AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,35

sur 917 notes
J'avais Un bûcher sous la neige dans ma Pal depuis un certain temps, j'avais bien tenté de le lire une première fois mais sans y parvenir. C'est en le voyant sur instagram et au retour incroyable de la personne que j'ai eu envie de le ressortir et de lui redonner sa chance.

Je ressors complètement charmée, envoutée par cette lecture.
Le début fut un peu laborieux avec la rencontre de Charles Leslie et de Corrag, les premières impressions négatives de ce dernier envers la jeune fille et la rigidité de ce personnage masculin, les conditions de vie de l'époque transparaissent à travers la lettre qu'il destine à son épouse.
Pourtant, peu à peu le récit de la vie de Corrag prend vie sous nos yeux, des images se forment, des personnages prennent vie, sa description de la nature qui l'entoure, de la vie qui fourmille est merveilleuse, presque magique. Et tout comme Leslie on se laisse emporter par le récit de la vie de Corrag, qui n'a rien de facile pour une jeune fille hors du commun pour l'époque.
On vit, on respire au rythme de ses découvertes, de ses rencontres bonnes ou mauvaises, on espère pour elle que sa vie tourmentée va finir par connaitre un répit puis arrive l'Ecosse et cette vie dans les highlands, puis le massacre, la prison et cette fin atroce qui lui est promise et que l'on sait inéluctable.

Susan Fletcher m'a littéralement transportée auprès de Corrag. Ses descriptions sont vivantes, lumineuses, débordantes de vie, j'avais la sensation de boire ces eaux, de connaitre la morsure du froid, de voire scintiller les étoiles dans le ciel et d'admirer l'aurore. Les paysages présents dans le roman sont magnifiques, d'une beauté presque magique.
A travers le récit, les mots employés, on voit, on vit la dureté de ce monde que ce soit tant dans son climat que ses habitants mais aussi sa beauté.
Susan Fletcher retranscrit l'époque tourmentée du XVIIème siècle en Angleterre avec ces conflits opposants partisans de deux rois pour un seul et unique trône, on découvre cette tension tout au long du roman.
C'est aussi une période dangereuse pour les femmes mariées ou non qui possèderaient un savoir trop grand et qui feraient peur aux hommes entrainant une chasse aux sorcières à travers tout le pays.


J'ai été très touchée par les relations humaines. On voit que la vie ne permet pas vraiment de se laisser aller aux sentiments que se soit entre mère et fille où Corrag n'utilise quasiment jamais le terme de mère pour qualifier Cora ou l'existence de mariage politique pour apaiser les tensions qui finissent parfois par créer de véritables liens affectifs là où il n'y avait rien. Et que dire de l'histoire de Corrag et d'Alasdair tellement belle et pure. Elle est magnifique.
Quant à Leslie, au fil des lettres adressées à sa femme le changement de son regard, sa perception de Corrag passant de sorcière, de gueuse à jeune fille solitaire qui cherche à vivre sa vie en portant sur le monde un regard sans haine.


Car oui je n'avais pas abordé le personnage central qu'est Corrag. C'est un personnage tellement incroyable car malgré les horreurs vécues, vues et/ou connues jamais la haine et le désir de vengeance ne s'est emparé de son coeur. Je reprend cette phrase existante et dite par un autre personnage mais elle porte sur le monde un regard sans haine. Elle refuse de faire de la politique et dit ne rien y comprendre pourtant elle énonce clairement et sans faillir les dangers de s'allier à l'un ou l'autre de ces rois et elle sait par expérience que les puissants ne seront jamais du sien peu importe le camp victorieux.
Corrag est une fille de la nature, qui s'émerveille d'un rien et sait reconnaitre les bonheurs dans ce que la nature peut offrir de plus beau, elle aide son prochain et cherche à vivre sa vie sans être jugée. Elle est forte, libre et indépendante et en cela elle peut représenter une menace.

