François Ier est l'un des rois les plus célèbre: amoureux d'architecture et mécène reconnu, on ne peut qu'aimer l'image de ce roi séducteur et bienveillant. Néanmoins, derrière lui, ce sont quelques femmes qui s'occupent du royaume et forgent l'avenir. Sa mère - Louise de Savoie, sa maîtresse - Anne de Pisselieu ou encore Diane de Poitiers - l'amie de toujours. Quand son fils monte sur le trône, c'est à Catherine de Médicis que revient ce rôle, d'autres aussi feront leur possible pour tirer les ficelles du pouvoir. La cour de France est définitivement une Cour des dames..
L'Histoire est objective et les historiens/écrivains ont tous leur propre vision de ses personnages célèbres, même parmi tous ceux qui essaient de coller le plus à la réalité. Bien qu'un peu impitoyable avec
François Ier et les rois en général, la version de cette époque par
Franck Ferrand est des plus intéressante et des plus passionnante.
La Cour des Dames faisait partie des sagas historiques que j'avais très envie de découvrir. Sa sortie en intégrale - trois tomes réunis en un petit pavé de mille pages - m'a permis de me lancer enfin. J'avais déjà eu l'occasion de lire un ou deux titres de l'auteur et je crois que ce que j'en ai dis ressemble beaucoup à ce que je vais encore dire aujourd'hui.
J'aime l'Histoire, vraiment! Je l'aime néanmoins légère et un peu romanesque alors que
Franck Ferrand est très terre-à-terre et très masculin. On ne peut qu'applaudir sa rigueur et sa précision, chaque chapitre des trois tomes de cette saga a droit à son propre petit commentaire sur son authenticité ainsi que sur les personnages qui y sont nommés. En plus, de nombreuses autres remarques sont disséminées un peu partout afin d'avoir plus de détails sur certains sujets abordés.
Et c'est génial, vraiment. Dès qu'il brode un peu ou qu'il s'appuie sur la thèse de tel ou tel personnage, il le dit! Je trouve ça remarquable bien qu'un tout petit peu ennuyeux, à force. Se lancer dans les mille pages en un coup est un peu laborieux, j'en ai lu cinq cent puis j'ai fait une pause, pas par ennui mais plutôt par lourdeur. le ton utilisé est très impersonnel à cause de l'utilisation de la troisième personne, un petit détail qui a toujours tendance à me chiffonner. C'est aussi à cause de ça que je trouve la plume de l'auteure très froide, on finit par se sentir plutôt spectateur qu'acteur, ce qui m'embête toujours un peu dans mes lectures.
La plongée dans le cour de
François Ier puis d'Henri II reste néanmoins captivante, quel plaisir de partager la vie de ces grands noms, j'ai adoré découvrir ou re-découvrir leurs grands moments et leur vie quotidienne. Comme je le disais plus haut,
Franck Ferrand n'hésite pas à casser les mythes et à nous les dépeindre tous sous leur vrai jour, dans leurs bons comme dans leurs très mauvais moments. (Comme ce pauvre
François Ier vieillissant avec sa fistule à l'aine et qui poursuit encore sa jeune maîtresse de ses assiduités.) Deux personnages fictifs sont aussi intégrés au roman, deux demi-frères écuyers qu'on croise de temps en temps. J'avoue que je suis assez dubitative quant à leur présence, ils n'apportent pas grand chose au récit.
Et sinon.. Sinon j'ai été ravie de découvrir cette Cour impitoyable et tortueuse. Je ne conseillerai pas de lire les trois tomes en un coup mais bien d'alterner avec d'autres choses plus légères, ce qui permet de profiter de l'ouvrage à sa juste valeur, sans coup de mou. Une très belle plongée historique qui m'aura appris une tonne de choses, j'ai beaucoup aimé!
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