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4,35

sur 1408 notes
Après avoir entendu des critiques dithyrambiques pendant des années sur ce roman graphique, je me suis enfin décidée à le lire !

L'histoire se déroule à Chicago, à la fin des années 60. Nous allons suivre une enfant de dix ans, Karen, qui adore les monstres. Fascinée par ces derniers, elle se voit même comme un loup garou. Un soir, en rentrant de l'école, Karen apprend la mort de sa voisine, Anka Silverberg, survivante de la Shoah, qui se serait suicidée. Karen va alors enquêter sur cette mort suspecte et s'intéresser à la vie et au passé de cette voisine...

Bien que j'étais un peu effrayée à l'idée de lire cet ouvrage, ce n'était pas à cause des monstres - réels ou fictifs - qui en étaient le sujet, mais plutôt au vu des thématiques abordées et des illustrations peu communes. La lecture de ce roman graphique n'a pas été simple, tant le style de dessin semblait peser sur le texte, lui-même déjà très lourd.

Les thématiques abordées sont difficiles : ce livre traite des traumatismes, de violences, de viols, d'agressions, de tortures et des horreurs commises pendant la Seconde Guerre Mondiale. En parcourant cette histoire, on se rend vite compte que le monstre, ce n'est pas celui qu'on croit... Karen n'est qu'une enfant qui préfère s'imaginer monstre parce que c'est plus facile que d'être une femme. Dans ce récit, les monstres ne sont pas des loups garous, des vampires ou des zombies...

Ce roman graphique est absolument époustouflant ! Derrière cette enfant qui veut être un monstre, se cache en réalité une histoire complexe qui parle de racisme, d'homosexualité, de la Seconde Guerre Mondiale... Les illustrations sont entièrement faites au stylo bille, ce qui donne à cette bande dessinée un style hors du commun. L'autrice est talentueuse et nous a servi une intrigue fascinante avec des illustrations qui le sont tout autant...
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J ai plus été séduite par le graphisme que par l histoire en elle même.
L oeuvre graphique est assez incroyable: au stylo bic, un nombre de pages impressionnant, des dessins et des pages vraiment bluffantes. Je comprends que certains y voient un chef d oeuvre. J ai ete un peu gênée par la typographie de certaines pages trop serrée, trop dense.
L histoire m a mis une claque dans la figure. d'une petite fille qui aime les monstres et aimerait en être un pour se protéger et protéger sa famille, on se retrouve à aborder une multitude de thèmes et un tas de monstres apparaît : la pédophilie, les camps d extermination, la prostitution...
C etait trop pour moi et j ai senti un grand monstre de tristesse m envahir. Trop sombre pour moi, trop dur.
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Nous sommes en présence d'une oeuvre grandiose et majeure de la bande dessinée, plus qu'une BD c'est un véritable roman graphique de plus de quatre cents pages entièrement réalisé au stylo à bille. Coloré, doté d'un style graphique exceptionnel, avec une mise en page ultra originale, « Moi ce que j'aime c'est les monstres » est bien plus qu'une histoire de monstres.

C'est une histoire humaine. À travers les monstres qu'Emil Ferris dessine, nous retrouvons une transcription des rejetés de notre société, on navigue dans des tableaux connus de l'art majeur, on est littéralement jeté dans les trains en direction des camps de concentration pendant la seconde guerre mondiale, on se retrouve dans les bas-fonds du Chicago des années 60, meurtres, trafics d'enfants, pédophilie, secrets, non-dits, confrontation à la maladie, sexualité, la différence est pointée du doigt en permanence et le droit à la différence est mis en avant. Je pourrais vous en faire douze paragraphes que la surprise serait encore totale. Au final c'est encore bien plus que tout ça.

Le récit est découpé en plusieurs chapitres, tous séparés par une couverture fictive de comics d'horreur faite au stylo, magnifique à chaque coup, puis quitte à me répéter, chaque dessin est magnifique dans ce livre, on contemple sans cesse les petits détails, les couleurs, le visuel des textes, la mise en page originale.

Les éditions "Monsieur Toussaint Louverture" ont fait une réelle bonne action pour l'esprit du lecteur en publiant ce pavé magique, dont la fabrication est d'une qualité irréprochable, tel un objet de collection. Il à reçu en France le Grand prix de la critique ACBD et le prestigieux Fauve d'or au Festival d'Angoulême 2019. Vivement la suite.

