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EAN : 9782848767352
198 pages
Philippe Rey (18/04/2019)
4.57/5   7 notes
Résumé :
Depuis des décennies, Dominique Fernandez parcourt l’Italie avec passion. Dans ce texte riche et animé, il raconte ses découvertes florentines, ses émotions et les lieux incontournables.

Le nom seul de Florence éveille la nostalgie d’une époque où sur quelques kilomètres carrés se sont trouvés réunis tant d’hommes exceptionnels. En trois siècles éblouissants, toute la modernité y est née. Les plus grands bâtisseurs, les plus grands peintres, les plus ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce n'est un secret pour personne, Dominique Fernandez est un grand amoureux de l'Italie et son abondante bibliographie est là pour en témoigner. Mais nourrir une passion est une chose et savoir offrir en partage l'objet de son adoration en est une autre. le moins que l'on puisse dire, c'est que l'académicien excelle à faire revivre par ses mots une ville, son histoire et ses grands hommes.
C'est avec un réel bonheur que je lui avais déjà emboité le pas pour arpenter les rues de Rome et retrouver l'atmosphère unique de cette cité, voyant resurgir par la grâce de sa prose des quartiers où j'avais eu plaisir à me perdre, faisant remonter de ma mémoire des souvenirs parfois profondément enfouis et revoyant des oeuvres devant lesquelles je m'étais longuement arrêtée avec enchantement. Je n'allais donc pas décliner cette invitation à une nouvelle errance italienne...

Je me suis au contraire précipitée en librairie sitôt l'annonce faite de cette nouvelle publication. Admirez la couverture : elle est déjà un appel au voyage, avec cette juxtaposition de marbre blanc et noir si caractéristique de la Toscane et son ciel azur qui ne l'est pas moins !
Reprenant exactement le schéma du Piéton de Rome, avec son très beau cahier photo central, ce livre propose plusieurs itinéraires thématiques, évidemment dominés par les figures des grands artistes - peintres, sculpteurs, architectes, mais aussi poètes et romanciers - qui firent la gloire de Florence. Mais la force de ce texte est de se défier de toute posture hagiographique, de tourner le dos à une admiration béate pour, au contraire, souligner aussi les petites laideurs de cette ville afin de se tenir au plus près de son âme et de donner plus d'éclat encore à ce qui en fait la grandeur. Son charme tient dans la capacité de l'auteur à mêler aux innombrables connaissances et références culturelles dont il l'émaille des détails du quotidien, à lier des événements historiques avec ce qu'il estime être le caractère de la population et à nourrir son récit d'anecdotes qui lui donnent une chair et une saveur incomparables.

Surtout, ce texte possède une profondeur de champ et un relief à nul autre semblables. Chaque promenade est un voyage à travers les époques autant qu'une déambulation parmi palais et monuments. Chaque lieu est replacé dans son histoire, chaque fresque est contemplée à travers les yeux des contemporains de l'artiste qui en est le créateur et, d'hier à aujourd'hui, le lecteur est invité à observer la manière dont telle place, fameuse, a été et continue d'être investie par ses habitants... En évoquant sans jamais hiérarchiser les différentes époques, en mêlant les regards d'artistes de toutes disciplines, en offrant à nos yeux éblouis les plus grands chef-d'oeuvres, sans omettre de nous donner au détour d'une majestueuse église l'adresse de l'une des meilleures gelateria de la ville, Dominique Fernandez nous permet de vivre l'entièreté de l'expérience italienne. Ce qui est un tour de force littéraire autant qu'une faveur inestimable qui nous est faite.

