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EAN : 9782213720807
128 pages
Fayard (18/08/2021)
3.23/5   13 notes
Résumé :
Comment affronter des souvenirs vieux d’un demi-siècle ? Comment revoir celui à qui l’on doit peut-être d’avoir choisi la solitude ?

A l’époque, déjà lointaine, des lettres manuscrites et des cabines téléphoniques à pièces, Catherine, Jean-Mi et René ont sillonné la France, d’hôtel miteux en balcon sur la mer, croyant ou feignant de croire qu’ils effectuaient là un petit boulot d’étudiants, mais participant en fait à une escroquerie.

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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Le narrateur, René, assiste aux funérailles d'une ancienne amie, Catherine, qu'il n'avait pas revue depuis des années. Dans les années soixante-dix, ils formaient, avec Jean-Mi, un trio d'étudiants très soudés, en particulier grâce à un petit job qui les amenait à sillonner la France à la recherche de clients pour des abonnements de presse. ● le roman n'est pas déplaisant, il est plein d'une nostalgie qui est soulignée par le va-et-vient entre aujourd'hui et les années soixante-dix. ● C'est à la fois un roman d'apprentissage et un roman sur le vieillissement. Son ton est apaisé, un peu trop, on le dirait presque d'outre-tombe. ● S'il se lit agréablement, il n'a pas suscité en moi la petite étincelle que j'attends à chaque fois que je commence la lecture d'un roman. Tout y est un peu trop sage.
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Récit qui se déroule dans les années 1960-1970, un exhausteur de nostalgie efficace avec cette évocation de la sortie de l'album REVOLVER des Beatles. le narrateur est à Londres.
Aperçu réaliste de la dèche ambiante chez ceux qui ne sont pas les Héritiers que Bourdieu a décrit dans son essai paru en 1964, et qui entendent malgré tout poursuivre des études. Poursuivre est le verbe pertinent. Recherche de petits boulots rémunérateurs, faciles et n'exigeant pas de compétences particulières. Une façon politiquement correcte de ne pas dire arnaque.
Jean-Michel et René se retrouvent des années après à l'occasion du décès de Catherine qui fut leur égérie alors. le charme n'opère plus :
« J'avais longtemps pensé à lui au fil des années, sans pour autant lui faire signe. Et puis l'image s'était dissipée, le tiroir s'était fermé. » se dit René en revoyant Jean-Michel qui après plusieurs verres de vin rouge se répand auprès des membres de la famille « On en a eu des aventures avec elle et René. Hein, on était une bonne équipe, un vrai trio rythmique… »
Surpris, René apprends que Jean-Mi et Catherine continuait à se voir et parlait de lui, le romancier qui avait réussi…
Cela suffit à faire remonter les souvenirs de René. « nous avons commencé à sortir ensemble, repas chiches, cafés noirs, cinéma rue Champollion et pour les films américains, l'Action Lafayette, rue Buffault. Elle me montra des poèmes qu'elle avait écrits, honorables mais dans la manière d'Éluard que je détestais. »
Mai 68 les sépare, « Doxa gauchiste » pour elle ; socialisme tiède pour lui…mais, « leurs prétentions sociales » ne cessaient « de croître. » « La dèche à vingt ans, c'est la moindre des choses, un joli folklore. »
Au Flore, ils rencontrent Willys Michels, un quarantenaire qui leur propose, pour se faire un peu d'argent, de vendre, « plutôt à des bourgeois nantis », des abonnements à des grands titres de la presse « Paris Match, Jours de France, L Express, Le Nouvel Observateur ». C'est à cette occasion qu'ils se lient d'amitié avec Jean-Michel.
Ils vivent leur road movie; sillonnent la France « Pour nous il y a eu La Rochelle, Bordeaux, Tours, Dijon, Cannes, de ces villes, j'en suis sûr, mais aussi d'autres de plus petite importance. (…) nous sonnions sans être annoncés (…) Parfois nous étions reçus fraîchement (…) et rapidement éconduits. Mais souvent notre bonne mine, nos frimousses avenantes emportaient le morceau.  (…) nous logions dans des établissements de deuxième ou troisième catégorie. (…) où souvent les douches et les toilettes étaient sur le palier. Nous partagions à trois la chambre et dormions au hasard des lits. C'était Catherine qui réglait l'intendance. »

