Le Jour et l'Heure

M

"C'est là-bas qu'elle a appris à assumer sa liberté. C'est ce qu'elle a fait quand elle a décidé de mourir, elle a assumé sa liberté. Ce n'était pas un acte à la sauvette d'aller en Suisse, non ce n'était pas un acte de désespoir, c'était le choix d'une femme forte."

Pour cette rentrée littéraire,  l'auteure propose un court texte traitant de l'euthanasie principalement. Elle touche aussi aux liens familiaux, à l'amour, le respect,...

C'est un petit roman choral intense aux chapitres courts. Rempli d'émotions, il  pousse à la réflexion.

Je suis convaincue par ce roman mais, si je dois émettre un petit bémol, ça serait sur la fin qui... me laisse sur ma faim.

Édith, c'est la mère, et elle a choisi « le jour et l'heure » de sa mort. Non pas un suicide assisté mais une euthanasie volontaire pour quitter la vie avant d'être trop dépendante, trop détruite… Son mari et ses enfants l'accompagnent sur ce dernier chemin. Elle leur a demandé, ils ont dit oui.
Qu'ils l'aient fait par amour, par obligation, peu importe, ils sont là. Dans la voiture, en route pour la Suisse, on suit les réflexions et remarques de chacun. le père est médecin, trois des quatre enfants « ont épousé » médecine, la petite dernière est artiste. Chacun se situe dans ce choix, le boulot d'un docteur, c'est de soigner, de sauver ses patients et là ils vont vers une mort décidée mais pas par eux.
Dans ce roman choral, on sent tour à tour la colère, la compassion, presque la compréhension. le geste de leur mère les renvoie vers eux, vers les liens qu'ils entretiennent entre eux, avec les autres et vers leurs choix.
L'écriture ne sombre pas dans le pathos, le larmoyant, la pitié. On sent même, de temps à autre, une pointe d'humour, de dérision. C'est surtout une leçon d'amour de la mère pour ses enfants et son mari et réciproquement.
Le style est brillant, les mots sont justes, sans superflu, comme autant de petites étoiles parsemant la route pour être près d'Édith.
C'est beau, délicat, empli de tendresse. À lire tout simplement car choisir de partir, quand on pense que c'est le bon moment, c'est également célébrer la vie.

Lien : https://wcassiopee.blogspot...

Quatre enfants accompagnent Edith, leur mère malade, à Bâle pour son suicide assisté. le père au volant, les enfants derrière comme avant. Un huis-clos, sans les gendres et les petits-enfants. Atteinte d'une maladie neuro-dégénérative, Edith a demandé à ses enfants et son mari de l'accompagner le jour J, vers sa liberté, vers sa mort.
C'est un roman polyphonique où Edith vit à travers les mots et les pensées de ceux qui restent. A travers les monologues intérieurs, on découvre ce qu'elle a transmis à ses enfants, la solidarité, l'engagement associatif, l'humanité avant tout.
Choisir sa mort, son jour, son heure, c'est sa liberté.
C'est un roman d'actualité et engagé :
- Réflexion sur le suicide assisté et le droit de choisir sa mort
- Réflexion sur les liens familiaux, la fratrie, la place de chacun
- Réflexion sur l'engagement
Ce n'est pas un livre triste, on vit un beau moment de partage.

Une lecture de la rentrée littéraire 2023 qui dresse un récit choral très intimiste sur la fin de vie.
C'est un récit court, tout en pudeur qui laisse exprimer la voix de ceux qui restent après ce geste.

J'ai aimé l'approche sobre du texte, ainsi que sa justesse. Il m'aurait fallu peut-être un peu plus de consistance pour ressentir des émotions plus profondes.

Néanmoins le jour & l'heure est un texte intense traitant du sujet de l'accompagnement de fin de vie encore trop tabou dans notre société. La mort fait partie de nos vies. Ce livre ouvre le débat sur la liberté d'avoir le choix.

Malheureusement, cette lecture aura été un flop.
Je l'ai lu d'une traite, et je l'ai trouvé agréable à lire.
Mais je n'y ai pas trouvé ce que j'attendais...

Je suis restée clairement sur ma faim avec cette histoire.
Je n'ai rien ressenti et j'ai eu une sensation d'inachevé en le lisant.
Je trouve que le sujet se fond, la vie de vie assistée, n'est pas du tout approfondi.
Les personnages, que ce soit celui des parents ou des enfants, n'ont pas su m'émouvoir.
Ce roman m'a semblé beaucoup trop court pour évoquer ce sujet brûlant de manière aboutie. Les chapitres, courts ne laissent pas au lecteur le temps de s'attacher aux différents personnages, ni à entrer en empathie avec eux.
Tout est simple, trop simple, le récit m'a paru fade et sans saveur, alors que je pensais ressentir toute une palette d'émotions...

