Citations sur L'amie prodigieuse, tome 3 : Celle qui fuit et celle .. (339)
Une société qui trouve naturel d'étouffer toute l'énergie intellectuelle des femmes sous le poids de la maison et des enfants est sa propre ennemie et ne s'en aperçoit pas.
"Un garçon, au part les moments fous où tu l'aimes et où il te pénètre, ça reste toujours en dehors de tout. et ensuite, quand tu ne l'aimes plus,Marine que de te rappeler au,avant tu le voulais, ça t'exaspère. Je lui ai plu, il m'a plu, un point c'est tout. [...]"
"-Elena.
-Oui.
-Lina, depuis que nous sommes enfants, nous a aveuglés tous les deux."
Je ressentis un violent malaise.
"- Dans quel sens?
-Tu as fini par lui attribuer les capacités qui sont seulement les tiennes.
- Et toi?
-Moi, j'ai fait pire. Ce que j'avais vu en toi, ensuite, stupidement, il m'a semblé le trouver en elle."
Alors qu'à Pise, à Milan, je me sentais bien, parfois même heureuse, à chaque retour dans ma ville je craignais qu'un imprévu ne m'empêchât de m'en échapper, que les choses que j'avais conquises ne me fussent enlevées.
Tu vois, dans les contes, on fait comme on veut, et dans la réalité, on fait comme on peut
- Vous avez fait circuler la liste ?
- Oui.
- Et ils disent quoi, les autres ?
- Qui ne dit mot consent.
- Non fit-elle : qui ne dit mot chie dans son froc".
[...] peut-être qu'il y a quelque chose qui ne va pas dans cette volonté qu'ont les hommes de faire notre éducation. A cette époque, je n'étais qu'une petite fille et je ne réalisais pas que, dans son désir de me transformer, il y avait la preuve que je ne lui plaisais pas telle que j'étais. Il voulait que je sois une autre ou, plus exactement, il ne désirait pas une femme, point, mais la femme qu'il imaginait pouvoir être s'il avait été une femme. Pour Franco, expliquai-je, j'étais une possibilité de se répandre dans le féminin et d'en prendre possession : je constituais la preuve de son omnipotence, je lui permettais de démontrer que non seulement il savait être un homme comme il se doit, mais aussi une femme. Et aujourd'hui qu'il ne me perçoit plus comme une partie de lui-même, il se sent trahi.
(p. 403)
Combien de temps s'était-il écoulé depuis notre dernière rencontre ? Je la découvris encore plus maigre et pâle qu'alors, yeux rougis, narines gercées, et ses longues mains entaillées.
Le langage ordurier de notre milieu d’origine était utile pour agresser ou se défendre mais, précisément parce que c’était la langue de la violence, loin de faciliter les confidences intimes, il les empêchait.
- Tout ce qu'on a pu raconter sur les pères et sur la famille ! Mais maintenant que c'est notre tour, comment on va s'en sortir ?