Susan Fletcher m'a littéralement envoutée avec Un bûcher sous la neige. L'histoire est magnifique, Corrag est incroyable et tout ceux qui gravitent autour d'elle sont marquants, les descriptions de la nature, les paysages, les saisons, le temps qui passe sont époustouflants et lumineux.
C'est une histoire dramatique mais magnifique remplie de poésie et de beauté. Une histoire et Corrag qui resteront dans mon coeur chamboulé pour longtemps.
Magnifique ❤
Lien : https://autempsdeslivres.wor..
Commenter  J’apprécie          40
Voilà un livre qui a su me séduire malgré un début difficile !
L'histoire se déroule dans les Highlands, en Écosse, au XVIIème siècle. Nous y suivons le destin tragique de Corrag, une jeune femme accusée de sorcellerie et condamnée au bûcher. Dans sa cellule humide et froide, elle reçoit la visite quotidienne d'un pasteur irlandais, Charles, qui dissimule ses sympathies jacobites. Un dialogue s'installe entre ces deux personnages que tout oppose.

On m'avait beaucoup vanté ce livre, je courrais donc le risque d'être déçue. C'est ce qui a failli se produire… au début. Il me semblait déceler de la naïveté dans l'écriture, un manque de richesse dans le langage, à tort. Et puis, peu à peu, d'une manière quasi subreptice, telle une valse lente qui mettrait du temps à atteindre le plein rythme de la danse, j'ai été happée par un univers, celui de cette jeune femme qui vit sur une terre hostile et choisit de n'y voir que le meilleur, celui de ce pasteur dont les convictions vont vaciller, celui de ces clans écossais redoutés par le pouvoir anglais.

C'est un ouvrage d'une grande beauté, à l'atmosphère brute et sauvage qui évoque parfaitement les paysages écossais. Il regorge également d'une sagesse authentique, distillée au fil des pages au travers des réflexions de Corrag et de Charles. Je le recommande vivement à celles et ceux qui aiment l'Écosse et que le destin de ces femmes libres et persécutées de notre passé interroge et bouleverse.
Commenter  J’apprécie          10
J'ai lu Un bûcher sous la neige de Susan Fletcher dans le cadre du challenge #marsauféminin et je dois dire que j'ai absolument adoré cette lecture et ce récit qui m'a fait vibrer aux côtés de l'héroïne Corrag.

Le récit s'ouvre avec une lettre du révérend Charles Leslie, qui a été envoyé en Écosse interroger Corrag, une jeune femme accusée de sorcellerie, seule survivante d'un massacre commis à Glencoe. Que s'est-il passé ? Pourquoi Corrag a-t-elle été enfermée dans ce cachot et comment se fait-il qu'elle soit la seule à avoir survécu à la tuerie ?

Le roman mêle fiction et histoire, puisqu'en 1692, le roi Guillaume, alors sur le trône d'Angleterre, a bel et bien envoyé ses soldats massacrer le clan MacDonald dans les Highlands en Écosse, sous prétexte de traitrise. A partir de ce fait historique, l'autrice a construit sa propre histoire autour du personnage de Corrag, jeune femme mise au ban de la société car elle connaît les plantes et sait soigner avec celle-ci. Il n'en faut pas plus à l'époque pour la qualifier de sorcière.

Le récit s'articule autour de deux voix, celle du révérend Charles Leslie au travers des lettres qu'il envoie à sa femme pour lui raconter sa progression dans l'interrogatoire, et celle de Corrag, enfermée dans ce cachot putrescent, qui raconte son histoire, depuis sa fuite de son village en Angleterre jusqu'à son arrivée au clan MacDonald. Un périple qui lui aura presque coûté la vie, mais qui lui permettra de rencontrer ceux qui deviendront presque une famille pour elle.

Je me suis profondément attachée à Corrag et j'ai tremblé pour elle dans les terribles épreuves qu'elle a enduré pour survivre. J'ai vu les magnifiques paysages d'Écosse s'étaler sous mes yeux grâce à la plume graphique de Susan Fletcher qui dépeint de manière très immersive le décor dans lequel évolue l'héroïne. C'est presque comme si j'avais vécu le froid, la faim, la soif, je me suis sentie moi-même à la place de Corrag et j'ai vécu les choses de son point de vue de femme dans un monde fait par et pour les hommes.

J'ai été moins convaincue par le révérend Leslie, il m'a semblé trop dans l'emphase dans ses lettres à sa femme et peu crédible dans sa perception qu'il a de la jeune Corrag. Un homme d'Église en1692 face à une jeune femme libre et indépendante qui utilise les plantes pour soigner, je pense qu'à l'époque, aucun de ces "hommes de Dieu" n'aurait accordé sa bienveillance à une femme comme elle.