Le récit raconte comment chacune de ces trois personnalités différentes voire opposées se découvre dans la confrontation avec l'autre même si parfois l'obligation du sexe ne garantit ni l'amour ni les sentiments « Il n'y a rien d'érotique dans notre étreinte, rien de cette précarité du sentiment amoureux, de l'inquiétude et du qui-vive de l'amour. »
L'auteur nous ramène à notre propre histoire avec cette phrase qui sonne comme une morale « On ne peut pas, sans déchoir, mentir à ceux qu'on a connu au début de la vie. On ne peut pas leur imposer le roman de notre existence, qu'on l'embellisse ou qu'on le déprécie. Ils ne croiront ni le meilleur ni le pire. »
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Roman plutôt court sur une amitié, distante, de trois étudiants qui ont partagés ensemble des nuits d'hôtel sur toute la France pour vendre des abonnements, se découvrant aussi. Mais ce pitch simpliste ne suffit pas. Que reste-t-il de ces vies croisées lorsqu'il s'agit de les mettre sur papier après le décès de l'un d'eux ? C'est pas facile de raconter une histoire vraie quand il y a un témoin, encore. D'ailleurs celles qui aura pris de la largesse avec la réalité est celle qui n'est plus. Roman sympa, étonnant de quelques belles réflexions, particulièrement les dernières phrases liées au confinement... je vous les laisse découvrir.
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J'ai été surprise par ce court roman, évocation de souvenirs des années 70 où le narrateur sillonnait la France avec deux acolytes pour vendre des abonnements hors de prix à des clients qui acceptaient le surcoût pour financer des étudiants désargentés. 

Catherine, la fille du groupe vient de décéder et, à ses funérailles, René, le narrateur retrouve Jean Mi, le troisième larron à qui il demande des précisions sur certains souvenirs estompés. 

Tour à tour roman d'apprentissages, découvertes d'orientation sexuelle et des hôtels premier prix qui n'étaient encore ni des 'Formule 1', ni des 'Première Classe', l'auteur, avec savoir -aire, nous replonge dans les années 70, grises, et ternes ... 

Des souvenirs trompeurs, corrigés, des vérités qui remontent à la surface, une vie qui se révèle. 

J'ai été très agréablement surprise par ce roman qui ne ressemblait absolument pas à ce que j'attendais au lu de la dernière de couverture. 

Sa profondeur m'a émue, certains des faits évoqués m'ont rappelé mes années étudiantes ... 

Je remercie NetGalley et les éditions Fayard pour m'avoir offert cet ouvrage

#Souvenirsdemaviedhôtels #NetGalleyFrance
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Court roman délicat et surprenant. Il ne manque rien à cette histoire pour qu'elle soit belle. C'est parfaitement maîtrisé.
Dans les année 70, Catherine, Jean-Michel et René, trois jeunes pris dans un triangle amoureux sillonnent la France en pensant effectuer un petit boulot d'étudiant alors qu'ils participent à une escroquerie.

Cinquante ans plus tard, Jean-Michel et René se retrouvent lors de l'enterrement de Catherine, on ressent tous les non-dits, la solitude et les souvenirs de cette vie d'hôtel.
Comment affronter des souvenirs vieux d'un demi siècle ?
Lien : https://www.tabous.org/post/..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
C’est un peu compliqué d’accéder à ce village, qui a un nom à tiroirs, Saint-Clément-de… j’ai oublié. J’ai loué une voiture à Laval, la moins chère, le GPS ne marchait pas ou je n’ai pas su l’utiliser. J’ai mis mes lunettes de vue pour déchiffrer une carte départementale. La campagne alentour était verdoyante et banale, je n’ai croisé presque personne, quelques vaches paissaient en bord de route. Il faisait ce temps gris, aux petites éclaircies intermittentes, qu’on appelle normand.
Je suis quand même arrivé à une place principale, avec son marché couvert et son église, au moment où une petite foule pénétrait dans la nef. J’étais à l’heure.
Le cercueil de mon amie occupait l’allée centrale, près de l’autel. Une cinquantaine de personnes, je ne reconnaissais aucun visage. Comment l’aurais-je pu, je n’avais pas vu Catherine depuis près de vingt ans et son milieu familial et amical m’était inconnu. Mais nous correspondions régulièrement, avec parfois une ellipse de six mois puis notre conversation reprenait avec la même fraîcheur. Elle écrivait bien, un style net et fluide. Je me suis assis dans l’un des derniers rangs, à côté d’une femme à l’allure campagnarde, qui m’a jeté un bref coup d’œil, du genre « qui c’est celui-là ? ».
Je ne me souvenais pas que Catherine fût croyante. Le prêtre a officié, sans génie, avec une sobriété acceptable : « Notre sœur en Jésus-Christ… La douleur de ses proches… Elle cheminera toujours auprès de nous… Sa protection… Les morts nous accompagnent… Pour dire adieu à Catherine Makaruk… »
Makaruk ? Oui c’est vrai, elle a épousé ce Polonais, le rite catholique doit venir de lui. Mais Catherine est née Filippi, fille d’un OS communiste, du côté de La Ciotat.
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Quand on est vieux, quand ce mot vous épingle comme un insecte, on est à nouveau précipité au début de sa vie, comme si on était sommé d’en retrouver les enjeux et les choix alors qu’il est trop tard.
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Pas de portable, pas de mail, on n’avait pas encore créé ce harcèlement perpétuel, ce flicage consenti qui repère la personne – le fugueur, le suspect – à distance, où qu’elle soit, en permanence. Il y avait des cabines téléphoniques à pièces, des télégrammes, et de longs moments de supposition et d’attente dans les relations humaines. Aujourd’hui que nous vivons dans une société d’extrême technologie, cette époque m’apparaît dans une sorte d’innocence artisanale. 
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