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4,18

sur 351 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Beaucoup de romans ont évoqué la première guerre mondiale. Mais j'ai trouvé ce livre original et émouvant: il présente deux points de vue, à travers la narration et les lettre échangées: celui de Jules, homme terrien fort attachant, parti sur le front de l'Est dès août 1914 et celui de Félicité, sa femme tant aimée, qui doit survivre, avec son petit garçon à la ferme, dans les Landes, en compagnie de sa sévère et dure belle-mère.

Alice Ferney écrit fort bien, et sait à merveille restituer l'ambiance de l'époque. Et surtout, elle nous fait pénétrer dans les pensées de ses personnages , avec un sens psychologique très sûr. Les douleurs des tranchées, l'attente des femmes à l'arrière, l'absurdité de la guerre, la fragilité des destins, tout est analysé profondément , avec justesse.

Et comme j'ai aimé le lien exceptionnel entre Jules et son chien Prince, qui plutôt que de se laisser mourir sans son maître, décide de le rejoindre sur le front, très loin de chez lui! Cela m'a fait penser au " Collier rouge" de Jean-Christophe Rufin.

Quelques longueurs néanmoins, mais cette lecture m'a donné beaucoup de plaisir et d'émotion: l'amour de Jules et Félicité, en dépit de tout, le rapport fusionnel entre un homme et un animal, les réflexions sur le manque, l'absence, la folie guerrière, voilà une oeuvre prenante, poignante, que l'on garde en mémoire. A découvrir, même si le livre n'est pas récent, peu de critiques, pourtant il mérite votre attention!
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Décidément, quelque soit le sujet, Alice Ferney sait nous captiver, même sur un sujet dur et poignant comme celui -ci: une guerre terrible, inhumaine, qui a fait des milliers de morts de part et d'autre et qui a laissé des estropiés en trop grand nombre.. Mais ... Mme Ferney campe toujours des Hommes nobles et généreux, hors du lot, et ici elle va même jusqu'à "humaniser" un chien qui donne encore plus de sens aux caractères des hommes. Vraiment, de la belle ouvrage.
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Avec "Dans la guerre" Alice Ferney nous offre un triple regard sur la guerre 1914-1918.
Tout d'abord, le lecteur entre dans cette guerre en même temps que Jules, avec son lot de massacres journaliers, les camarades tués subitement, les tranchées boueuses et insalubres jonchées de cadavres disloqués, le bruit assourdissant et permanent des canons... Et toujours cette peur de mourir omniprésente à chaque minute passée dans cette horreur.
Ensuite, à travers la correspondance entre Jules et sa femme, on découvre l'envers du décor qui n'est guère plus réjouissant: les relations tendues entre belle-fille et belle-mère, les travaux harassants à la ferme, la solitude difficile à supporter pendant ces années, la mère de Jules qui meurt sans avoir revu son fils. Tout ce quotidien qui s'écoule sans la présence de Jules et qui sera à jamais perdu
Enfin, le point de vue de ce chien exceptionnel, Prince, qui parcourt des centaines de kilomètres pour retrouver son maître. Il devient la mascotte et le confident des soldats de la compagnie.
Avec ces 3 personnages, le lecteur comprend toute l'absurdité de la guerre, de toutes les guerres:
- absurdité de tous ces sacrifices inutiles de soldats,
- absurdité pour les familles privées d'un fils, d'un mari, d'un père,
- absurdité pour ce chien qui ne comprend pas ce comportement animal, lui qui a été éduqué avec tant d'humanité.
Un très beau livre sur les liens précieux entre soldats, mari et femme, homme et animal...et qu'on a du mal à refermer tant les personnages sont attachants.
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« Dans la guerre » nous plonge, comme son nom l’indique, au coeur de la Première guerre mondiale. Nous suivons les déplacements de Jules, paysan landais, mobilisé comme des milliers d’autres pour partir sur le front combattre l’ennemi allemand. Lorsque le tocsin de son village a sonné, Jules a tout laissé derrière lui : sa femme Félicité, son jeune enfant de deux ans, sa mère et surtout son fidèle compagnon, Prince, un colley tout malheureux de voir partir son maître. D’un côté voici donc la guerre, dans toute sa réalité crue : les obus qui éclatent, les longues marches des régiments qui n’en finissent plus, les moments de découragement, l’absurdité des combats et de certains soldats… mais aussi, les belles rencontres, l’amitié et la fidélité entre les compagnons d’armes. De l’autre, voilà les femmes restées seules au pays, à devoir gérer le quotidien, à gérer l’absence et l’attente. Et puis, au milieu de ces hommes et ces femmes, il y a ce chien, Prince, qui n’hésite pas à parcourir des kilomètres pour retrouver son maître. Là, au côté de Jules, Prince va lui aussi connaître tous les heurts et malheurs de la guerre 14-18.

