tortionnaires n'auraient pas avoué leurs crimes, ces "disparus" resteraient vivants."
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