AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,11

sur 3434 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ouf ! ça se termine !

On retrouve nos deux amies et leur amitié toxique ; Lenù vit enfin avec le grand amour de sa jeunesse, Nino, dans des conditions rocambolesques, car c'est un menteur invétéré qui entretient toujours des relations avec sa femme (il n'a pas divorcé bien-sûr, beau-papa est bien trop intéressant pour son avenir ! alors qu'elle a quitté son mari)

Évidemment, l'amour la rend aveugle. Elle a un enfant de cette relation avec Nino. L'auteure reconnue n'arrive plus à écrire une ligne, trop prise par a passion, et quand son éditeur la presse, elle finit par ressortir un vieux manuscrit jadis refusé…

Lila est toujours aussi perturbée psychologiquement, c'est le moins qu'on puisse dire et les deux amies vivent près l'une de l'autre à Naples, elles seront enceintes en même temps…

J'ai terminé ce roman fleuve il y a plus d'un mois et j'ai remis ma critique toujours à plus tard tant j'étais exaspérée par la relation entre ces deux femmes, espérant devenir plus indulgente avec le temps. Mais, et je sais que je vais me faire des ennemies, car Elena Ferrante a beaucoup de fans, ce roman ne m'a pas plu.

J'ai bien aimé le premier tome de la saga, moins le deuxième encore moins le troisième. L'adaptation télé du premier tome m'a poussée à lire le quatrième, d'autant plus que je n'aime pas laisser un livre en plan, encore moins une saga.

Je me suis ennuyée tout au long de ces 618pages et je ne lirai probablement pas les autres publications de l'auteure. Il y a un seul élément positif : j'ai réussi à terminer ce livre, dont il ne me reste rien un mois plus tard. Entre temps j'ai lu « Une famille comme il faut » de Rosa Ventrella, sur un thème proche, et je l'ai largement préféré.


Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
Commenter  J’apprécie          4410
Et voilà, le dernier tome de la saga d'Elena Ferrante vient de se fermer.
On y retrouve les personnages des tomes précédents bien évidemment, mais cette histoire est surtout basée sur Lena et ses filles. Chacun évolue vers son propre avenir.
Avec l'âge, Lenu se trouve enfin, difficilement. Sa relation avec Lila semble s'apaiser un peu. Elle prend du recul sur son entourage, elle accepte les autres tels qu'ils sont, et du coup s'accepte aussi, elle s'affirme.
C'est un livre sur la maturité, la prise de conscience et l'acceptation.
Sans avoir été emballée par cette saga, j'ai apprécié l'écriture de l'auteur. Une découverte en demi-teinte, mais une découverte que je ne regrette pas.
Commenter  J’apprécie          430
J'ai été emporté par le tourbillon romanesque de cette saga dès les premiers chapitres du premier tome, puis du 2ème et 3ème.
J'ai retrouvé dans cet ultime volet tout ce qui m'avait fait vibrer, ce prodigieux souffle romanesque, cet inoubliable duo / duel féminin, le tout débordant de vie. Tout y est incarné sur fond d'action-réaction permanente entre nos fusionnelles amies. On s'y adore et déteste à la fois dans un mélange de style ( tragique - grotesque - sensuel - violent ) souvent volcanique.
Mais je pense sincèrement que c'est une bonne chose que la saga soit désormais close. Les 200 premières pages m'ont vraiment agacée : pas de Lila, mais une Elena insupportable, déchirée entre son amant et ses enfants, entre le désir de vivre et le besoin d'écrire, souvent hystérique ( cela m'a fait pensé au personnage Des Jours de mon abandon de la même Elena Ferrante ). C'était très très long, répétitif et peu intéressant. Mis à part l'épisode du tremblement de terre de Naples en 1980, j'ai regretté que l'arrière-plan politico-social soit effleuré.
Reste que j'ai dévoré ce roman.
Reste de superbes pages et beaucoup de mélancolie à lire ce dernier opus qui signe la perte des illusions à l'âge adulte, là où le jeu entre les vieux déterminismes et la liberté imprévisible, entre les attachements indéracinables et l'envie de les détruire sont les plus forts.
Commenter  J’apprécie          380
Elena Ferrante m'avait perdu dés le troisième tome de cette série que je trouvais de trop , tant j'avais l' impression de ressasser les problèmes des uns et des autres, tant j'en avais marre de leurs névroses, tant je trouvais certains faits peu crédibles. le premier tome était parfait, original, et le deuxième avait encore quelque chose à dire. J'avais laissé passer du temps entre le troisième et le quatrième sensé clôturer une série prodigieuse, afin, de retrouver ma "candeur" de lectrice, d'oublier cette sensation de "pataugeoire" qui consiste à faire durer une saga dans un but commercial, mais là, quelle déception ! Tout ça pour ça ?