Ce roman d’Alice Ferney, qui aborde le thème de la Première guerre mondiale déroge quelque peu aux règles qui régissent les romans historiques habituels car cette fois-ci c’est essentiellement à travers les yeux d’un chien que nous suivons l’histoire/l’Histoire. Prince, compagnon fidèle vite transformé en « chien-soldat », contribue à dénoncer la barbarie du conflit. Utilisé malgré lui, il joue un rôle éminent, convoyant des messages, ou détectant les survivants au sein des amas de victimes. Comme ses compagnons humains, la pauvre bête doit subir cette guerre sans trop savoir à quoi tout cela mène si ce n’est à la mort.

Dans une ambiance angoissante et triste, Alice Ferney use de sa sensibilité pour décrire l’état psychologique des soldats au front et des femmes restées à l’arrière. Ce n’est pas le sentiment guerrier et patriotique qui domine dans ce roman mais plutôt l’inverse : le rejet de la guerre, la peur de son destin livré au hasard des combats, la révolte face à l’obligation de se soumettre au devoir patriotique. L'auteur offre également au passage un très beau portrait de femme, différent des habituels clichés exposés dans les livres d'histoire : l'émancipation, le travail et le courage des femmes durant la Première guerre mondiale ne s'est pas réalisé sans douleur et sans sacrifice. Félicité, jeune mère en proie à l'hostilité sourde d'une belle-mère acariâtre, a sûrement rêvé d'une autre vie pour elle et son mari.

Le style de l’auteur est sobre tout en étant émouvant. Précis et travaillé, il décrit parfaitement personnages, lieux et événements. L'absence de dialogues et l'écriture "compacte" créent cette impression d'étouffement et d'angoisse que ressentaient les hommes dans les tranchées. Malgré quelques longueurs au cœur de l’histoire, ce roman demeure une très bonne lecture sur ce thème et, à côté du couple Jules/Félicité, la découverte d’une belle histoire d’amour entre un maître et son chien.
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Très joli roman, plein de retenue pour évoquer la Grande Guerre. L'introduction du chien apporte une dimension particulière au déracinement qu'a généré ce conflit pour tous ses protagonistes et permet de montrer comment l'humanité a réussi à survivre dans l'horreur. C'est comme une longue plainte du déchirement qui a touché tout un pays et chacun, très émouvant...
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On nous dira qu'un roman sur le thème de la guerre de 14/18 n'est ni original, ni rare mais la plume de cette magnifique auteure qu'est Alice Ferney nous emmène et nous transporte auprès des deux protagonistes Jules et sa femme Félicité dans un roman éblouissant par sa force et son humanité.

