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EAN : 9782080436597
176 pages
Flammarion (17/01/2024)
3.91/5   33 notes
Résumé :
« Bertrand, rue du Château-des-Rentiers, habite un courant d’air entre deux immeubles sombres depuis cinq ans, une allée protégée des regards mais pas du vent. Il a choisi le moindre mal. »

Ce roman met en scène Bertrand, Tatiana, Désiré, Mohammed et tant d’autres, qu’on appelle sans-abri quand on ignore que, justement, ils se sont souvent choisi un endroit où vivre. Personne ne vit nulle part, pas même ceux que l’on ne voit pas. C’est à leur adresse ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Elodie Fiabane aussi s'intéresse aux marginaux, aux clodos, aux SDF, aux laissés pour compte. Dans la ville est son premier roman, écrit avec son coeur, ses tripes et son oeil de cinéaste.

Dans cette ville qui est la sienne, la narratrice a deux vies. le jour, elle est Maman et salariée. Et une nuit par semaine, elle revêt l'uniforme de l'Institution pour porter secours aux invisibles. Un café, une soupe, un sandwich. Un duvet, des vêtements, des affaires de toilette. du temps, même si ce ne sont que quelques minutes, car d'autres attendent… Un regard, un sourire, une main tendue. Une cigarette, même si le chef désapprouve. Quelques confessions, sur la vie d'avant, le désoeuvrement, le froid, l'alcool, la solitude.

La ville comme théâtre, où deux espaces cohabitent sans se voir ni presque se toucher. Dont certains acteurs ne deviennent visibles que si on les regarde, si on ose les approcher et deviner leurs besoins immédiats.

Car les nuits parisiennes, c'est aussi cela : non loin des palaces, des restaurants étoilés et des théâtres dorés, le souffle nauséabond mais tiède d'une grille de métro, le renfoncement d'une porte cochère, une tente de fortune sur chantier déserté, un banc en bord de Seine.

Dans la ville est en librairie depuis le 17 janvier 2024.
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"Dans la ville", la narratrice est anonyme, habite à Paris et plusieurs fois par mois elle participe à des maraudes de l'Institution qui vient en aide a ceux qu'on ne voit pas, aux sans-abri. Des maraudes, ce sont des tournées durant la nuit, faites par des associations pour savoir comment vont ceux qui dorment dehors, pour leur apporter de la nourriture, des vêtements, des soins, des duvets, des affaires de première nécessité..

Aucune maraude ne ressemble à l'autre, chaque endroit et chaque personne à son propre parcours, ses propres peurs, ses propres questions, attentes, rêves, désirs, solutions.. Ce roman est comme une sorte de multitude de chroniques, comme un reportage, où les portraits se dévoilent : Tatiana, Frédéric, Désiré, Stella, Thomas.. des êtres uniques dans une ville qui ne s'arrête jamais, des vies bouleversées, des destins anéantis..

Elodie Fiabane arrive avec humour, simplicité, finesse et beauté à faire de ces sans-abris des portraits uniques, inoubliables et captivants. A la fois tendre mais totalement cruel, ce premier roman ne peut laisser indifférent, il nous laisse voir le monde qui nous entoure autrement.

Un premier roman d'actualité, engagé, qui donne un coup de projecteur à des vies oubliées mais bien présentes dans nos vies. Un roman-témoignage fort, puissant et sincère !
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Un livre fort sur un sujet on ne peut plus d'actualité. Dans ce livre, la narratrice nous amène rencontrer ceux que bien souvent on ne voit pas, ou qu'on ne veut pas voir. Ces hommes et ces femmes qui habitent dans un coin abrité du magasin de quartier, sur un banc, au fond d'un parking ou quelque part sur un trottoir.

Chaque soir, on la suit dans ses maraudes, toutes uniques et imprévisibles, pour découvrir le froid, la faim, le manque de sécurité ... Elle nous parle de la dureté de la rue, ce phénomène qui rend invisibles aujourd'hui des centaines de milliers de gens en France mais aussi du racisme, du sexisme de la rue. On découvre l'histoire d'hommes et de femmes bien différents, on se surprend des fois aussi à s'imaginer si un jour c'était nous. Ces personnes qui finalement tentent juste de vivre ou de survivre comme ils peuvent.

J'ai été bluffée d'être à ce point immergée dans l'expérience littéraire et en même temps, par la pudeur dont l'autrice fait preuve envers ces personnes. Comme s'il y avait un côté voyeur à en dévoiler un peu trop, pour ces personnes qui sont pourtant exposées à la vue de tous.

Ce livre m'a profondément touchée. Il est très court et on aurait envie de le continuer. Parce que de ce livre et de ces mots se dégagent une humanité puissante, une résilience, un courage ... et m'a fait ressentir un profond respect pour toutes ces bénévoles. Ce livre m'a donné envie d'en savoir plus aussi, de lire, me renseigner pour rendre visible ces invisibles et aussi de m'engager.

