AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Le Jour et l'Heure (93)

Nos gamins, s'ils arrivent à se maintenir sur terre, n'auront jamais plus la qualité de vie qu'ont eue nos aînés. On a préparé l'extinction de l'espèce humaine, rien que ça. À la dernière COP 21, tu vois des gens qui t'expliquent que le point culminant de leur île est à un centimètre au-dessus du niveau de la mer. Ces gens-là n'existent déjà plus, les poissons ont migré et soixante-dix pour cent des insectes ont disparu. On est entrés dans l'Anthro- pocène en 2018, c'est désormais l'homme qui impacte et influe sur l'évolution de la planète, y compris au niveau géologique. Évidemment la plupart d'entre nous sont dans le déni, car l'effondrement, c'est juste impensable. On a réussi en deux cents ans à faire une bascule géologique, on n'arrive pas à comprendre, si ce n'est qu'on va tous crever à court terme. Et pendant ce temps, on continue à consommer comme si de rien n'était. Je pense souvent aux dernières guerres, aux Justes, et je me dis, il n'y avait pas les blancs d'un côté, les noirs de l'autre, tout le monde était gris, et moi j'en suis à me demander, à la prochaine guerre, quel choix je ferai ? Ça ne peut pas se décider à l'avance. Est-ce que je mangerai ou est-ce que je laisserai manger mon voisin ?
Commenter  J’apprécie          40
Simon
Dans ma patientèle, personne ne m’a jamais fait la demande que m’a faite ma femme. J’ai bien entendu des gens me dire, docteur, je vais mourir, je voudrais me suicider. Des fois ils le font, ou pas. Mais ce n’est pas une question que me posera directement un patient. En quarante ans de médecine, je n’ai jamais parlé directement de la mort avec aucun d’entre eux. Je me suis souvent fait la réflexion, comment ai-je pu laisser mes malades seuls sans les accompagner jusque-là ? Certains me disaient d’un ton plus ou moins désespéré, docteur, j’ai mal, donnez-moi le bouillon de onze heures… mais c’est vrai que derrière cette demande, j’entendais plutôt, je ne vais pas bien, trouvez une solution plutôt que, achevez-moi. J’entendais ce que je voulais bien entendre.
Quand on leur a parlé de notre projet les médecins disaient, mais voyons, vous n’en êtes pas encore là ! Ils minimisaient beaucoup les éventuelles évolutions de la maladie. Lorsqu’on est médecin, on n’est pas préparé à la mort des gens. Notre mission, c’est de les tenir en vie coûte que coûte, en dépit de leur liberté. La mort, ce n’est pas notre sujet. Notre société est comme ça, elle ne veut pas regarder la mort en face. Et pourtant, j’ai lu dernièrement de très belles choses des philosophes grecs. Philosopher, c’est apprendre à mourir, pensaient-ils. Et si soigner, c’était aussi apprendre à mourir ?
Commenter  J’apprécie          40
Le même geste pour sauver ou pour tuer. Le même produit. C'est juste une question de dose.
Commenter  J’apprécie          40
La mort, c'est la vie. Il faut l'accepter pour mieux vivre.
Commenter  J’apprécie          30
JEANNE
 En Écosse, on avait fait un jeu qui ressemblait au mini-golf, ils appelaient ça du pitch and putt, ça avait été une catastrophe, on en est ressortis avec des dents pétées, un mec a lancé une balle et ma sœur était en face bouche ouverte, la balle est arrivée dans ses dents de devant. Il pleuvait, ma mère est tombée et s’est cassé le coccyx. Ensuite mon père a dû essayer de me montrer comment tenir la canne, et on s’est mis à tournoyer tous les deux, la canne a atterri sur son front et il s’est ouvert l’arcade sourcilière. Un Écossais nous regardait ébahi, et il répétait, what a bloody pitch and putt. 
Commenter  J’apprécie          30
C’était bizarre de fumer dans un moment comme ça. On provoquait notre propre mort en accompagnant celle de notre mère.
Commenter  J’apprécie          30
Le monde qui semblait se refermer sur nous depuis des mois s'ouvrait enfin. Le monde que je croyais perdu à tout jamais me revenait grâce à l’art, aux traits, aux couleurs.
Commenter  J’apprécie          30
La veille de Noël, j'ai vu arriver une jeune femme, vingt-cinq-trente ans, toute petite, toute menue...Elle m'a raconté les viols qu'elle avait subis pendant son transit, les tortures...elle parlait doucement, les yeux baissés, et moi je l'écoutais. Tout le long de son voyage, on avait tenté de la réduire à néant, et pourtant, elle était là devant moi...avec ce grand besoin d'être entendue...Je me disais, si je l'écoute jusqu'au bout, si je comprends son histoire, elle retrouve une partie de son humanité perdue...
Commenter  J’apprécie          30
Ce n'était pas un acte à la sauvette d'aller en Suisse, non, ce n'était pas un acte de désespoir, c'était le choix d'une femme forte.
Commenter  J’apprécie          30
Lorsqu'on est médecin, on n'est pas préparé à la mort des gens. Notre mission, c'est de les tenir en vie coûte que coûte, en dépit de leur liberté. La mort, ce n'est pas notre sujet. Notre société est comme ça, elle ne veut pas regarder la mort en face.
Commenter  J’apprécie          30







    Lecteurs (643) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Famille je vous [h]aime

    Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

    chien
    père
    papy
    bébé

    10 questions
    1435 lecteurs ont répondu
    Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

    {* *}