Cela mis à part, j'ai trouvé roman grandiose et pertinent, convainquant dans son parti pris et le style de l'autrice terriblement juste et dénué du superflu. Un prodigieux roman que j'ai pris plaisir à lire de la première à dernière page.
Commenter  J’apprécie          70
"Un bûcher sous la neige" est plus qu'un roman historique. C'est une expérience immersive qui mêle émotion, histoire et réflexions profondes. Les paysages d'Écosse, le destin de Corrag, et une structure narrative originale en font une oeuvre marquante. Ce livre est une invitation à explorer la complexité de l'âme humaine, sa capacité à espérer et à aimer, même dans les ténèbres. Une oeuvre à découvrir, pour vivre une aventure hors du commun.
Lien : https://lesescalesculturelle..
Commenter  J’apprécie          40
Il y a eu une grosse vague de parution sur la figure des sorcières ces dernières années et comme à chaque fois les pépites cotoient les textes plus dispensables… Je voyais cependant souvent revenir un bûcher sous la neige dans les recommandations mais j'avais quelques appréhensions inexplicables. J'avais tort car je ressors émerveillée et toute chamboulée de cette lecture.

J‘avais déjà rencontré son autrice, Susan Fletcher, avec Un jardin de mensonges, histoire qui elle aussi m'avait comblée de surprises et d'émotion. C'est encore plus le cas ici avec une écriture encore plus belle, plus, profonde, plus poétique et plus âpre où entre nature writing et ode au devoir de mémoire, elle m'a convaincue être une grande autrice de romans historiques au féminin.

Cependant, le titre français est un peu trompeur, je trouve. On pense être au contact d'un roman sur la figure de la sorcière et sur ses derniers instants avant le bûcher, mais le roman est tellement plus que ça. Je trouve ainsi le titre originel : Corrag, prénom de l'héroïne qui représente le doigt levé, bien plus édifiant. Car au-delà de la peinture et de la dénonciation des violences faites à ces femmes différentes, c'est le récit d'une vie achoppé qu'on nous fait et le récit d'une rencontre puissante et dévastatrice.

Je ne pensais cependant pas ressortir aussi chamboulée de ma lecture. Dans les premiers temps du récit, celui étant avant tout un édifiant exemple de nature writing nous collant dans les pas d'une jeune femme obligée de vivre en symbiose avec celle-ci car rejetée de toutes parts du fait de sa naissance, j'avais l'impression de n'avoir que des descriptions bucoliques, certes très belles et poétiques, mais qui ne transportaient pas non plus mon coeur outre mesure. C'était beau de découvrir la forêt écossaise, ces lochs, ces vallées, ces plantes mais il me manquait quelque chose.

C‘est peu à peu au fil des échanges entre la voix de Corrag et celle de son geôlier, qui recueille sa parole et écrit en parallèle à son épouse restée loin de lui, que la métamorphose va s'opérer. En effet, toute cette lecture se fait un peu en apnée, l'apnée de la peur d'aller à la rencontre de ce moment tragique fatidique qui va faire basculer Corrag de sa vie tranquille dans la nature à cette vie enchaînée au fond d'une cage. Comment en est-elle arrivée là ? Pourquoi ? Pourquoi ne parle-t-on d'elle que comme une sorcière alors que c'est plus l'image d'un joli farfadet que nous avons ? Ce fut fort astucieux de la part de l'autrice de bâtir ainsi son récit sur ce compte à rebours et cette double, voire triple narration.

Je me suis ainsi laissée peu à peu pénétrer par la voix si douce et lumineuse de la jeune Corrag et comme Charles, son geôlier, mon rapport à elle s'est peu à peu métamorphosé. Je me suis fait surprendre par cette héroïne en apparence si simple mais tellement résiliente et empathique. J'ai été charmée par son rapport à la nature, au souvenir de sa mère et au clan avec lequel elle va entrer en contact avant d'en faire pleinement partie sans s'en rendre compte, à sa façon. J'ai découvert à travers elle une autre vision des Highlands, des clans et de cette figure de « la sorcière ». Tout en ayant l'impression d'être au coeur d'un vieux conte oral raconté au coin du feu, j'ai pénétré de plus en plus au coeur de sa réalité, une réalité faite d'âpreté avec cette vie dans la nature et ses hommes et femmes parfois rudes avec elle, mais une réalité pleine d'amour et de magie également. Et la puissance des émotions qui naissent peu à peu en elle m'a emportée progressivement.

