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3,62

sur 566 notes
Lu en 2018. J'avais aimé m'insinuer dans cette généalogie familiale, sociologique et historique, adepte de la plume de l'auteure depuis longtemps.
"J'ouvre un album, je chemine dans le temps jusqu'à l'ascendance exigeante." Cet album ouvert l'est sur quatre générations d'une même famille : les Bourgeois ; la petite histoire dans la grande, la grande dans la petite.
Un roman sur la transmission et l'engagement, la fidélité à la parole donnée. Des valeurs sur lesquelles toute une famille s'est construite, un solide socle qui l'a fait tenir debout...
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Le cadre de ce roman est le 20ème siècle, résumé par l'autrice sous la forme de quelques évènements marquants , symptomatiques pour elle du temps qui passe et des mentalités qui changent. Pour l'illustrer on suit sur cette période l'évolution d'une famille nombreuse, aisée et catholique. Pas grand chose de plus que ce canevas sommaire. Les nombreux personnages , formatés par la tradition et inaptes au changement, sont décrits superficiellement et l'analyse de la grande histoire est elle même rudimentaire. le livre ne tient que par les talents de conteuse d'Alice Ferney qui sait trouver les images qui parlent à qui a vécu ce siècle. le livre parait quand même long, de ceux qu'on ne lit que par petits bouts et dont la lecture s'éternise.
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Ce long roman paraît de prime abord appartenir au genre « saga familiale », puisqu'il retrace la biographie d'une vaste famille (les Bourgeois) tout au long du 20ème siècle. le pilier central est Henri, né en 1895, père de dix enfants dont nous connaîtrons à peu près toute la destinée. Mais le mot « saga » risque d'induire en erreur, vu qu'au long du roman, il ne se passe à peu près rien de ce qui nourrit habituellement la fiction romanesque. Au risque de décevoir, disons-le : durant ces 500 pages, pas de coup tordu, pas de mari trompé, pas d'enfants illégitimes, pas de secrets à déterrer. Les accidents de la vie : maladies, chutes, décès. Sinon, des mariages et des enfants. Des carrières rondement menées, sans crise majeure ni période de chômage. Peu de crises existentielles. En fait, cette famille Bourgeois, la bien nommée, est atypique en littérature. Et on ne peut que saluer le tour de force d'Alice Ferney de nous tenir (à peu près) en haleine malgré ces personnages sans intrigues.
Dès lors, passe au premier plan ce qui d'ordinaire dans ce genre de chronique sert de décor. L'Histoire, bien sûr, essentiellement marquée par les quatre guerres que la France a menées au vingtième siècle, racontées à travers le prisme particulier de ces grands bourgeois qui n'en ont pas été à proprement parler victimes. Surtout, le sentiment du temps qui passe, ressenti d'autant plus intensément que les moeurs changent. Henri ne mourra pas dans le même monde que celui où il est né, constate Alice Ferney. Oui, c'est bien là une caractéristique de ce siècle – mais il ne fait guère de doute qu'il en ira de même pour les enfants nés en 1995. Sentiment du temps qui passe, et de belles et utiles réflexions sur la mort. Les Bourgeois ont beau représenter presque à la perfection un mode de vie traditionnel, catholique, conservateur, ils ne peuvent échapper ni à l'un ni à l'autre.
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Les Bourgeois sont une vieille famille française, catholique, bien-pensante. Nous suivons plusieurs générations, qui vont traverser ce vingtième siècle agité, chacune et chacun à sa manière.
Les destins et les points de vue s'enchevêtrent, Alice Ferney a un talent fou pour dépeindre des ambiances par petites touches.
Il s'agit là d'un roman ample, sans rebondissements incroyables mais avec une foule de détails qui rendent cette famille unique et passionnante.
J'ai découvert cette plume, ce texte est magnifique à tous points de vue.
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1918, la toute jeune Mathilde épouse Henri Bourgeois, comme un pied de nez à la guerre qui vient de finir et qui fait dire à tous "plus jamais ça". Jules, Jean, Nicolas, André, Joseph, Louise, Jérôme, Claude, Guy, Marie, le couple aura 10 enfants égrenés au fil des années jusqu'à la mort en couches de Mathilde. Car chez les Bourgeois on est... bourgeois ! Catholique, plutôt de droite, fidèle à sa patrie et à son dieu, faisant passer le devoir avant tout et cachant ses émotions si la situation l'exige. du début à la fin du XXe siècle, les descendants de Mathilde et Henri traverseront guerres et bouleversements sociétaux sans jamais oublier leurs racines et leur famille.

