Stephen, suivant le désir de Frank, dont l’impatience était arrivée à son comble, était allé ouvrir la porte de la chambre. C’était le vieux Jack, en effet, qui montait lentement les degrés de l’escalier.
Il passa le seuil, enfin, et s’avança péniblement vers le lit de son maître.
— Quelles nouvelles, Jack ? s’écria celui-ci ; — parle donc, malheureux !… quelles nouvelles ?
Jack s’appuya contre l’un des deux montants du lit et mit sa main sur son cœur. Il était pâle, et son honnête visage exprimait un désespoir profond.
— N’as-tu point remis ma lettre ! reprit Stephen avec colère.
— J’ai remis la lettre, Votre Honneur, répondit tout bas le vieux Jack.
— Eh bien ?
Jack secoua sa tête chauve.
— Ne m’apportes-tu pas de réponse ?
— Perceval est plus noble que Trevor ! prononça le vieux serviteur en relevant son front humide avec fierté. — Le père de Votre Honneur eût fait châtier cet homme par ses valets… Trevor ! qu’est-ce donc que Trevor !… un baron du nord… un…
La tête de Perceval était retombée sur son oreiller.
— Mais acquittez-vous donc de votre message, quel qu’il soit ! dit Stephen. — Cette incertitude le tue.
— Mon message ! s’écria le vieux Jack que son courroux grandissait d’une coudée ; — par l’écusson de Perceval ! cet homme a déchiré la lettre de Son Honneur sans la lire.
Frank ferma les yeux en poussant un faible cri.....
Stephen ne put retourner que le lendemain à la maison de sa mère, car durant toute la nuit suivante, Frank, brûlé par la fièvre, fut en proie au délire et réclama les soins du jeune médecin.
Cette nuit fut, pour Mac-Nab, toute pleine de méditations chagrines et de décourageantes appréhensions. L’état de Frank était loin de présenter des symptômes rassurants. Sa fièvre était des plus intenses, et Stephen craignait que toutes ces émotions douloureuses, éprouvées coup sur coup, vinssent en aide à la blessure pour rendre inutiles tous les secours de l’art.
Mais, au demeurant, il y avait des chances de guérison prochaine, et ce n’était point là la plus navrante pensée de Stephen.
"Il y a quelques années, « on » murmurait que Claude Mesplède pourrait bien recevoir la médaille des arts et des lettres. Et puisque qu' « on » m'avait demandé mon avis sur la question avant d'entamer les démarches afférentes à ce genre de circonstances, j'avais indiqué que Claude ne voulait de médaille d'aucune sorte. Il avait déjà refusé celle du travail malgré ses 40 années de labeur à Air France !
Ce que Claude aurait aimé, c'est le prix Paul Féval de littérature populaire. Mais ce prix n'est attribué qu'à des auteurs qui écrivent des romans populaires. Lui, écrivait À PROPOS des romans populaires et donc, n'entrait pas dans cette catégorie.
Aussi voir naître, grâce à Quais du Polar que je remercie très sincèrement, un prix portant le nom de Claude Mesplède qui récompensera au choix : essai, ouvrage historique, correspondance, document, enquête, traduction, édition originale d'oeuvres complètes ou inédites, traductions nouvelles ou encore travaux académiques et universitaires… c'est énorme !
Et c'est finalement, en honorant sa mémoire, un joli retournement du sort. Claude aurait très fier qu'un prix porte son nom et sûrement un peu ébahi devant tant d'honneur.
Et que celles ou ceux qui comptent écrire sur l'oeuvre de Paul Féval se mettent au travail très vite. On ne sait jamais..." - Ida Mesplède
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