C‘est cependant réellement dans le dernier quart de ma lecture que la révélation s'est faite et que mon coeur a chaviré. L'autrice mêlant ce portrait de femme à un terrible et tragique événement de l'Histoire des Highlands, nous transporte en plein coeur de celui-ci et nous le fait revivre comme si on y était. D'habitude quand on fait ce genre de choix, c'est souvent un peu artificiel car les auteurs cherchent à trop nous en montrer. L'autrice n'a pas fait ce faux pas et s'est réellement collée à ceux de Corrag pour le vivre, certes imparfaitement, mais à travers ces yeux, le rendant encore plus dramatique et ravageur. Tout a alors pris sens et cette petite fée est devenue une femme unique, forte, courageuse, téméraire, altruiste et tellement d'autres adjectifs à nos yeux. Ces pages si douloureuses furent une merveille d'écriture !

Susan Fletcher s'attaque ainsi avec sa propre vision des choses à la figure de la sorcière. Corrag, qui est un personnage qui a réellement existé comme nous le fait comprendre la postface, l'incarne et la transcende, montrant plutôt ce que c'est d'être une femme seule, sans appui, mais avec des connaissances et beaucoup d'altruisme au coeur de ces montagnes des Highlands. le parcours de Charles qui s'ouvre à elle et déconstruit sa vision des sorcières est un modèle du genre, porté par une émotion bouleversante transmise grâce à la plume de l'autrice. J'avais des a priori sur ces textes sur « les sorcières », les trouvant un peu caricaturaux et toujours pareils. Susan Fletcher a su me montrer qu'avec des bases communes on peut proposer tout autre chose. Une grande histoire. de grandes rencontres. SPOILER : Ah, cette romance avec Alastair ! ❤

On peut ne considérer ce roman que comme une énième histoire sur une figure de sorcière mais ce serait passer à côté de tellement de choses. C'est une superbe ode à la vie dans les Highlands, aux familles de coeur qu'on se crée, à l'altérité et à la puissance des sentiments qu'on les trouve dans la foi, la famille, l'amour, la nature, la perte et le renouveau. Cette revisite d'un épisode tragique de l'Histoire écossaise est incarnée ici par une figure féminine à qui l'autrice a donné une telle réalité qu'on ne peut sortir que chamboulé de ce récit au coin du feu faisant appel à notre devoir de mémoire pour les victimes de ce massacre. Elle redéfinit merveilleusement la vie dans ces terres, leurs solidarités, leurs trahisons, leurs amours comme leurs espérances et ça touche en plein coeur.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
Commenter  J’apprécie          102
Sans le savoir, j'ai lu ce roman à la même période que le terrible massacre de Glencoe dont parle Susan Fletcher. Peut-être était-ce seulement un hasard, peut-être que c'était simplement ce qu'il devait se passer. Que je lise le récit d'une horrible injustice à travers un récit aussi beau. Comme pour faire revivre la beauté de leur vie et non pas la suie sanglante de leur mort. L'autrice nous parle d'injustice. pas seulement celle de cet évènement. Aussi celui que la chasse au sorcière qui a détruit tant de vies à l'époque.

C'était terriblement triste et pourtant si beau.
C'est un livre qui fait pleurer. Mais qui donne envie de s'arrêter. de lever les yeux et de réapprendre à aimer. A observer, à s'émerveiller. C'est un serrement au coeur qui nous pousse à sourire face aux vent dans les branches d'un arbre.
La plume de l'autrice, ou la voix de Corrag je ne sais plus, m'a fais voyager à travers l'Angleterre, à travers l'Ecosse. Elle m'a fait sentir l'odeur des Highlands. Elle m'a fait sentir la solitude, l'espoir. L'amour et la tristesse. Elle m'a fait me révolter. Elle m'a fait détester le personnage de Charles Leslie pour ensuite l'aimer. Un bûcher sous la neige, c'est le genre de livre qui vous chuchote à l'oreille et vous hurle au coeur. C'est le genre de livre qui vous transporte, qui vous retourne.