Pour moi, c'est une pépite que nous offre Flammarion pour cette rentrée d'hiver !

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J'ai lu et aimé :
DANS LA ViLLE de Élodie Fiabane
@flammarionlivres 172 pages .

Def. Maraude :
Tournée de rue qui consiste à aller rencontrer les personnes sans domicile fixe et sans abri qui ont besoin d'aide .

Ils s'appellent Stella, Mike, Tatiana, Désiré, Mohammed, Bertrand et tant d'autres . Des silhouettes assises ou couchées, cachées, protégées du regard mais pas du froid . Au fond d'un parking, au coin d'une rue, sous un arbre, dans les lieux peu éclairés ou les replis de la ville .
Ils s'appellent Félix, Gaëlle, Adrien … les membres de l'institution, tous bénévoles . Ils parcourent la ville qui dort, en soirée de maraude, en missions de premier secours, avec l'envie d'alimenter le petit feu, le besoin d'aider . de la soupe, du café, de l'eau, des sandwichs, parfois un soutien à gorge, juste une serviette, une plaie à soigner, une musique à partager . Ils distribuent des petits bonheurs . Et Il y a ceux qui discutent, ceux qui ne veulent rien, ceux qu'on découvre, ceux qui dorment, les amochés, les paumés, les fidèles malheureusement !. Tous amorphes, hébétés, frigorifiés, abandonnés !. C'est l'autre nuit parisienne, l'envers du décor, le revers de nos grandes villes, le reflet de la fragilité de nos vies .

[ le corps s'habitue à moins, moins de nourriture, moins de chaleur, moins d'hygiène . le corps se fait tout petit, se fait à tout, puis il meurt ]

Réel imposé . Réalité augmentée . Honte activée . Instants partagés . Sans abris oubliés !.

Un premier roman fort et percutant . La dure réalité de la vie . La vérité de notre époque .
Les mots qui claquent . Les rencontres qui gonflent le coeur . La tristesse de ces situations .
Un premier livre réussi et très intéressant , qui fait réfléchir !…

Une pensée pour tous ces hommes et femmes dans la rue en cette période de Grand Froid
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Dans ce roman autofictionnel, la narratrice décide de s'engager comme bénévole dans une association « L'institution » qui effectue des maraudes la nuit pour aider les sans-abris du XIIIème arrondissement de Paris. Les bénévoles vont à la rencontre des personnes pour échanger, proposer des repas, produits d'hygiènes et/ou vêtements.
Avec humour et bienveillance, Élodie Fiabane nous relate ses rencontres. Elle dresse le portrait de ces personnes, mais aussi des bénévoles qui l'accompagnent lors de ces sorties. L'auteure réalise les maraudes dans son quartier qu'elle découvre différemment. Elle se rend compte qu'elle ne croise pas les personnes sans-abri dans la journée mais qu'ils ont des habitudes et reviennent souvent dans la même rue pour dormir. Elle questionne sa place de « domiciliée », dresse des réflexions sociales et nous montre l'insuffisance des politiques publiques en matière de droit au logement.

« Dans la ville » est un roman profondément humain et engagé qui nous parle d'exclusion sociale et nous montre une réalité difficile et violente sans aucun misérabilisme.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
J’aurais cru que le bénévolat attirait des gens charitables, croyants ou avec un tropisme de gauche. Bien que sensible à la pauvreté, le bénévolat auquel je participe est aveugle au sacré et à la politique, il est une recherche d’intensité.
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Et je me vois déçue, j’espérais les aider, les réchauffer, me réchauffer à leur intensité, aux épreuves qu’ils ont traversées, à leur vie d’autant plus éprouvée qu’elle est éprouvante. Et je me cogne au flegme.
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Le corps s’habitue à moins, moins de nourriture, moins de chaleur, moins d’hygiène. Le corps se fait tout petit, se fait à tout, puis il meurt.
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Hors maraude, je n’observe jamais la ville. Généralement, je vais du bureau au métro, du cinéma au bar, du supermarché à mon appart. Généralement je suis de passage. Le trottoir est transitoire, à peine un lieu, presque un moyen de transport. Alors je baisse les yeux, je marche vite, je choisis les voies les plues éclairées les plus fréquentées, j’écoute les pas qui me suivent pour identifier leur sexe et leurs intentions. Généralement je suis une femme.
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Je verrais l’effet de structure qui l’oblige à accepter sa condition, à se raconter qu’il l’a choisie, à aimer la ville qui produit sa situation.
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Video de Élodie Fiabane (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Élodie Fiabane
DANS LA VILLE - ÉLODIE FIABANE
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