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Citations sur Le Jour et l'Heure (93)

Souvent, les gens se sentent agressés par ce que je dis.
Sauf ceux qui sont bien dans leurs baskets, alors ceux-là, ils comprennent, ils ne se sentent pas mis en danger. Moi, je suis plutôt comme ça, je préfère quelqu'un de vrai. Par exemple cette copine quelques jours avant le départ de Maman qui me dit elle doit avoir une névrose d'angoisse bien frappée, ta mère, pour vouloir tout maîtriser à ce point, même sa mort. Non, elle n'a pas dit bien frappée, elle a dit une réelle névrose d'an-goisse, c'est ça. J'aurais pu lui en vouloir à mort, à cette amie, de me parler sur ce ton, surtout à ce moment-là, mais je l'ai plutôt bien pris, je me suis dit, c'est intéressant comme point de vue. Si t'es bien dans ta peau, tu le prends bien ce genre de remarque. Sinon, tu vas te dire, elle est méchante, qu'est-ce qu'elle a à traiter ma mère de névrosée, et tu vas avoir envie à ton tour de lui faire mal. Moi, je ne dis jamais les choses pour faire mal mais parce que je les trouve vraies.
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Les gens meurent sans savoir qu'ils meurent, sans jamais être préparés, parce que le mot n'est même jamais prononcé.
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Et puis il y a eu la météo, grand soleil sur tout le pays à partir de lundi. Qu’est-ce que ça lui faisait à maman d’entendre ça ? Lundi, il ferait beau sur toute la France sauf sur elle … Lundi neuf heures, c’est la date qu’elle a fixée, il lui restait quoi … quarante-huit heures…. Elle a changé de station.
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On ne pouvait pas refuser ça à Maman, on ne peut pas refuser à quelqu'un d'être libre. C'est la seule raison pour laquelle on y est allés, le reste, c'est du verbiage.
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La mort entre dans la normalité du vivant au même titre que la vie. La mort, c'est la vie. Il faut l'accepter pour mieux vivre.
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Je leur disais, non, ce n'est pas un suicide, ça s'appelle mort volontaire assistée, c'est bien différent. Non, elle ne veut pas mourir, c'est un seuil de tolérance à la douleur qu'elle a fixé elle-même. C'est un vrai renoncement à tout ce que la vie pourrait encore lui offrir. Ma mère kiffe la vie, ma mère kiffe ses petits-enfants et elle part vraiment bien malgré elle.
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Moi, je voulais qu'elle puisse aller jusqu'au bout de ce dont elle avait envie , qu'il n'y ait aucune entrave à ses souhaits, qu'elle s'en aille apaiser.
Dans notre couple, j'ai toujours eu le sentiment d'occuper trop d'espace, trop, et là je me disais, ferme-là Simon, c'est pas toi qui en est là, c'est elle. C'était quelqu'un de modeste et ça la gênait d'avoir cette place centrale ce weekend-là. Cette place qu'elle n'avait pas envie d'avoir. Qui en aurait envie ?
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Elle a toujours détesté la symbolique qui allait avec le statut d'avocate, le côté apparat. Elle kiffait son métier, mais le reste, l'accoutrement comme elle disait, elle trouvait ça tellement ridicule. Pour elle, c'était le signe du corporatisme, de la domination des puissants sur les faibles, quand toute sa vie, elle n'a fait que lutter contre ça...
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Moi, je vois la mort comme une étape de la vie. Ce n'est pas un aboutissement, ce n'est sûrement pas la vie éternelle et toutes les conneries des églises. Édith, c'est comme pour mon grand frère, comme pour mes parents, elle continuera à vivre à travers nos conversations. Je les ai suffisamment côtoyés tous pour pouvoir prolonger leurs vies à travers nos échanges. Pour moi qui suis un lecteur de la première heure de Corto Maltese dont je lisais les planches dans Spirou, mes morts sont comme Monsieur Novembre. Ils viennent au moment où j'ai le plus besoin d'eux. 
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... à aucun moment le médecin ne lui a dit en face, Madame, vous allez mourir, il vous reste peut-être deux ou trois mois à vivre, nous allons vous accompagner. Un médecin ne te dira jamais ça, sauf en soins palliatifs. Alors là, oui, ils sont formés, c'est différent. Même avec la loi Leonetti, qui permet à un médecin d'arrê- ter les soins curatifs, ils continuent quand même de lutter, jusqu'à la fin. Les gens meurent sans savoir qu'ils meurent, sans jamais être préparés, parce que le mot n'est même jamais prononcé. La mère de Luc, je me souviens, son entourage s'affolait. Elle maigrit, elle maigrit. Mais oui, c'est normal, je disais à Luc, elle est mourante. Et la plupart du temps, les malades sont capables de l'entendre, ils posent des questions, Docteur, il me reste combien de temps, mais les médecins détournent le regard, ne vous en faites pas, on va faire quelque chose, on va agir, on va soigner... Ils insistent, mais Docteur, ça me sert à quoi à ce stade, une chimio? Ils balaient le truc, ils l'éludent, ça n'existe pas... Il faut un caractère bien trempé pour faire ce que fait ma mère, nous éviter tous ces mois à l'hôpital, à la voir dépérir...


Elle nous rend un fier service, tout de même... Les sociétés moins riches ont un rapport bien différent à la mort. À Madagascar par exemple, il y a cette tradition du retournement des morts, ils les sortent de terre régulièrement, ils les fêtent... Ça n'a rien de funèbre, au contraire, ils dansent, boivent de l'alcool, c'est vraiment une façon de lier la vie et la mort, alors qu'ici, c'est le contraire, on cache nos morts, on en a peur, et ça nous rend malades... 
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