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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une véritable surprise pour ce roman classé dans les romans pour adolescents.
En effet, les thèmes abordés sont durs, très durs et m'ont beaucoup touchés par les mots qu'à utiliser l'auteure.
Il est question de violence émotionnelle, physique, psychologique, d'alcoolisme, de filiation, de quête de soi et de perte. Tout ça pour un garçon qui va se retrouver au milieu d'une famille adoptive.
Cette histoire est tellement percutante, captivante, émouvante que je voulais absolument savoir ce que ce jeune garçon allait devenir et si la chance allait lui sourire un jour.
Toute personne a un passé plus ou moins "lourd", il suffit de tomber sur la bonne personne pour pouvoir s'en sortir...
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J'ai adoré ce roman très noir et très sombre, parfois même "glauque". J'ai beaucoup été intriguée par la couverture et le titre, le résumé m'a un peu moins tenté mais finalement je ne regrette absolument pas de l'avoir lu.
Je me suis vraiment attaché au personnage d'Eddie durant ma lecture, même s'il lui arrivait d'être vraiment casse pied. J'ai trouvé que la fin est arrivée trop vite.
L'écriture était facile à comprendre et très fluide. Un livre au final très émouvant !

A l'âge de 7 ans, Eddie (Edward), est retrouvé avec sa mère alors qu'ils étaient séquestrés dans un appartement miteux sous la poigne sans pitié de Bryce Harris.
La mère du jeune garçon après s'être fait battre jusqu'à ce que son corps soit entièrement couvert de bleus, a finalement perdu la raison et est traumatisée à vie.
Edward est envoyé en famille d'accueil et tente de s'habituer au monde extérieur. Il est ensuite adopté et essaye avec ses nouveaux tuteurs de se reconstruire. On le suit grandir et progresser, devenir un jeune garçon comme les autres de son âge.
Mais Edward sait bien qu'il n'est pas comme les autres, son passé ne cesse de le hanter chaque jour de plus en plus intensément...
Y a t-il une chance pour que cette enfant traumatisé vive en oubliant définitivement les ombres de son passé ? Iris 4ème
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Après nous avoir fait frissonner avec le passage du diable, Anne Fine revient avec un roman ado tout aussi terrifiant, mais dans un autre registre… Notons d'ailleurs que ce précédent roman trouve une certaine importance dans ce Blood family (mais je vous laisse la surprise)…

Avec les premières pages de ce roman, Anne Fine nous prend à la gorge, nous secoue dans tous les sens et ne nous lâche qu'à la toute dernière ligne…ou pas ? En tous cas, l'histoire de ce jeune Edward nous glace le sang : séquestré depuis son plus jeune âge, l'enfant vit dans la crasse, dort dans un tas de couvertures partagées avec un chien jusqu'à ce que l'animal se retrouve à pourrir dans un sac poubelle. Sa mère est un cadavre ambulant, la peau tellement marquée qu'elle en est bleue ou noire. L'horreur absolue. Une horreur qui a un nom : Bryce Harris. Un homme terrifiant qui n'a même pas besoin d'être physiquement présent dans le roman pour que son nom ou son souvenir provoque des angoisses et une peur indicible chez Edward.

La première partie du roman est tout bonnement stupéfiante. Par l'histoire terrible que l'on découvre, mais aussi par ce personnage, ce jeune Eddie, qui ne connaît rien d'autre à la vie que celle de cet appartement minable, et des émissions télévisées de Mr. Perkins, enregistrées sur K7, qu'il regardait en boucle avec sa maman quand Harris n'était pas là. Ainsi, là où Eddie aurait pu être un enfant sauvage ou tout simplement idiot à force d'être battu et de ne rien faire de la journée à part craindre le retour d'Harris, il est un enfant étrange, capable de lire ou de compter et incollable sur un certain nombre de sujet évoqués dans les émissions de Mr. Perkins. Comme beaucoup le pensent, c'est sans doute ce qui a sauvé cet enfant…
Je n'ai pas envie de vous en dire plus sur l'histoire, qui se laisse découvrir avec répulsion et fascination. En tous cas, on s'attache instantanément à ce petit bonhomme et à l'adolescent qu'il va devenir. Car le roman va suivre Edward de ses 7 ans à son entrée en première. Une vie qui ne sera pas facile malgré l'amour que vont lui prodiguer bon nombre de personnages. Car le passé ne disparaît jamais véritablement…