C'est une histoire puissante. Celle de Corrag, de Charles, de Glencoe, de la vie et de la mort. C'est un hommage.
Commenter  J’apprécie          00
Un Bûcher sous la neige….. Un livre que j'ai fait durer, laissé, repris…. Non pas que l'histoire ne m'intéressait pas. Au contraire. J'avais surtout peur de perdre Corrag, son histoire, sa vie. Les personnages. Je les quitte avec regret. Susan Fletcher aura su nous raconter son histoire sans longueur , avec retenue.
Un livre que je recommande !!!!
Commenter  J’apprécie          11
Comment vous expliquer ces moments délicieux que j'ai passé dans cette lecture?
Il existe un pays très cher à mon coeur : l'Écosse. Et dans ce pays un lieu sauvage des plus beaux : Glencoe, ou plus précisément Glen of Coe, la vallée étroite de la rivière Coe
J'ai connu Glencoe dans les années 70. C'était alors un lieu désert, âpre, d'une beauté presque terrifiante. Un lieu chargé d'une histoire sanglante. Bref, un endroit qui remue.
J'y suis retourné à plusieurs reprises jusqu'à l'année dernière. Et j'y ai vu de plus en plus de monde. Suffisamment de monde pour tout gâcher.
L'excès d'humains a, chez moi, cet effet de rompre mon émerveillement.
Et là, Susan Fletcher, me replonge dans cette beauté et même au delà. A une époque où nul n'osait trop s'aventurer dans ce "ravin" austère. Elle m'a fait oublier les troupeaux de singes hurleurs et parfumés. Quel plaisir !

Il y a bien longtemps que je n'avais pas connu un amour de roman.
Qu'est-ce donc que ce truc là, vous demandez-vous ?
Cette chose à laquelle on pense sans cesse, que l'on retrouve avec plaisir et avec laquelle on fait corps.
Et bien c'est bien ça. Ce roman m'a fait ça !
Cela m'a rappelé beaucoup de lectures enfantines, adolescentes et beaucoup moins de lectures adultes. Une sensibilité qui s'émousse ? Je ne sais pas. Mais là j'ai retrouvé ce plaisir voluptueux, cette impatience à me glisser encore et encore entre ses pages. Un réel bonheur.

Et encore je ne vous ai pas conté le plus fou du truc. Un détail peut être pour beaucoup, mais pour moi.... imaginez
Nous sommes en 1692. Corrag, la jeune héroïne, après avoir remonté le Nord de l'Angleterre et une partie de l'Écosse sur le dos de sa jument, arrive à Glencoe et décide de s'installer à Coire Gabhail , le vallon secret. Et cet endroit est le sein du sein pour moi. Un vallon caché et protégé accessible qu'après une bonne grimpette à pied. J'y étais en juin dernier et là, je suis au paradis des lecteurs.
Et Corrag nous mène avec elle de glens en collines, de cascade en loch, elle gravit et aime les montagnes qu'on appelle les trois soeurs, que je trouve aussi tellement belles.
Corrag, être simple, vit en parfaite harmonie avec la nature. Elle a trouvé, dans ce Glen of Coe, sa patrie. Mieux, sa maison.

Mais ce n'est pas suffisant. Dans ce roman à tiroirs. Il y est certes question de nature, de beauté, mais aussi d'amour et d'histoire.
Car nous gravitons autour du massacre des MacDonald, le 13 Février 1692 par des soldats à la solde de l'Angleterre. Soldats comprenant dans leurs rangs des écossais du clan Campbell ayant prêté serment au roi illégitime d'Angleterre, Guillaume d'Orange, et accueillis chez ces même MacDonald qu'ils vont assassiner. Un massacre fomenté par un seigneur de Stair aux motivations bassement cupides.
Bref, un truc pas joli joli dont les humains sont friands.

Autres tiroirs : Il y a deux narrateurs :

Corrag, donc, jeune femme accusée, comme sa mère et sa grand-mère, de sorcellerie, condamnée au bûcher

Charles Leslie : révérend irlandais, jacobite, venu interroger la sorcière sur ce qu'elle a vu du massacre afin de prouver l'implication du roi usurpateur.

Le roman est d'une très grande richesse historique et documentaire.
L'écriture très, comment dire, d'époque...
Suzan Fletcher a su reconstituer un langage imagé, puissamment évocateur de ce XVII ème siècle, à la fois pour l'homme d'église cultivé, réfléchi, amoureux qui l'interroge, et pour Corrag, la préjugée sorcière, plus rustique et proche des animaux, des plantes de l'eau, de la neige, du froid. Je trouve cela remarquable.