Souvenez-vous, au début du premier tome , face à cette sublime et longue amitié, L'autrice nous informait que l'une des deux amies disparaissait (dans le sens volatilisée, vivante mais n'informant pas ses proches de son état et de son adresse) et la lectrice pendant toute la série de se demander : mais qu'a t-il pu arriver à Lila pour qu'elle réagisse ainsi ? ... C'était le fil conducteur, la question laissée en suspens, sensée nous faire avaler tous les tomes, avec gourmandise, fébrilité.
Et bien, Elena Ferrante ne répond pas à la question, nous offre des embryons d'idées pas assez consistants.
Contrairement au Publishers Weekly, je ne trouve pas la boucle bouclée, et je ne trouve pas que la conclusion soit formidable... Et je ne peux m'empêcher de comparer cette saga à d'autres (Autant en emporte le vent, La Saga des Cazalet...), et je ne peux que trouver l'Amie prodigieuse décevant...

Je n'adhére pas à trop de choses.
Je ne comprend pas qu'avec son évolution intellectuelle, professionnelle, sa réussite financière, Lena revienne habiter dans son quartier, dans un taudis. Je ne comprends pas qu'elle veuille , qu'elle choisisse, d'y élever ses filles avec tout ce que ça comporte de freins dans leurs apprentissages scolaires, dans tout ce qu'il y a comme risques avec la mafia tout autour, et surtout avec tout le mal qu'elle a en dit. C'est comme si Jamel Debouze retournait scolariser ses enfants à Trappes ! Et le père qui verse une pension n'a t-il pas voix au chapitre ?

Je ne comprends pas cette amitié toxique, se voler le petit-ami Nino était la goutte de trop .
De quoi elles peuvent bien parler, ces amies ? Lena la cultivée et Lila, certes intelligente mais qui n'ouvre jamais un roman, vu une expo, écouté un disque, vu un film, apparemment... Lila qui n'est jamais sortie de son quartier. J'aurais compris si elles se retrouvaient de temps en temps, comme pour faire le point, analyser leurs situations respectives, se donner des nouvelles du quartier et de ses habitants. Mais là, habitant l'une au-dessus de l'autre, il n'y a pratiquement pas de frontières entre chez l'une et chez l'autre. Trop fusionnelles ...

Je ne comprends pas de quoi vit Lila, qui à un moment, passe son temps à garder les enfants de Lena, au lieu de bosser. Son entreprise d'informatique ne tourne pas toute seule, surtout si elle est aussi florissante que le décrit Elena Ferrante. Où sont les petites mains, les collaborateurs. Cet aspect-là de la "prodigieuse réussite" de Lila, est "abyssalement " absent. Or cela fait partie de l'évolution du personnage, de sa construction. Lila devrait changer, évoluer avec le succés, l'aisance financière, or dans les quatre tomes, elle est identique. C'est irréaliste .
D'ailleurs , j'aurais trouvé bien que Elena Ferrante lui donne un peu la parole, qu'on voit le monde à travers ses yeux...

Je ne comprend pas l'intérêt du drame qui survient vers le milieu du livre. C'est comme si, Elena Ferrante s'étant rendu compte qu'à part, décrire le quotidien, somme toute, banal, sur plus de cinq cents pages de deux amies, il lui fallait soudainement muscler son jeu dans l'intrigue, y mettre du drama, de l'intensité. Ça sort de nulle part, et rend encore plus toxique , bizarre, effrayant cette relation " d'amitié"...