Lien : https://delphine-olympe.blog..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Trois écrivains de la grande époque résument les trois aspects du génie florentin, Dante, Savonarole et Machiavel. Si le cynisme analytique et froid du troisième nous semble correspondre à l’architecture rigoureuse de la ville, les deux premiers sont des chimériques, non moins extravagants que Pic de la Mirandole. Ils font penser aux échafaudages acrobatiques d’un Piranèse ou aux constructions visionnaires d’un Giorgio De Chirico, plus qu’à l’urbanisme rationnel et limpide de Florence.
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Comment définir l’apport de la Renaissance florentine à la civilisation ? Deux traits sont à souligner. Florence a redécouvert l’homme. Elle a créé l’artiste.
L’homme. Florence est restée chrétienne, bien sûr, mais d’un christianisme de surface. La Bible et l’Évangile continuent à fournir aux peintres et aux sculpteurs un répertoire illimité d’images, moins parce qu’elles répondent à leurs convictions religieuses, que parce qu’elles sont belles et comprises de tous.[...] L’artiste. Il découle de cette nouvelle philosophie un changement de statut pour l’architecte, le peintre, le sculpteur.
Si l’homme est promu à la première place dans le monde, aux artistes revient désormais un rang éminent dans la société.
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C’est un encanaillement. « M’ingaglioffo », mot créé par Machiavel, sur gaglioffo (balourd, homme de rien), et dont on ne trouve aucune autre occurrence dans la langue italienne. Disputes pour un centime, criailleries, querelles et injures à n’en plus finir. « C’est dans une pouillerie pareille que j’extirpe la moisissure de mon cerveau ; c’est ainsi que je me défoule de la malignité de mon destin, content qu’il m’ait jeté si bas et curieux de voir s’il ne finira point par en rougir. »
Le soir seulement, il rentre chez lui et s’enferme dans son cabinet de travail. Alors, le grand esprit qu’il est se ressaisit de la vulgarité du jour. Pour commencer, il change symboliquement d’habit, quittant sa défroque quotidienne souillée de fange et de boue pour revêtir le velours et la soie d’une robe de cour. Ainsi « honorablement accoutré », il reprend sa conversation avec les Anciens, taille sa plume et, assis entre Tite-Live et Virgile, accueilli « amoureusement par eux », se repaît de leur nourriture, « qui est la seule qui me convienne » (che solum è mio, latinisme qui n’a rien de pédantesque, mais renforce l’emphase lyrique du discours).
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Et pourtant… Et pourtant, le nom seul de Florence éveille la nostalgie d’une époque où à l’intérieur de quelques kilomètres carrés se sont trouvés réunis ou croisés des hommes aussi exceptionnels que Dante, Boccace, Cimabue, Giotto au XIVe siècle ; Brunelleschi, Leon Battista Alberti, Masaccio, Fra Angelico, Donatello, Lorenzo Ghiberti, Andrea Verrocchio, Paolo Uccello, Botticelli, Ghirlandaio, Lippi père et fils, Léonard de Vinci au XVe ; Andrea del Sarto, Piero di Cosimo, Michel-Ange, Pontormo, Rosso Fiorentino, Bronzino, Benvenuto Cellini, Machiavel, Guicciardini, Vasari au XVIe. Trois siècles éblouissants, prolongés encore par la queue de la comète – les Galilée, les Jacopo Peri, les Giulio Caccini, les Volterrano – avant que ce brasier, comme Athènes après le IVe siècle, ne s’éteigne pour avoir flambé trop intensément.
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Pétrarque possédait un Homère qu’il était incapable de lire : « Mon Homère gît muet à côté de moi, je suis sourd auprès de lui, toutefois je jouis de sa vue et souvent je l’embrasse. »
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Vidéo de Dominique Fernandez
Arthur Dreyfus Journal sexuel d'un garçon d'aujourd'hui - éditions P.O.L: où Arthur Dreyfus tente de dire de quoi et comment est composé son livre "Journal sexuel d'un garçon d'aujourd'hui" et où il est notamment question d'intensité de vie et d'écriture, de rencontres sexuelles et de leurs retranscriptions, du désir et de l'amour, de la pulsion de mort, de sexualité gay et des 2300 pages du livre, de honte et de morale, de repentir et de rédemption, d'Emmanuel Carrère et de Michel Foucault, de Guillaume Dustan et de Dominique Fernandez, de Grindr et de plans, de vérité et d'intimité, à l'occasion de la parution de "Journal sexuel d'un garçon d'aujourd'hui" aux éditions P.O.L, à Paris le 19 février 2021
"il faut en finir avec le malheur d'être gay"
"Pendant quelques années, il m'est apparu impossible d'avoir ce qu'on appelle un rapport sexuel sans l'écrire."
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