La fin est extrêmement rapide et abrupte.
Cest donc déçue que j'ai refermé ce roman.
C'est un rendez vous manqué, comme cela arrive parfois.
Néanmoins, si le sujet vous intéresse, je vous incite à vous faire votre propre avis.

Un bon road trip très intéressant qui s'intéresse aux réactions des proches face à cette mère qui a pris la décision de mourir dans la dignité avant que la maladie ne la ronge.

Malheureusement, l'autrice n'évoque pas assez en profondeur leurs réactions des proches et le processus de suicide assisté en lui-même pour plutôt partir dans certaines digressions concernant la vie personnelle des membres de la famille qui, bien qu'intéressantes de par la diversité des problèmes qu'elles évoquent, n'ont pas vraiment de lien avec la trame principale du livre.

Cependant, il faut bien accorder que les points de vue de chacun des personnages sur les métiers médicaux qu'ils exercent sont vraiment intéressants et font vraiment réfléchir.

je suis assez fan de cette auteure et ce n'est pas encore avec cet opus que je vais réussir à faire une critique négative !
je l'ai dévoré en quelques heures, pour l'histoire, pour le sujet, pour la réflexion amenée avec finesse, intelligence (et avec l'avis de 6 personnages, on a le panel complet des questions !), drôlerie par moment
et je me dis qu'il serait temps que les politiques français aient un peu plus de courage pour faire une loi sur ce sujet afin que chacun puisse sereinement et dignement emprunter cette voie si besoin.

"C'était pas un suicide assisté, non, pas du tout. Ce n'était pas une pulsion de mort, bien au contraire. C'était une leçon de liberté, oui, comme nous tous, elle a essayé d'être libre (...)"

Ils partent à 5 et rentreront à 6. Ce qui pourrait avoir l'air d'une escapade familiale, comme au bon vieux temps, est en fait un road trip vers une mort annoncée. le voyage est certes mortifère mais joyeux, sans appitoiement. le rythme est vif, les chapitres sont courts, l'humour est présent.
Chacun s'exprime, tour à tour, le père, les 3 soeurs et le fils, hormis Edith, ou indirectement. La parole est donnée à ceux qui resteront et qui doivent composer avec la décision de leur mère et épouse. Celle-ci a pris la liberté de partir dignement, de choisir le jour et l'heure, entourée des siens.

Carole Fives entre dans les détails du processus du suicide assisté, sans que le texte ne devienne voyeur ou larmoyant, sans y accorder trop de pages. On est ici pour célébrer la liberté de cette femme, son acte d'amour pour son mari, à qui elle ne veut pas imposer la vision de sa dégénérescence inéluctable.

Un livre d'une grande humanité et une réflexion sur le rôle du corps médical. La famille est d'autant plus impliquée qu'une seule des filles n'en fait pas partie ayant choisi une autre voie professionnelle. Edith elle-même fut infirmière avant d'embraser une carrière d'avocat.

"Lorsqu'on est médecin, on n'est pas préparé à la mort des gens. Notre mission, c'est de les tenir en vie coûte que coûte, en dépit de leur liberté. La mort, ce n'est pas notre sujet. Notre société est comme ça, elle ne veut pas regarder la mort en face. Et pourtant, j'ai lu dernièrement de très belles choses des philosophes grecs. Philosopher, c'est apprendre à mourir, pensaient-ils. Et si soigner, c'était aussi apprendre à mourir ?"

Comment apprendre à vivre avec le temps qu'il reste une fois la date fatidique déterminée ? Un sujet traité de façon pudique, sans tomber dans l'écueil du pathos lacrymal.

Je ne suis pas rentrée dans cette histoire de famille face à la fin de vie. Peut être parce que l'auteur ne décrit pas assez ce qu'une personne malade et condamnée peut ressentir. Carole Fives fait tour à tour parler les membres de cette famille qui vont accompagner la mère en Suisse. de leurs souvenirs, on assiste comme spectateur, mais face à la perte qui les attend, je pensais trouver dans ce roman des choses plus profondes.
Je me suis ennuyée dans cette route qui les amène vers ce moment final.... peut être parce que j'ai lu des livres plus touchants traitant ce thème de la mort volontaire assistée.