J'ai bien compris que vers la fin, l'autrice veut nous faire réfléchir sur la fonction d'écrivain, sur les traces qu'ils laissent à la postérité, sur l'insignifiance des mots face aui tourbillon de la vie, aux enfants qu'on laisse sur terre ou pas...
Les frontières sont minces entre "fictions" et réalité : Lena exerce le même métier qu' Elena Ferrante, Lena a une petite-fille qui s'appelle Elena, Lena écrit le livre qu'elle croit que Lila écrit, Tina la fille de Lila a le même prénom que la poupée de Lena enfant qui avait disparu.

Mais c'est comme si l'autrice me laissait sur ma faim (sur une "vraie"fin ), me laissait dans un flou artistique et je déteste ça.
Trop de destins croisés, de personnages à peine esquissés. Trop peu de descriptions sur l' Italie, sur Naples (par exemple de tremblement de terre si mal raconté, et puis si vite oublié les pages d'après...). Elena Ferrante n'ancre pas assez son récit dans l'Italie : Naples n'évolue pas, où sont les chansons, les films, la mode vestimentaire, les voitures...

Après le tome 2, Elena Ferrante m'a perdue et j'en suis la première déçue!
Commenter  J’apprécie          376
C'est davantage avec soulagement que regret que je termine la célèbre saga de "L'amie prodigieuse". Je serai allée au bout bien que mon intérêt n'ait jamais cessé de décliner au fil des pages.

Le fait d'avoir très vite pris en grippe la narratrice, Elena, n'a pas facilité la tâche, c'est certain. Mais pour moi elle incarne une telle somme de frustration et de jalousie qu'il m'a été impossible de ne pas m'agacer du spectacle de ses éternelles jérémiades. Femme inassouvie qui passe beaucoup de temps à se convaincre de son courage et de son indépendance alors qu'elle m'apparaît vraiment comme une niaise opportuniste. Mais bon, passons.

Ce dernier tome fait la part belle au drame avec une recrudescence de violence dans les moeurs et la vie quotidienne à Naples, des années 80 au XXIème siècle. Dégoûtée des personnages, je me suis un peu plus attachée au contexte. En épilogue, l'autrice s'explique sur sa vision et son expérience de Naples, mettant cette ville à part et la décrivant comme inchangeable. Violente elle est, violente elle restera.

L'autre personnage principal, Lina, était, aux dires de nombreux lecteurs m'ayant conseillé la lecture de la saga, une figure féminine absolument unique, inoubliable, captivante, séduisante... Pour moi, elle fut tout autre et elle va vite être oubliée.

Enfin, je conclus ce billet pessimiste sur un dernier constat : le style de la mystérieuse Elena Ferrante ne m'aura pas non plus transfigurée. le récit se fait particulièrement elliptique dans ce quatrième volet, les sauts dans le temps sont plus nombreux, le récit y perd de son âme et de sa cohésion.

Cette saga ne me laissera donc pas un souvenir impérissable. Je retiens surtout cette impression de malaise d'une amitié idéalisée qui finalement n'aura été qu'une rivalité larvée et non assumée.


Challenge PAVES 2023
Challenge MULTI-DEFIS 2023
Challenge PLUMES FEMININES 2023
Commenter  J’apprécie          371
Ce quatrième tome est donc le dernier de cette saga qui relate la complexe et envoûtante relation de ses deux amies Lila et Elena, deux jeunes files issues d'un quartier défavorisé de Naples et dont l'amitié démarre à la fin des années 50.

Nous sommes en 1976 et Elena accompagne son amant Nino, cinq jours à Montpellier, à une conférence, au risque de mettre toute son existence de mère en péril. Comment faire tenir ensemble sa vie amoureuse, sa vie professionnelle et ses deux filles. Ils vont devoir affronter leurs conjoints respectifs avant de vivre ensemble. Elena qui est revenu vivre à Naples souffre de l'indifférence de son amie Lila.

L'une est brune, l'autre blonde, l'une est gentille, l'autre perfide, l'une est sereine, l'autre nerveuse, opposées et complémentaires. Lila est tellement désireuse d'occuper à nouveau tous les recoins de la vie d'Elena, mais ce temps est fini, elle n'exerce plus aucune autorité sur elle. Lila fait mine d'être sympathique et affectueuse, mais après elle te pousse légèrement, juste assez pour te déséquilibrer et t'égarer. Lila c'est elle qui fait et défait, elle est dotée d'une irrésistible force d'attraction, rien ni personne ne peut la rapetisser.