J'ai beaucoup aimé la construction du roman, qui fait intervenir plusieurs acteurs de la vie d'Eddie depuis sa découverte dans cet horrible appartement. On a l'impression d'avoir affaire à une compilation de témoignages, ceux d'Edward étant les plus importants, ce qui renforce notre sentiment de malaise à lire cette histoire presque documentaire. Anne Fine signe un roman coup de poing, bouleversant et qui n'interdit pas l'espoir…
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Le seuil de la porte d'entrée passée, Eddie est ébloui par la lumière et la rumeur de la ville. Voilà des jours et des jours qu'une voisine appelle et envoie des lettres, sans succès… Enfin les voilà, policiers et travailleurs sociaux… le petit garçon et sa mère sont dans un état lamentable ; les silhouettes sont fluettes et courbées, les visages défaits, les regards vides, les vêtements déchirés et sales, l'appartement est sens dessus dessous, la crasse est partout et les fenêtres sont recouvertes de papier journal. Une odeur nauséabonde flotte dans l'air – le corps d'une chienne en décomposition dans un sac poubelle -. La mère est prostrée, seuls des gémissements sortent de sa bouche, ses jambes sont noires, des touffes de cheveux manquent sur son crâne. Leur bourreau, Harris, n'est pas encore rentré. Il faut vite quitter cet enfer, emmener la mère et l'enfant. Il n'a que sept ans.

Les premières pages du roman sont d'une telle violence qu'on les lit à une vitesse folle, en apnée. En colère, inquiet, et tellement pressé de savoir Eddie en sécurité. Anne Fine va ensuite dérouler la vie d'Eddie jusqu'à ses seize ans. Avec réalisme intelligence précision et sans jugement, elle expose les faits et se glisse tour à tour dans la tête d'Eddie et des différentes personnes qui gravitent autour de lui : agents de police, travailleurs sociaux, psychologues, famille d'accueil, parents adoptifs… Ces regards éclairent et sondent l'âme humaine, à l'image d'un documentaire de témoignages.

Si Lucy, la mère d'Eddie est placée dans un établissement psychiatrique, ayant perdu la raison sous les coups d'Harris – ce dernier n'a jamais levé la main sur Eddie -. Ce dernier, non scolarisé, surprend tout le monde par son éveil, sa réflexion, sa perspicacité. On apprendra que des émissions culturelles pour enfants – présentées par un certain Mr. Perkins – visionnées en boucle sur des cassettes VHS durant ses années d'enfermement ont été salvatrices. le retour à une vie « ordinaire » se fait donc assez facilement. Mais un jour, Eddie, adolescent, découvre dans le miroir sa forte ressemblance avec Harris – il avait toujours pensé qu'il n'était pas son père -. le choc est rude. Il se prend le passé en pleine face. S'ensuit une spirale infernale où l'alcool règne en maître.

Un roman sombre et intense qui parle avec justesse des difficultés de la reconstruction et de la réinsertion après une petite enfance maltraitée. Une lecture rude empreinte d'un sentiment de malaise constant face au mal-être de ce garçon, si attachant et courageux. Pour lui, on ne peut pas quitter l'histoire, on ne peut pas fuir. On demeure à ses côtés jusqu'au bout, avec espoir.
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Eddie est resté enfermé dans un appartement avec sa mère jusqu'à l'âge de 7 ans. C'est une voisine un peu trop curieuse qui a alerté les services sociaux et l'a délivré d'un père alcoolique et très violent. Placé en famille d'accueil, il doit apprendre à faire confiance et apprécier tout ce qu'il a manqué : la scolarité, les amis, les loisirs. Un récit très émouvant sur l'enfance maltraitée, les multiples points de vue nous décrivent avec beaucoup de justesse les hésitations et les angoisses de ce garçon brillant et gentil mais abîmé par les mauvais traitements...
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Anne Fine, c'est cette grande auteure britannique , principalement connue en France pour sa série du Chat assassin et le très célèbre Mrs Doubtfire. Après le très angoissant, inattendu, et réussi Passage du diable dévoré l'an dernier, ce roman également inscrit dans une veine très sombre avait de quoi titiller ma curiosité. le synopsis laissait d'ailleurs un sentiment de "déjà lu", évoquant fortement celui du Passage du diable! Anne Fine se plagiant elle-même? Non, impossible, il devait forcément y avoir autre chose à découvrir derrière ce résumé très succinct.