À lire même si vous pensez avoir tout lu sur le sujet.
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Que de temps il aura fallu pour admettre que la Grande Guerre était de chair. Et pas seulement de chair à canon, envoyée en première ligne sous la menace du peloton. de chair, d'hommes, de femmes, de chiens et d'âmes. Alice Ferney y réussit admirablement. Sans excès ni facilité, sans tentation de ne faire que le récit de l'aventure d'un homme. En nouant l'homme dans son temps. Les mots sont là, simples et posés, ni héroïques ni démesurés. Ils disent ces moments qui restent malgré tout des instants de vie.
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Très beau roman : il met en scène un chien-soldat qui retrouve son maître sur les champs de bataille. Jules, droit et intègre, possède sens de l'honneur aiguisé, voit tomber ses compagnons les uns après les autres et ressent comme une injustice le sacrifice de ses compagnons, l'obéissance aveugle aux ordres sans logique. Il écrit de longues lettres à sa famille, un deuxième enfant doit naître, et mettre un peu de lumière dans cette tourmente, tout comme l'affection qui le lie à Prince, le compagnon indéfectible.
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Un très beau livre qui raconte la vie d'un soldat, Jules, pendant la Première Guerre Mondiale. Ce livre est écrit par une femme ce qui est rare. La perspective de son récit l'est aussi puisqu'elle décrit en parallèle les combats, la guerre vue et vécue par les femmes mais aussi l'extraordinaire épopée d'un chien, Prince, qui par fidélité et amour pour son maître traversera la France et subira les pires batailles. C'est un récit très émouvant, très réaliste qui met en exergue tous les dilemmes et les contradictions de la guerre.
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Le 2 août 1914, dans un village des Landes, Jules Chabredoux, comme beaucoup de jeunes hommes, doit fouiller entre les piles de draps afin de retrouver son livret militaire. Il quitte à regret sa femme Félicité et son fils Antoine pour rejoindre son régiment, laissant également derrière lui son chien Prince, un colley fidèle et courageux, sa mère Julia, une veuve sévère et murée dans ses certitudes et son frère, Petit-Louis, trop jeune pour être enrôlé. Félicité a fait promettre à Jules de ne pas jouer au héros et de revenir de cette guerre que beaucoup voient comme une formalité vite expédiée. Les premiers combats tournent au désastre, faisant des milliers de morts et le conflit s'installe, dans les tranchées, imposant aux soldats des conditions effroyables. Jules va néanmoins trouver un soutien inattendu lorsque son chien, après avoir traversé la France, le rejoint dans les lignes. Grâce à l'esprit progressiste du lieutenant Bourgeois, Prince va devenir un chien-soldat, contribuant par son intelligence et son dévouement, à la réussite des missions auxquelles il participe.

Tour à tour, au fil des chapitres, Alice Ferney raconte la vie dans les Landes, la vie et la mort sur le front de l'Est. Les femmes, courageuses, assurent les travaux de la ferme, espèrent des nouvelles du front, craignent l'arrivée des gendarmes, porteur d'annonce de mort. Félicité lit et relit les courriers plein d'amour que lui envoie Jules, et résiste à la méchanceté de sa belle-mère. Jules, déjà peu enthousiaste lors de son départ, se rend vite compte de l'enfer qui attend les soldats, dans cette guerre mal préparée. Mais il apprend aussi la camaraderie, la solidarité et apprécie la valeur de son lieutenant, respectueux de ses hommes. L'éducation du chien va souder les hommes et contribuer à garder quelques traces d'humanité malgré l'horreur des offensives et des retraites.

Le sujet n'est pas nouveau, bien sûr, mais Alice Ferney a écrit un livre magnifique, qui par certains aspects, présente un intérêt documentaire passionnant. La description de l'éducation du chien et de son utilisation par l'armée apporte un dérivatif bienvenu à la narration des combats et à leurs conséquences meurtrières. Il y a parfois des longueurs, mais l'écriture est belle, au plus près des sentiments et des sensations, évitant l'outrance et les excès. Un livre fort et éprouvant, pour aborder avec un peu d'avance le centenaire du début du conflit.
Lien : http://ruedesiam.blogspot.co..
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