AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Le Principe (68)

Il y serait question d'un personnage dont la vitesse et la position ne peuvent être exactement déterminées, qui sent parfois son corps s'étaler dans les ruelles d'une ville semblable à celle-ci, en recouvrant toute la surface jusqu'à ce que le regard des autres le force à se matérialiser en un point précis, et la question de savoir s'il souffre d'un trouble psychique inconnu ou s'il fait l'expérience d'une réalité inconcevable ne devrait pas être élucidée.
Commenter  J’apprécie          30
"Toutes les histoires sont cohérentes et toutes sont incomplètes, comme si le principe ne régissait plus seulement les relations entre la position et la vitesse, l'énergie et le temps, mais débordait de toutes parts le monde des atomes pour étendre son influence sur les hommes dont les pensées s'estompent et se colorent des teintes pâles de l'indétermination. "
Commenter  J’apprécie          30
Je cite de mémoire, à propos du mutisme et des conversations lapidaires de Dirac:
" Il n'y a que les artilleurs qui pensent que l'abondance de mitraille peut compenser l'imprécision du tir"
Commenter  J’apprécie          30
Vous, vous ne cherchez pas la mort, vous la fuyez au contraire autant que vous le pouvez, vous ne prenez pas de risques inutiles et jamais vous n'auriez eu l'imprudence de proclamer publiquement, comme le fera Ernstel Jünger, que si l'on pendait Hitler, vous feriez le voyage à pied jusqu'à Berlin pour tirer sur la corde. Vous avez peur, pour ceux que vous aimez, pour vous-même. Vous voulez vivre parce que vous savez qu'on ne lutte pas contre un monde qui consacre toutes ses forces à célébrer le culte obscène de la mort en lui offrant une mort supplémentaire, fût-elle parfaite, mais en lui opposant l'obstination imparfaite de la vie et vous vivez encore, vous vivez obstinément, alors que l'avion d'Hans Euler plonge en flammes vers la mer d'Azov et qu'en Italie, à Carrare, un jeune garçon qui ne saura pas comment finit La Chartreuse de Parme est étendu immobile, ses yeux grand ouverts tournés vers le ciel, sur les falaises de marbre que son père inconsolable a dressées pour lui comme un berceau.
Commenter  J’apprécie          30
"A s'exprimer par métaphores, on se condamne à l'inexactitude et, si l'on se refuse à l'avouer, on prend encore le risque du mensonge."
Commenter  J’apprécie          30
Celui qui refuse de se résoudre au silence ne peut s'exprimer que par des métaphores.
Commenter  J’apprécie          30
car, même si l'homme peut faire ce qu'il veut, il ne peut pas vouloir ce qu'il veut.
Commenter  J’apprécie          30
Les pensées peuvent être cachées, secrètes, honteuses, oubliées, elles peuvent être douloureuses, inacceptables ou incomprises, elles peuvent même être contradictoires : elles ne sont pas indéterminées.
Commenter  J’apprécie          30
Ils voulaient comprendre, regarder un instant par-dessus l'épaule de Dieu.
La beauté de leur projet leur semblait la plus haute qu'on pût concevoir.
Ils étaient arrivés là où le langage a ses limites, ils avaient exploré un domaine si radicalement étrange qu'on ne peut l'évoquer que par métaphores ou dans l'abstraction d'une parole mathématique qui n'est au fond, elle aussi, qu'une métaphore.
Ils devaient sans cesse réinventer ce que signifie "comprendre".
Les connaissances qu'ils vénéraient ont servi à mette au point une arme si puissante qu'elle n'est plus une arme, mais une figure sacré de l'apocalypse.
Ils en ont tous été les oracles et les esclaves.
Commenter  J’apprécie          20
Le poison de la vérité sur l’étudiant Hans Euler, p. 88-89 :
Vous avez essayé de lui parler, la guerre finirait, le monde serait encore là, un monde différent, ce ne serait sans doute pas un monde meilleur mais il aurait besoin que des hommes de bonne volonté survivent pour faire au moins en sorte qu’il ne devienne pas pire que celui-ci, c’était une tâche utile, nécessaire, certaines choses méritaient d’être sauvées du néant, il secouait tristement la tête, vous aviez beau insister, il ne vous croyait plus, toutes les paroles d’espoir lui semblaient répandre une puanteur insupportable, celle du mensonge et de l’illusion, et il souffrait terriblement, car les effets du poison de la vérité sont d’abord douloureux, on songe avec nostalgie à la douceur perdue des rêves d’avenir qu’on ne fera plus jamais, aux délices du mensonge et de l’illusion dont on ne supporte plus la puanteur après s’être si longuement enivré de leur parfum délicat, aux promesses d’amour auxquelles on ne peut plus croire, mais, quelques mois plus tard, quand le poison a desséché jusqu’à la racine de la vie, il n’y a plus de nostalgie, plus de souffrance, seulement l’incomparable quiétude du désespoir, et Hans Euler vous écrivait depuis la Grèce pour vous parler seulement du ciel bleu, de la mer vineuse et du goût des oranges.
Commenter  J’apprécie          20






    Lecteurs (522) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Philo pour tous

    Jostein Gaarder fut au hit-parade des écrits philosophiques rendus accessibles au plus grand nombre avec un livre paru en 1995. Lequel?

    Les Mystères de la patience
    Le Monde de Sophie
    Maya
    Vita brevis

    10 questions
    438 lecteurs ont répondu
    Thèmes : spiritualité , philosophieCréer un quiz sur ce livre

    {* *}