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Citations sur L'amie prodigieuse, tome 4 : L'enfant perdue (369)

En un éclair, je me rendis compte que la mémoire était déjà de la littérature, et que Lila avait peut-être raison : c’était vrai que mon roman – qui avait pourtant tellement de succès – était nul, et s’il l’était, c’était parce qu’il était bien organisé, écrit avec un soin obsessionnel, et parce que je n’avais pas su mimer la banalité des choses, décousue, anti-esthétique, illogique et informe.
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Elle possédait un e intelligence qu'elle n'exploitait pas: au contraire, elle la gaspillait comme une grande dame pour qui toutes les richesses du monde ne seraient que signe de vulgarité. C'était sans doute cela qui avait fasciné Nino: la gratuité de l'intelligence de Lila. Elle se distinguait de toutes les autres parce que , avec grand naturel, elle ne se pliait à aucun dressage, à aucune utilisation et à aucun but.
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(...) je me convainquis que la déception dans laquelle finissait tôt ou tard tout amour pour Naples était une loupe permettant de regarder l'Occident dans son entier. Naples était la grande métropole européenne où, de la façon la plus éclatante, la confiance accordée aux techniques, à la science, au développement économique, à la bonté de la nature et à la démocratie s'était révélée totalement privée de fondement, avec beaucoup d'avance sur le reste du monde. Etre né dans cette ville (...) ne sert qu'à une chose : savoir depuis toujours, presque d'instinct, ce qu'aujourd'hui tout le monde commence à soutenir avec mille nuances : le rêve du progrès sans limites est, en réalité, un cauchemar rempli de férocité et de mort.
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Quand, malgré les nombreuses stratégies qu'elle mettait en œuvre avec les gens et les choses, la coulée prévalait, alors Lila perdait Lila, le chaos semblait l'unique vérité, et - alors qu'elle était pourtant si active et si courageuse - elle s'effaçait, terrorisée, et n'était plus rien.
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Comme toujours, elle s'attribuait le devoir de me planter une aiguille dans le coeur, non pour qu'il s'arrête mais pour qu'il batte plus fort.
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"Magnifique ! dis-je. Je vais t’apprendre, proposa-t-elle. En effet, elle m’apprit, et des segments éblouissants, hypnotiques, commencèrent à s’aligner sur l’écran : des phrases que je disais, qu’elle disait, nos discussions volatiles qui allaient s’imprimer sur la flaque noire de l’écran, semblables à des sillons sans écume. Lila écrivait, je corrigeais, alors elle effaçait en appuyant sur une touche, et avec d’autres boutons elle faisait disparaître un bloc de lumière tout entier pour le faire réapparaître plus haut ou plus bas, en une seconde. Mais aussitôt après, c’était Lila qui avait une nouvelle idée et, en un éclair, tout changeait à nouveau : des mouvements magiques, ce qui était là soudain n’y était plus, ou était autre part. Et il n’y a pas besoin de stylo, de crayon, il n’y a pas besoin de changer de feuille ni d’en mettre une autre dans le rouleau !"
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Etre né dans cette ville - écrivis-je même une fois, ne pensant pas à moi mais au pessimisme de Lila - ne sert qu'à une chose : savoir depuis toujours, presque d'instinct, ce qu'aujourd'hui tout le monde commence à soutenir avec mille nuances : le rêve du progrès sans limites est, en réalité, un cauchemar rempli de férocité et de mort.
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J'eus du mal à accepter la mort de ma mère. Meme si je ne versai pas une larme, j'éprouvai une douleur qui dura longtemps et qui peut-être n'a jamais vraiment disparu. Je l'avais trouvée insensible et vulgaire, je l'avais crainte et fuie. Mais juste après son enterrement, je me sentis comme quand il se met brusquement à pleuvoir, qu'on regarde autour de soi et qu'on ne trouve pas d'endroit où s'abriter.
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- Réfléchis bien ! Une femme séparée, avec deux filles et des ambitions comme les tiennes, doit tenir compte de la réalité et établir ce à quoi elle doit renoncer ou non".
Tout, dans cette phrase, m'exaspéra.
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Ma vie entière se réduirait à une bataille mesquine pour changer de classe sociale.
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