Et effectivement : exit le contexte rétro et l'atmosphère mi-hitchockienne, mi-fantastique (on s'amusera cependant d'un clin d'oeil plus qu'appuyé au Passage du diable, pour ceux qui avaient noté la similitude des synopsis). Ici, l'histoire n'a nul besoin d'effet de style ou d'ambiance, le glauque est celui d'une réalité tout ce qu'il y a de plus vraie, Anne Fine abordant cette fois le placement d'un enfant retiré à sa famille maltraitante.Anne Fine s'attaque à un sujet d'autant plus complexe qu'il se trouve au croisement de nombreux autres ( réalité sociale, famille, psychologie, adolescence, et même les addictions ) tout en parvenant à éviter les écueils classiques.

Alors certes, on pourrait lui reprocher de raconter une famille dont l'horreur touche à tous les extrêmes quand la réalité des situations de maltraitance s'exprime souvent de façon plus sournoise, mais l'image a le mérite de parler à tout le monde, surtout qu'elle traite le tout avec grande pertinence. Son regard, d'un grand réalisme, s'écarte progressivement de la situation initiale pour raconter au fil de plusieurs narrateurs l'évolution du jeune garçon au fil de son placement. La voisine curieuse qui a prévenu les travailleurs sociaux, l'éducateur chargé de placer l'enfant, la famille d'accueil, la psychologue, la soeur adoptive, l'institutrice, et évidemment Eddie lui-même. du personnage secondaire simplement de passage aux protagoniste récurents, cette polyphonie permet une pluralité des points de vue qui évite de tomber dans des raisonnements trop étroits.

Plus encore, Anne Fine vient aborder avec finesse la question du déterminisme biologique (mais si, vous savez, même Zola en parlait déjà!), une donnée qui entre en compte dans la parcours de ces jeunes sauvés in extremis de situations familiales pathogènes : quel héritage psychologique recevront-ils de ces parents violents? le mal se transmet-il, ressurgit-il d'une génération à l'autre? Pourquoi cette impression d'un destin auquel on ne peut échapper? le thème, d'autant plus risqué qu'on est en littérature jeunesse, est traité avec sagacité et profondeur, sans tomber dans les clichés vains comme on aurait pu le craindre.

En bref : Anne Fine montre ici l'étendue de son talent en abordant le parcours d'un enfant à vif, hanté par une histoire familiale violente. Perspicace et fin, son roman parvient à aborder le passage à l'âge adulte via l'épineuse question de l'héritage psychologique, et traite du placement de l'enfant en évitant les écueils propres au sujet. Aussi intéressant pour les plus jeunes que pour les lecteurs adultes, ce roman coup de poing est une réussite dans le genre.