Il n'y a qu'une chose qui m'a gêné c'est l'absence d'un formalisme typographique, les tirets et les guillemets.
Ça peut paraître curieux mais une phrase dans laquelle se mêlent propos rapportés et mots prononcés sans distinctions autres que la mise en italique a quelque chose de déroutant et coupe systématiquement la fluidité du récit.

En voici un exemple :

Si je croisais l'auteur je lui dirais volontiers pensez à présenter vos dialogues pour faciliter la compréhension mais je ne croiserai jamais et je reste sur mon irritation, voyez-vous.

Déroutant, non ?
Commenter  J’apprécie          4725
Écosse, 17ème siècle, au coeur de l'hiver. Corrag, jeune fille anglaise est condamnée au bûcher. Elle est accusée d'être une sorcière. Elle attend son heure, la neige et le gel ne permettant pas d'allumer le brasier. Un homme lui rend visite. C'est un révérend irlandais, Charles Leslie, venu enquêter sous le compte des jacobites sur le massacre qui a eu lieu à Glencoe en cette funeste année 1692. Corrag y était, elle vivait parmi le clan des Macdonald. La visite de cet homme alors qu'elle est enchaînée lui a été prédit. Elle accepte alors de dire au révérend ce qu'elle sait mais à la condition de raconter d'abord son histoire et ce qui l'a mené dans les Higlands.

Quelle énorme déception ! Je n'ai pas du tout aimé cette lecture qui a traîné en longueur.
Je me suis pourtant procuré le roman dès sa sortie en poche en 2022, attirée par sa sublime couverture et un résumé convaincant. Suite à des nombreuses chroniques dithyrambiques, je me suis donc lancée avec grand enthousiasme dans le roman.

Je n'ai adhéré ni au style de l'autrice ni à la construction du schéma narratif.
Les longs monologues de Corrag alternent avec des lettres larmoyantes écrites par Charles pour sa femme restée en Irlande.
Corrag "babille" comme elle le dit elle-même. Sa partie est racontée de manière trop enfantine. Certes, elle est d'une grande bonté et trouve le meilleur dans ce monde si dur mais elle a tout de même vécu des moments traumatiques. J'attendais donc plus de maturité. Ce qui n'aurait pas été incompatible avec sa candeur.
Son discours est un fouillis de descriptions et détails qui n'apporte pas grand chose au propos. Il y a aussi beaucoup trop de répétitions. Cela alourdit et fait éterniser inutilement l'histoire selon moi. Ce n'est plus de la lenteur mais clairement de l'ennui.

J'ai eu le même sentiment pour la partie du révérend. Ses lettres se suivent et se ressemblent. Il change d'avis sur Corrag assez rapidement. Je ne spoile rien, cela est écrit sur la 4ème de couverture.
Cela m'a gêné. Les deux discours, celui de Corrag et de Charles ne se font pas échos. L'autrice a juste accolé ces deux visions différentes. Il n'y a pas de dialogue. Et c'est là où le procédé pêche selon moi. Corrag balance sa vie et Charles ne pose aucune question. Au départ il veut seulement savoir qui a perpétré le massacre et comment. Puis il est attendri et a de la compassion pour cette jeune femme d'un quasi claquement de doigts. Une explication est bien donnée mais on ne vit pas profondément ce changement de point de vue et d'évolution de la pensée.
Or c'est de l'écoute mais aussi du dialogue que viennent l'enrichissement et la tolérance. Comprendre l'autre en le questionnant est important. Il m'a donc manqué de la nuance et de la profondeur pour arriver au chemin que prend Charles. Cette confrontation d'idées, je l'attendais, je l'espérais. Ainsi pour moi, le personnage de Charles n'est pas essentiel à part pour justifier les monologues de Corrag et accentuer son sort dramatique. D'ailleurs dans ses lettres, l'homme n'oublie pas de répéter combien la vie s'est bien acharnée sur elle.

