Encore un orphelin qui attendait sur mes rayonnages depuis 2007, offert par des amis, que je viens de « dévorer » avec jubilation…Un très beau petit livre d'un amoureux des livres et de l'écriture, libraire passionné,
Patrick Cloux nous offre de très belles lignes sur ses écrivains préférés, qui « double grand bonheur » pour moi sont aussi des auteurs précieux dans mes souvenirs et dans mon univers ; je songe à
Georges Navel, écrivain-ouvrier, avec son légendaire texte «
Travaux » [ et au passage , je songe à un autre passeur de livres qui m'a fait connaître ce texte,
Michel Polac],
Robert Walser ,
Elie Faure avec des extraits extraordinaires sur la magie et la personnalité de Charlot…car
Patrick Cloux nous parle avec flamboyance de Littérature, mais aussi d'art, de peinture, d'images et de
cinéma qui alimentent notre quotidien et notre imaginaire.
« Aussi ai-je eu envie de donner corps, à quelques grands attachements littéraires et émotifs, où j'ai cru me réconcilier. J'aimerais en transmettre une part, donner envie de les lire » [4ème de couverture] Dans ce florilège littéraire, quelques auteurs à découvrir ou redécouvrir, comme Charles –Albert Cingria…
« Allons donc de ce pas-là, comme au cours d'une conversation à bâtons rompus, en deçà de toutes références culturelles absolues-lesquelles ne sont que convenances. (…)
De certains moments d'amitié. (…) Ainsi des livres, et plus particulièrement de ceux chargés du Merveilleux qu'on aime par-dessus tout. Car on peut-tel est mon credo-, comme certains entrent en religion, entrer en Merveilleux, véritable département individualisé du divin » (p.12-13)
Je m'arrêterai un moment sur l'esthétique des ouvrages avec la marque de fabrique des éditions du « Temps qu'il fait » … et celui-ci tout particulièrement ; couverture au papier crème, grain rugueux, avec un très beau dessin d'A. Dürer, en vignette, dans la partie supérieure de la couverture. Dessin éminemment significatif : une main qui ouvre délicatement un livre [cf . « Etude de main- 1506]
Texte originellement de 1989, que mes amis m'ont offert dans le second tirage de 1995, et encore, déniché dans une brocante.
Alors j'espère que mes choix de citations et cette modeste chronique vous donneront l'envie d'aller rencontrer cet auteur-libraire épatant et tellement dynamique dans ses préférences , qu'il nous fait partager avec tant de générosité… et « cerise sur le gâteau »… il nous fait découvrir des écrivains-poètes trop méconnus et qui méritent grandement d'être remis en « avant »….
J'aurais encore mille choses à dire de ce texte incroyable… mais il faut vous laisser l'imprévu, la sensation de mystère et de « première fois »… je finis sur cette jolie phrase qui allie l'esprit d'enfance et la faculté de s'émerveiller à la découverte de toutes nos lectures : « On stocke de l'enfance, comme si on allait en manquer, de pleines valises analytiques « (p. 23)