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La police et les services sociaux, avertis par une voisine, libèrent Edward, 7 ans, et sa mère cloitrés dans un appartement insalubre, par Bryce Harris, un homme alcoolique et violent.
A chaque chapitre l'auteur alterne les points de vue : celui d'Eddie, celui des assistants familiaux, celui du travailleur social celui de voisines, celui de l'agent de police, celui du psychologue pour enfant, celui de professeurs, celui du psychothérapeute, celui de la famille d'accueil… Cela permet d'avoir une analyse fine du contexte, des événements et de l'affirmation de la personnalité d'Edward. Nous avons ainsi l'impression de recevoir le témoignage des différents protagonistes sur la libération d'Edward, son placement dans une famille, sa descente dans l'alcoolisme…
Ce roman aborde des sujets graves comme la violence conjugale, l'amour maternel ou encore les difficultés d'intégration des adolescents.
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Le récit poignant d'une résilience difficile. Alors qu'il a 7 ans, Edward et sa mère sont arrachés aux griffes d'un homme violent et alcoolique qui les séquestrait. Sa mère, abrutie sous les coups, ne s'en remettra pas. le jeune garçon est alors confié à une famille d'accueil bienveillante et à un réseau de professionnels compétents qui vont l'accompagner dans sa "rédemption". Puis, Edward sera adopté. Mais à l'adolescence, le jeune homme vit une grave crise identitaire qui le mènera au bord du gouffre... Sera-t-il assez fort pour la surmonter?
Un roman fort et lucide, au style fluide et sans fioritures qui pourra plaire aux ados assez mûrs pour le recevoir.
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Un bon roman choc mais noir (très jeunes lecteurs s'abstenir). L'alternance de point de vue est très bien construite et apporte vraiment quelque chose à la narration.
Le récit est haletant mais mais la seconde partie tourne un peu en rond jusqu'au final.
Une très bonne lecture tout de même.
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Il y a quelques semaines, j'évoquais avec une amie lectrice ce qui est probablement la plus grande contradiction de mon existence : je suis hypersensible – et ça me complique considérablement la vie, car c'est jugé inacceptable dans notre société de pleurer « pour un rien » à bientôt vingt-quatre ans … bonjour la tolérance – mais je n'hésite pas pour autant à me plonger dans des livres jugés « difficiles ». Bien sûr, il y a certaines limites que je ne peux pas dépasser – ce qui m'oblige parfois à refuser telle ou telle proposition de service presse, car je sens que le livre en question me perturbera beaucoup trop –, mais cela ne me fait pas particulièrement « peur » d'ouvrir un thriller, un policier ou un drame de temps en temps. Au fil des années, j'ai appris à garder suffisamment de distance avec l'histoire relatée pour la savourer sans qu'elle ne me dévore. J'en suis vraiment soulagée, car cela me permet de me plonger dans des récits qui m'intriguent et m'attirent même si ceux-ci abordent des thématiques très difficiles …

Les premières années de sa vie, Eddie les a passées recroquevillé dans un coin du salon, s'efforçant de se faire le plus petit possible tandis qu'Harris, alcoolique et tyrannique, s'acharnait sur sa mère. Son seul lien avec le monde extérieur, ce sont des cassettes vidéos sur lesquelles sont enregistrées de vieilles émissions, dans lesquelles Mr Perkins emmènent ses petits téléspectateurs à la découverte d'une caserne de pompiers, d'une ferme, d'une pizzeria, tout en leur rappelant qu'il faut toujours mettre de la crème solaire en été et qu'il faut bien se laver les dents tous les jours … le petit garçon a sept ans lorsque la police et les services sociaux défoncent la porte, mettant fin à son interminable calvaire. D'abord placé dans une famille d'accueil aimante, puis adoptée par une famille bienveillante, le petit Eddie s'en sort étonnamment bien pour un enfant séquestré et maltraité … Jusqu'au jour où une simple sortie scolaire vient remettre en question l'équilibre précaire de sa santé mentale …

Si je devais résumer en deux mots ce roman, je n'hésiterai pas bien longtemps : simplicité et dureté. Les premières pages donnent immédiatement le ton du récit : c'est incisif, brut, tranchant. Tout commence par l'irruption fracassante d'une unité de police dans un appartement saccagé, dévasté, ravagé : ils y trouvent une femme couverte d'hématomes qui semble ne même pas se rendre compte de leur présence, et un petit garçon vêtu de haillons qui se terre dans son coin. Il y a cette urgence qui vous prend aux tripes : il faut les sortir d'ici, immédiatement, avant que l'homme responsable de cette horreur revienne. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, la mère et le fils sont exfiltrés de ce logement insalubre et conduits à l'hôpital. C'est ainsi que débute la nouvelle vie d'Eddie … Mais ne nous faisons pas d'illusions : la vie n'est pas un conte de fée, et contrairement à ce qu'on aimerait espérer, un peu d'amour et de douceur ne suffiront pas à effacer ces traumatismes infantiles. Et même si, dans un premier temps, notre brave et sensible petit Edward semble bien remonter la pente, on pressent que le passé va brutalement ressurgir un jour ou l'autre. Pour le pire plus que pour le meilleur …