Drôle de roman que ces Bourgeois d'Alice Ferney dont j'ai découvert la plume avec cette lecture. Alors que je m'attendais à une saga familiale assez classique épousant le destin de cette famille au fil des années, j'ai d'abord été désarçonnée par la construction de cette histoire qui ressemble à un puzzle fragmenté. Déjà, procédé assez classique, l'auteure entremêle deux trames narratives, celle d'une narratrice inconnue (qui semble faire partie de la famille, petite fille ou arrière petite fille, voire être l'auteure elle-même) de nos jours racontant le bouleversement créé par la mort de Jérôme un des enfants de la fratrie, et celle de la construction de cette immense famille débutant avec le mariage de Mathilde et Henri en 1918. Mais très vite les chapitres se bousculent et le roman éclate en fragments divers avec des retours en arrière sur les ancêtres de Mathilde et Henri, des bonds en avant pour parler de leurs petits ou arrières petits enfants, bref on est loin d'un récit chronologique classique. J'ai trouvé le procédé plutôt enrichissant car il offre des éclairages différents sur les époques et les moments, certaines scènes clés étant d'abord racontées comme des allusions ou à travers leurs conséquences alors qu'on découvre plus loin dans le récit ce qu'il s'est vraiment passé. Par contre j'ai eu beaucoup de mal avec la trame contemporaine qui mêle réflexions sur la mémoire, l'histoire familiale, ce qu'il reste de nos racines ou de nos souvenirs quand on vieillit puis qu'on disparaît. Les propos ne sont pas inintéressants mais c'est quand même très répétitif, un peu pontifiant et surtout très lent, au point que j'ai vraiment songé à abandonner ce livre.

Heureusement après une grosse centaine de pages, la petite musique d'Alice Ferney se met enfin en place et j'ai été happée par cette histoire, cette famille pas comme les autres, qu'on pourrait détester pour son côté ringard, réactionnaire, cette vie étriquée qui refuse de voir le monde changer autour d'elle, et que pourtant l'auteure arrive à rendre attachante en nous montrant à quel point tous ses membres ont toujours été fidèles à leurs valeurs, à ce qu'ils estiment être leur honneur, leur devoir. C'est aussi un excellent témoignage sur l'histoire tumultueuse du XXe siècle puisque à travers les différents enfants, dont plusieurs choisissent la carrière militaire, on va revivre les grandes guerres qui marquèrent cette période : second guerre mondiale puis guerre d'Indochine ou d'Algérie. le tout est raconté d'une plume alerte et très fine qui excelle à nous faire revivre les événements, à nous replacer dans le contexte et à apporter à chaque fois un éclairage original et pas caricatural sur les faits historiques. Au fil des pages (et c'est un beau pavé !), on s'attache de plus en plus à cette famille et à son histoire au point que je n'avais pas envie de voir ce roman se terminer malgré mes réticences du début.

Les Bourgeois... un roman qui se mérite mais qui une fois apprivoisé m'a laissé une forte impression, à la fois par le talent d'écriture de son auteur et par son originalité sur un type de récit pourtant déjà beaucoup vu et lu. Je vais aller piocher dans les autres titres de l'auteure car j'ai très envie de réitérer l'expérience avec elle.
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Roman d'une époque courant de la fin du XIXème siècle à 2016, d'une famille bourgeoise (à l'instar de leur patronyme), catholique, aisée, parisienne, conservatrice sans être pour autant autant intolérante. Une fratrie énorme, dix enfants nés entre 1920 et 1940, entre "une hécatombe et un génocide". Nous retrouvons des personnages d'un précédent roman de l'auteur "l'élégance des veuves" et la fonction quasi exclusivement reproductrice des femmes.
Pourtant aucun jugement dans les mentalités, aspirations, choix de ses membres qui sont le reflet de leur classe sociale et surtout de leur époque. En effet échapper au déterminisme social est difficile mais le déterminisme temporel pèse sur nous davantage encore : nous sommes le reflet d'une époque.
Structure éclatée sans chronologie pour créer des liens entre les époques.
Comment juger de choix ou de façons de penser quand nous connaissons l'avenir ?
Un roman historique, familial, social mêlant petite et grande histoire. Passionnant pour qui aime L Histoire, la sociologie, les sagas familiales.
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Henri et Mathilde Bourgeois ont eu 10 enfants, tous nés dans l'Entre-Deux-Guerres. Ce seront des enfants du XXème siècle, qu'ils vont traverser en tentant de préserver leurs idéaux et leurs principes, façonnés par leur éducation. Au travers 4 générations, c'est toute l'Histoire qui s'invite dans la leur. Des grandes découvertes du début du siècle aux guerres mondiales, de la femme pilier du foyer aux mouvements d'émancipation, c'est toute une société qui est bousculée, avec des modèles qui doivent s'adapter ou disparaitre.
Une vraie saga familiale, historique, sociologique, mais également intimiste dans laquelle l'auteur s'est appliquée à reconstituer leur parcours en tenant compte de ce qu'ils savaient et percevaient à l'époque, préoccupés de leur quotidien, en faisant abstraction de notre connaissance du futur et du recul que nous pouvons avoir.
Le récit, non chronologique, pourrait perturber la lecture, mais finalement il permet de mieux suivre les membres de cette famille et de les relier sans trop s'y perdre. le passage « arbre généalogique de la descendance » de ce couple, que beaucoup pourrait trouver long et ennuyeux, m'a renvoyé à ma propre famille, mon père étant issu d'un tel modèle, 15eme d'une famille de 17 enfants, dont 12 sont arrivés à l'âge adulte. Je ne m'y suis donc pas perdue !
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Comme son patronyme l'indique, la famille des Bourgeois est une famille bourgeoise catholique aisée. Lors du décès de Jérôme, 8e de la fratrie, la narratrice décide de retracer le parcours complet de cette famille durant le XXe siècle. Peu après la Première guerre mondiale, Henri rencontre Mathilde et ceux-ci décident aussitôt de fonder une famille. Dix enfants naîtront de 1920 à 1940 (ce qui était beaucoup à l'époque mais n'était en rien exceptionnel), de Jules à Marie. Après des études dans des institutions privées catholiques, les garçons accèderont à un métier noble : trois seront militaires, un sera médecin, un autre avocat… Quant au deux filles, elles deviendront mère à leur tour.

