Un très bon final, plein d'amertume devant Lila qui, ayant tout perdu, se retrouve reléguée au point de départ - quand Lenù peut enfin contempler en paix toute sa vie et ses exploits.
La cruauté du retournement de destin de Lila rend certaines pages difficiles à lire tant elles sont insoutenables par moments.
Il faut une certaine audace pour oser briser comme ça un personnage traîné pendant près de 2000 pages, et avec elle tellement d'autres pour lesquels je priais presque pour un beau dénouement. Raté pour la plupart d'entre eux...
De beaux moments succèdent à de nouvelles amertumes avec le rythme soutenu auquel
Elena Ferrante nous a habitués maintenant. Mention spéciale à la relation entre Lenù et sa mère, qui trouve une très belle conclusion et permet enfin à Lenù d'exister.
Comme les tomes précédents, en plus du style très délié et d'un sens de la description plus que remarquable, le roman est animé par un souffle extraordinaire et distinctif. Et par une observation presque troublante des relations humaines, des joies et des perversités qui viennent entacher toute relation ou toute amitié. Chacun peut se reconnaître, je crois, dans ces liens imparfaits qui mêlent sans cesse joie et affection à la rancoeur et à la jalousie maladives. Encore une fois,
Elena Ferrante s'illustre surtout par une compréhension sans doute innée de tout le mécanisme gangréné mais précieux qui lie irrémédiablement les gens entre eux au cours d'une vie.
On se fait balader, quoi. Et pas moyen de résister !