Comme les trois volumes précédents, l' histoire de l'enfant perdu est aussi pleine d'événements, de rebondissements. Un foisonnement de personnages et d'intrigues avec un pouvoir d'attraction irrésistible. L'histoire de l'enfant perdu parle de maturité et de vieillesse, vieillesse d'une ville Naples qui se dégrade, vieillesse d'un monde dans lequel les deux jeunes filles ont grandi qui se dissout, et surtout le changement irrémédiable des corps.

Si l'écriture d'Elena FERRANTE est toujours aussi agréable, j'ai eu l'impression, à la lecture de ce quatrième et dernier tome, de tourner en rond, et puis tous ces personnages, cela donne le tournis. Malgré tout « l'amie prodigieuse » reste une oeuvre magistrale dont la ville de Naples est le coeur qui rythme la vie de ses habitants, une oeuvre sur l'amitié de deux femmes, véritables pôles opposés de la même force,qui entrent en collision et se rencontrent, qui s' influencent l'une et l'autre, s'éloignent et se réunissent, s'envient et s'admirent.



Lien : http://notreavis.canalblog.c..
Commenter  J’apprécie          352
Me voilà arrivé au terme de la saga d'Elena Ferrante : L'amie prodigieuse. J'en ressort avec un sentiment mitigé. Autant j'avais adhéré aux deux premiers tomes : l'enfance , l'adolescence de Lena et Lila, leurs premiers émois amoureux mais aussi le Naples ouvrier et populaire et puis les règles de la société italienne avec en sourdine les coups de basses de la Camorra.
Dans ces 2 Tomes ce révélait l'amitié entre Lila et Lena mais aussi le développement psychologique des différents personnages.
Et puis dans le Tome 3 il m'a semblé que tout cela commençait à ronronner méchamment. Plus de psychologie ,peu d'information sur la société italienne, la politique. Je me suis retrouvé dans une Saga dans le mauvais sens du terme avec les états d'âme de chacun en superficialité.
Je me suis dit. C'est un passage. le Tome 4 va relancer et magnifier l'ensemble.
En plus les critiques sont louangeuses pour ne pas dire dithyrambiques.
Et bien malgré ce flots de critiques plus enlevées les unes que les autres,je n'ai pas accroché à la fin de cette saga et ce que j'avais ressenti dans le Tome 3 à été accentué dans le Tome 4.
Comment parler d'une amie prodigieuse ( Lila ou Lena ?) alors que tout cela ressemble beaucoup à une relation toxique.
Que penser de Lila qui subit sa vie, ses relations avec les hommes mais aussi avec ces filles.
Pour quelles raisons revient elle vivre dans son quartier populaire de Naples :par amitié ou par opportunisme . La relation toxique.
Peut on trouver réaliste ces différents voyages professionnels à travers l'Italie ou la France laissant ces enfants des semaines entières soit à Gênes chez ces ex beaux parents ,à Florence chez son ex mari ou encore à Milan chez une amie ou encore à Naples chez Lila. Ces enfants Dede et Elsa qui étaient en âge d'être à l'école.
C'est un exemple des facilités d'écriture qui m'ont dérangé tout comme la façon de plaquer l'histoire politique et sociale de L'Italie. Une ligne pour mentionner l'attentat de Bologne. A peu près autant pour parler de l'assassinat d'Aldo Moro.
Quand au terrible tremblement de terre du 23 Novembre 1980 qui frappa Naples et sa région, il permet à Elena Ferrante de mettre en situation Lila et Lena dans une voiture et c'est tout.Le tremblement de terre n'a aucune répercussion physique, psychologique sur les autres personnages
Enfin que dire des 3 ou 4 pages sur Naples à la fin du livre. Vraiment plaqué
Voilà cette critique pour dire ma déception sur la fin de cette saga.
Je mets 3 étoiles pour l'ensemble de l'oeuvre et la fluidité de l'écriture d'Elena Ferrante mais je ne partage pas les avis des observateurs qui disent qu'Elena Ferrante possède l'une des voix les plus fortes de la fiction contemporaine.
Commenter  J’apprécie          241
Quel ennui ! quelle déception !
J'avais tellement aimé les précédents que j'en attendais peut-être trop...
Les 150 premières pages sont justes insoutenables; je me suis beaucoup ennuyé à écouter Elena se plaindre de sa relation avec Nino, avec ses filles, avec ses beaux parents... elle geint, critique les autres et s'auto-critique aussi.
C'est tellement pénible qu'on a presque envie qu'elle le quitte, cet amant qui se moque d'elle, pour qu'on puisse, nous aussi, passer a autre chose !
Lenuccia donne l'impression qu'elle est devenue une femme jalouse et paranoïaque, totalement obsédée par son amie et son désir de la surpasser.
Même le personnage de Lila, insaisissable et fascinante dans les autres tomes, m'a parut moins travaillé, plus fade. le quartier n'est plus trop décrit, (sauf à la toute fin, ou on a le droit a une description très détaillée de Naples, jetée de manière un peu incongrue, comme sortie d'un guide touristique) La politique survolée... on est en 80/90 et on ne ressent pas la période comme on ressentait les années 60 du premier tome. Il y avait pourtant matière à raconter dans ces années là !
Passé les 200 premières pages, le roman est plus dynamique, moins larmoyant mais trop tard, je m'étais lassée.
Une triste fin, à l'opposé du « bouquet final » promis par Gallimard sur la couverture...
Vraiment dommage !
Commenter  J’apprécie          246
Ferrante Elena (pseud) – "L'amie prodigieuse, IV – L'enfant perdue" – Gallimard, 2018 (ISBN 978-2-07-269931-3) – Traduit de l'italien par Elsa Damien, publié en italien en 2013 sous le titre "Storia della bambina perduta (l'amica geniale, volume quarto)"