Sur le blog :
Lien : https://unbouquinsinonrien.b..
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Cette lecture fut très particulière, tout en attraction/répulsion.
Le dessin d'abord. Il est travaillé, intense, c'est indéniable. Beau, c'est subjectif, et moi il m'a tellement mise mal à l'aise parfois que non, je ne peux pas le qualifier de beau. Même si il y avait une certaine fascination à observer les détails, les hachures, le travail de l'épaisseur.
Côté histoire, pour moi il y en avait trop. J'aurais aimé avoir uniquement l'histoire de Karen. Et l'histoire de Anka. Et son frère Deeze m'intéresse aussi. Mais tout cumulé, cela fait beaucoup. Car en plus ils les accumulent les malheurs tous ses personnages ! . Ils prennent cher les personnages, un peu trop à mon goût. du coup je trouve un petit problème de crédibilité à cet livre.
J'ai eu du mal à le finir, mais en même temps je ne voulait pas l'abandonner. Attraction/répulsion je vous dis !
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Difficile de parler de ce livre franchement à part, un ovni… il y a les graphismes bien sûr, incroyablement foisonnants, tout au trait de crayon bic, hyper travaillés; il y a l'histoire ensuite, une petite fille, lectrice de magazines d'horreur, qui se préfère en monstre (pour échapper à ses propres démons peut-être ?) dans les quartiers pauvres d'un Chicago des années 60, où souffle un vent de révolte.
En menant l'enquête sur la mort violente de sa voisine, ancienne déportée juive qu'elle adorait, notre petit monstre d'une dizaine d'années va déterrer malgré elle quelques cadavres... Tous les ingrédients du bon scénario sont là : de l'émotion, de l'humour, un peu de fantastique, des secrets de famille, des personnages hauts en couleurs, un contexte historique intéressant. Mais il y a autre chose aussi, un soupçon de fantaisie, un petit grain de folie qui s'empare du lecteur pour le happer dans cet univers particulier où chacun reconnaîtra son propre monstre, tapis dans un coin de sa tête...
Un beau roman graphique, à l'ambiance très singulière. Sans avoir été totalement subjugué, j'attends le tome 2 avec une certaine curiosité.
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Et moi ce que j'aime,

c'est une artiste si talentueuse qu'elle est capable de réinventer un genre;
c'est une artiste et une traductrice qui enfantent des textes à vous faire fondre le coeur, sourire béatement ou serrer les dents;
c'est une artiste qui ose une composition graphique folle et monstrueusement géniale.

Et moi, ce que j'ai aimé, c'est de prendre mon temps pour apprécier le texte, les dessins et découvrir toute la profondeur de ce roman graphique multicouches.

Et enfin, moi ce que j'aime, c'est la maison d'édition Monsieur Toussaint Louverture pour son talent d'éditeur, de traduction, de lettrage et de retouche dans le respect de l'oeuvre originale.

Si, comme moi, approcher cette oeuvre vous fait peur, si le dessin ne vous plaît pas du tout, souvenez-vous que le talent pur, quelle que soit la forme artistique qu'il choisit, fait voler en éclats tous les préjugés pour s'adresser directement à votre sensibilité.

Pour moi, la magie a opéré et ça donne un énorme coup de coeur là où je ne l'attendais pas.

Emil Ferris a dit : "Nous recevons du vaste monde tout au long de notre existence, et la lumière dans laquelle nous avons baigné est tout ce que nous avons pour créer notre lumière intérieure."

Merci Madame Ferris d'avoir si bien nourri ma lumière intérieure.