L'autrice étire son récit et fait durer le suspens jusqu'au moment fatidique où Corrag va enfin parler du massacre de Glencoe et du clan qui l'a accueilli. Mais avant elle racontera toute sa vie dans les moindres détails. Il faudra tout de même attendre 210 pages pour qu'elle atteigne enfin les Higlands. Et c'est long. Bien qu'il y ait beaucoup de descriptions (le roman en est composé à 80% je pense) je n'ai pas réussi à me transposer dans les lieux et à me les imaginer. Je n'ai pas été saisi par la beauté de Glencoe.

J'aurais aimé plus de sobriété et de simplicité pour traiter le sujet fort de ce roman à savoir la condamnation de sorcellerie pour les femmes indépendantes qui ont compris depuis longtemps que la foi et la politique enchaînent les Hommes et provoquent des guerres. L'autre thématique importante est l'acceptation de la différence. La différence physique, la différence de penser et de vivre autrement que la majorité.
Il n'est pas nécessaire de faire de longues phrases, d'insister sur une idée ou de prendre par la main la lectrice pour que la parole soit marquante. Car oui, à chaque fin d'un de ses monologues, Corrag explique clairement ce qu'elle a voulu imager. L'autrice en remet une couche avec Charles et ses d'explications dans la lettre qui suit cette sorte de "chapitre" .

Je n'ai alors pu ressentir qu'à de rares occasions de l'émotion et de l'intérêt. Ça a notamment était les cas lorsque la jeune femme évoque son lien d'amour pour sa fidèle jument. La scène du massacre est aussi une belle réussite de tension, d'urgence et de courage. J'ai d'ailleurs trouvé que ces deux moments n'étaient pas du tout écrits de la même manière que le reste du roman. Aucune fioritures ne venaient parasiter ces instants émouvants.
Une fois le massacre raconté, on est presque à la fin du roman. On retombe ensuite dans la même litanie du sort dramatique de Corrag qui est imminent.

L'histoire est inspirée d'un réel évènement historique et du folklore écossais comme l'explique la postface. Cela aurait pu être une bonne idée. Mais la lecture s'est éternisée. Je l'aurais abandonné si je ne voulais pas être sûre de passer à côté de quelque chose au regard des très bonnes critiques. Ce n'était pas une question de moment mal choisi. Ce livre ne m'a pas convenu ni convaincu.
Commenter  J’apprécie          13
4- Résumé: Corrag est une jeune femme qui a été accusée de sorcellerie et condamnée à mort dans l'Ecosse du XVIIème siècle. Elle raconte son histoire à un révérend qui souhaite comprendre le mal et soutient un roi déchu. Mais au fil de l'histoire, il pourrait peut être découvrir l'âme de Corrag.

Avis : Ma chère @mirazonshi avait décidé de mettre ce roman sur ma liste des 12 livres par 12 amis et j'en ait été ravie, puisque depuis que @margaudliseuse en avait si bien parlé, j'avais très envie de découvrir ce roman qui reprend le thème de la chasse aux sorcières dans le cadre historique. Et je dois avouer que bien que je termine sur une excellente note, cette lecture a été très perturbante au début.

En effet, le style et le schéma narratifs m'ont au début pris au dépourvu puisque Corrag narre son histoire, et par ce format un peu "monologue" on a des longs paragraphes de narration sans dialogue auxquels je ne suis pas du tout habituée. Au début j'ai eu du mal à accrocher et passé la période d'adaptation j'ai été plongée dans l'intrigue et le roman.

C'est une très belle histoire qui m'a beaucoup émue, que ce soit la vie de cette jeune femme qui a survécu au final tout au long de sa vie, une femme tournée vers les autres. Mais également celle du révérend qui arrive avec des idées très arrêtées, des croyances établies, et qui au fil du roman va mesurer ses propos et se confronter à "l'autre", à la différence et c'était super!

Au final, la chasse aux sorcières devient plus un prétexte, je dirais même un contexte, afin de laisser place à des histoires plus profondes. J'ai beaucoup aimé le fait que l'autrice s'inspire de faits réels et de légendes pour construire son roman par ailleurs!

En bref: Un livre qui a pris son temps pour me convaincre mais qui m'a laissé un excellent souvenir!
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (2235) Voir plus



Quiz Voir plus

Un Bûcher sous la Neige

Comment s'appelle la mère de Corrag ?

Sarah
Gormshuil
Cora
Jane

15 questions
4 lecteurs ont répondu
Thème : Un bûcher sous la neige de Susan FletcherCréer un quiz sur ce livre

{* *}