Après avoir lu et apprécié les trois volumes précédents, ce quatrième tome – annoncé comme clôturant la sage – m'a plutôt déçu.

Ce dernier volume est encore plus précisément daté que les précédents, et ce, dès la première phrase "à partir du mois d'octobre 1976 et jusqu'en 1979..." Par la suite, le texte contient souvent des dates précises, ou des allusions à des évènements facilement datables (élections locales, attentat de New-York du 11 septembre 2001 etc), et se termine quelques années après l'hiver 2002.

D'un point de vue littéraire, le récit n'est plus porté par cette qualité de narration qui – dans les trois volumes précédents – emportait le lecteur d'un bout à l'autre : d'une part la narration s'enlise souvent (surtout en ce qui concerne le personnage de l'amie prodigieuse, Lina Cerullo) dans des considérations de type "psychologie des profondeurs" caractéristiques des revues de salon de coiffure, d'autre part l'auteur introduit un évènement dramatique (la disparition d'une enfant, d'où le sous-titre) dont l'intrigue ne bénéficie en rien, de sorte qu'il apparaît fort peu convaincant.
Par ailleurs, les personnages deviennent trop caricaturaux. Ainsi, parmi les personnages principaux, tous les hommes sont (mode actuelle oblige) soit des crétins diminués (le fils de Lina par exemple cf p. 450), soit de beaux salauds (les Solara), soit des muets (le compagnon de Lina, qui ne serait bien évidemment qu'un exécutant) ; curieusement, le seul personnage masculin positif s'incarne une fois de plus dans l'ancien mari, Pietro Airota, qui n'occupe qu'un rôle secondaire de roue de secours permanente. Inversement, Lina devient par moment une sorte de Zorro terrorisant et manipulant tout le quartier ; quant aux autres femmes, ce ne sont que des potiches, n'ayant pour rôle que de faire ressortir la "brillante réussite" de la narratrice, jusqu'à la nausée.

C'est qu'en effet, la narratrice s'auto-congratule copieusement et fréquemment (avec quelques passages de critiques acerbes proférées par les autres personnages – principalement Lina – pour mieux faire ressortir ce qu'elle présente comme ses grandes qualités), alors que le récit qu'elle tresse elle-même montre à longueur de pages combien elle pourrit la vie de ses filles (qui s'enfuient chez leur père ou leurs grands-parents dès qu'elles le peuvent) et de son entourage : il y a là une incohérence dans le récit qui finit par s'avérer gênante.