Lien : https://belettedusud.wixsite..
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Voici une oeuvre extrêmement dense et hors du commun dont il est difficile d'extraire l'essentiel. Il y a déjà tant de bonnes (et longues) critiques sur Babelio que je ne saurais vous assommer avec des redites.
Par hasard, je l'ai lu en anglais sans avoir conscience que ce n'était que le premier volet d'un dyptique. En refermant le livre, je me suis dit que j'avais sûrement manqué quelque chose alors qu'en fait, loin de se terminer sur un dénouement, le livre nous laisse sur le tremplin qui nous aguiche et nous invite à nous propulser vers la suite… (Pourvu qu'on attende pas trop longtemps, sa parution!).
C'est un livre extrêmement riche dont le propos part dans tous les sens (à l'instar de la façon dont l'autrice remplit ses pages de cahier), ce qui a fait dire à certains que « trop c'est trop » mais moi j'ai trouvé que, même si on vit dans une sorte de condensé de la vraie vie, tout y était extrêmement réaliste (y compris les fantasmes et les hallucinations). Comme dans la vraie vie, le clair-obscur est omniprésent, rien n'est gris ni monolithique et, celui qui se donne la peine d'explorer les zones d'ombre, peut y découvrir des clefs de ce qu'il croyait lui être inaccessible.
C'est empreint de violence et d'une sexualité souvent perverse voire morbide dont on ne voudrait pas qu'une petite fille comme Karen soit témoin. On comprend aussi que cette même petite fille est curieuse de tout ça et que, tout innocents que soient les enfants, on ne peut leur épargner ad vitam æternam la dure réalité de la vie. C'est aussi empreint de la beauté de l'art tel qu'on peut le trouver dans des musées ou dans les « comics ». Emil Ferris, en s'inspirant de l'un comme de l'autre met sur le marché du roman une oeuvre extrêmement complexe tant par la construction que par les sujets abordés et par la forme qu'elle a choisie pour la réaliser. À lire sans modération!
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Moi, ce que j'aime c'est les monstres... Une BD que j'attendais beaucoup car bien apprécié par beaucoup de lecteurs mais s'il y est vrai qu'il y a de très beaux dessins, les personnages changent beaucoup parfois d'un dessin à l'autre, il y a plusieurs histoires dans l'histoire, un peu trop... Il y a le mélange parfois entre réalité et imagination... Bref, je n'ai pas été aussi prise par l'histoire, même si le passé de sa voisine,cruel et sinistre, m'a bien intéressé. La fin interroge et donne envie de se lancer dans la suite (même si le nombre de pages pourrait me freiner)...
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Je ne serais probablement pas allée vers ce roman graphique s'il avait été publié par n'importe quelle maison d'édition. le dessin me semblait plutôt rebutant.
Mais comme j'ai une immense confiance dans la maison, Monsieur Toussaint Louverture, j'ai surmonté mes aprioris et me suis lancée et j'ai bien fait.
Karene Reyes est mal dans sa peau. Jeune ado, solitaire, harcelée à l'école, elle vit dans un quartier assez pourri, avec sa mère qui va tomber malade et son frère, grand séducteur certes mais plutôt bad boy.
Pour surmonter cela, elle s'invente un monde peuplé de monstres alimenté de magazines genre comics et rêve d'en devenir à son tour un, qce qui, pense-t-elle réglerait tous ses problèmes.
L'élément déclencheur du récit est la mort de sa voisine Anka. Suicide ? Meurtre ? Kar endosse un imperméable, un chapeau et enquête.
Le récit alterne alors entre ses découvertes, les ennuis, les soutiens qu'elle rencontre.
C'est vrai que c'est assez décousu, parait par moment un peu fourre-tout. Violence urbaine, discrimination, maladie, prostitution, abus sur enfant, déportation et j'en passe. Cependant j'ai beaucoup aimé suivre le personnage de Kar, sa vision parfois très mature de son entourage et parfois enfantine, parce qu'après tout si on passe du coq à l'âne c'est parce qu'on suit le fil des pensées d'une fillette.
J'ai finalement beaucoup aimé aussi le coup de crayon d'Emil Ferris. C'est assez noir, c'est vrai. Elle a le talent de retranscrire non seulement les émotions des personnages mais aussi leur noirceur ou leur innocence profonde. Quand un personnage apparait on devine immédiatement à quelle catégorie il appartient.
Enfin, les allusions à des oeuvres picturales majeures du Art Institute of Chicago, parfois carrément détournées m'ont séduites aussi. Ainsi quand Kar voit le tableau de Jacob Jordaens, La tentation de Sainte Madeleine, non seulement elle ne peut s'empêcher de remarquer « J'avais oublié à quel point Madeleine à l'air de s'ennuyer » ce qui est terriblement vrai mais elle voit le monstre planqué à l'arrière plan, que personnellement je n'aurais sans doute pas remarqué..
J'attends le livre 2 avec impatience.
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J'ai été complètement époustouflée à la lecture de cette oeuvre absolument unique en son genre, très personnelle et pourtant très accessible ! Un roman graphique qui explose les codes esthétiques et nous entraîne dans un monde entre expectatives oniriques peuplées de monstres et réalité quotidienne sombre voire violente, le tout vu par une petite fille tout à fait incroyable et perspicace. Une héroïne inoubliable qui nous offre sa vision de la société américaine avec son regard acéré et ses espérances belles et décalées. Pour moi, c'est un chef d'oeuvre qui est sorti tout droit des crayons et de l'esprit d'Emil Ferris !
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