Tous ou presque perpétueront et agrandiront la famille. Tout cela en parallèle avec les soubresauts de l'histoire de France. Observant le temps qui passe, mais sans vraiment suivre les évolutions de son époque, ou alors avec quelques trains de retard (pour les droits des femmes par exemple). Car le clan des Bourgeois est une famille on ne plus traditionnelle et réactionnaire. Ce qui en fait un point de vue original, car peu développé en littérature. Les nombreux événements sociétaux, hormis les guerres bien sûr, semblent se passer dans un autre monde, même s'ils auront des répercussions à terme dans le monde feutré de la famille. Les réunions familiales revêtent plus d'importance que n'importe quelle manifestation extérieure.

Bien sûr, en développant l'histoire de toute une famille, nombreuse qui plus est, Alice Ferney prend un recul nécessaire qui peut s'apparenter à de la froideur, mais au fil des pages, on s'habitue et s'attache à l'un ou l'autre membre de la famille. Même si quelques attitudes surprennent : une famille dont le patriarche fréquente l'Action française, et pourtant personne n'est tenté par l'antisémitisme, tout en soutenant Pétain (comme la grande majorité des français par ailleurs). de plus, le Concile Vatican II (juste cité) ne semble avoir aucune incidence sur une famille aussi catholique que l'est celle des Bourgeois, alors qu'il a bouleversé de nombreux pratiquants et divisé des familles entières.

Hormis cela, Les Bourgeois est une excellente saga familiale et historique, nous faisant découvrir l'histoire de France avec un autre point de vue.
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Un tour de force littéraire!
Passionnant et instructif.
Certes, la lecture n'est pas facile, la construction chronologique est complexe, l'arbre généalogique sacrément ramifié. Mais il faut tenir, avancer avec cette famille, apprécier de la découvrir à travers le temps qui passe. L'aspect historique et l'étude sociétal sont d'une richesse incroyable. Il n'y a jamais de parti pris, mais une observation méticuleuse . J'ai plongé dans un monde qui est loin d'être le mien, et j'ai tellement appris, tellement aimé apprendre. C'est là toute la prouesse du livre et le souhait de l'auteure, de garder son lecteur "accroché".
Il y eut des moments où je me perdais ( famille à rallonge), je posais le livre, revenais un peu en arrière et reprenais la lecture.
Je salue l'immense travail et le talent de conteur hors pair de cette d'écrivaine, combien de temps pour écrire un livre pareil!???
J'ai découvert cette auteur avec grâce et dénuement, puis ai lu la conversation amoureuse. Tous deux grandement appréciés. Je laisse "passer" un livre et mon prochain sur la liste est l'élégance des veuves .




Je tire mon chapeau à cette écrivaine
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Alice Ferney relate l'histoire quasiment ordinaire de plusieurs générations d'une famille aisée et conservatrice au patronyme évocateur - les Bourgeois. Derrière ce récit, la « grande » histoire du 20ème siècle: les guerres mondiales, la décolonisation, mai 68, etc…
Malgré une très belle plume et des éléments historiques bien documentés, j'ai été quelque peu gênée par la « froideur » de l'histoire et le manque d'intrigue. C'était peut-être voulu; cette froideur permets peut-être de se mettre dans l'ambiance et de mieux ressentir les relations justement assez froides dans ces milieux bourgeois. Mais je ne me suis pas attachée aux personnages ni à leur histoire.

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