Finalement, ce texte est moins un roman qu'un témoignage à peine romancé sur ce que fut la vie de femmes typiques de cette époque, sorties d'un milieu social défavorisé, mais ayant "réussi" (elle le répète à satiété), par le biais d'une bonne scolarité et un mariage prestigieux, à se glisser dans la bonne société "de gôôôche".
L'auteur trace cependant un portrait tellement caricatural que j'en reste perplexe. Ainsi par exemple, pendant toute le première moitié de ce copieux roman, la narratrice accepte le rôle de maîtresse et épouse secondaire de Nino Sarratore (p. 124) ; en France, la gôôôche caviar a eu son Strauss-Kahn/Dodo-la-Saumure et autres "libertins", et j'ai moi-même croisé dans ces années-là trois féministes enragées qui partageait la vie de sales types machistes effarants (mais de gôôôche – l'une d'elle acceptait même des fonctions masochistes effrayantes), mais tout de même, cette liaison de la narratrice Lenu Greco semble quelque peu caricaturale.

Pourtant, elle semble consciente de la caractéristique principale de ces intellectuel(le)s capables de proférer les plus beaux discours "z'humanistes" tout en se comportant comme des sagouins dans la vie réelle (p. 306 "je voulais qu'elle sente que j'appartenais à l'élite tout en m'en distinguant" – rien de moins ! re-belote p. 336), mais elle-même se comporte finalement tout à fait comme elles et eux, utilisant les autres à sa guise surtout lorsque l'envie lui prend de se débarrasser de ses propres filles pour courir les plateaux de télévision et jouir de sa "célébrité" dont elle nos rebat les oreilles.

Mieux encore, vers la fin, elle semble prendre conscience de la viduité complète de ces discours dont ces intellectuel(les) nous ont saoulés pendant des décennies, pour finir par s'en soûler seul(e)s sans se rendre compte que plus personne n'y attachait la moindre importance (cf p. 82, 177, 388, 492, 530).
Elle finit même par découvrir les ravages causés par la drogue (p. 188) mais qu'importe puisque ça ne concerne que les sales gens de son sale quartier d'origine. Elle serait même parfois effleurée par un doute, en rejetant la responsabilité sur son ex-mari (p. 480) qui sert décidément de rustine permanente bien pratique, mais se console car ses filles font de brillantes carrières d'arrivistes (p. 388).

Cette narratrice finit par donner la nausée, c'est peut-être l'intention de l'auteur.
le sous-titre semble erroné : ce n'est pas seulement une enfant qui a disparu, ce sont tou(te)s les enfants de ces intellectuel(le)s soixante-huitard(e)s qui ont copieusement morflé...
Un roman d'une férocité extrême, quelque peu caricaturale. Les soixante-huitardes n'ont pas toutes – loin s'en faut – sombré dans de telles sottises et une telle auto-satisfaction.

Pour vous remettre de la sale impression que laisse cette lecture, je vous recommande treize minutes de pure perfection, avec Sandrine Piau dans le rôle d'Alcina :
https://www.youtube.com/watch?v=PobXNh2gt1Y
Commenter  J’apprécie          203
J'ai dévoré les 3 premiers tomes, c'était donc sans compter la lecture de ce tout dernier opus!

On retrouve Lila et Lénu après 40 ans d'amitié et de vie à travers l'Italie.

J'ai retrouvé très vite le rythme d'écriture d'Elena Ferrante et du coup cela est plus fluide. Il est toujours aussi fluctuant: l'intrigue démarre très vite et j'ai apprécié retrouver Nino et Lénu. La relation avec ses filles est je trouve assez avant-gardiste vu l'époque qui est décrite.
Certains aspects de l'histoire, notamment la situation politique italienne m'a un peu soûlée...
L'intrigue est relancée après l'événement tragique mais la suite est de trop. Je pense que l'on aurait pu s'arrêter avant.
On voit la tombée de certains personnages importants auxquels on s'était attachés mais franchement je trouve que le déclin de tous est assez soporifique.

Très franchement, je pense que ce 4ème tome est celui de trop...!
Commenter  J’apprécie          170




Lecteurs (7593) Voir plus



Quiz Voir plus

L'amie prodigieuse, le quiz !

Elena Ferrante est le pseudonyme de Erri De Luca, le véritable auteur des romans.

Vrai
Faux

10 questions
335 lecteurs ont répondu
Thème : Elena FerranteCréer un quiz sur ce livre

{* *}