A travers l'histoire d'Eddie, c'est le parcours de vie de centaines d'enfants placés et adoptés que nous invite à suivre l'autrice. Car irrémédiablement, une même question finit par surgir, parfois insidieusement, parfois violemment. Est-il véritablement possible de faire table rase de son passé, de son enfance, de sa famille biologique ? Peut-on véritablement se construire sereinement quand nos racines sont branlantes ? Et c'est alors que le titre du livre prend tout son sens : les liens du sang seraient-ils plus forts que ceux du coeur ? Une implacable malédiction se cache-t-elle dans nos veines, nous condamnant à marcher dans les traces de nos géniteurs bien malgré nous ? Alors qu'il grandit, Eddie est de plus en plus hanté par la crainte de ressembler un jour à son bourreau … Mais le plus terrible, finalement, c'est que c'est pour oublier cette peur que le jeune homme va progressivement sombrer dans les mêmes travers que cet homme qu'il craint et hait tant. Et le lecteur assiste impuissant à cette descente aux enfers, le coeur serré de voir ce jeune homme innocent ployer sous le poids d'un si cruel fardeau.

Simplicité et dureté, disais-je : comme vous l'aurez remarqué, c'est une intrigue « extraordinairement banale » que nous offre ici l'autrice, sans fioriture inutile, sans péripétie superflue, toute centrée sur la difficile reconstruction de ce gamin malmené par l'existence. Rien de plus, rien de moins qu'une tranche de vie. Relatée par Eddie et par tous ceux qui gravitent autour de lui : Rob le travailleur social, Eleanor la psychologue, Linda l'assistance maternelle, Alice la soeur adoptive … Chacun leur tour, ils nous dressent un portrait saisissant de cet enfant sauvé de l'enfer. Roman polyphonique dans toute sa splendeur, Blood Family ne se contente ainsi pas d'évoquer les conséquences « à long terme » des abus psychologiques et des déterminismes génétiques, mais aborde également la question de l'adoption du point de vue des parents. Avec justesse, en remisant au placard les grands discours bien-pensants, Anne Fine nous plonge au coeur des doutes et même des regrets de ces hommes et de ses femmes qui élèvent « les enfants des autres », qui tentent de leur apporter tout l'amour et le soutien possible pour les aider à rebondir, mais qui se demandent parfois s'ils ont fait le bon choix …

En bref, vous l'aurez bien compris, c'est un roman particulièrement poignant et émouvant que nous offre ici l'autrice. Sans jamais sombrer une seule fois dans le larmoyant à outrance ou l'apitoyant démesuré, Anne Fine n'épargne absolument rien au lecteur, le confrontant à la vérité dans toute sa rudesse : on ne ressort jamais indemne de ce genre d'épreuves, jamais, même avoir tout l'amour et toute la bonne volonté du monde. Il reste toujours quelque chose de ces douleurs, de ces peines, de ces peurs. On pourrait reprocher à ce récit d'être trop pessimiste … mais il faut se rendre à l'évidence et reconnaitre qu'il est tout simplement réaliste. La fin est à mes yeux particulièrement marquante de ce point de vue : elle nous laisse en plan, avec un grand point d'interrogation vu qu'on peut s'imaginer le pire comme le meilleur, la voir comme la preuve de la guérison d'Eddie ou comme les prémices d'une rechute à venir. Au lecteur de se faire sa propre opinion … En tout cas, c'est un roman certes difficile par moment, mais que j'ai énormément apprécié car il est si riche, si puissant, et si bien écrit, tout en finesse, vraiment une très belle lecture que je n'oublierai pas de sitôt !
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